Hila : Le réveil des sorcières

Je reste un peu sur ma faim avec ce roman dont j'attendais certainement trop, autant sur le thème des sorcières que sur l'univers qui promettait quelque chose d'un peu bretonnant.
Sur le thème des sorcières, c'est vraiment bien maîtrisé, la transposition de la chasse aux sorcières et de ses mécanismes dans cet univers de fantasy plutôt bien construit fonctionne bien et on sent que l'autrice s'est vraiment approprié le tout pour en faire quelque chose d'à la fois cohérent avec la réalité historique et tout personnel. Mais à mes yeux, je trouve ça un peu trop frileux, un peu trop conforme justement à l'Histoire. Me fiant au pitch, je m'attendais à ce qu'on parte de la persécution des sorcières et à ce que l'essentiel du roman soit consacré à la mise à sac de la domination religieuse et masculine mais pas vraiment : celle-ci est le coeur du sujet sur les 90% du roman et seule la toute fin laisse entrevoir une réelle avancée vers la libération des sorcières et plus globalement des femmes. Enfin dans l'absolu c'était cool hein, mais des romans où des femmes passent l'essentiel de l'histoire à se battre contre la domination des hommes et non pas à vivre leur vie et à rencontrer d'autres problèmes que toujours ceux liés aux hommes, bon… j'en ai lu assez. du coup c'est une déception toute personnelle mais objectivement, c'est vraiment une bonne histoire, bien que pas très réjouissante.
Et pour le côté bretonnant, à part que la capitale s'appelle Scaër et qu'on soit à cheval entre la mer et la forêt, l'ambiance n'a rien de très breton, ni même de très celtique ; on est juste dans de la fantasy plutôt classique. Là non plus, ce n'est pas vraiment un reproche en soi mais bon, les attentes, tout ça…
Bref, un roman qui n'est pas tout à fait ce que j'en espérais mais qui reste une chouette lecture !

La jeune Hila, arrêtée pour sorcellerie, est emmenée à la capitale. Séparée de sa mère, elle reste sous la surveillance des hommes Du Livre, qui gouvernent le pays et pour lesquels toute femme est une sorcière potentielle. Loin de son village et de la forêt qu'elle affectionne tant, Hila s'habitue à la ville. Au contact d'une communauté chaleureuse et révoltée, la jeune fille trouvera une place inattendue et peut-être un espoir de déstabiliser le pouvoir.
Dès les premières pages, ce livre a été un immense coup de coeur. Il m'a enveloppée d'une sensation de merveilleux et de douceur, qui m'est restée après l'avoir refermé. Malgré les traumatismes liés aux oppressions diverses, se dégage une grande joie de vivre et une célébration de l'amour sous toutes ses formes au travers de personnages touchants, profonds et complexes. Une ambiance festive et chaleureuse vient panser leurs blessures et illustre la beauté d'une communauté soudée.
À travers le vécu de chaque personnage, l'autrice dénonce un intellect élitiste, dominateur et violent, qui oppose à tort la nature et la raison et qui, au nom de cette dernière, diabolise le vécu des femmes, maltraite les enfants, détruit la nature et les animaux et impose toujours plus de privations au peuple. Une convergence des luttes se dessine peu à peu, ainsi que la nécessité d'inclure tout le monde, allant à l'encontre d'une vision viriliste et binaire.
Il en ressort beaucoup d'espoir, placé dans les relations humaines, le lien avec le vivant, le sens que l'on donne au quotidien… et la possibilité d'écrire de nouvelles histoires, qui s'opposent au Livre officiel, donnant des points de vue différents et multiples.
Un livre révolté, joyeux, puissant et magique.

Abandonné à 33%.

Une histoire dans laquelle je ne suis pas parvenue à m'immerger. La quatrième de couverture avait pourtant pleinement matière à attirer mon attention. Malheureusement, cette lecture n'a, pour moi, pas eu les saveurs attendues. Je n'y ai trouvé qu'un foisonnement de personnages indigemment développés, un univers dont je peine à percevoir comment il a pu se mouvoir au fil de son histoire et une intrigue nébuleuse. Je n'ai pas non plus été transportée par l'écriture et le style : je n'ai eu que du détachement et de l'indifférence pour l'invraisemblable histoire d'Hila et de sa mère.

Alors, je ne sais pas, peut-être que ce roman n'était tout simplement pas pour moi. Ou peut-être était-ce parce que sur ma pile à lire repose L'Hiver de la Sorcière de Katherine Arden dont je pressens que je ne pourrai qu'infiniment aimer la lecture et qu'Hila ne fera que pâle figure à ses côtés. C'est donc avec une pointe de regret et de culpabilité, mais aussi un vague soulagement, que je referme ce livre au chapitre 13 et que j'irai le rendre à la bibliothèque, où, peut-être, un autre lecteur l'appréciera davantage.

Quelle intensité dans certains passages de cet excellent roman, qui offre, en deux temporalités, un récit poignant et saisissant. J'ai été notamment émue aux larmes sur les parties de l'enfance d'Hila, tant certaines scènes étaient fortes, et ont fait naître en moi divers sentiments. C'est un livre qui bouscule, qui éveille les consciences, avec des messages puissants. C'est un énorme coup de coeur pour moi et il me tarde de retrouver Hila et ses amis, et, je l'espère, rapidement.

Lecture qui a été longue pour moi...
J'ai eu un peu de mal avec ce côté un peu trop "féminin sacré la grossesse c'est sacré" tout au long de l'histoire.
En parallèle, les dialogues, surtout ceux des H, étaient trop ampoulés et longs pour rien. Les quelques moments où il y avait de l'action se sont retrouvés un peu gâchés à cause de ca. .
Ces deux choses réunies ne m'ont malheureusement pas permis d'apprécier ma lecture comme j'aurais aimé. J'ai aussi trouvé malheureusement un manque de dynamisme à cette histoire, même s'il y a de bonnes idées.