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sur 382 notes

Critiques filtrées sur 5 étoiles  

David Rosfeld vient d'arriver au chevet d'une vieille dame mourante Ilsa Shaffner. Il ne l'a jamais revue depuis ce jour de 1942, où elle lui a fait quitter clandestinement l'Allemagne Nazie. Il l'a cherchée toute sa vie est c'est une alerte sur son ordinateur qui lui apprend, via le journal télévisé, qu'une vieille dame de ce nom a brusquement perdu la tête et jeté son téléviseur par la fenêtre blessant une voisine et que depuis elle est dans le coma. Ilsa est donc toujours en vie.
Il prend l'avion et on le retrouve au chevet de la vieille dame, qu'une jeune femme vient de traiter de « salope » en lui recouvrant le visage du drap et réclame qu'on ne pratique pas d'acharnement thérapeutique. Quand, cette jeune femme se retourne, Marianne le Brêt est le sosie d'Ilsa en 1942 et qu'elle est déteste celle qui est grand-mère. Il est clair qu'ils ne partagent pas la même opinion à propos de cette femme.
David sait désormais qu'il doit lui apprendre qui était Ilsa Shaffner. Pour Marianne, c'est une criminelle de guerre nazie qui a exécuté froidement tous les enfants dont elle avait la charge en 1942 dans une école d'enfants surdoués juifs qu'elle dirigeait avec son compagnon, Gert, vétérinaire qui de son côté mettait au point un système inédit de dressage des chiens.
Absente du procès de Nuremberg, elle a été chargé à fond par Göering et le colonel Grübblich qui était son supérieur à l'époque, tous deux pensant qu'en la calomniant ils sauveraient leur tête.
C'est cette version que Marianne, avocate à Morlaix qui se bat contre les algues toxiques, a cru toute sa vie.
David, dont le vrai nom est Jürgen Bolt, n'est pas juif, il est seulement un peu attardé et s'occupe des veaux dans la ferme paternelle où tout le monde le maltraite et son père finit par le céder comme un animal aux Nazis qui l'enferment dans un hôpital psychiatrique avec d'autres enfants attardés ou bizarres qui coûtent trop cher à leur patrie et doivent être exécutés via la nouvelle salle de douche qui est en fait la première chambre à gaz.
Dans cet hôpital, Jürgen n'a qu'un ami David enfant surdoué qui a obtenu 180 aux tests de QI réalisés par Ilsa. La mère de David est spécialisée en physique nucléaire et a été exécutée donc, il cède sa place à Jürgen et lui fait apprendre par coeur tout ce qu'il doit savoir pour tromper Ilsa , via un livre, « le secret des atomes » et un enseignement religieux minimum car sa mère n'était pas pratiquante.
Il voit tous les enfants partir à la salle de douche, une serviette sur un bras, une savonnette dans la main et il assiste au premier nettoyage ethnique.
Ilsa l'emmène vers l'école et voit très bien que ce n'est pas l'enfant qu'elle a testé quelques jours auparavant. Il lui dit la vérité et lui démontre qu'il est à la hauteur grâce à ce que David lui a appris. En une seconde, il échappe ainsi à la balle qu'elle allait tirer sur lui.
Ilsa va lui donner des cours particulier et lui inculquer tout ce qui lui manque pour tromper le colonel. Il aura sa cabane qui sera un vrai laboratoire où sa mission est de trouver comment fabriquer la bombe atomique car Einstein est aux Etats-Unis.
Il découvre alors qu'Einstein est un pestiféré aux USA, Hoover maître tout puissant du FBI, l'a éloigné de tous ses anciens condisciples qui travaillent ensemble et en secret, sur la bombe atomique dans le désert, car il le considère comme un espion russe. Ces deux êtres vont en fait bien s'entendre et Einstein paiera les études universitaires de David alors qu'il a bien compris que ce n'était pas un enfant surdoué mais qu'il avait une telle envie d'apprendre pour lui plaire qu'il réussirait.
Il partage son histoire avec Marianne afin de lui faire comprendre qu'Ilsa était quelqu'un de bien et qu'il lui doit la vie car il est devenu David Rosfeld, une scientifique renommé.
Certes Ilsa a été Nazie au début avant la folie Hitlérienne, du temps où le national Socialisme était une idée politique qui marchait avant de devenir une machine à tuer. Après, elle a compris et avec son compagnon Gert, ils ont décidé d'assassiner Hitler.
Il lui raconte la visite de l'école par Hitler qui se montre beaucoup plus intéressé par le dressage truqués des chiens qu'aux enfants qui ont tellement peur qu'ils n'arrivent pas à expliquer leurs travaux.
Marianne a consenti à l'écouter et il va lui raconter toute l'histoire d'Ilsa (qui pour David s'arrêtait à 1945 dans ses recherches car, Ilsa avait été déportée à Matthaüsen à la suite de la tentative d'assassinat d'Hitler ratée de Gert qui sera fusillé. Matthaüsen où elle sera violée, confiera sa fille en vue d'adoption à une famille pour la protéger alors qu'elle fera partie des scientifiques que Staline et les USA vont se « partager ». Ensuite elle aura en quelque sorte un statut de témoin protégé.
Ilsa a sauvé la vie de David une deuxième fois en l'envoyant aux USA auprès d'Einstein qui a été son maître afin qu'il découvre le Boson et leur rencontre est truculente comme la suite du livre d'ailleurs…….


