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Critiques filtrées sur 5 étoiles  
C'est avec grand plaisir que je retrouve Marc Voltenauer dans Cendres ardentes, son nouveau polar. Après le Dragon du Muveran, Qui a tué Heidi ?, L'aigle de sang et Les Protégés de Sainte Kinga, je l'attendais impatiemment.
Une fois de plus, je n'ai pas été déçu. J'ai encore été impressionné par son souci de la précision, du moindre détail, tant dans les descriptions de ses personnages que dans celle des lieux où l'histoire m'emmène. Par contre, j'ajouterai un petit bémol plus tard.
Pour l'instant, pas d'inspecteur Andreas Auer, héros des précédents polars. Je vais donc patienter mais mon angoisse monte vite avec, dès le prologue, cette femme qui vient nager chaque matin dans le lac Léman et rencontre ce jour-là, un sac poubelle très lourd.
Aussitôt, voici le thème principal de Cendres ardentes : l'Albanie. Marc Voltenauer a bien fait de s'attacher à ce pays européen fort méconnu mais dont beaucoup de ressortissants sont venus vivre en Suisse pour fuir la dictature d'Enver Hoxha qui dirigea le pays de 1945 à 1985.
Mirjan Hoti (63 ans) revient au Monténégro trente-sept ans après avoir émigré en Suisse car Janina, son épouse, vient de mourir d'un cancer. Mirjan a atterri à Podgorica, capitale du Monténégro, ville qui s'appelait Titograd pendant la dictature communiste yougoslave.
Mirjan se rend au cimetière, près de Skorać où Janina va être enterrée. C'est là que le couple avait habité après avoir fui la dictature albanaise. Mais…
Tout au long de ma lecture, j'apprends quantité d'informations sur la vie en Albanie et dans le Monténégro voisin, sur cette Sigurimi, police politique impitoyable. Dans ce régime criminel, la dénonciation était la règle. Mirjan en fut victime et fut interné dans un camp pendant dix années d'un véritable enfer.
Entre alors en scène Hubert Pittier, né sourd, qui s'exprime dans la langue des signes mais sait lire sur les lèvres car, dans son enfance, la langue des signes était interdite à l'école, en Suisse. Avec son chien, Sherlock, il jouera un rôle intéressant dans l'histoire où apparaît enfin Andreas Auer puisque nous sommes revenus à Bex. Avec Karine Joubert, son adjointe, son amie, sa confidente, ils sont justement sur la plage de la Maladaire où le sac découvert par la nageuse a été sorti de l'eau et contient… un cadavre, enfin, plutôt, un tronc, sans bras, sans jambes…
Je laisse l'enquête démarrer pour revenir au premier chapitre qui propose une épigraphe qui m'intrigue beaucoup, d'autant plus qu'il y en aura d'autres, toutes extraites du Kanun de Lekë Dukagjini. Elles annoncent un chapitre consacré aux deux familles albanaises qui s'opposent : celle de Mirjan, la famille Hoti, et celle d'Halim Hakimi. Un lourd contentieux les oppose. Faut-il pardonner ou continuer à s'enfoncer dans une vendetta interminable et meurtrière ?
Côté Hoti, Sokol est pour le pardon alors que Skënder, son neveu, qui trafique et s'enrichit grâce aux stupéfiants et à la prostitution, veut tuer, éliminer. C'est là qu'intervient le fameux Kanun qui est sujet à interprétation. Marc Voltenauer m'apprend en plus le phénomène de la vierge jurée, la burrnesha qui permettait à une famille de survivre, une fille accomplissant des tâches réservées aux hommes. Les explications de l'auteur sont claires et essentielles pour son polar.
Pendant que les Albanais d'origine tentent de régler leurs problèmes, la police ne reste pas inactive car deux autres troncs humains ont été découverts dans le lac. Marc Voltenauer détaille tout le processus de recherche, les divers examens, les interventions de spécialistes indispensables afin de tenter d'identifier les victimes.
Cendres ardentes monte alors en tension, en suspense mais pourquoi faire autant intervenir la religion avec cette soeur Laura, très efficace tout de même, plus de longues lignes sur ce Dieu en lequel on croit ou pas ? Personnellement, j'ai trouvé cela un peu lourd et pas vraiment utile à l'intrigue, même si je sais que Marc Voltenauer a étudié la théologie et sait de quoi il parle.
Volontairement, je laisse de côté quantité de détails et de rebondissements saluant le talent de l'auteur qui, sans tomber dans le sordide, montre l'extrême cruauté dont certains humains sont capables. le mariage entre Andreas et Mickaël, en fin d'ouvrage, apporte un rayon de soleil fort bien venu et me donne envie de retrouver Gryon, sur les hauteurs du district d'Aigle, plus tard, et de remercier chaleureusement Marc Voltenauer pour sa confiance sans oublier les éditions Slatkine.

