658

Mais alors, me demanderez-vous, pourquoi avoir persisté et signé et vous être lancée dans la lecture de "658", premier opus de John Verdon ? Eh ! bien, on me l'avait offert et, comme j'ai un bon fond - le premier qui sourit dans la salle, gare à lui ... - j'ai voulu donner une chance à cet auteur. Aïe, mes aïeux ! Que n'ai-je pas fait là !!!!!

J'ai en effet découvert que toutes les recettes qui affligeaient l'intrigue de "N'Ouvre Pas Les Yeux" se retrouvaient ici en leur intégralité. Y compris le truc des fausses empreintes de pas à l'envers. Encore ce "gore" pour vendre un maximum, ces indices à la Conan Doyle pour le sérieux de l'ensemble sans doute, les questions existentielles et mélancoliques du retraité de la police, ses problèmes gnangnan avec sa femme, etc, etc ...

A fuir. A fuir. A fuir. Par pitié. Et par respect pour le genre policier tout entier. ;o)

Pff. C'est dommage, ça partait pourtant bien. Un inconnu qui vous envoie une lettre disant "choisis un nombre entre un et mille, ouvre la deuxième enveloppe..." Vous choisissez, au pif, 658, et la deuxième enveloppe dit "j'étais sûr que tu choisirais 658". Puis, un assassin qui marche dans la neige et semble disparaître soudainement.

Et puis, là, on a la solution, tellement simpliste que j'espérais que l'auteur trouvât quelque chose d'un peu plus compliqué. Bon, pourquoi pas, à la limite. Et puis là, on part dans un délire de sérial killer qui veut tuer tout le monde, ha ha ha ! parce qu'il a eu une enfance difficile. Bon, il y en a qui aiment ce genre de scénario hyper-rabâché, moi pas, mais pourquoi pas. Ah, le coupable n'est pas non plus super dur à trouver. On m'objectera que ce n'est pas l'attrait principal de ce genre de roman. Soit. On ne trouvera cependant ni une maîtrise du suspense à la Boileau-Narcejac, ni une profondeur psychologique à la Simenon non plus.

Alors, au bout de 500 pages, j'en ai eu ma claque. J'ai survolé la dernière centaine de pages, pour être sûr de ne pas rater une ultime dénouement exceptionnel, eh bien non, même pas. J'ai vraiment perdu mon temps.

Ennuyant: une intrigue qui met du temps à démarrer, une traduction (ou texte original?) qui ne crée pas d'empathie avec les personnages, une fin décevante, un raisonnement assez simple...
Bref rien de transcendant, j'ai perdu mon temps et j'ai du survoler à la fin pour enfin en terminer.
Je ne le recommande pas!

Cette critique des échos est plus qu'exacte, je ne trouve rien à dire de plus si ce n'est que j'ai abandonné ma lecture aux 3/4, saoulée d'un étalage de faits et de personnages sans aucune profondeur (cliché d'ex-flic taciturne traumatisé, qui reprend du service pour une enquête à dormir debout...

"John Verdon, en bon (ex-) publicitaire, réalise ici le début d'un exploit. Hélas, il ne tient pas toutes ses promesses. Les vérités sont assenées et le lecteur pourra se lasser d'une balade subie et d' histoires inabouties." les Echos