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Citations sur Les enfants du capitaine Grant (49)

- Je n'exagère rien, reprit Paganel. Robert a montré qu'il était un homme, et je le traite en homme, en ne lui cachant pas la vérité. Les Néo-Zélandais sont les plus cruels, pour ne pas dire les plus gourmands des anthropophages. Ils dévorent tout ce qui leur tombe sous la dent. La guerre pour eux n'est qu'une chasse à ce gibier qui s'appelle l'homme, et il faut l'avouer, c'est la seule guerre logique. Les Européens tuent leurs ennemis et les enterrent. Les sauvages tuent leurs ennemis et les mangent, et, comme l'a fort bien dit mon compatriote Toussenel, le mal n'est pas tant de faire rôtir son ennemi quand il est mort, que de le tuer quand il ne veut pas mourir.
- Paganel, répondit le major, il y a matière à discussion, mais ce n'est pas le moment. Qu'il soit logique ou non d'être mangé, nous ne voulons pas qu'on nous mange.
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Et, quelques instants après, les dix fugitifs, sans savoir comment, sans y rien comprendre, étaient tous en sûreté à bord du Duncan.
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Ni montagnes, ni fleuves ne firent dévier les voyageurs de leur imperturbable route, et ils n'eurent pas à combattre le mauvais vouloir des hommes, les éléments, souvent déchaînés contre eux, soumirent à de rudes épreuves leur généreuse intrépidité.
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- Que voulez-vous, mon cher Glenarvan, je suis un insensé, un fou, un être incorrigible, et je mourrai dans la peau du plus fameux distrait.
- A moins qu'on ne vous écorche, ajouta le major.
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Rassure-vous madame, ces indigènes sont sauvages, abrutis, au dernier échelon de l'intelligence humaine
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Les Anglais, on le voit, au début de leur conquête appelèrent le meurtre en aide à la colonisation. Leurs cruautés furent atroces. Ils se conduisirent en Australie comme aux Indes où cinq millions d'Indiens ont disparu; comme au Cap où une population d'un million d'Hottentots est tombée à cent mille. Aussi la population aborigène, décimée par les mauvais traitements et l'ivrognerie, tend-elle à disparaître du continent devant une civilisation homicide...
Les meurtres s'organisèrent sur une vaste échelle et des tribus entières disparurent. Pour ne citer que l’Île de Van Diemen, qui comptait cinq mille indigènes au commencement du siècle, ses habitants, en 1863, étaient réduits à sept ! Et dernièrement, le Mercure a pu signaler l'arrivée à Hobart-Town du dernier des Tasmaniens.
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Dans l'estomac d'un requin que les marins du yacht ont attrapé, on a trouvé une bouteille avec un message. Lord Glenarvan et ses amis réussissent à le déchiffrer:

Aussitôt lord Glenarvan reprit la plume, et il rédigea sans
hésiter la note suivante:

_«Le» 7 juin 1862,» le» trois-mâts Britannia,» de» Glasgow»,
a» sombré» sur les côtes de la Patagonie dans
l’hémisphère» austral.» se dirigeant» à terre, deux matelots» et
«le capitaine» Grant vont tenter d’aborder le «continent» où ils
seront prisonniers de «cruels indiens.» Ils ont «jeté ce document»
par degrés de «longitude et 37°11’ de» latitude. «Portez-leur
secours» ou ils sont «perdus»_.

Source: gutenberg.org - Les Enfants ... page 12
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« Español ? » dit-il.

Le Patagon remua la tête de haut en bas, mouvement alternatif qui a la même signification affirmative chez tous les peuples.

« Bon, fit le major, voilà l’affaire de notre ami Paganel. Il est heureux qu’il ait eu l’idée d’apprendre l’espagnol ! »

On appela Paganel. Il accourut aussitôt, et salua le Patagon avec une grâce toute française, à laquelle celui-ci n’entendit probablement rien. Le savant géographe fut mis au courant de la situation.

« Parfait, » dit-il.

Et, ouvrant largement la bouche afin de mieux articuler, il dit :

« Vos sois un homem de bem ! »

L’indigène tendit l’oreille, et ne répondit rien.

« Il ne comprend pas, dit le géographe.

— Peut-être n’accentuez-vous pas bien ? répliqua le major.

— C’est juste. Diable d’accent ! »

Et de nouveau Paganel recommença son compliment. Il obtint le même succès.

