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3,9

sur 6333 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  

C'est l'histoire de Lou Bertignac, âgée de 14 ans. Intellectuellement précoce, elle est en classe de seconde avec des adolescents plus âgés qu'elle et notamment Lucas qui s'est mis en échec scolaire car personne ne s'intéresse à lui. Lou est différente des autres de la classe, elle ne pense pas de la même façon, se livre à des expériences bizarroïdes dans sa chambre, essaie de tout maîtriser par le mental. Elle est loin des préoccupations des filles de sa classe.
Un jour, un professeur demande de faire un exposé et Lou brillante à l'écrit peine à s'exprimer oralement et devant les sourires plutôt moqueurs des autres, elle se lance encouragé du regard par Lucas dont elle est sous le charme, elle fera son exposé sur les SDF car elle en croise une le matin en venant en cours.
Le professeur est surpris par ce choix difficile et promet de l'aider.
Paralysée par le trac elle va à la rencontre de No (Nolween en fait) et lui dit qu'elle veut l'interviewer pour son exposé et pour cela mieux la connaître autour d'un café, c'est tout ce qu'elle peut lui offrir avec son argent de poche.
Peu à peu elle entre dans la vie de No, qui dort dans la rue la nuit, fait la manche dans l'indifférence générale, elle est sale, mal habillée mange quand elle peut… entre elles, un lien fort se noue, No arrive à faire confiance à Lou car elle est différente et accepte de la suivre un jour chez ses parents.
Après être passées chez Lucas, pour se laver et se montrer sous un jour plus propre dans la famille de Lou qui en fait ne raconte qu'une partie de la tragédie de No, sinon ils auraient dit non, elle va entamer une autre vie. Au début elle dort des jours entiers car elle dormait d'un oeil jusqu'ici, participe aux travaux de la maison..
La mère de Lou est dépressive depuis qu'elle a perdu son deuxième enfant (mort subite du nourrisson) et depuis elle est en mode survie, les rôles sont inversés, c'est Lou qui la protège, qui joue la maman alors que le père fait ce qu'il peut comme il dit. La mère de Lou se réveille au contact de la détresse de No, enfin elle s'intéresse à quelqu'un (et ce n'est pas Lou) donc sort de la torpeur où la plongent ses médicaments. No finit par trouver un travail, très dur et peu à peu commence à boire. Et d'autres problèmes vont commencer….

Ce que j'en pense :
Delphine de Vigan nous raconte l'histoire de 3 solitudes : celle de Lou enfermée dans son « surdouement » qui intellectualise tout, raisonne sans cesse mais est incapable de nouer ses lacets et qui pense pouvoir sauver No parce que rien ne doit être impossible. Elle est seule dans sa famille, face à la dépression, aux silences, au manque d'intérêt de sa mère qu'elle défend pourtant quand la famille ne supporte pas qu'elle ne fasse pas d'effort. Elle est enfermée dans un monde sans émotion, les adultes et les autres lycéens ne comprennent pas son mode de pensée.
Puis la solitude de No, que sa mère a abandonnée quand elle était enfant car issue d'un viol collectif et qui a eu une vie à peu près normale tant que sa grand-mère a été là. Sa mère qu'elle cherche à retrouver mais qui la repousse toujours comme si elle voulait l'effacer de sa vie. Elle doit essayer de survivre quand les autres vivent, avec la cigarette dans une main la bière dans l'autre, dans le dénuement le plus absolu et l'indifférence générale.
Il y a aussi une troisième solitude, celle de Lucas, jeune homme rebelle de 17 ans qui passe son temps à se faire renvoyer d'un lycée à un autre, qui se fait expulser des cours car il est dans la provocation. Il vit tout seul dans l'appartement d'un de ses parents. Son père est parti à l'étranger et vit sa vie, sa mère habite avec un autre homme et passe de temps en temps remplir le frigo et laisser de l'argent pour se donner bonne conscience.
Delphine de VIGAN nous décrit superbement bien ces trois êtres paumés, réunis par leur vie solitaire et qui trouvent, en aidant No qui est encore plus abîmée qu'eux par la vie, un sens à la leur par l'empathie. Ils sont révoltés par l'indifférence générale vis-à-vis des SDF et refusent de restés passifs devant cette misère.
Un beau livre bien écrit, qui m'a encore plus touchée que « rien ne s'oppose à la nuit » où je trouvais que les émotions étaient bridées.
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Je poursuis mon tour littéraire auprès de Delphine de Vigan avec No et moi.
Roman que je ne vais pas résumer après plus de cinq cent critiques...

