Rien n'aurait pu présager de ce qu'il allait découvrir.
Le monde se montrait si vaste, divers, riche et la faune, la flore se présentaient dans des parures tout à fait différentes dans ces contrées du bout du monde, vers la pointe de la Terre de Feu.
Veillant le retour du navire « le Beagle » qui l'avait missionné du haut d'une colline, la Punta Alta, Darwin n'avait pas encore pris connaissance de la richesse qui se trouvait à ses pieds.
La tête pleine des découvertes déjà mises à jour, des multiples rencontres de peuples indiens des territoires traversées, échappant aux affrontements militaires contre les autochtones parfois, Charles ne pouvait rêver expérience plus palpitante et inédite.
Charles s'était montré très intuitif. le jeune et riche dilettant anglais que les études avaient posés là avait su convaincre son oncle maternel de défendre sa cause, afin de conserver sa pension doté par son père et partir à l'aventure autour du monde, explorer des contrées encore presque inconnues.
Ce n'était pas de nouveau une distraction légère et inutile comme il avait habitué le Docteur Darwin père. Une mission maritime vers l'Amérique du Sud nécessitait la compétence d'un naturaliste et l'ancien pasteur
Charles Darwin fils n'aurait manqué cela pour rien au monde.
Les découvertes scientifiques, de nouvelles thèses concernant l'évolution du monde, jugées parfois sulfureuses selon l'autorité religieuse, avait su le rattraper, redémarrer les rouages de la curiosité, lui faire oublier les farces d'études universitaires assises sur des fondements poussiéreux et non vérifiés par l'expérience de terrain.
Rio de Janeiro, Montevideo, les îles Falkland, la Terre de Feu.. ses héritages familiaux étaient mis à contribution, l'intérêt pour la biologie et l'évolution du monde du côté de son Grand-père paternel, les valeurs d'égalité des peuples défendus par son Grand-père maternel.
Son esprit s'était ouvert en grand et ses yeux se posèrent enfin sur le sol où à ses pieds celui-ci recouvrait à peine des ossements d'une grosseur peu commune. La bonne fortune était avec l'équipage.
: «
Charles Darwin, la bataille de l'évolution » est une courte biographie de l'illustre scientifique qui renonça à la vie ecclésiastique et renversa les croyances de l'époque concernant l'origine du monde, étayant les précédentes théories de confrères qui n'avaient pas eu l'opportunité de pouvoir fournir des preuves sans s'attirer les foudres d'une société très nourrie de religion.
Jean-Luc Vézinet nous raconte sa vie, de l'enfance au grand combat final, à la manière d'un documentaire teinté d'aventure, comme cela se fait avec des fictions documentaires télévisés, ce qui rend le récit plus vivant.
Certains passages pourraient aussi nous rappeler des documentaires animaliers ou de voyages des petits écrans, faune et flore à l'observation.
Charles Darwin observe, consigne dans des carnets, note les aspects des montagnes, les mouvements du sol, compare les plantes, les cultures différentes qu'il côtoie, établissant des connexions par hypothèse fondées sur des familiarités Il ne juge pas des hommes qui à leur époque sont encore perçus comme des sauvages, resituant des contextes de dénuement compréhensible. Il retrace petit à petit surtout une histoire universelle dans le temps du plus petit élément à la chose monumentale.
La vie du jeune Charles précédemment oisive trouve sa place, entre des passages replaçant des contextes historiques importants et des temps de découvertes biologiques détaillées et vivantes. Entre les événements, le jeune homme évolue lui aussi, sortant de sa bonne société privilégiée et trouvant un nouveau sens pour ses propres intérêts. Nous nous rendons compte qu'il fait parti d'une chaîne de scientifiques, « des nains assis sur des épaules de géants » pour reprendre Bernard de Chartres (XIIème s) qui traduisait là la transmission de la connaissance et sa constante évolution d'un scientifique à un autre.
Oui, la porte avait déjà été ouverte et Darwin ne prenait pas encore l'ampleur de ce que ses découvertes rapportées du monde entier allaient soulever de polémiques et de bouleversements dans les mentalités. L'homme pouvait être un animal comme les autres, voire le cousin du singe.
Une vraie révolution, difficile à débattre face à des consciences fermées à certaines révélations jugées dangereuses pour la société, une quête dans le plus grand secret à soumettre également aux lumières de ses confrères scientifiques qui ne manqueront pas d'exploiter les failles de ses connaissances pour démonter ses théories. La tâche était très ardue. Les lecteurs ne connaissaient peut-être pas les positions familiales de Darwin sur l'abolition de toutes formes d'esclavage, une posture toute naturelle qui lui permit d'être parfaitement dans la rencontre et la découverte de ces peuples aux antipodes de sa propre culture.
Les travaux et ses ossements de Darwin nous restent, conservés dans des musées d'Histoire Naturelle. le roman nous racontera ce long périple dans le sillage des étalons qui traversent les rivières, les ballets de grandes tortues de mer des îles Galapagos et les tremblements des volcans qui enflamment les cieux.
Les lecteurs ados découvriront l'oeuvre de toute une vie presque où la curiosité et la recherche d'une vérité na jamais cessé de s'éteindre chez Darwin malgré les vicissitudes de sa propre existence.
Très intéressant ! A réserver aux grands amateurs du genre !