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EAN : 9791037500908
281 pages
Les Arènes (20/11/2019)
4.54/5   268 notes
Résumé :
Un document pour l'Histoire qui donne à lire la voix de Simone Veil.

À la fin des années 1990, David Teboul, consacre un documentaire à Simone Veil. C'est le point de départ d'une amitié qui va durer jusqu'à sa mort. Au fil des années, il enregistre plus de quarante heures d'entretiens. L'intimité entre Simone Veil et David Teboul est telle que c'est à lui que les enfants de Simone Veil confient la cérémonie du Panthéon. Ces enregistrements, donnent a... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (44) Voir plus Ajouter une critique
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Le chignon de Simone Weil faisait le bonheur des caricaturistes à la fin du siècle dernier, il aura permis à David Teboul de rencontrer ce symbole de la génération Shoah, d'enregistrer sa voix de déportée à Birkenau (dans une usine Siemens) puis de la faire dialoguer avec Denis Vernay, sa soeur emprisonnée comme résistante, de partager une mémorable fumerie avec Marceline Loridan-Ivens, éternelle insoumise, et enfin d'échanger avec Paul Shaffer, l'amoureux qui offrit à Simone une raison de survivre.

Illustrés de nombreuses photos de la famille Jacob, à Nice avant et pendant la guerre, ces témoignages sont bouleversants, et l'ouvrage d'une lecture facile, grave dans la mémoire du lecteur le message de résistance chère à l'ancienne ministre.

La formule « le poids des mots, le choc des images » nous met sous les yeux un ouvrage abordable dès l'adolescence, qui apporte sa contribution au « devoir de mémoire ».

Je craignais un discours académique, j'ai été conquis par ces échanges à bâtons rompus. J'ai cheminé page à page cette semaine dans ce récit que je conserverai à portée de mains pour donner envie à nos enfants et petits enfants de mieux connaitre ces héros et ces martyrs.

N'oublions jamais leurs sacrifices !

Merci à David Teboul et à l'éditeur pour la qualité de ce livre.
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Dans Une vieSimone Veil se racontait, directe et entière, dans ses nombreux combats, dont le plus essentiel avait été de tenter de protéger la vie de sa mère de sa soeur et la sienne alors qu'elles étaient plongées dans l'enfer des camps. Dans L'aube à Birkenau, David Teboul a convaincu Simone Veil de revenir sur son enfance, sa déportation et les conséquences sur sa vie. Un témoignage, si c'est possible plus fort encore que celui d'Une vie, associé à des photographies du temps de l'enfance heureuse puis des premières inquiétudes et difficultés jusqu'à l'éclatement de la famille dû à la guerre et à ses terribles conséquences pour les juifs. Simone Veil, une femme hors norme par le regard qu'elle pose sur ce qu'elle a vécu, avant pendant et après les camps, qui par son témoignage bouleversant et essentiel nous exhorte à ne pas oublier ce qui a été fait aux juifs, pour que ça ne recommence jamais.

« ... il ne m'est pas possible de dissocier le souvenir sans cesse présent, obsédant même, de six millions de Juifs exterminés pour la seule raison qu'ils étaient juifs.
Six millions dont furent mes parents, mon frère et nombre de mes proches. Je ne peux me séparer d'eux.
Cela suffit pour que, jusqu'à ma mort, ma judéité soit imprescriptible.
Le Kaddish sera dit sur ma tombe. »
Simone Veil

Challenge MULTI-DÉFIS 2020
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Simone Veil revient ici sur son passage dans le camp de Birkenau et de Bobrek, sur la longue marche qui a suivi, sur son retour à la "vie normale", sur les liens tissés avec d'autres détenus.
David Teboul retranscrit ici sa rencontre avec Simone Veil. Il évoque aussi les rencontres auxquelles il a participé entre Simone Veil et sa soeur Denise, entre Simone Veil et Madeleine Loridan-Ivens et entre Simone Veil et Paul Schaffer. Lors de ses rencontres, chacun évoque ses souvenirs. le lecteur a vraiment le sentiment d'être témoin de ces conversations, en spectateur neutre. Ici pas de regrets, pas de larmes, pas de rancoeur ni de désirs de vengeance. Malgré le thème, cet écrit est presque serein...
En tant que lectrice, Mme Veil m'inspire le respect, dû à son histoire, à ce qu'elle a accompli par la suite, mais surtout par sa façon d'être, cette dignité qui semble se dégager naturellement de tout son être.
Merci pour ces témoignages, merci à toutes les personnes qui ont participé à ce livre.
Je me suis toujours demandé comment certains déportés ont pu survivre à cette époque, comment ile ont pu aussi vivre après cela. Au fil de mes lectures, j'en arrive à penser qu'il n'y a pas de réponses; Ils n'ont pas eu le choix... Ils ont survécu, ont continué à se lever le matin et ont chacun vécu leur vie comme ils ont pu... sans peut-être se poser la question du pourquoi...
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Le destin tragique d'une de ces dames que l'on regarde dans bas. Une histoire bouleversante que l'on souhaiterait effacer, mais que nous ne devons jamais oublier. Parfois la honte d'être humain, tant il peut être cruel, mais aussi la fierté de se sentir du côté des opprimés, de ceux qui comme Simone Veil on su garder malgré les pires humiliations leur dignité.
Un grand respect pour cette femme hors du commun.
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On ne peut qu'être touchés en lisant la vie de cette femme. Elle tente de nous expliquer comment elle a été déshumanisée par ses bourreaux mais également comment elle s'est relevée de ces terribles moments qui l'ont marquée à vie. Simone Veil nous livre ici un témoignage terriblement intime, elle se met à nue devant le lecteur mais également pour le lecteur. Dans quel but ? Dans le but de ne jamais oublier et d'en tirer des connaissances.