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Bonjour amis lecteurs,
Aujourd'hui je vous propose « Cendres ardentes » de Marc Voltenauer. L'auteur nous fait voyager entre Suisse, Albanie et Monténégro. En route pour la cinquième aventure de l'inspecteur Andreas Auer (l'intrigue est indépendante des précédentes), chargé d'enquêter sur un corps mutilé retrouvé dans le lac Léman. L'intrigue, redoutable, se dévoile sur fond de vendetta et nous fait découvrir le “Kanun” ( code de conduite ancestral albanais). Vous découvrirez un thriller violent, prenant, parfaitement documenté qui m'a séduit par sa construction, ses multiples rebondissements, sa richesse d'informations et son final redoutable. le personnage principal se présente sous un jour charismatique et devient très attachant ( je vais me hâter de découvrir ses enquêtes précédentes). L'auteur m'a charmée grâce à une plume percutante, incisive, visuelle. Vous ressentirez les émotions des personnages, leurs douleurs et l'horreur de certaines situations. Un gros coup de coeur !
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Mirjan, un Albanais qui vit en Suisse depuis trente ans retourne au pays pour enterrer son épouse, mais il se fait assassiner au cimetière par Halim. Leurs deux pères avaient conclu une trève, mais Halim la refuse et reprend à son compte la vendetta qui oppose les deux familles depuis des décennies. Après ce crime, Sokol, frère ainé de Mirjam vient en Suisse pour reprendre les rennes de la famille. Il désire mettre fin à ces massacres et refuse de commettre un nouveau meurtre pour venger son frère. Son neveu Skänder un trafiquant de drogue notoire veut absolument laver l'honneur de la famille et s'oppose fortement à son oncle.

Une baigneuse trouve un gros sac d'ordures dans le lac Léman, elle le ramène sur la berge pour le jeter dans une poubelle, mais un torse humain putréfié se trouve à l'intérieur. Andreas Auer et sa brigade sont appelés sur les lieux de cette macabre découverte, dans les jours suivants ils recherchent les autres parties du corps et les mauvaises surprises s'enchaînent.

Nous suivons ces deux intrigues en parallèle qui nous feront découvrir les méthodes de la police scientifique et les arcanes de la diaspora albanaise en Suisse. L'auteur insiste sur l'intégration de cette communauté, soulignant que Skänder, qui occupe une place centrale dans le roman est l'exception qui confirme la règle. La grande majorité des Albanais vit et travaille selon les habitudes suisses malgré les préjugés qui leur collent à la peau, même si la situation s'est améliorée depuis les années 1990. En Albanie aussi les mentalités se sont ouvertes, le pays a connu une terrible dictature et à sa chute une situation d'anarchie qui a largement profité au crime organisé, les habitudes de corruption perdurent mais l'Etat, qui est candidat à l'UE fait un gros effort pour lutter contre ses démons depuis 2014. Deux des personnages du roman font un voyage dans ce pays, ce qui est l'occasion de nous expliquer son histoire récente et son évolution.

Tous les chapitres commencent par une citation d'un ouvrage traditionnel albanais qui était le code de conduite autrefois, en particulier sur l'honneur. Sokol et Skänder incarnent les deux visions de cette tradition, le premier veut n'en garder que l'esprit, il refuse la vendetta aveugle sur des générations alors que son neveu désire l'appliquer au pied de la lettre et ce d'autant plus que c'est un vrai psychopathe comme nous le découvrirons au fil de l'intrigue. Même si ce personnage est très noir, je pense que cette tension entre modernité et tradition traverse réellement la communauté albanaise, tout comme d'autres communautés immigrées. L'auteur nous permet de la découvrir dans une optique de tolérance et de reconnaissance réciproque. On retrouve sa générosité et son esprit de tolérance.

On retrouve également l'érudition qui caractérise les polars de Marc Voltenauer. Les personnages sont très travaillés et réalistes, ils ont une vraie épaisseur et on a l'impression qu'on pourrait vraiment les croiser dans les rues d'Aigle. L'auteur ne laisse rien au hasard et son roman est très documenté. On retrouve aussi les thèmes qui lui sont chers, la tolérance, la foi et l'homosexualité. J'ai aussi beaucoup aimé la réflexion sur les traditions albanaises et bibliques, sur l'importance de l'esprit contre la lettre. Sans compter les informations scientifiques, maintenant je sais comment immerger un cadavre dans le lac et l'empêcher de remonter ! J'ai aussi retrouvé avec plaisir Erica à la fin du roman, l'héroïne de son premier livre, le dragon du Muveran. C'est toujours un grand plaisir de découvrir une nouvelle aventure d'Andreas.

