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sur 238 notes
Leur Ouest est si loin du monde…

Deuxième incursion chez François Vallejo avec Ouest et grand plaisir de lecture pour ce livre sombre et enlevé, qui témoigne de l'étendue stylistique d'un auteur que je découvre sur le tard.

Oui elles semblent bien loin du monde, ces terres de l'Ouest du baron de l'Aubépine des Perrières, récemment héritées par le fils à la mort de son père. Alors que la monarchie de Juillet se meurt, le jeune aristocrate enrage d'être si éloigné de Paris et de l'effervescence de la nouvelle révolution qui s'y prépare, ayant depuis longtemps pris le parti inverse de celui de son rang.

Sur ses terres, son garde-chasse Lambert ne comprend pas le comportement de son jeune maître, qui au lieu de jouir de ses rentes et des plaisirs de la chasse dans ses bois infinis comme ses aïeuls avant lui, semble vouloir bouleverser tous les équilibres construit jusque-là. À l'image de ce qu'il se passe à Paris.

Et c'est sans compter sur les femmes que le jeune Aubépine ramène au château pour quelques nuits et les pratiques étranges dont Lambert voudrait bien protéger sa jeune fille Magdeleine…

À la fois roman noir et fresque historique des années charnières du milieu de ce XIXe siècle où la France sembla à nouveau hésiter entre deux destins, Ouest est un livre réussi qui monte progressivement en tension, au fur et à mesure que l'esprit du jeune Aubépine se dégrade.

Dans le quasi huis-clos de ces terres vastes et pourtant enfermantes, c'est une confrontation psychologique permanente entre Aubépine et Lambert, le maître et son affidé, dont les mondes et repères vont basculer, jusqu'à s'inverser.

Connu pour sa capacité à se renouveler à chaque livre y compris en matière de style, Vallejo réussit dans Ouest à décrire la folie d'un homme, en l'appuyant d'une réflexion poussée sur ce qui fait notre dépendance ou notre liberté. Une réussite dont on comprend qu'elle fut couronnée de prix à sa sortie !
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A la mort du vieux baron de l'Aubepine,Lambert ,son garde -chasse dévoué va devoir composer avec son nouveau maître, le fils du baron ,un drôle d'ėnergumène que ce fils,arrivant de Paris avec des idées révolutionnaires frôlant parfois la folie.Tout le roman va se construire sur la confrontation des deux hommes:l l'un très attaché à ses règles devie:respect,loyauté et dévouement à son maitre et l'autre parlant de liberté, prônant la fin de l'asservissement, discourant tout le temps avec son garde-chasse.Et c'est cette confrontation dans un décor austère ,humide au fin fond des terres de l'Ouest qui m'ont tenu en haleine tout au long de ma lecture.
Entre la folie du baron et la dureté apparente du garde-chasse, les deux hommes vont se détruire.
Une histoire dure,âpre, angoissante ,obsédante vers une issue dramatique.Les comportements ,les caractères sont disséqués avec beaucoup de clairvoyance et de finesse.Une recherche dans l'écriture qui m'a rappelée certains ouvrages du 19ème siècle que nous étudions au lycée ,que j'ai appréciée .Un très bon roman hors-norme à recommander .⭐⭐⭐⭐
P.S:j'ai oublié de notifier que l'histoire se déroule au château des Perrières au 19ème siècle de 1845 a 1852,période de grands troubles en France (insurrection a Paris Louis Napoléon Bonaparte,exil de Victor Hugo à Jersey etc....)
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Un titre comme un ancrage. C'est sur ces terres de l'Ouest, associées aux guerres civiles de la Révolution que va se dérouler, se figer même, l'ensemble du roman. Sans que l'on sache précisément où dans cet Ouest, plus historique que géographique, l'histoire, tel un huis-clos ne sortira pas (ou seulement par propos rapportés) du domaine des Perrières, propriété de la famille de l'Aubépine. Monsieur de l'Aubépine est un maître que l'on peut qualifier de traditionnel. Royaliste, "tueur de Chouans", il a été de toutes les guerres de l'Ouest. Apprécié de ses gens qui l'estiment sévère mais juste, le vieux noble déconcerte cependant par le traitement particulièrement méprisant qu'il inflige à son fils unique. Pas étonnant donc que celui-ci choisisse l'autre camp, celui des Républicains et qu'une fois devenu maître du château, il s'intéresse de près à son garde-chasse, Lambert dont le père a été un soldat de la Révolution, un "bleu". Sauf que Lambert ne revendique pas spécialement cet héritage et de ce malentendu initial va naître une tension de plus en plus forte que François Vallejo a su parfaitement rendre sur le plan narratif.