Simone Veil ne se pose pas en victime et nous remarquons même que dans ce quotidien si terrible elle et son amie Marceline nous font le récit d'une fois où elles arrivent à déjouer la vigilance des Kapos pour se retrouver au coin d'un Block et redevenir quelques instants des jeunes adolescentes. C'est tellement touchant et à la fois tellement perturbant de voir comment ces deux femmes évoquent ce souvenir quasiment le sourire aux lèvres.

Simone Veil nous livre également ses débuts en politique et sa peur de ne pas être légitime. Mais ce qui ressort de ces entretiens concernant son activité politique, c'est son côté tenace et son envie de faire bouger les lignes. Elle est active et engagée même si elle subit des moqueries ou même des propos antisémites, elle reste là ancrée dans le sol, fidèle à sa ligne de conduite.

Ce livre est incroyablement touchant, par sa construction mais également par sa simplicité. Côté construction, j'ai trouvé que les dialogues apportent un plus, cela nous permet de nous sentir encore plus proche de cette grande dame – cela confirme ce qu'a dit Jean d'Ormesson lors de son discours à l'Académie Française, que Simone Veil est la femme, la mère, l'amie rêvée par beaucoup d'entre nous ! Enfin, j'ai aimé ce côté un peu « brouillon » du livre où Simone Veil dérive parfois dans ses paroles, on sent que ces entretiens sont pleins de sincérité, d'humilité et de spontanéité.

Un grand livre pour une grande dame.
Lien : https://ogrimoire.com/2020/0..
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critiques presse (1)
Telerama
16 décembre 2019
Un an et demi après l’entrée au Panthéon de cette femme désormais iconique, le livre “Simone Veil, l’aube à Birkenau”, signé du documentariste David Teboul, nous la révèle, plus bouleversante que jamais. On y découvre son enfance, et surtout la façon dont son expérience terrible de la déportation marqua le reste de sa vie.
Lire la critique sur le site : Telerama
Citations et extraits (67) Voir plus Ajouter une citation
Aller où ? Comment vivre loin de chez nous si nombreux ? Il fallait aussi affronter le danger du transport. Nous avons été très soulagés d'apprendre que mon oncle et ma tante avaient réussi à passer en Suisse. Ils y avaient de la famille et avaient pu s’y rendre. Mais si ma famille avait tenté d'entrer en Suisse sans papiers, sans relations ni caution financière, nous aurions sans doute été refoulés.

Le manque d'argent n’était pas le seul handicap.

Il est arrivé que l'argent ne serve à rien.

Des familles très connues, très fortunées, ont été arrêtées et déportées.

Ce fut le cas, par exemple, de la famille Camondo. J'avais une camarade de classe issue d'une famille très proche des Camondo. Elle s'était cachée à Caen, ce qui ne s’est pas révélé beaucoup mieux que Nice, mais elle en est sortie saine et sauve. Ses parents, eux, ont été déportés en tant que personnalités juives. Ils sont partis à Bergen-Belsen, et bien qu'assez âgés ils en sont revenus.

Leurs cousins Camondo, eux, ont tous été déportés.
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J'aurais eu honte que l'on diffuse « Le Chagrin et la Pitié » à la télévision. A l’époque, peu de gens ont eu le courage de dire que ce film donnait une image tendancieuse et fausse du comportement des Français.

Dans les années 1990, un retournement d'opinion s'est produit. On s'aperçoit, quand on veut bien regarder les chiffres, que c'est en France que la proportion d'enfants sauvés a été la plus importante. Et si ces enfants ont été sauvés, c'est parce qu'il y a eu des familles de tous les milieux sociaux, des plus modestes aux plus aisés, qui ont pris des risques.

Sur l'ensemble des Juifs vivant en France avant la guerre, vingt-cinq à trente pour cent ont été déportés alors que, dans plusieurs pays voisins, on atteint parfois une proportion de soixante-quinze à quatre-vingts pour cent.

