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Bob Morane tome 71 sur 210
EAN : 978B008FQJA3E
Pocket Marabout (30/11/-1)
3.29/5   19 notes
Résumé :
Sur la rivière Manicouagan, les Canadiens ont édifié un prodigieux complexe de barrages destiné à assurer la richesse du Québec. Mais une puissance étrangère veut la ruine de cette œuvre gigantesque. Bob Morane, au cours d'une lutte sans merci, interviendra pour conjurer la menace.
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" - Et un Français est assez chevaleresque pour ne pas abuser de sa force face à une personne du sexe faible, c'est cela n'est-ce-pas ? goguenarda le géant. Soyez tranquille, je ne dirai jamais à personne que le valeureux commandant Morane s'est fait mettre K.O., ou presque, par une bouffée de parfum..."

Après une longue pause dans ma lecture de cette série, ce néologisme, (goguenarder), m'a sauté à la figure et m'a fait sourire. du pur Henri Vernes !

Une présence féminine, violemment parfumée à l'ylang-ylang, suffit à mettre Bob dans tous ses états. Avec effectivement quelques mandales bien senties !

Le décor canadien (Québec) est assez bien campé, du moins pour quelqu'un qui comme moi n'y est jamais allé. D'autres critiques ont relevé des incohérences. Je n'aurais pas pu remarquer que les règles du hockey sur glace y sont malmenées, car ce sport m'est aussi incompréhensible que le base-ball ou le cricket.

L'intrigue obéit au canevas habituel. le duo Bob/Bill est toutefois augmenté d'une journaliste teigneuse, Rose. Et si vous voulez tout savoir sur les barrages hydro-électriques, c'est l'occasion ou jamais, grâce à un substantiel (et très ennuyeux) supplément !
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J'ai été agréablement surpris par la lecture de la 71e aventure de Robert Morane dit Bob, un Français au visage osseux, aux cheveux coupés en brosse et aux yeux gris, à la carrure athlétique, doté de nyctalopie qui lui permet « d'y voir clair dans la demi-obscurité de la nuit ». Celui à qui « tout ce qui semble impossible à quelqu'un d'autre, il le réalise, lui … » Et de son fidèle compagnon d'armes écossais, William Ballantine dit Bill, un roux de deux mètres, aux mains grosses comme des roues de brouette, aux poings de la taille d'une tête d'enfant, doté d'une force colossale et friand de whisky. « de fameux numéros […] quand on fréquente des types de cette envergure, on en arrive à se demander s'ils existent » déclare un des personnages canadiens, membre de la Gendarmerie royale.

J'ai beaucoup apprécié la qualité de l'écriture (même si l'auteur use et abuse parfois de l'imparfait du subjonctif (appuyassent, se méfiât, téléphonât, eussent dû, arrivât, eussent été touchés…) et l'introduction de mots peu utilisés dans un roman jeunesse (accorte demoiselle, stakhanoviste, atémi du coude, hallali, rock-o-la…). Une mention aussi pour le rythme et les scènes d'action réparties tout au long du récit (près de l'aéroport de Dorval, dans une ruelle montréalaise, sur la rue Sainte-Catherine et, bien sûr, sur le site du barrage Manic 5 en cours de construction. Même si la finale est quelque peu invraisemblable. Somme toute, un bon suspense, un tourne page efficace.

Dans « Terreur à la Manicouagan », Charles-Henri Dewisme dit Henri Vernes livre un thriller bien intégré avec la réalité québécoise de l'époque. Dans sa dédicace au début du premier chapitre, il confirme qu'il a visité et s'est approprié des lieux où il fait évoluer ses personnages plus grands que nature dans une fiction dans laquelle on se sent réellement au Québec avec, entre autres, l'insertion d'expression de la langue populaire (« boss » (patron), « chars » (auto), « bréker » (arrêter), « minium »… :

« À la Commission Hydroélectrique de Québec et aux pionniers des barrages Manic 2 et 5 qui m'ont permis, au cours d'un voyage inoubliable, d'aller d'émerveillement en émerveillement, à cheval sur une nature sauvage toujours omniprésente et un modernisme qui appartient à la fois au présent et au futur. À tous mes amis du Québec aussi, et au Québec lui-même, avec nostalgie. »

En ouverture, le romancier belge a choisi d'amorcer les premiers volets de son scénario dans l'ambiance survoltée du Forum de Montréal où se déroule un match de hockey opposant les « Canadiens » de Montréal et les « Maple Leafs » de Toronto. Morane et Ballantine qui « voyageaient au Canada, presque en touristes » et qui sont hébergés au chic Ritz-Carlton constatent à quel point le sport national des Québécois soulève les passions.