Ce que j'en pense :

Ce livre est magnifique. L'amour infini que David portait à Ilsa qui était teinté de sexualité bien sûr puisqu'il avait 14 ans en 1942 et sa reconnaissance envers celle qui lui a sauvé la vie le pousse a convaincre à tout prix Marianne que c'était quelqu'un de bien. Un devoir de mémoire et de réhabilitation.
Mais le malheur et la haine se transmettent hélas de génération en génération. La mère de Marianne est décédée d'un cancer, elle était rongée par la haine de cette mère nazie criminelle et par la colère aussi et qui a rejeté sa propre fille Marianne car elle ressemblait trop à Ilsa. La haine et la colère peuvent maintenir en vie mais souvent elles conduisent à la mort.
On trouve aussi le mythe de la culpabilité : le comportement anorexique de Marianne est là pour en attester, (je me punis, j'expie en en mangeant pas) de même que le désir de payer, de réparer par le biais de son travail d'avocat et sa lutte contre les algues tueuses les paysans de Bretagne lui ont envoyé une photo d'Ilsa posant à côté des dignitaires du régime nazi !!! Pour la faire taire car elle avait trouvé un sanglier mort sur la plage…
On retrouve aussi la quête de l'identité chère à l'auteur, et qu'il analyse à travers nos deux héros mais aussi avec Ilsa bien sûr, on ne sait vraiment jamais qui sont les gens qui nous entourent, ils ont leur part de mystère, leur faiblesse et leur force et ils sont à la recherche de qui ils sont vraiment (leur légende personnelle dirait Paolo Coelho).
On peut se demander aussi jusqu'où on peut prendre la place de quelqu'un d'autre : David a eu une brillante carrière mais il a toujours été en second derrière les autres, chacune de ses découvertes ayant été attribuée à un autre scientifique, tel le Boson de Rosfeld qu'Ilsa lui avait demandé de mettre en évidence et qui a été attribué à Higgs. (C'est en apprenant cela qu'Ilsa a jeté son téléviseur par la fenêtre). On est redevable quand on est un survivant. On doit rester dans l'ombre de celui dont on a « usurpée la place » même si c'est lui qui vous l'a demandé.
On retrouve aussi dans ce livre l'importance de l'amour : David est amoureux d'Ilsa, ce sont ses premiers émois d'adolescents, et il va faire tout ce qu'il peut pour ne pas la décevoir, pour réussir ce qu'elle attend de lui, il va se transcender et se comporter comme un surdoué. En fait il devient quelqu'un d'autre, comme si la façon dont l'autre le regarde modifiait sa personnalité.
Peu à peu, ils vont découvrir la vie d'Ilsa que tout le monde aimait bien car elle était gentille et ne dérangeait personne, son appartement, ses secrets et cela va leur donner à tous les deux l'occasion d'orienter leur vie autrement tout en la réhabilitant.
Une belle histoire et en même temps une belle leçon de vie. Didier van Cauwelaert sait très bien décrire les états d'âme de chacun des 2 héros, leur sensibilité à fleur de peau, on s'amuse avec les expériences amoureuses d'Einstein ou la sensualité de David mais en fait cela détend l'atmosphère et ramène à l'aspect humain des héros, on peut être un génie et avoir une libido farfelue, il n'y a pas la tête d'un côté et le corps de l'autre sinon on serait en face de stéréotypes et cela enlèverait du sel à cette belle histoire.
Il y a beaucoup de tendresse dans ce livre, malgré la violence de l'histoire et c'est très bien écrit comme d'habitude…
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Un roman séduisant et émouvant dans lequel les plus nobles sentiments et passions traversent les pires périodes de l'histoire et leurs barbaries. La réhabilitation d'une scientifique allemande, la renaissance de sa petite fille, l'existence d'un jeune paysan allemand devenu professeur d'université par le pouvoir de la fidélité et de l'intelligence relationnelle. Aucun des personnages n'aura eu une vie idéale et chacun peut cultiver des regrets et des remords ... et pourtant, le bonheur reste présent. Un roman optimiste.
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On n'attend plus rien de la vie, et soudain tout recommence. le temps s'arrête, le coeur s'emballe, la passion refait surface et l'urgence efface tout le reste. Il a suffi d'une alerte sur mon ordinateur pour que, dès le lendemain, je me retrouve à six mille kilomètres de chez moi, l'année de mes quatorze ans. L'année où je suis mort. L'année où je suis né.