Un grand merci à Delphine des Editions Slatkine pour ce roman que j'ai eu la chance de lire en avant première. Et aussi à l'auteur qui me l'a dédicacé. C'est toujours une joie de recevoir un livre en service de presse mais c'est exceptionnel d'y trouver une dédicace personnelle, c'est un geste généreux, qualité dominante dans l'oeuvre de l'auteur qui nous permet de découvrir à travers ses intrigues différentes communautés suisses, qu'il s'agisse des agriculteurs (Qui a tué Heidi?) ou des immigrés polonais (Les protégés de Sainte Kinga) ou albanais ici. J'ai aimé tous les polars de l'auteur et je vous invite vivement à les découvrir.
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Andreas Auer est enfin de retour. Je trépignais d'impatience de le retrouver. Cette fois-ci, il enquête sur un corps de femme atrocement mutilé découvert dans le lac Léman. Et cela va le mener avec son équipe dans la communauté albanaise....

Je vais me répéter mais comme à chaque fois, je trouve que les romans de Marc Voltenauer sont sensationnels.

Tout d'abord, quel plaisir de retrouver Andreas et Michael, mon couple chouchou. Leur amour est tellement beau ...mais c'est avec joie également que j'ai retrouvé les co équipiers d'Andreas et toute l'équipe médico- légale.

Pour l'enquête, on est sur le qui-vive tout le temps. Au moment où on pense trouver un début de solution, patatra, tout s'écroule. Donc, pas le choix, obligée de continuer la lecture...

Comme d'habitude, Marc Voltenauer a fait un très grand travail de recherche pour nous plonger dans la culture et les traditions albanaises ( que je ne connaissais absolument pas mais qui m'a donné envie d'en savoir plus). le début du roman est un peu ardu car peut-être des explications trop complexes sur la remontée d'un corps en putréfaction. Mais surtout ne vous arrêtez pas à ça !

Quant aux personnages, rien à dire. Ils ont tous leurs personnalités, qu'on aime ou pas... étant très attachée au monde des sourds, j'ai adoré Hubert , un des personnages principaux de cette histoire qui est sourd ( il ne faut plus dire sourd-muet).

Vous l'aurez compris, ce roman est pour moi un coup de coeur comme tous les autres de cet auteur. Merci Marc Voltenauer pour ce merveilleux moment de lecture partagé avec les copines d'instagram. Et j'ai hâte de retrouver Andreas....
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Quel excellent voyage en Suisse, en Albanie et au Montenegro !
Je ne connaissais pas le code de conduite ancestral albanais, le « Kanum ». C'est une sacrée découverte, et une parfaite réussite d'écriture, une vendetta sur fond familial.

Marc a fourni un excellent travail de documentation sur les albanais et leur mode de vie.

Ce fut un réel plaisir de retrouver Andrea Auer et Mikaël, son compagnon de vie.

Je vous conseille de prendre le temps d'aller sur Youtube écouter Hauser : Tennessee from Pearl Harbor ! de l'émotion pure !!!

Marc a une très belle plume, très visuelle, et les chapitres s'enchaînent avec délectation.

Séduite par cette lecture.

Un plus, l'arbre généalogique est, je trouve, d'une grande aide pour ne pas s'y perdre.

Bravo Marc, et merci aux éditions Slatkine
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Chaque nouvelle enquête de l'inspecteur Andreas Auer est la garantie de la découverte d'un univers inattendu et fascinant ! Toujours ce style impeccable et cette culture approfondie du sujet traité qui ne laissent aucune place à l'à-peu près ! depuis « le dragon du Muveran » cela se confirme. C'est une enquête policière, je ne vais donc pas divulgâcher, mais l'auteur nous offre une incursion dans la communauté albanaise, celle installée en Suisse et celle restée en Albanie malgré les persécutions… ses us et ses coutumes, j'ai découvert les « prescriptions » du kanun, dont les textes régissent la vie des albanais, la vengeance qu'il dicte, de l'interprétation que certains en font (comme tous préceptes religieux quel qu'ils soient) et aussi l'existence des « burrneshë », coutume qui m'a sidérée ! compte tenu de la recherche faite par l'auteur, je n'ai pas émis, une seule seconde, le moindre doute sur la véracité de ces récits !
En suisse, l'enquête est compliquée, sur fond de trafics en tous genres ! et de pratiques pour le moins douteuses ! Excellent, comme les livres précédents, bien sûr les personnages sont fictifs, mais la fiction rejoint parfois la réalité. A lire sans modération. J'ai adoré !
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Depuis le temps que je l'attendais celui-là! Et je n'ai pas été déçue! Un vrai coup de coeur pour ce livre complet! Tout y est : l'action, l'émotion, le suspense, les personnages, l'atmosphère, le coté découverte des lieux, des traditions, de l'Histoire. J'ai retrouvé avec un plaisir infini Andreas et son adjointe Karine, sans oublier son compagnon Mikael. J'ai aussi fait la connaissance de deux personnes magnifiques : une jeune religieuse Laura et un sourd-muet qui lit sur les lèvres et qui ont tout deux un grand sens de l'amitié. Deux personnages pour qui j'ai eu le coup de coeur. Faut quand même avoir le coeur bien accroché par moments … (C'est bien si on connait déjà les personnages mais peut se lire sans avoir lu les précédents)