Vernes en profite pour l'illustrer avec cette scène ou pour manifester leur mécontentent, les spectateurs lancent sur la patinoire différents objets dont, entre autres, des « claques » (« Snow-boots en caoutchouc pour les intempéries et la neige », comme les décrit une note en bas de page). Et avec cette pratique dont certains se rappelleront probablement :

« les ‘'Canadiens'' se mirent inquiéter sérieusement la défense des ‘'Maple Leafs'' dont les supporters, venus de Toronto, s'empressèrent d'user d'une méthode couramment employée en telle circonstance. Frottant entre leurs mains des sous noirs (pièces de monnaie), jusqu'à ce qu'elles deviennent chaudes, ils les jetaient devant les buts de leur équipe. Les pièces s'incrustaient dans la glace, opposant leur métal à celui des patins des attaquants qui, freinés brusquement, s'écroulaient. »

En ajoutant un paragraphe pour rappeler l'émeute qui éclata au Forum de Montréal le 17 mars 1955 et qui se propagea dans les rues de la ville à la suite de la suspension de Maurice Richard, lors d'un match précédent à Boston, pour la fin de la saison et pour toutes les parties des séries éliminatoires.

L'histoire se déroule en grande partie à Montréal :

« Les gratte-ciel de Ville Marie, ce petit Manhattan bâti avec une soudaine fièvre de grandeur sur l'emplacement d'un des plus vieux quartiers de Montréal, hissait sur le ciel noir les plages verticales de ses façades piquées de lumière. Ses enseignes au néon luisaient tels de gigantesques poissons abyssaux et les voitures fuyaient, rapides et silencieuses, sur la moire de ses larges avenues. »

… entre autres sur la rue Sainte-Catherine :

« La rue Sainte-Catherine est à la fois le Broadway et le Soho de la grande cité canadienne. Théâtres, cinémas, restaurants, drugstores s'y côtoient en deux lignes discontinues, allant du plus huppé au plus misérable, dans les avalanches lumineuses des néons et les élucubrations sonores des machines à musique. »

… dans un débit de boisson plus ou moins recommandable qui y a pignon sur rue :

« le Bar-B-Q Napoleo était un des établissements déshérités de cette Babel où se côtoient toutes les classes de la société. Situé dans le tronçon le plus populaire — pour ne pas dire mal famé — de la grande artère, il offrait davantage asile aux mauvais garçons, bûcherons en rupture de forêt, blousons noirs en quête de mauvais coups, qu'aux honnêtes travailleurs. le bar lui-même était une salle carrée, coupée à moitié par un grand comptoir flanqué de tabourets vissés au plancher afin d'éviter qu'ils ne servent de projectiles. »

… au fond duquel une porte s'ouvre sur une salle de quilles :

« … où quelques équipes s'affrontaient, les unes sur des pistes à l'américaine, où l'on joue avec de lourdes boules perforées, les autres s'adonnant au vieux jeu à la française, aux boules moins lourdes et qui, s'il demande moins de force, exige sans doute plus de finesse et de précision. »

Henri Vernes campe bien ses personnages secondaires :

Le malfrat Orgonetz : « Un individu de taille moyenne mais dont les formes obèses distendaient de partout des vêtements que, sans doute, aucun tailleur n'avait réussi à couper aux mesures de leur propriétaire. le visage était une masse informe, grossièrement taillée dans une matière semblable à du suif, avec un nez rouge, globuleux, des yeux de poisson et des lèvres épaisses. »

Le lieutenant torrent de la Gendarmerie royale : « L'homme […] était habillé de gris et devait réussir à passer parfaitement inaperçu, tellement il parvenait à ressembler à tout le monde. Il était grand cependant, bien découplé d'allure un peu militaire. Sur son visage aux traits durs, couronnés de cheveux châtains, se lisait une froide ténacité, celle du veneur qui, après avoir repéré le gibier, ne le lâche plus jusqu'à l'hallali. »