Ce n'est pas qu'il refuse d'avoir un maître républicain, Lambert mais les idées nouvelles du baron, personne ne les comprend et puis comment se débarrasser de ses habitudes serviles comme l'y encourage le maître quand on peut être chassé du domaine du jour au lendemain avec femme et enfants ? Chaque jour, il lui faut supporter les nouvelles lubies du baron, s'adapter à son humeur changeante, protéger son épouse Eugénie qui sert au château et surtout Magdeleine, sa fille aux traits délicats. Heureusement, Lambert respire un peu lorsqu'il part chasser avec sa meute, des bêtes puissantes et dociles qui font sa fierté et notamment le Rajah, un molosse, mélange de force et de douceur et dont l'auteur a su faire un véritable personnage.

Et ce siècle qui est tout aussi changeant que la personnalité de Monsieur de l'Aubépine. Avec les événements de 1848, il frétille et le voilà à Paris, prêt à jouer un rôle dans cette nouvelle République. On ne lui donne pas mais c'est égal, il est d'humeur joyeuse et ramène toutes sortes de "créatures" au château. Quand la trahison de "l'usurpateur" intervient en 1852, il n'a de cesse d'entrer en contact avec son principal adversaire, le grand écrivain exilé à Guernesey. Une lubie de trop pour Lambert...

Ouest est un roman troublant. Je n'ai pas été gênée, pour ma part, par le choix qu'a fait l'auteur pour introduire ses dialogues, cette sorte de position intermédiaire entre la narration et les échanges verbaux. Au contraire, j'ai trouvé cela habile. Tout comme j'ai trouvé intéressant d'évoquer les bouleversements politiques du XIXème siècle et notamment des événements plutôt parisiens depuis un ancrage provincial, un peu comme l'écume lointaine d'un tumulte. Car le vrai trouble n'est pas là, il est dans la tension entre le maître et son garde-chasse, un domestique, au sens étymologique du terme, celui qui est attaché à la domus, la maison parce qu'il y vit, y a sa famille, ses repères et y exerce son savoir-faire, en maître avec ses chiens, parcourant "ses" bois. Lambert n'est pas servile par faiblesse mais par force en quelque sorte. Monsieur de l'Aubépine, quant à lui, n'est pas forcement républicain par conviction mais peut-être par dépit. Décidément, rien n'est lisse, ni évident sur ces terres de l'Ouest.
Lien : http://leschroniquesdepetite..
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Ce huis clos situé au XIX ème siècle entre le garde forestier Lambert et son maitre le fils L'Aupépine nous amuse d'abord puis peu à peu l'intrigue devient opaque, oppressante , mystérieuse. L'angoisse est là, latente et les terribles moeurs présumés du maitre sont au coeur du questionnement de Lambert. Et l'on sent poindre un affrontement final qui ramènera les protagonistes à leur propre démon. Valléjo ce sert d'une manière formidable des lieux, de cette nature pluvieuse, boueuse ou les brouillards matinaux et la densité de la forêt épaississent un peu plus le récit. D'une écriture fiévreuse, sans artifice, toujours juste et dense, Vallejo réussit un roman brillant et obsédant.
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Voilà un titre qui situe d'emblée le lieu de ce drame. Nous sommes dans l'ouest de la France, haut lieu de la chouannerie, autour de 1848. Les nobliaux blancs ont dû céder la place aux bleus républicains, avant que n'advienne l'Empire de Napoléon III.
Au château des Perrières, le vieux baron de l'Aubépine a trépassé, et son fils, guère aimé dans le pays, prend sa place. Tel père tel fils, rien n'est moins vrai ici, et un vent nouveau mais mauvais se met à souffler sur ce bout d'Ouest.
Le roman chronique une décennie de vie commune entre les occupants du domaine, avec dans les rôles principaux le garde-chasse Lambert et son maître le baron. Participent aussi la femme, la fille et les chiens de Lambert. On ne peut pas dire que l'harmonie prédomine dans ces relations. On assiste en réalité, sous un vernis de courtoisie de plus en plus écaillé, à une sorte de guerre froide larvée entre Lambert et le nouveau baron. le premier, domestique jusque là loyal et dévoué à sa tâche, plein de bon sens, attaché aux traditions autant qu'à ses chiens et ses forêts, n'apprécie pas son maître, personnage fantasque (on dirait aujourd'hui « maniaco-dépressif »), pervers et manipulateur, qui, bien que de souche noble, se targue de défendre les valeurs de la République, et voue un culte obsessionnel à son idole exilée à Guernesey, Victor Hugo.
Entre hypocrisie et chantages, chacun prend tour à tour la main sur l'autre, sans qu'on n'arrive, à la fin, à déterminer le vainqueur.

