Inès de La Tonquillère

Inès de la Tonquillère, issue de la noblesse provinciale a tout être heureuse. Riche, belle, intelligente, cultivée, un mari aimé et aimant, une vie agréable dans une superbe propriété. Tout pour être heureuse si ce n'était des angoisses chroniques, des visions stressantes, déclenchant des crises violentes depuis un accident survenu dans son enfance et dont personne ne parle, ayant entraîné une amnésie totale. Des crises que son mari aidera à dissimuler à leur entourage, en contrepartie d'un accord tacite : ne pas avoir d'enfant.
Lors d'une réception elle est attirée par une fillette en passe d'être adoptée par un couple d'amis. Une amitié secrète va les unir, poussant Inès à affronter son passé.
On ne peut qu'éprouver de la sympathie pour Inès, ressentir son mal de vivre sans se l'expliquer. Puis peu à peu le voile va se lever, laissant apparaître une histoire douloureuse, vertigineuse. Maryam Viéville nous amène tout doucement vers les révélations du passé d'Inès, sans nous brusquer comme elle ne veut pas brusquer Inès, mais avec un temps d'avance sur elle pour pouvoir la soutenir. Tout le long du roman on ressent la bienveillance de l'auteur vis à vis de son héroïne, nous incitant à ne pas la juger, à être de son côté. A ses côtés elle, la solitaire.
Un beau roman dans lequel j'ai également aimé les descriptions de l'environnement d'Inès, tout en précisions sans lourdeur, dans un milieu très hermétique de nature.

Le commentaire de Carole :
Inès, issue d'un milieu très à l'aise, a tout pour être heureuse, mais ce n'est pas le cas. Suite à un grave accident qui l'a laissé dans le coma, plusieurs mois, elle a perdu la mémoire de tout ce qui s'est passé avant ses 9 ans. Depuis elle est hantée par une image d'une petite fille en tenue délabrée ce qui lui occasionne des crises d'angoisse exceptionnelles. Elle rencontre Pierre de la Tonquillère qui deviendra son mari et d'un commun accord, ils ne parleront pas des crises d'Inès, mais en retour Pierre ne veut pas entendre parler d'avoir des enfants, un sujet tabou pour Pierre. Anna, la gouvernante, connaît très bien Inès, elle sait reconnaître quand une crise est près de faire irruption, elle l'aide et s'abstient d'en parler à Pierre. Inès souffre de solitude, malgré les réunions d'amis, elle ne se sent pas à sa place. Dans une soirée donnée par les Rimlaud, Inès fait la connaissance d'Isadora, une petite fille adorable, qui va la rendre complice d'un gros secret. le rythme est plutôt lent, le mystère de l'accident arrive tardivement, au point où j'ai ralenti la cadence de ma lecture, mais il ne faut pas s'arrêter, car la fin est surprenante. La découverte du mystère qui entoure son enfance est très bien menée par l'auteure. Celle-ci a une belle plume, elle décrit les paysages à merveille, rien n'est laissé au hasard, les détails rattachés à la décoration du château est réelle au point où on imagine très bien que tout est impeccable. Un beau moment de lecture avec une fin inoubliable.
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