Rose Sunday, journaliste au New York Herald : « Reporter émérite, son talent et son flair n'avaient vraiment d'égal que sa beauté. Jeune, de taille moyenne, elle montrait un visage finement ciselé, aux grands yeux verts, et entouré d'une auréole de cheveux roux, coupés court. […] mignonne comme une fleur des champs et plus entêtée qu'une mule. »

… et les décors dans lesquels il les fait évoluer, particulièrement sur le chantier de construction du barrage Manic 5 où se transporte l'action à partir de la page 103 :

« … continuel piétinement de marteaux-pilons, ces halètements de machines, ces ronronnements de camions lancés à travers les chantiers en un va-et-vient incessant […]. le ciel gris coiffait les crêtes de sa large bourre de coton écru, les bétonnières broyaient leur musique d'enfer, et les marteaux-pilons écrasaient le silence avec l'entêtement de la goutte d'eau cherchant à creuser le rocher. »

« le long des parois humides, de gros tuyaux passés au minium couraient tels d'interminables pythons rouges. Tous les deux ou trois mètres, une lampe brillait, enfermée dans une demi-sphère de verre laiteux, tel un gros oeil sans prunelle. Ce tunnel, servant à livrer passage aux spécialistes chargés de surveiller le degré d'humidité et de température du béton, suivait le barrage sur toute sa longueur… »

Sans lésiner sur des détails techniques, comme ici à propos d'émetteur d'ondes courtes :

« Les ondes émises possèdent une fréquence précise qui, seule, peut faire réagir un détonateur radio couplé sur la même fréquence. Ces détonateurs portent le nom de peewees. Ce sont des capsules d'une conception relativement simple. Lors de l'émission et de la réception de l'onde, on porte au rouge, par l'intermédiaire de minuscules transistors, deux filaments qui enflamment une amorce qui, elle-même, fait sauter la charge... »

… ou sur une position de tir :

« Étendu bien à plat sur le sol, il appuya le canon de son arme sur un de ses bras repliés et visa soigneusement, tout en effectuant automatiquement les corrections nécessitées par la distance. »

Vernes se fait aussi pédagogue en vantant les mérites du projet de construction de la centrale de Manic 5 (une carte du Québec et un plan du complexe hydroélectrique sont entre autres insérés dans le volume) :

« Manicouagan 5 – dont on a tiré l'abréviation de Manic 5 – faisait partie du prodigieux complexe de barrages dressés sur le cours de la rivière Manicouagan par le gouvernement du Québec. Complexe qui, une fois terminé et couplé avec un complexe similaire, à l'étude sur la rivière Aux Outardes, pourrait produire quelque 33 milliards de kilowatts-heures par an, énergie qui viendra s'ajouter aux 37 milliards de kW/h alimentant actuellement la province de Québec. Situé à 135 milles [214 kilomètres] au nord du Saint-Laurent, Manic 5 était l'ouvrage clef de cet ambitieux projet d'aménagement car, situé le plus au nord, en plein pays des chasseurs de fourrures, il était destiné à retenir un premier lac artificiel, de 5 000 milliards de pieds cubes, qui alimenteraient une première usine hydro-électrique d'une puissance de 1 800 000 chevaux. »

En annexe, une section Marabout chercheur de neuf pages explique en détail le projet Manicouagan – Rivière aux Outardes à partir de documents d'Hydro Québec : les rivières concernées, le programme des chantiers, l'aménagement de la rivière, le réservoir, le barrage, la dérivation, la centrale, la construction.

Il glisse même une référence au F.L.Q. (« Front de Libération du Québec. Mouvement politique clandestin dont le but est d'obtenir l'indépendance du Québec » - note explicative en bas de page) dans la scène de la limousine qui s'écrase contre un mur et explose « comme une bombe ». Quelques paragraphes plus loin, Morane déclare ; « … nous n'avons rien à voir avec le F.L.Q…. Mon ami et moi sommes étrangers et les affaires des Québecquois (sic) ne nous regardent pas… »

J'ai souri dans cette allusion au patriotisme de Ballantine : lorsque Morane déclare qu'il est Français et que son « ami est Anglais », Ballantine le corrige aussitôt : « Écossais ». Et Vernes d'ajouter : « le policier ne parut pas apprécier cette nuance ».