Ce roman est déroutant, je ne sais pas trop quoi penser de ce huis-clos psychologique. C'est le style, très particulier, qui m'a laissée perplexe : tout est écrit en continu, les dialogues ne sont jamais signalés par des tirets ou des guillemets. Il est parfois malaisé de comprendre qui parle, et de distinguer les paroles des pensées. Ce style m'a paru original pendant les 50 premières pages, j'étais même plutôt emballée. Mais c'est là le problème, ça ne fonctionne qu'à petites doses et sûrement pas pendant 300 pages. On a l'impression d'être dans la tête des personnages, et Dieu sait si leurs esprits sont tourmentés. Tant de cérébralité est lassant, c'est plat et monotone, alors que paradoxalement j'ai bien ressenti la hargne constante des personnages. Mais ceux-ci ne sont pas attachants, et la trame est insipide.
Lecteurs voyageurs, évitez donc le chemin vers cet Ouest
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La lecture de ce roman m'a fait sortir les yeux de la tête. Je sais que l'on n'écrit plus au XXIème siècle comme écrivait Hugo. Je sais aussi que ce livre à reçu le prix du livre Inter et qu'il s'est vendu comme des petits pains, ce qui signifie que des milliers de personnes l'ont adoré. Mais il n'est pas encore venu, le jour où je jugerai une de mes lectures en fonction des prix reçus, des chiffres de ventes ou des aptitudes de l'auteur à réinventer la langue française. Excusez la coquille, j'ai écrit "réinventer" à la place de "massacrer".
Les éléments qui m'ont marqué, dans ce roman, sont :
- de longues phrases, hachées par des virgules : étouffant !
- Des dialogues pas introduits : on ne sait pas quand on passe de la narration au dialogue. de ce fait, tous les échanges entre les personnages semblent plats, sans sentiment, sans consistance, sans vie. Et l'auteur, en écrivant ainsi, paraît même se désintéresser lui-même de ce qu'il écrit. On dirait qu'il raconte une histoire qui n'est pas la sienne, des ragots qui ne le concernent pas.
Pourtant, les verbes "dire", "hurler", "murmurer", "bafouiller", etc, servent normalement à faire vivre un dialogue, à donner de la couleur à un texte qui n'est, somme toute, qu'une suite de tâches d'encre noire sur une feuille blanche. Et les guillemets, les points d'exclamation, ce n'est pas fait pour les chiens, tout de même ! Ou est-ce parce qu'il y a trop de chiens dans ce roman que toute cette ponctuation a été déchiquetée, dévorée ?
Mais c'est inadmissible ! Quand je me fâche, je postillonne des points d'exclamation partout ! Alors où sont passés ceux de François Vallejo ? Ses personnages n'en voulaient-ils pas ? Ne se fâchent-ils pas réellement, alors ? Font-ils juste semblant ? Vivent-ils, eux aussi, une histoire qui n'est pas la leur ?
Certes, le thème, l'intrigue, les situations, les décors, la confrontation entre les êtres, tout ça c'est très bien, on ne peut pas le nier, mais c'est aussi très bien desservi par le choix de cette forme sans relief. Les personnages (théoriquement) tourmentés, vicieux, violents, affolés, déterminés ne sont plus que l'ombre d'eux-mêmes, des silhouettes en carton que l'on promène devant la fenêtre du château de la famille de l'Aubépine. Et ainsi toutes les bonnes intentions de l'auteur tombent par terre, du simple fait de cette volonté de violenter la langue française.
N'avait-il pas d'autre moyen de se faire remarquer, monsieur Vallejo que s'imposer cet a priori esthétique et destructeur ? Car associer le plus clair des diamants au plus bel anneau d'or ne fera jamais un bijou s'il n'y a pas de griffes pour les unir. de bonnes idées posées sur une belle histoire ne tiendront pas ensemble s'il manque les griffes de la ponctuation ainsi que les autres éléments rythmiques décrits plus haut pour sertir le joyau sur la bague.
Finalement, ce texte ressemble trop à un script cinématographique. Comme s'il n'avait pas été écrit pour être lu mais juste pour faire passer des idées à ceux qui en feront un chef d'oeuvre.
Quelques extraits pour servir d'exemple :
Page 61
Et voilà qu'un homme vient, tout gris, tout noir, un chapeau comme ça, une redingote comme en hiver, au milieu du mois d'août, une journée entière enfermé avec M. de L'Aubépine dans la bibliothèque.
Page 62
Le notaire n'a pas eu le temps de tourner le coin, Lambert n'a pas lâché Rajah qu'il est convoqué au salon. M. de L'Aubépine est dans un état, un état, à faire des pas, à se buter, guéridons, coin de cheminée, à s'exciter, il ne parle pas clair, des bouts d'immeuble parisien, et je bifurque, des rentes, je ne devrais pas vous en dire autant, un reliquat de sa défunte femme, où en étais-je ? Lambert finit par démêler le principal : le maître réalise ses biens, il veut en tirer du bel argent qui coule, et le petit homme tout gris, tout noir, en a apporté une avance, et un bout de l'avance est pour les Lambert.
Page 73
C'est une bien bonne femme qu'Eugénie, pas la peine d'aller lui mettre de mauvaises idées en tête. Lambert, Lambert, c'est une voix qui vient de loin, de l'étage : M. de L'Aubépine a entendu Lambert crier Eugénie, alors il appelle Lambert.
(L'exemple de la page 73 est à mon sens le plus parlant pour "exemplifier" la platitude qui ressort du manque de ponctuation).
Dernière petite remarque : l'introduction (qui n'est en fait que la révélation de la source d'inspiration de Vallejo pour son roman) n'a rien a faire là. Il dit, dans une interview, qu'il a supprimé la visite à Victor Hugo pour éviter de sortir de l'enfermement de l'Ouest, pour ne pas rompre la tension. C'était à coup sûr une très bonne idée, puisque la tension se vit effectivement très clairement quand on lit la partie sur la séquestration. Supprimer ne lui fait donc par peur. Alors pourquoi ne l'a-t-il pas fait pour les deux pages de l'intro qui rompent encore plus franchement avec "L'Ouest", puisqu'elles nous parlent de Bagdad en 2003 ? C'était ça ou les guillemets ? Pas sûr qu'il ait fait le bon choix.
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Il y a de vieilles photos de familles qui intriguent...comme celle-ci, représentant un homme armé avec son chien.
Nous sommes au XIXème siècle et cet homme, c'est Lambert, le garde-chasse du domaine des Perrières.
Ses chiens, ses bois, sa famille, le respect qu'il voue à ses maîtres, c'est toute sa vie à Lambert.
Mais quand le fils de feu M. le Baron reprend les rênes du château, pour Lambert, plus rien ne va.
Entre son nouveau maître et lui , la tension monte...inexorablement.

