Edgar a pas eu de pot, contrairement à l'autre.
Dans un bar miteux, il se confie, car dans quelques heures, il a rendez-vous avec la corde.
Chienne de vie tiens. Guerres, épidémies, et maintenant la potence.
Tout ça pour avoir imaginé un ailleurs beaucoup plus radieux de l'autre côté de la grande bleue.
Non, vraiment, Edgar a pas eu de pot.
Un road-movie aux faux airs de la Route dans ce monde post-apocalyptique qui n'a désormais plus rien à offrir qu'une lente et inexorable agonie.
Si le ton enlevé et cynique séduit d'emblée, j'avoue que le graphisme bicolore aux traits grossiers m'a totalement laissé sur la berge. Et pour accompagner un gus censé prendre le bateau, ça aide pas vraiment.
Rien à redire sur le style pêchu, l'ambiance fin de siècle et le scénario impeccablement chapitré mais encore une fois, un ressenti totalement hermétique au dessin et c'est avec la sensation du verre à moitié plein - j'avais envie d'être positif - que l'on referme les tribulations de ce pendu qui, définitivement, n'aura pas eu d'bol, encore que, j'aime jouer sur le suspense.
Peut-être qu'avec une tasse...
3,5/5
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La corde déjà autour du cou, Edgar boit le dernier verre du condamné en racontant à un barman au bout du rouleau les événements qui l'ont conduit jusqu'à cette mise à mort annoncée. Il a quitté une ville en ruine, traversé un continent dévasté par les guerres et les épidémies, embarqué dans un vieux rafiot pour rejoindre un hypothétique El Dorado, au delà de la Méditerranée. Là, contre la promesse d'un lopin de terre et d'un certificat de nationalité, il a été enrôlé dans une guerre meurtrière. Échappant à tous les dangers, sauvant sa peau à chaque fois, Edgar voit pourtant son rêve d'une vie meilleure brisé par les fausses promesses de son nouveau pays.
Cynisme, bassesse, vilénie... Dans une Europe post-apocalyptique, les bons sentiments n'ont plus cours. C'est le règne du chacun pour soi et tout est permis pour sauver sa peau. Abandonnés, miséreux, ceux qui ont survécu aux guerres et aux épidémies, tentent une traversée de la Méditerranée pour un exil vers un monde meilleur. de l'autre côté, ils sont accueillis par de sombres et belliqueuses dictatures. le rêve se heurte à une sordide réalité. le bonheur n'est pas au bout de l'exil, voilà qui n'est pas nouveau. Mais cette BD se démarque en choisissant d'inverser le flux migratoire du Nord vers le Sud. Là-bas, comme ici, on profite de la détresse de migrants prêts à tout pour un peu d'espoir. Les dessins en noir et blanc, aux traits parfois grossiers, contribuent à créer une ambiance dure et hostile, avec des paysages arides, des personnages aux mines patibulaires, certains allant jusqu'à ressembler à Khadafi. Les textes sont de la même veine alliant cynisme, pessimisme, humour noir. Une bien belle réussite que cette dystopie qui donne à réfléchir sur l'avenir de notre région du monde et nous met face à la façon dont nous traitons les migrants. A découvrir.
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En toute honnêteté je m'attendais à un roman classique et non pas à du graphique. J'ai été déçue pendant 1 seconde avant de me laisser happer par l'histoire du pauvre Edgar a qui il n'arrive que des emmerdes. L'ambiance est bien glauque et le rythme m'a tenue en haleine du début à la fin. Une petite perle.
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La romancière Claire Duvivier et le romancier Guillaume Chamanadjian vous présentent les deux trilogies, "Capitale du Nord" et "Capitale du Sud", qu'ils ont écrites, et qui sont les deux pièces d'un large cycle romanesque, mêlant aventure et fantasy : la tour de garde.
Le cycle de la tour de garde est publié aux éditions Aux forges de Vulcain, comprend deux trilogies et a déjà remporté 8 prix : prix du meilleur roman imaginaire Libr'à nous 2022, prix des Imaginales 2022, prix des bibliothèques des Imaginales 2022, prix de l'Antre Guillemets, prix de la 25ème heure Du Livre (pour "Le Sang de la cité"), prix du meilleur roman imaginaire Babelio 2022, prix de la 25ème heure Du Livre (pour "Citadins de demain"), Grand prix de l'imaginaire du graphisme (pour Elena Vieillard).
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