Thorgal, tome 19 : La Forteresse invisible

Et voilà, c'est la fin des aventures de Thorgal.

Du moins tout le récit y mène. Enfin, une déesse daigne informer notre héros vikingo-spatial que son nom a été écrit sur la tablette des dieux d'Asgard en gros, gras, taille de police 24. Par-dessus le marché, elle daigne lui montrer comment lui, Thorgal, pourrait effacer son nom de la tablette, et ainsi ne plus être embêté par un destin aventureux, douloureux, qui l'éloigne de la vie tranquille à laquelle il rêve.
Va-t-il y aller ?
Déjà il a commis ce que j'estime être la pire erreur de sa vie : abandonner sa famille en espérant ainsi leur épargner les effets collatéraux de son périlleux destin. Je ne vois pas en quoi rendre tout le monde malheureux, y compris lui-même, était un choix intéressant. Aaricia, Jolan et Louve pouvaient espérer vivre quelques années de plus oui, mais rien n'était bien certain dans ce monde.
Bon, la déesse, mine de rien, ne va pas lui laisser beaucoup de choix. Thorgal va se retrouver, encore, en butte à des types violeurs, menteurs et tortureurs et, ceci amenant cela, il sera amené à tenter l'effacement. C'était ça ou crever en fait.

Le cheminement est bien fait. L'effacement s'apparente à la disparition de ses souvenirs, l'oubli des gens qu'il a côtoyés, combattus ou aimés, petit à petit.
Donc, logiquement, les aventures de Thorgal, c'est fini.

Mais devinez qui est là pour récupérer les restes et les faire fructifier ? Cette chère Kriss de Valnor toujours aussi indispensable. Cette guerrière impitoyable disant toujours qu'elle souhaite transformer Thorgal en quelqu'un d'aussi impitoyable qu'elle mais dont je suis certain qu'elle est attirée par le côté honorable et honnête du héros.
Et en fin de compte, les dieux d'Asgard ont peut-être oublié le héros. Mais quid des puissances cosmiques qui les dirigent ? Quid de Rosinski et Van Hamme ?
Et quid des lecteurs ? Vont-ils accepter de voir Thorgal disparaître comme ça ?
Peu de chances…

Après un tome 18 de transition, on revient sur du haut niveau avec ce 19ème album !

Au début de l'histoire, Thorgal voyage toujours avec Kriss de Valnor, mais il commence à regretter d'avoir abandonné Aaricia, Jolan et Louve et décide de rentrer chez lui.
Sur le chemin du retour, il croise une mystérieuse vieille femme, Alayin, qui le convainc d'affronter la forteresse invisible pour effacer son nom de la mémoire des dieux.
Je ne vous dirai pas en quoi consiste exactement la forteresse invisible, mais c'est une formidable trouvaille scénaristique qui ravira les fans de la série.
Quant à la fin de l'album, elle est audacieuse et ouvre de sombres perspectives....

Ce tome a toujours été mon préféré.
Déjà, Thorgal a pour partenaire la magnifique Kriss et leur relation amour/haine est toujours source d'éclats et de nouvelles aventures.
Puis, il y a la forteresse invisible où Thorgal, pour effacer son nom de la mémoire des dieux, doit tuer ses souvenirs pour qu'ils ne le tuent pas.
J'ai toujours eu un faible (et les auteurs aussi, et ça tombe bien) pour ces scènes/épisodes, où nous sommes exposés aux personnages que Thorgal a croisés et où nous pouvons nous exercer notre mémoire pour identifier chaque visage et essayer de retrouver dans quel tome la rencontre s'est faite (j'écris ces ligne pendant le confinement du Covid 19 - une idée comme une autre pour passer le temps)...
Et puis il y a ce final qui...mais bon, je ne vais pas spoiler...
Le dessin entame tout doucement son déclin, les traits sont moins nets et l'ensemble commence à perdre en finesse.
Un très bon tome, donc, qui sera suivi des quelques autres formant l'arc de Shaïgan-sans-merci, dernier cycle avant que la série ne perde, pour moi, tout intérêt.

Ce tome est à la fois un récapitulatif de la vie trépidante de Thorgal (qui y revit ses plus mémorables expériences passées au travers de l'aventure), mais aussi un tournant dans la saga; un rebondissement important clôt en effet cette histoire, et c'est avec impatience que l'on enchaînera le tome suivant, pour en savoir plus.