Dans ce huis-clos remarquable prenant pour cadre les terres marécageuses de la Vendée du XIXème siècle, François Vallejo réussit parfaitement à créer un climat de tension perpétuel où perce l'inquiétude trouble de l'incompréhension sociale.
Avec son style âpre et singulier, où narration et oralité se mêlent et s'entremêlent, s'imbriquent étroitement, cette confrontation intense et fiévreuse entre deux mondes, entre deux consciences, entre morale paysanne et aristocratie dégénérée, est tout bonnement Magnifique.
Prix Inter 2007.
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Une terre reculée de l'ouest, peut-être en Vendée, les pieds dans la boue, un château isolé qui a connu des jours meilleurs. C'est là qu'on va être retenu au côté du garde-chasse Lambert , véritable gardien des lieux pendant 10 ans.
C'est lui qui observe et relate le événements. Il ne nous cache rien, commente tout et réécrit jusqu'aux mots de son maître. Son maître, le baron de l' Aubepine, en rupture de ban avec son milieu d'origine, ne jure que par la République et les rouges. Il abhorre Napoléon III et n'a d'yeux que pour Victor Hugo exilé à Guernesey.
Et les extravagances, M. de l' Aubepine, il les accumule! au point de brouiller la cervelle et les idées de Lambert qui doit lutter pour conserver son bon sens . Ses pantalonnades finissent par inquiéter Lambert. C'est la paix armée pour Lambert qui engrange fourbement les preuves face à la légèreté et le mystère d'un baron de plus en plus perturbé.
On a l'impression que l'auteur nous balade, nous oriente sur de fausses pistes, que la vérité n'est pas celle que nous propose le terre à terre Lambert. On est suspendu à la découverte de révélations. C'est envoûtant, réjouissant et, paradoxalement, souvent drôle.
J'ai lu et aimé le récent Hôtel Waldheim. J'ai poursuivi avec ce titre plus ancien. La magie de l'écriture était déjà là, un style très personnel, sans fausse note et d'une maîtrise parfaite.