Et voilà, une fois de plus un sujet sur la Shoah sur lequel je laisse quelques plumes émotionnelles !

Que cette période est dure, si violente … mais comment a-t-on pu …. ?

Sous la plume incroyable de Didier van Cauwalaert, cette histoire prend l'allure d'un dialogue à une seule voix ; le narrateur, Jürgen Bolt alias David Rosfeld, revient sur son extraordinaire, douloureuse et à la fois belle (je n'ose l'écrire et pourtant…) aventure. Ilsa Schaffer, une ancienne scientifique sous le régime nazi lui a sauvé la vie, lui a offert une vie, lui a même permis de devenir le bras droit d'Hitler et il tente de la réhabiliter aux yeux de sa petite-fille, Marianne qui n'a toujours vu en elle qu'un monstre nazi, et qui de ce fait ne l'a jamais côtoyée, ne lui a jamais adressé la parole, a refusé tout contact, retournant le courrier de sa grand-mère.

Au chevet d'Ilsa, la rencontre entre David/Jürgen avec Marianne le Bret va changer la donne, et Marianne découvrira qui était véritablement sa grand-mère Ilsa, et qui est David/Jürgen qui il a été pour sa grand-mère, qu'elles ont été leur relation.

«Ce n'est pas une vieille dame indigne qui vient de s'éteindre, Marianne. C'est l'amour de ma vie. L'amour fondateur, la sensualité, l'intelligence, le courage, le don de soi jusqu'à l'abnégation – tout le pouvoir créateur d'une femme… Tout l'héritage qu'à présent elle vous laisse. En s'éteignant, elle se rallume autrement. Elle vous éclaire de l'intérieur.»

«Tout ce qui était en mon pouvoir, c'était de vous délivrer de la haine imméritée qui vous gâchait la vie. de vous immuniser contre le passé de votre aïeule pour que vos ennemis ne puissent plus s'en servir. À vous maintenant de savoir comment gagner votre croisade sans perdre la foi ni le feu sacré. Je pense que votre seule arme, ce serait d'être heureuse. de réussir votre vie de femme, pour que votre besoin de militer ne soit plus simplement un faux-fuyant.»

À vous de découvrir cette relation, à vous de vous laisser emporter par ce récit touchant, incroyable, débordant d'amour et d'espoir.

La lucidité du jeune David (le David I), son génie, sa maturité est à couper le souffle. Un héros, qui force l'admiration. « Je n'ai pas envie de survivre dans leur monde. Je refuse d'être le meilleur dans une société sans âme qui tue ceux qu'elle juge inférieurs. »

La thématique est poignante, le récit riche, les touches d'humour et de douceur allègent la lecture, le style est vif et efficace.