Une histoire d'amitié, et de regards surtout, entre deux ado dont les poches ne semblent pleines que de rêves. Comment pourrait-il en être autrement à quatorze ou dix-huit ans, quand toute la vie est devant soi. Pourtant certains rêves peuvent s'échouer quand on ramasse la misère la bouche ouverte, les mains sales d'avoir fouillé le sol crasseux plutôt que des draps roses.

Puisque le monde est fait d'ombre et de lumière, regardons de plus près dans No et moi les ratures de la vie manque de bol, le manque d'amour, le manque de tout. La rue comme domicile, la méfiance au ventre, l'espoir aux oubliettes. Réalité amère à travers No d'une société qui dépense des millions pour des ponts et des gratte ciel mais laisse moisir dehors des milliers de sans abris happés par le malheur.

Et ça fait mal.

Regardons de plus près ce qui se passe là où il y plus de chance, des draps roses et un air de famille heureuse. Pour Lou, c'est un cerveau en ébullition, elle pense sans arrêt, et puis elle voit, ce que beaucoup ne veulent plus voir.

Et ça fait mal.

Si l'amitié avait le don de tout réparer avec une bonne accolade, la misère humaine pourrait tourner sur elle-même, la vie c'est pas un conte de fée, la vie c'est pas si simple, il y a comme des blessures qui ne veulent pas se refermer, comme des routes qui ne mènent jamais nulle part, comme une nausée perfide qui ne vous quitte jamais. Puis, il y a une femme du nom de Delphine qui a compris toutes ces choses difficiles à nommer, avec sensibilité et beaucoup de clairvoyance, et au loin, deux gamines avec le même bonnet, pas nées à la même époque, deux gamines pleines de doutes accrochées aux étoiles à moitié soûles d'avoir trop pleuré.
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Très belle histoire d'amitié entre No, jeune fille SDF et Lou, adolescente surdouée. Rencontre peu probable et pourtant elle va se faire et leur relation est belle puisque fondée sur le respect mutuel. Il y a beaucoup d'émotion sans tomber dans le larmoiement. On s'attache à ces deux jeunes filles qui, avec amour, pudeur et respect, vont faire un bout de chemin ensemble.
Cette belle histoire, ces beaux sentiments font beaucoup de bien en cette période bien triste.
Ce livre n'est toutefois pas, loin de là, un roman un l'eau de rose.Je dirais que c'est un livre qui décrit ce qu'est une vraie amitié. L'altruisme est effectivement au coeur de ce roman qui met également en évidence les dégâts que peuvent engendrer un manque d'amour.
Très bon moment passé, merci.
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La chaleur écrase sa lourdeur sur les corps gisant à même le macadam. Des orages éclatent, trombes d'eau qui fracassent ces mêmes corps. Un froid glacial mord l'inertie de ces êtres vivants ou à demi-mort. Les saisons s'enchaînent, se défilent, avancent, sans retour arrière. Inexorablement, le temps marque l'empreinte de ces milliers de personnes habitués des recoins de rue. En cette journée d'été, je descends en sous-sol respirer l'air nauséabond d'un métro, ligne 13 quais puants, mon livre de poche en poche.

