Fichue famille

J'ai trouvé cette lecture assez passable et hermétique dans son ensemble. Je n'ai pas été marqué plus que cela par cette fichue famille de hollandais qui part s'installer dans leur colonie de Java en Indonésie.

En effet, il serait question de secret de famille et une étrange relation père-fils qui m'a laissé dubitatif. A noter que je n'ai pas du tout sympathisé avec ces étranges personnages.

Il y a toute une ambiance pour décrire le passé colonial ainsi que la relation avec les indonésiens. Il y a également tout le poids des différentes guerres qui ont secoué la région à commencer par les japonais lors de la Seconde Guerre mondiale.

J'avoue que malgré un graphisme plutôt avenant dans un style ligne claire, on peut aisément passer son tour. le scénario m'a paru assez incompréhensible avec une narration totalement divagante faisant peser une certaine lourdeur.

C'est plutôt une bd sur le registre de l'ambiance ou d'une certaine forme de poésie. A réserver de préférence aux inconditionnels du genre !

Magnifique BD, oeuvre du dessinateur des derniers Blake & Mortimer, qui réalise ici une adaptation de l'ouvrage d'Adriaan van Dis, en ligne claire (le style d'Hergé). D'où de très beaux dessins pleins de mouvements et d'émotions. Une belle palette de couleurs.
L'auteur est récemment venu présenter ses oeuvres à Nantes, dans le cadre du festival Impressions d'Europe.
De mère indonésienne et de père néerlandais, il dédie ce livre à sa grand mère dont le mari a été décapité par les Japonais dans un camp de prisonniers. Elle a dû reconstruire sa vie aux Pays-Bas afin de donner un avenir à ses filles.
Il aura mis une dizaine d'années pour adapter l'oeuvre de van Dis, dont l'histoire familiale traumatique présente de nombreux points communs avec la sienne.
Traumatisme. Voilà bien le thème obsédant qui imprègne cet album au point de le rendre relativement hermétique pour un lecteur ne connaissant pas cet épisode de l'histoire. Suite à l'invasion japonaise, l'Indonésie a vécu l'horreur. Suite à la capitulation japonaise, l'Indonésie s'est déclarée indépendante, premier territoire à le faire dans le monde. Mais la guerre coloniale a suivi.
Les personnages semblent frappés de stress post-traumatique, chacun à leur façon.

Cette adaptation du roman d'Adrian van Dis se développe avec élégance et précision grâce à la ligne claire du dessinateur. On ressent la profondeur des visages (celui de la mère porte tellement d'émotions qu'il en est un choc à chaque représentation), la puissance des mouvements (qu'il s'agisse des pas de danse euphoriques ou des fuites pleines de désespoir du Gosse) et la présence des décors. Cela est d'autant plus marquant que les premières pages sont très épurées, montrant des vêtements jetés par terre au milieu de pages blanches. La pureté des lignes renforce la présence de ce vide, l'absence qui bientôt est remplie de souvenirs de l'Indonésie, de la dureté de la vie là-bas, du choc des camps japonais et d'un drame intime dissimulé. Les membres de la famille prennent sur eux pour continuer à vivre dans ce présent. le « Gosse » fuit régulièrement et libère son esprit grâce à un aviateur imaginaire, tout en sentant une présence derrière lui. Cet enfant tente malgré tout de connaître son père et les planches sur cette relation bancale mais sincère sont passionnantes. On sent toute la fragilité du père qui n'arrive pas à sortir du passé et à se dépatouiller du présent. Reste son fils comme seul moyen de se raccrocher à la vie. La famille devient alors un ensemble autant destructeur que salvateur. La tension existe entre tous ses membres mais ce noyau tient malgré les fantômes. Ceux-là sont multiples et le sens de la narration de l'auteur, par des flash backs et l'élégance de ses dessins, parvient à les faire exister. On sent la complexité de cette vie recomposée et refaite, embourbée dans la pauvreté, la perte et une certaine folie.
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(SC971) M. Java est un rescapé de la guerre d'indépendance d'Indonésie et des camps de prisonniers japonais. Dépressif, il vit avec sa femme, les trois filles de celle-ci, et leur fils surnommé "Le Gosse" en Hollande. . La famille toute entière subit le déracinement, et doit apprendre une nouvelle vie en Hollande, avec cette figure paternelle malade.
Le sujet de départ est intéressant, mais je trouve le scénario confus. Je ne suis pas parvenue à ressentir de l'empathie pour cette famille dans la tourmente, ni à m'intéresser et à m'attacher à ces personnages. Je reste donc réservée sur la sélection de ce titre pour le Prix 2021;
(MAB971) je suis du même avis : non pour la sélection.

Je suis assez mitigée concernant cette lecture. D'un côté, j'ai trouvé le sujet vraiment très intéressant, original, mais de l'autre je ne suis pas sûre d'avoir tout compris à cette histoire. Nous retrouvons ici une histoire fractionnée en plusieurs chapitres, dans lesquels se trouvent le fil conducteur et des flashbacks. le soucis est que j'ai parfois eu du mal à dissocier le présent et le passé des personnages, et à comprendre où voulait en venir l'auteur. Je pense que le problème vient aussi du fait que je ne connais absolument rien à cette période de l'histoire, ce qui est dommage puisque c'est l'une des raisons qui m'a donnée envie de découvrir cette lecture. Mis à part ça, j'ai beaucoup aimé la palette de couleur présente dans cette bande dessinée, qui nous ramène presque avec nostalgie dans cette époque difficile. Il n'en reste pas moins qu'il s'agit d'une oeuvre touchante, avec des notes de gaité et de tendresse.
Merci à l'éditeur de sa confiance.
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