Minuscule nouvelle de dix pages.
Scènes de la vie quotidienne d'un couple dont l'homme est chauffeur de bus et écrit des poèmes à ses moments perdus.
Un inconnu japonais lui offre un carnet vierge comme une invitation à rendre publics ses écrits personnels.
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CELA S’EST PASSÉ LUNDI…
Extrait 2
Le soir il rentre chez lui, dans sa petite maison, redresse
en passant la boîte à lettres trop inclinée. Il y retrouve
sa femme, elle est belle, elle a les cheveux noirs et la
peau blanche, elle repeint, décore, tout dans la maison
en noir et blanc. Aujourd’hui elle a orné les rideaux blancs
de la fenêtre de cercles noirs de différentes tailles. Elle lui
demande si ça lui plaît, il dit que oui.
CELA S’EST PASSÉ LUNDI…
Extrait 3
Il dit oui avec sérieux. Il dit oui à cette vivante. Plus tard,
il sort avec le chien bouledogue. Il va au café, il laisse le
chien devant après lui avoir dit de s’asseoir et de l’attendre,
il boit une bière au comptoir, parle un peu avec le vieux
barman noir, écoute les habitués, regarde les photos que
le barman choisit d’accrocher au mur.
Cela s’est passé lundi.
CELA S’EST PASSÉ LUNDI…
Extrait 1
(J’ai toujours gardé la petite boîte ovale en métal,
avec une anse, où ma mère déposait le déjeuner
de mon père avant que l’usine n’ouvre une cantine).
Il mange et rouvre le carnet. Il écrit la suite du poème
de la boîte d’allumettes, quelque chose dans les mots
prend discrètement feu, secrètement.