« Changeons de phrase, » dit-il, et, prononçant avec une lenteur magistrale, il fit entendre ces mots :

« Sem duvida, um patagâo. »

L’autre resta muet comme devant.

« Dizeime ! » ajouta Paganel.

Le Patagon ne répondit pas davantage.

« Vos compriendeis ? » cria Paganel si violemment qu’il faillit s’en rompre les cordes vocales.

Il était évident que l’Indien ne comprenait pas, car il répondit, mais en espagnol :

« No comprendo. »

Ce fut au tour de Paganel d’être ébahi, et il fit vivement aller ses lunettes de son front à ses yeux, comme un homme agacé.

« Que je sois pendu, dit-il, si j’entends un mot de ce patois infernal ! C’est de l’araucanien, bien sûr !

— Mais non, répondit Glenarvan, cet homme a certainement répondu en espagnol. »

Et se tournant vers le Patagon :

« Español ? répéta-t-il.

— Si, si ! » répondit l’indigène.

La surprise de Paganel devint de la stupéfaction. Le major et Glenarvan se regardaient du coin de l’œil.

« Ah ça ! mon savant ami, dit le major, pendant qu’un demi-sourire se dessinait sur ses lèvres, est-ce que vous auriez commis une de ces distractions dont vous me paraissez avoir le monopole ?

— Hein ! fit le géographe en dressant l’oreille.

— Oui ! Il est évident que ce Patagon parle l’espagnol...

— Lui ?

— Lui ! Est-ce que, par hasard, vous auriez appris une autre langue, en croyant étudier... »

Mac Nabbs n’acheva pas. Un « oh ! » vigoureux du savant, accompagné de haussements d’épaules, le coupa net.

« Major, vous allez un peu loin, dit Paganel d’un ton assez sec.

— Enfin, puisque vous ne comprenez pas ! répondit Mac Nabbs.

— Je ne comprends pas, parce que cet indigène parle mal ! répliqua le géographe, qui commençait à s’impatienter.

— C’est-à-dire qu’il parle mal parce que vous ne comprenez pas, riposta tranquillement le major.

— Mac Nabbs, dit alors Glenarvan, c’est là une supposition inadmissible. Quelque distrait que soit notre ami Paganel, on ne peut supposer que ses distractions aient été jusqu’à apprendre une langue pour une autre !

— Alors, mon cher Edward, ou plutôt vous, mon brave Paganel, expliquez-moi ce qui se passe ici.

— Je n’explique pas, répondit Paganel, je constate. Voici le livre dans lequel je m’exerce journellement aux difficultés de la langue espagnole ! Examinez-le, major, et vous verrez si je vous en impose ! »

Ceci dit, Paganel fouilla dans ses nombreuses poches ; après quelques minutes de recherches, il en tira un volume en fort mauvais état, et le présenta d’un air assuré. Le major prit le livre et le regarda :

« Eh bien, quel est cet ouvrage ? demanda-t-il.

— Ce sont les Lusiades, répondit Paganel, une admirable épopée, qui...

— les Lusiades ! s’écria Glenarvan.

— Oui, mon ami, les Lusiades du grand Camoëns, ni plus ni moins !

— Camoëns, répéta Glenarvan, mais, malheureux ami, Camoëns est un portugais ! C’est le portugais que vous apprenez depuis six semaines !

— Camoëns ! Lusiades ! portugais ! ... »

Paganel ne put pas en dire davantage. Ses yeux se troublèrent sous ses lunettes, tandis qu’un éclat de rire homérique éclatait à ses oreilles, car tous ses compagnons étaient là qui l’entouraient.
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Quand cet énigmatique personnage vit ses tentatives déjouées par l’indifférence du major, il saisit sa longue-vue, qui dans son plus grand développement mesurait quatre pieds de longueur, et, immobile, les jambes écartées, semblable au poteau d’une grande route, il braqua son instrument sur cette ligne où le ciel et l’eau se confondaient dans un même horizon ; après cinq minutes d’examen, il abaissa sa longue-vue, et, la posant sur le pont, il s’appuya dessus comme il eût fait d’une canne ; mais aussitôt les compartiments de la lunette glissèrent l’un sur l’autre, elle rentra en elle-même, et le nouveau passager, auquel le point d’appui manqua subitement, faillit s’étaler au pied du grand mât.
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