Une jeune fille, peut-être trop intelligente pour son âge, s'adapte à sa vie de collégienne tant bien que mal, restant dans son coin à observer ses camarades, à demi cachée derrière le vieux chêne. Un silence au milieu du brouhaha d'une cour de collège. Avant la sonnerie fatidique Lou se promenait encore du côté de la gare d'Austerlitz, promener son regard sur les autres. Et croiser la mine crasseuse et intrigante de No, Nolwenn. Refermée sur elle-même, à peine plus âgée qu'elle… Et pourtant… une ado dans la rue semble vieillir beaucoup plus vite…

Un mélange de crainte et de méfiance au début, le temps de l'appréhension, mais après quelques bières ou quelques vodkas à une table au fin fonds d'un café, loin des regards courants, le courant semble s'établir ; Ne pas avoir peur de certains silences, ni certaines gênes qui peuvent s'instaurer entre deux mondes si différents. Lou est animée d'un profond désir, une envie sincère d'aider son prochain, de lui procurer un toit et plus, une chaleur humaine pour une jeune fille qui semble tant en manquer.

Je ne pensais pas découvrir la plume de Delphine de Vigan directement par ce roman qui semble presque trop humaniste pour le pauvre type que je suis. Elle m'a bien eu. Souvent au bord de l'émotion, certains passages m'ont troublé, les yeux humides qui réagissent à la bonté de cette jeune fille, une âme magnifiquement belle. Peut-on dire que la fin est presque prévisible, chaque être est particulier, même dans la rue. La généralisation de ces laissés-pour-compte n'aboutit qu'à l'absence de profondes décisions. Il faut prendre le temps de lire en eux, pour comprendre avant tout leur histoire, aussi sombre soit-elle. Je finis le roman, mon trajet en métro touche à sa fin, je referme le livre, remonte à la surface, n'ai même pas eu un coup d'oeil pour ceux qui dorment sales et puants sur le quai des différentes stations, mon regard plongé exclusivement dans mon bouquin. Je suis vraiment un pauvre type.
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Un récit émouvant, qui montre les difficultés d'être différent, sans idéalisme. Trois adolescents, seuls chacun à leur manière, des personnes très différentes qui se rencontrent et tentent de se comprendre. Une belle lecture, qui reste longtemps en mémoire.
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Où elle est No ? Qu'est elle devenue ? On ne saura pas. Pourquoi ? Ce manque m'a intriguée et peinée.
Derrière l'histoire de No que j'aurais tellement voulu sauver. Mais est ce si difficile de sortir de cette moise ? le crachat de son "compagnon" de trottoir m'a choquée. Elle ne fait plus partie du monde de la rue, et pas non plus de celui de Lou, celui des gens à l'abri.
Derrière l'histoire de Lou, cette enfant intelligente et sensible qui comprend tellement de choses et est si courageuse.
Derrière ces histoires se cache la plus importante, celle d'une mère brisée qui se reconstruit. Je crois, j'ai ressenti cette histoire comme telle : la renaissance d'une mère, d'une femme après un drame abominable. le reste n'est que décor.
Avec des phrases mémorables et des mots percutants, émouvants, Delphine de Vigan nous raconte une bien belle histoire.
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Une jeune fille au grand coeur, isolée par son intelligente supérieure, au secours d'une autre, blessée par la vie et sans domicile fixe, un gentil beau garçon, délaissé par ses parents, rebelle et mauvais élève, amoureux de la première et ami de la seconde, voilà le casting et le scénario de ce roman destiné à émouvoir.

J'ai aimé les romans récents de Delphine de Vigan, mais je suis plus réservée quant à celui-là. Bien que le sujet soit intéressant, j'ai été agacée par ses clichés, lieux communs et autres bons sentiments. Je n'ai pas aimé non plus la leçon de morale simpliste qu'il véhicule.

Toutefois, même si No et moi est une oeuvre de jeunesse qui en a les défauts, elle possède déjà la fluidité d'écriture des très réussis Rien ne s'oppose à la nuit et D'après une histoire vraie. Elle a aussi le mérite de sensibiliser à un monde que l'on préfère souvent ignorer.
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Comment ne pas être touchée par cette histoire si poignante ? Par ces personnages si attachants et désarmés ?