Et en relevant ces quelques extraits :

« Et on affirme que la lecture des romans policiers est néfaste… Pourtant, parfois, cela peut venir à point… »

« À plusieurs reprises, lors de leurs passages au Québec, où les étrangers de marque sont toujours reçus avec pompe et égards … »

« Un de ces soirs, nous pourrions même faire une petite balade sur le Mont Royal, pour y flirter un peu … »

« Un calme à faire trouver le temps long à un cheval de carrousel… »

Cette aventure 100% québécoise de Bob Morane se termine autour de la table d'un grand restaurant de Montréal, le 400. Les différents protagonistes (la journaliste Rose Sunday, Bob Morane, Bill Ballantine, Herbert Gains de la CIA et le lieutenant Torrent de la Gendarmerie royale) y fêtent leur victoire sur ceux qui semaient la « Terreur à la Manicouagan » et le triomphe des « Canadiens » qui « avaient finalement remporté la coupe d'Amérique ». En faisant « honneur au caviar et à la vodka directement importés de Russie par la direction de l'établissement. »

Et comme il se doit, les dernières lignes précédant le mot FIN annoncent une suite :

« À bientôt, commandant Morane... Car je sais que nous nous reverrons… Je mettrai tout en oeuvre pour cela, comptez sur moi... Elle but, puis elle reposa son verre. Ce mouvement fit glisser légèrement la riche cape de vison couvrant ses épaules, et une bouffée de parfum en monta. Une bouffée d'ylang-ylang... Une menace... »

Merci à Claude Drouin, antiquaire et bouquiniste à ses heures pour m'avoir offert l'édition originale rarissime de 1965.


Originalité/Choix du sujet : *****

Qualité littéraire : *****

Intrigue : ****

Psychologie des personnages : ****

Intérêt/Émotion ressentie : ****

Appréciation générale : ****

Lien : https://avisdelecturepolarsr..
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Courte histoire d'espionnage assez abrégée car il n'y a guère de développement. le personnage mauvais apparaît peu et la supposée belle Ylang-Ylang n'est qu'entraperçue. Les scènes entre Montréal et le nord du Québec rappellent de bons souvenirs.
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Dans la pléthorique série des aventures de Bob Morane, TERREUR A LA MANICOUAGAN occupe une place à part. D'abord parce qu'il dispose d'un titre qui claque et en jette. Ca n'a l'air de rien mais cela joue beaucoup lorsqu'il s'agit de choisir sa prochaine lecture parmi les plus de 200 disponibles dans cette vaste saga.
Ensuite car le roman remet en lumière le très « bondien » vilain Orgonetz, alia l'Homme aux dents d'or. Et enfin car il s'agit de la première apparition de la célèbre et ambigüe Miss Ylang Ylang ainsi que de la fameuse organisation criminelle Smog.
L'intrigue, de son côté, s'avère de bonne facture et offre du dépaysement (ici le Québec), quelques notes d'humour surtout véhiculées par Bill Ballantine, des bagarres entre nos deux héros et quelques méchants décidés à détruire un barrage hydroélectrique, des anecdotes amusantes (les spectateurs d'un match de hockey qui lance des pièces de monnaie pour faire trébucher les joueurs adverses), des rapports très convenus et asexués entre Bob et son « harem » de demoiselles (à chaque fois qualifiées de « petites filles »),…
Bref, c'est du Bob Morane, avec ses qualités et ses défauts, son style plutôt soutenu et son vocabulaire relativement précis et recherché (grande différence avec les romans jeunesses d'aujourd'hui certes nettement moins naïfs). L'intrigue reste, elle, assez convenue et linéaire mais plutôt efficace et bien ficelée, offrant au lecteur ses 150 pages d'évasion.
En résumé un « Bob » très classique mais convaincant à placer dans le peloton de tête des meilleurs romans consacrés à notre héros bondissant. La fin, ouverte, annonce le retour prochain de la belle et mystérieuse adversaire de Bob…définitivement l'aventure aura bientôt un parfum d'Ylang Ylang.

Lien : http://hellrick.over-blog.co..
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Encore une fois, Henri Vernes nous offre une histoire simple mais efficace. L'organisation SMOG dirigée par Miss Ylang-Ylang planifient de détruire le barrage Hydroélectrique Manic-5 pour affaiblir les puissances Nord-Américaines. Bob Morane et son compagnon Bill Ballantine feront tout pour les en empêcher.

C'est très agréable de voir Bob Morane se promener dans la ville de Montréal et assister à un match de hockey. de toutes les aventures de ce héros que j'ai lu à mon adolescence, c'est celle dont je me rappelais le plus.
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