Il y a quelques semaines j'ai découvert
L'aube à Birkenau, dans lequel
David Teboul a retranscrit ses entretiens avec
Simone Weil, sa soeur Denise, et deux autres anciens déportés,
Marceline Loridan et
Paul Schaffer.
Après avoir recueilli les lettres et témoignages croisés de Simone, Denise et Madeleine dite Milou, le cinéaste a réalisé un film documentaire intitulé «
Simone Weil et ses soeurs, nées Jacob » et écrit ce livre, abondamment illustré de (près de 150) photographies d'époque représentant les trois soeurs ainsi que leur mère Yvonne, leur père André, leur frère Jean, Nice où la famille résidait au début de la guerre, quelques aquarelles d'André Jacob, et les camps d'Aushwitz et de Birkenau.
Une mère aimante, une famille unie et heureuse…
… brisée par l'horreur, par l'innommable.
La « petite » Simone, sa soeur aînée Milou et leur mère sont arrêtées le même jour ; elles ne se quitteront jamais jusqu'au décès d'Yvonne, d'épuisement ou de typhus, en mars 1945.
Milou est revenue de déportation avec Simone, mais a été victime d'un accident de voiture en 1952.
Denise, qui avait quant à elle rejoint la Résistance, fut également arrêtée et déportée. Elle est décédée en 2013.
Tout comme
L'aube à Birkenau, mais en croisant cette fois le témoignage de
Simone Veil avec celui de ses soeurs, ce livre choral permet de reconstituer l' « avant », le « pendant » et l'« après » la déportation.
L'auteur s'efface complètement au profit des mots de ces trois femmes victimes de la même tragédie et violemment séparées, sans savoir si les autres membres de la famille ont survécu.
J'ai trouvé le récit écrit par Milou en août 1945 (p.118 à 121), ainsi que le texte lu par
Marceline Loridan à l'enterrement de
Simone Veil en 2017, particulièrement poignants.
Une histoire bouleversante (car elle n'en est pas une…) qu'il convient de ne jamais oublier.
À lire.