Parmi tant de thèmes abordés, un thème ô combien important a retenu plus particulièrement mon attention : celui de la confiance en soi que l'on insuffle aux enfants, à son enfant : lui accorder une attention bienveillante, valoriser ses compétences, l'encourager, porter un regard positif sur son enfant pour lui permettre de réussir ce qu'il entreprend, réussir sa vie.

J'ai beaucoup appris sur la politique scientifique de l'Allemagne pendant la deuxième guerre mondiale, et ai accueilli avec beaucoup de respect les passages sur la résistance des allemands à Hitler.

J'ai moins accroché sur la fin, mais cela n'enlève rien au fait que ce roman est un grand roman, à mon humble avis, une très belle leçon de vie, qui plus est, inspirée d'une histoire vraie… à peine croyable. Un souffle d'énergie et d'optimisme que prodigue ce roman.

Didier van Cauwalaert m'étonnera toujours, il se renouvelle sans cesse, et propose des sujets différents avec une approche souvent surprenante, teintée de surréalisme souvent, et d'écologie. J'avais adoré le journal intime d'un arbre, Les témoins de la mariée, La vie interdite, Un aller simple (Goncourt 1994), le principe de Pauline… et tant d'autres à découvrir.
Lien : https://seriallectrice.blogs..
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La femme de nos vies est un roman qu'on ne lâche pas, qu'on lit d'une traite jusqu'à la toute dernière ligne, remerciements compris.

L'histoire débute de nos jours, dans une chambre d'hôpital, à Hadamar, une charmante bourgade allemande. Au chevet d'une vieille dame centenaire dans le coma, se rencontrent deux personnes qui ont bien des raisons différentes d'être là. D'une part, sa petite-fille, une avocate française qui n'a qu'un seul désir : en finir le plus vite possible avec cette grand-mère qu'elle ne connait pas mais considère comme un monstre. D'autre part, un vieil homme qui a parcouru plus de six mille kilomètres pour retrouver celle qui a changé le cours de sa vie. Dès l'instant de leur rencontre, il n'a de cesse de la réhabiliter aux yeux de sa petite-fille. C'est son devoir de mémoire ! L'histoire qu'il lui conte est plus qu'extraordinaire ! Sa grand-mère n'est pas la nazie que l'histoire a retenue. Bien au contraire, elle a tenté de "laisser une trace d'amour sur terre."

Guidé par ses mots, dans un long monologue puisqu'il reprend même ses questions à elle, on fait un bond de soixante-ans en arrière pour replonger dans les années les plus noires du siècle passé. Janvier 1941, sous la direction d'Himler, les autorités construisent dans le plus grand secret la première chambre à gaz. Ce sont les petits pensionnaires de l'hôpital psychiatrique d'Hadamar qui seront les cobayes de ces douches de l'horreur. Un seul en rescapera et bien plus encore puisque, au départ d'une supercherie inimaginable (que je vous laisse découvrir), il aura une destinée hors du commun.

Ce récit évoque bien évidemment une des pages les plus sombres de l'Histoire mais, élément original, on la vit de l'intérieur, du côté allemand. Ce point de vue est intéressant à plus d'un titre. Il nous permet d'entrer au coeur de la manière de penser des hauts responsables allemands, Hitler en premier. de (re)découvrir les forces mais surtout les failles de ce régime bâti sur la haine et la peur de l'autre; ainsi que l'opposition interne qui, au fil du temps, s'est organisée dans l'ombre.

Par le biais de ce récit, on plonge également dans l'histoire de la physique nucléaire de la fin du XXe siècle. Ces références, certes un peu ardues, rendent le récit encore plus crédible. La rencontre entre le narrateur et Albert Einstein constitue quant à elle une page particulièrement croustillante.

Si les aspects historique et scientifique fournissent le cadre de ce récit, son succès repose surtout sur l'histoire d'amitié et encore plus sur l'histoire d'amour sous-jacentes qui en tissent la trame. Des histoires profondes où le don de soi, le sacrifice, la passion sont au rendez-vous. Bien longtemps après avoir refermé ce volume, vous vous souviendrez de la raison pour laquelle notre narrateur est à la fois mort et né un 13 janvier 1941. Vous vous souviendrez également de cette passion adolescente, jamais démentie, qui l'a poussé à se dépasser tout au long de sa vie.