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J'ai un sentiment curieux et inhabituel en refermant ce livre... A la fois l'impression d'avoir détesté le style, et l'impossibilité de le lâcher, ou même simplement de le fermer. Ne pas connaître la fin, et le plus vite possible, était pour moi comme une chose inimaginable, inconcevable. Pourtant ce style décousu, parfois haché menu, a plutôt pour effet de me faire fuir et reléguer l'objet du délit au plus profond de ma bibliothèque... L'incompréhension reste entière quelques jour après avoir terminé l'ouvrage. Quoi dire ? Je ne sais pas quoi en penser et pourtant j'y pense encore... Bouleversée ? Peut-être pas... Touchée... très certainement, et pas qu'un peu... Conseiller ce livre ? Je n'ai pas encore de réponse à cette question.
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1848- 1858 : dans l'ouest de la France.

Lambert est garde-chasse au service du Baron des Perrières. Sa femme est employée au château comme femme de ménage. Une petite fille de neuf ans, Magdeleine, complète cette famille humble et dévouée au baron. A la mort de celui ci, le fils détesté et absent depuis dix ans revient. Commence alors entre cet homme (détruit, malade, fou ?) une danse que l'on sait dés le début dangereuse. (Le prologue plante le décor d'un tragédie qui semble inéluctable).
La révolution française n'est pas si loin, et même si la royauté a été rétablie les républicains sont en embuscade. 1848, le baron retourne à Paris, une toute jeune république naît dans un bain de sang dans la capitale, mais les nouvelles arrivent en retard dans cette campagne reculée. 1851 voit arriver le coup d'état de Napoléon III et le retour du baron (celui ci fait un parallèle entre son « exil » à Perrière et celui de Victor Hugo à Guernesey!)

Nous allons suivre pendant dix ans ce baron (aux idées révolutionnaires mais incompris de ses contemporains) dans une lente descente aux enfers où il emmène la famille Lambert. La tension monte et on tremble pour Berthe, la maîtresse du baron puis pour Magdeleine.
Lambert, un géant qui ne vit que pour ses chiens, est vite dépassé par la folie grandissante du Baron de l'Aubépine.
Il y a également des moments qui mettent en valeur la prise de pouvoir de Napoléon III et l'exil de Victor Hugo, idole du baron.
Un roman impressionnant pour ses personnages, certains très sombres et d'autres balayés par la vie comme des fétus de paille.
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