Lou, jeune adolescente surdouée, doit choisir un sujet d'exposé pour le cours de Monsieur Marin.Elle opte pour le thème des Sans domicile fixe. De tempérament solitaire, elle aime regarder les trains partir depuis la gare d'Austerlitz. C'est là qu'elle rencontre No, une jeune SDF, qui accepte ensuite de l'aider pour son exposé, qui sera un succès.Elles deviennent amies, No habitera même un temps chez Lou mais ses démons ( alcool, drogue) la poursuivent et les parents de Lou lui demandent de partir.

Après un court répit où Lucas, un ami de Lou,l' accueille dans son grand appartement où il vit seul pour le moment, No, retourne dans son enfer personnel...

Ce livre présente avec beaucoup de justesse l'exclusion et l'impuissance que l'on peut ressentir à vouloir sauver quelqu'un de cet univers sombre et violent, d'une violence particulière .Comme le remarque l'émouvante et sensible Lou: " Avant de rencontrer No, je croyais que la violence était dans les cris , les coups,la guerre et le sang.Maintenant, je sais que la violence est aussi dans le silence.La violence est ce qui nous échappe, elle se tait, elle ne se montre pas."

Le thème de l'adolescence est aussi traité de façon délicate.J'ai trouvé le personnage de Lou très beau.Elle a également ses fêlures personnelles, notamment la mort de sa petite soeur. Son côté fragile et déterminé à la fois, sa générosité de coeur m'ont plu .

Voilà un roman magnifique , qui à travers le regard libre et passionné d'une adolescente, soulève ce problème de société majeur de la pauvreté et de l'exclusion.Un problème qui ne doit pas être vécu dans l'indifférence de ces passants, que nous sommes tous.

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Lou, lycéenne à haut potentiel a une quinzaine d'années lorsqu'elle rencontre No, une jeune fille sans domicile fixe.
C'est à la suite d'un exposé que Lou va solliciter cette dernière.
Elles deviennent amies, la voyant si démunie, Lou décide de l'inviter chez elle avec l'accord de ses parents mais les choses ne vont pas se passer comme prévu.
J'ai lu ce livre, quelques années auparavant, lors de sa parution dans le cadre d'un concours pour la jeunesse, je me souviens avoir été émue par cette lecture.
Delphine de Vigan relate à travers l'histoire de No mais aussi à travers des informations documentaires qu'elle donne dans la dernière partie du livre, la positon inconfortable des femmes qui vivent dans la rue ou dans leur voiture lorsqu'il ne leur reste plus rien.
Elle montre comment la société rend les femmes vulnérables lorsqu'elles sont seules et démunies.
Le livre en est presque révoltant, on apprend que beaucoup de femmes cachent cette situation dont elles ont honte, les structures d'accueil étant insuffisantes.
Encore une fois l'humain passe à côté de l'essentiel.
C'est un livre à mettre entre toutes les mains pour sensibiliser le public jeune ou moins jeune à cette problématique.
Il est construit de manière à vous mettre un coup de poing dans la figure, comme beaucoup de romans de l'auteure, il est particulièrement intéressant pour éveiller les consciences de la jeunesse.
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Lou est une jeune surdouée au grand coeur. Elle croise la route de No, une jeune sans-abri, et tente de découvrir les raisons de sa situation. Elle va découvrir la limite entre la liberté et la précarité. Une jolie lecture qui fait sens avec ma précédente.
Les personnages sont présentés avec beaucoup de réalisme et l'histoire est vraiment touchante.
Les chiffres donnés et les détails sur la vie quotidienne des femmes sans-abris font froid dans le dos! Ce roman est bourré d'humanité et aurait pu être une énorme coup de coeur mais la fin... je ne vous en dit pas plus. Lisez-le, Delphine de Vigan a une plume très agréable et nous embarque totalement dans ses livres.
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Quiz No et moi

Où se sont rencontrées No et Lou pour la première fois?

Dans un parc.
A la gare.
Dans un café.
Au lycée.

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