En bref, un récit passionnant qui ne vous laissera pas indemnes mais vous redonnera foi en l'être humain.

Deux légers petits bémols cependant. le premier, déjà évoqué, concerne cette narration à une voix qui de prime abord déroute quelque peu. le second concerne le final où, après la force du récit de vie relaté par le narrateur, on retombe un peu dans un train-train de la vie moins porteur.
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J'ai beaucoup aimé ce roman à l'écriture particulière qui m'a fait me souvenir de la lecture de "la Chute" de Camus pour le monologue du narrateur qui porte toute l'information avec sa subjectivité et son lyrisme parfois agaçant.
David Rosfeld, au chevet d'Ilsa Schaffner, condamnée pour extermination d'enfants juifs pendant la guerre, va tenter de faire revivre cette femme et de la réhabiliter aux yeux de sa petite fille Marianne le Bret.
En effet, David a été sauvé par cette scientifique qui s'intéressait aux enfants à haut potentiel pour faire avancer la recherche notamment dans le domaine quantique.
C'est une histoire d'usurpation d'identité, une histoire de mentor et d'amour, une histoire de résistance et de calomnie, une histoire qui prouve qu'il existe toutes sortes d'intelligence.
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J'ai dévoré ce livre inspiré d'une histoire vraie. C'est à la fois un roman d'aventure et un roman d'amour.
David Rosfeld et Jürgen Bolt se sont rencontrés dans le même dortoir de l'hôpital d'Hadamar. C'était en janvier 1941, ils ont quatorze ans et treize ans et demi. L'un est juif et surdoué, l'autre est un jeune paysan considéré comme attardé mental par sa famille. David est à l'hôpital à cause des crises d'épilepsie depuis l'assassinat de sa mère Yael Rosfeld, une grande physicienne atomiste. Jürgen est envoyé à l'hôpital par sa famille parce qu'il a refusé de mener à l'abattoir un des veaux de la ferme. Mais l'hôpital psychiatrique d'Hadamar est devenu l'un des six instituts d'euthanasie créés par le troisième Reich, ainsi lorsque David et Jürgen se rencontrent la « nouvelle salle de douche » est sur le point d'être inaugurée.
[...]
J'ai trouvé original ce dialogue à une seule voix, le destin de David-Jürgen est incroyable. le regard de l'autre à déterminé sa vie. Petit vacher considéré comme attardé par les siens, son ami David l'a vu comme quelqu'un de débrouillard avec l'esprit pratique et surtout avec l'intelligence du coeur. Devenu « enfant surdoué », le regard des autres a changé, et avec l'aide et le soutien d'Ilsa, il a su faire illusion puis il est devenu l'assistant des plus grands scientifiques.
Un roman formidable et une grande leçon de vie.
Lien : http://aproposdelivres.canal..
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Comment un roman peut-il mettre L Histoire en valeur ? Mieux, comment un roman peut-il révéler des faits gravissimes ignorés totalement ou partiellement ? Ceci, Didier van Cauwelaert l'a réussi dans "La femme de nos vies".
C'est à Hadamar, « charmante bourgade du Limburg, en Allemagne », que David Rosfeld, le narrateur, retrouve la première femme qu'il a aimée : Ilsa Schaffner : « C'est l'amour de ma vie. L'amour fondateur, la sensualité, l'intelligence, le courage, le don de soi jusqu'à l'abnégation – tout le pouvoir créateur d'une femme… » Si notre homme est très âgé, Ilsa est centenaire et lui a sauvé la vie en 1941, au même endroit où il retrouve Marianne le Bret, avocate à Morlaix, petite-fille d'Ilsa.
Rapidement, nous replongeons dans L Histoire, à l'époque où David s'appelait Jürgen Bolt, était un autiste léger et travaillait dans la ferme de ses parents. Après un événement que nous laisserons découvrir au lecteur, il se retrouve interné dans l'hôpital psychiatrique d'Hadamar, lieu réel des dernières heures des « pionniers de la solution finale. »
Tentant de réhabiliter Ilsa auprès de sa petite-fille, le narrateur maintient page après page un intérêt maximum, un désir d'en savoir plus. S'appuyant sur l'histoire vraie d'Ida Tacke, chimiste surnommée « la Marie Curie allemande », Didier van Cauwelaert rappelle ces découvertes qui auraient pu changer le cours de l'Histoire puisque Ida Tacke avait émis, dès 1934, l'hypothèse de la fission nucléaire.