Les Juifs néerlandais ont été éliminés à plus de quatre-vingts pour cent. En Grèce, il ne reste rien de la communauté juive de Salonique.
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Sur la question des mariages mixtes, mon père n’avait pas de préjugés. Un jour, je lui ai posé la question : «Est-ce que ça t’ennuierait si je me mariais avec quelqu'un qui ne soit pas juif ?»J’avais peut-être alors un garçon en tête, je ne sais plus, je voulais savoir ce qu'il en pensait. Ce devait être en 1943, en pleine Occupation. Et mon père m'a répondu : « Oh, non ! Le mariage est une décision individuelle, personnelle, et jamais je n’essaierais de t'influencer, mais moi je n'aurais pas épousé quelqu’un qui ne soit pas une Juive ou une aristocrate. » Comme cette réponse m'étonnait, il a continué : « Pour moi, la culture, c’est quelque chose de fondamental, et dans les familles juives ou aristocratiques, le livre existe depuis des siècles. » II estimait qu'il y avait un acquis, un héritage, une transmission de culture liés au livre, et que tout cela comptait. Ce n’était pas une question d'argent ni de snobisme, mais une question de culture.
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En janvier 1950, je suis donc partie avec mon mari à Wiesbaden, au bord du Rhin. Pour moi, ce n’était plus le même pays, ni le même peuple, je n’arrivais pas à recoller le présent avec le passé et, de ce fait, je ne ressentais aucune haine. Ce que j’avais vécu était absolument hors-normes. Cela ne se rattachait pas au quotidien, que ce soit en France ou en Allemagne. Cela se passait cinq ans après la guerre. Nous vivions en zone d’occupation américaine et rencontrions surtout des Français et des Américains. À peine si nous croisions des Allemands dans les magasins. Mes deux fils aînés, cependant, ont été au Kindergarten, le jardin d’enfants allemand, où ils ont commencé à apprendre la langue. Pour ma part, je n’ai jamais appris l’allemand.
     
Dans cette Allemagne de l’après-guerre, rien ne me rappelait le monde des camps. Les gens vivaient normalement, ils n’aboyaient plus. Il était devenu impossible de penser à ce qu’était l’Allemagne cinq ans auparavant.
Plus tard, en entrant au Parlement européen, j’ai rencontré des Allemands déjà adultes sous le IIIè Reich et je me suis posé cette question, lancinante à l’époque : « Que faisaient-ils, où étaient-ils dans ces années-là ? »
Je me demande toujours comment une telle monstruosité a pu jaillir, avant la guerre, d’un pays aussi développé, aussi cultivé que l’Allemagne. Un jour, j’ai posé la question à Yehudi Menuhin, rencontré à Strasbourg le temps d’un concert. C’était non seulement un grand musicien mais un homme d’une culture très étendue.
Selon lui, rien ne permettait d’expliquer l’horreur nazie.
La culture allemande si raffinée, n’avait pas fait barrage.
La musique, si jouée, si aimée dans ce pays, n’avait servi à rien.
     
L’histoire de l’Allemagne et des Juifs est vraiment particulière. Au début du XIXème siècle, les discriminations contre les Juifs ont diminué un peu partout en Europe. En France, les Juifs sont devenus citoyens en 1805. Ailleurs, ce fut la fin des ghettos, même si les pogroms ont persisté, surtout en Europe de l’Est, et même s’il subsistait des discriminations professionnelles. Telle fut la tendance générale jusqu’au début des années 1930.
     
L’Allemagne, elle, avait une culture particulière, ancienne, plus favorable aux Juifs que dans bien des pays d’Europe. Les grandes villes de Rhénanie, en particulier, comptaient depuis toujours d’importantes communautés juives, protégées depuis des temps reculés par un statut particulier. Les anciennes villes franches rhénanes offraient aux Juifs une condition privilégiée, si on la compare au reste de la chrétienté. Or, c’est là, en Rhénanie, qu’on lieu les premières grandes rafles allemandes.
Les Juifs de cette région ont été parmi les premiers à fuir en France. Certains ont d’ailleurs été internés au camp de Gurs avant de partir en déportation.
Le nazisme a donc balayé la tradition allemande et il a effacé le courant moderniste, la tolérance issue des Lumières.
     
(pp. 109-111)
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Ce que l'on voit aujourd'hui ne ressemble pas au camps. Absolument pas. De tout façon, ces lieux ne traduisent pas les sensations physiques. Le camp, c'était l'odeur des corps qui brûlaient. Une cheminée dont la fumée obscurcissait le ciel. La boue partout. Des galoches aux pieds, nous trébuchions dans cette boue. Quant aux arbres, nous ne les voyions que de loin. Les SS et les kapos nous guettaient, prêts à nous frapper de leur matraque de caoutchouc. Ici ou là, entre les baraquements, circulaient des êtres qui étaient presque des choses. Il était difficile de voir en eux des êtres humains. C'étaient des déportés parvenus à un état d'épuisement total. On les appelait les "musulmans". Ces squelettes vaguement habillés restaient au sol, jusqu'à ce que les coups les forcent à se lever.
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