Comme je n'ai toujours pas compris la décision de Thorgal de plaquer sa petite famille pour aller vivre sa malédiction tout seul, j'ai forcément un a priori pas super sur ce tome comme sur tous ceux qui s'appuient sur ce postulat. Mais Thorgal reste Thorgal et cette « forteresse invisible » se lit avec plaisir, d'autant plus qu'on y retrouve une pelletée de personnages déjà rencontrés auparavant et surtout il y a la redoutable et indispensable Kriss de Valnor qui vient donner un peu de piment à l'ensemble. Pas le meilleur tome mais une lecture sympathique.

Thorgal décide de rentrer chez lui. En chemin, il rencontre la vieille Alayin qui lui conte une histoire sur les dieux. « C'est ainsi que depuis des millénaires d'éternité, prisonnière et gardienne à la fois de sa forteresse invisible, Taïmyr veille sans relâche sur le secret de la mémoire des dieux. » (p. 14) Pour trouver enfin le repos, Thorgal doit effacer son nom de la pierre où les dieux l'ont inscrit. Mais il doit aussi effacer sa mémoire : « Si tu ne tues pas tes souvenirs, ce sont eux qui te tueront. » (p. 42) Ainsi libéré, Thorgal pourra-t-il enfin trouver la paix ?

L'exil de Thorgal prend un nouveau visage : sans mémoire et sans passé, il n'a plus rien à quoi se raccrocher et son voyage est gouverné par une nouvelle puissance maléfique.

« Thorgal, volume 19, la forteresse invisible » est encore une fois une véritable merveille.

Le scénario de van Hamme regorge de créativité et fait basculer le héros principal dans un monde mystique dans lequel il affronte mille périls issus de son passé pour renaitre...

Mais cet album très mystique de Thorgal ne délaisse pas non plus l'aventure avec une course poursuite haletante contre une tribu du fleuve et la présence de la charismatique Kriss...la sexy et intrépide aventurière...

Lorsqu'en plus les dessins de Rosinski sont d'une grande beauté, on ne peut que savourer le résultat !
Lien : https://lediscoursdharnois.b..

Encore une fois, ce tome débute de la même manière : Thorgal, ici avec Kriss de Valnor, se fait attaquer par une bande de pillards-violeurs-tueurs. Et encore une fois, il fait preuve d'une étonnante mollesse avec eux, les laissant partir pour son plus grand malheur à venir. Force est de constater que l'attitude de Kriss est décidément bien plus adaptée à ce monde que celle de notre héros.
Kriss, puisqu'on en parle, est vraiment le point fort de cet opus. Jusqu'à présent assez caricaturale dans son avarice, son égoïsme et son arrivisme jusqu'au-boutistes, on commence à entrevoir chez elle quelque chose d'un peu plus profond, et du coup vraiment à l'apprécier.
Le passage de la traque dans le canyon et du rapprochement entre les deux est vraiment le plus intéressant.
La fantasmagorie de la forteresse invisible m'a moyennement plu, comme à chaque fois que les auteurs ont recours à ce type d'artifices, je l'ai déjà dit. Même s'il n'est pas désagréable de revoir les 18 premiers tomes à travers les personnages déjà rencontrés qui revivent sous forme de souvenirs vivants, et que l'on comprend bien le symbolisme qu'il y a dans tout ça, puisque notre héros finit l'aventure amnésique.

Ce tome nous invite à entrer dans une nouvelle histoire qui, comme le voyage au pays Qâ, nous tiendra en haleine sur plusieurs albums. Après avoir veinement cherché à éloigné sa famille des ennuis, Thorgal décide de rentrer chez lui. Mais sa malchance habituelle va l'amener à finalement prendre la pire des décisions: effacer son nom et en même temps sa mémoire. Notre brave Thorgal ne sait pas encore à quoi il s'engage mais l'infâme Kriss de Valnor a déjà sa petite idée...

Je vais faire une grosse interprétation (qui n'en est peut-être pas une) mais Thorgal a laissé femme et enfants afin de trouver un moyen de se faire oublié des dieux et pouvoir enfin retourner vivre sa vie de famille. Ce tome retrace la manière dont Thorgal réussi a se faire oublié des dieux (du moins sur le papier / la roche...). Kriss est toujours avec lui dans cet épisode et ça fait toujours plaisir.