C'est à Hadamar que les Nazis ont expérimenté les douches à gaz, euthanasiant 12 000 patients en quelques semaines sur un total de 70 000 victimes pour toute l'Allemagne. Ainsi, « la solution finale » était au point et allait être utilisée dans les camps d'extermination.
Avec beaucoup de patience et de tendresse pour son auditrice, David remonte le cours de l'Histoire. À 20 ans, Ilsa était « nazie mais nationale-socialiste, pas fasciste. » Oberleutnant dans la Wehrmacht, elle dirigeait une école de petits génies pourtant catalogués comme débiles et destinés à être éliminés. Pourtant, malgré sa déportation à Mauthausen, elle est accusée de crimes de guerre après les témoignages du colonel Grübblick et du maréchal Göring.
Au fil des pages, nous rencontrons aussi Hitler, « un sadique caractériel, paranoïaque et versatile… un touche-à-tout absolument inculte… ». Puis le récit, toujours mené sous la forme d'un monologue très vivant ne négligeant pas les petits problèmes de la vie quotidienne, nous emmène aux États-Unis où David Rosfeld a été envoyé en mission. Si la rencontre avec Albert Einstein est un peu rocambolesque, elle permet d'expliquer comment David a pu se faire une place enviée au sein des chercheurs américains. C'est l'occasion, pour l'auteur, de souligner l'attitude de John Edgar Hoover qui voit des agents soviétiques partout !
"La femme de nos vies" est un roman passionnant, instructif, qui se lit d'une traite.
Lien : http://notre-jardin-des-livr..
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Comme un long monologue d'un vieux Monsieur qui raconte sa vie et de celle qui a eu un immense poids sur son destin.
On fait une incursion dans la 2ème guerre mondiale et le monde de la physique.
J'ai vraiment beaucoup aimé et j'ai eu parfois de la peine à le lâcher.
C'est le 4ème titre que j'apprécie de cet auteur.
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Les puristes diront que mêler fiction et événements réels c'est travestir l'histoire, la circonscrire à une simple fantaisie, en oublier la réelle teneur et je ne sais quoi encore. Quoi que pensent ces fanatiques du "pour de vrai", on ne peut nier que Didier van Cauwelaert réussit cette mixture avec brio. La fiction permet même de rappeler certaines données qui sont peu connues ou en grande partie oubliées.
Mais l'auteur ne s'est pas contenté d'écrire un "roman historique" parmi tant d'autres, il réussit surtout l'exploit de tenir en haleine son lecteur de la 1ère à la 294ème et dernière page de ce livre alors que le texte n'est lui même que le long monologue de la narration rétrospective des événements. le procédé littéraire a beau être vieux comme le monde ou presque, il est tout simplement efficace. On est emporté et nos yeux fiévreux ne peuvent se détourner des petits signes noirs qui se détachent des pages livides. le style épuré permet aussi de maintenir cette tension permanente chez le lecteur et teinte aussi d'humour le récit.

Le texte réactive de grands leitmotiv littéraires et peut donc sembler parfois tomber dans une certaine facilité mais n'est ce pas le cas d'une foule de récits ? Pour ma part je trouve que cette mémoire littéraire est aussi une des forces du roman.

Je ne vous dévoile rien de l'intrigue sciemment car pour moi il est essentiel d'en savoir le moins possible en ouvrant ce livre.

Tout ce que je peux vous dire c'est que: "Celui qui dit "Je préfère la chance au talent." avait un regard pénétrant sur la vie. Les gens n'osent pas admettre combien leur vie dépendent de la chance. Ça fait peur de penser que tant de choses échappe à notre contrôle." (Chris Wilton à Nola Rice dans Match Point)
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L'histoire est assez prenante.
On est très vite embarqué par le personnage qui raconte l'histoire de cette femme pendant la guerre.
Un roman facile à lire là encore, qui mêle histoire et romance sur fond de déportation. le sujet aurait pu être lourd, il s'avère traité sous un angle différent qui le rend agréable à lire malgré les atrocités de la guerre.
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