Tout commence par une découverte macabre : un tronc féminin a été balancé dans le Lac Léman. Juste le tronc, dans un sac poubelle. Pas de jambes, de bras, de tête…
Dans le même temps Mirjan, un homme de 63 ans, Albanais d'origine naturalisé suisse retourne en Albanie pour y faire enterrer le corps de sa femme, Janina, décédée d'un cancer. Il n'y était pas retourné depuis 30 ans et tous ses souvenirs remontent: l'atmosphère de ce pays totalitaire, les guerres de clans… Mirjan fait partie de la minorité catholique d'origine albanaise du Sud du Montenegro.

Les règlements de comptes sont au programme… et au niveau international : Suisse-Albanie. Il faut dire que la communauté albanaise est importante en Suisse et l'auteur nous en apprend énormément sur cette communauté qui est bien intégrée en Suisse et sur l'Albanie, ses traditions, ses coutumes, ses clans, son histoire. Parmi les traditions, il faut retenir l'existence des vierges jurées dont je n'avais jamais entendu parler et qui est une tradition fascinante. Je vous laisse la découvrir. J'ai également été plongée dans le « Kanun », un code qui date du XVI siècle et qui régit la vie dans le pays. On y apprend entre autres choses que dans ce pays la liberté religieuse et l'hospitalité sont des règles de vie.

Dans le roman nous allons fréquenter des albanais qui sont venus en Suisse et se sont intégrés et « suissizés » et des albanais qui n'ont pas souhaité s'intégrer et qui, au contraire ont souhaité vivre en vase clos, qui sont restés albanais dans l'âme et dans leur manière de vivre, en suivant les préceptes du fameux Kanun, et entre autre la vendetta.. le seul souci c'est que le codex en question comprend 59 chapitres et que les fanatiques n'en retiennent qu'un : celui de la vengeance… Mais c'est le cas de tous les fanatiques… une phrase hors de son contexte pour justifier à tort des actions. Et l'interprétation des textes est toujours un immense problème et le terrain de l'extrémisme.

Comme toujours tout est remarquablement documenté. L'auteur fait la part belle aux légistes et aux observations… J'ai l'impression d'avoir tout appris sur les petites bébêtes qui éclosent dans les corps ; je savais bien qu'elles étaient utiles pour découvrir le laps de temps écoulé entre la mort et le moment de la découverte des corps mais là… c'est extrêmement détaillé. On approfondira aussi la question du démembrement, tant physique que psychologique… Et je vous informe que certaines scènes sont difficilement soutenables… mais j'y ai survécu et je vous engage à survivre à l'expérience…
Le monde des psychopathes est aussi mis à l'honneur … jusqu'où peut aller l'horreur ? On découvre des cas comme l'Ogre de Santa-Cruz ou la Cannibale de Milwaukee… l'inconscient collectif prend soudain une nouvelle dimension et le concept de la fusion se regarde autrement…
Marc Voltenauer aurait-il été légiste ou profiler dans une autre vie ?
Les moteurs psychologiques, les troubles psychiques, les dégâts de l'égo susmentionné, l'importance des relations mère/enfant dans le développement de la personnalité sont autant de thèmes abordés dans le roman.
Règlements de compte, vengeances, trafics en tous genres (drogue, êtres humains…), violence faites aux femmes, condition féminine, féminicides, matriarcat/patriarcat/chef de famille, possession, anthropophagie, meurtres, viols, il y en a pour tous les gouts…

Alors oui, il y a des moments crus… mais le suspense est permanent et on ne s'ennuie pas une seconde. Il y a la famille, les amis, les crimes, les voyages, la gastronomie, l'adrénaline… et aussi l'amour…

Et coté culture, l'auteur m'a donné bien envie de me faire offrir « l'enfer de Dante » illustré par Sandro Botticelli..
Un très grand merci à l'auteur et aux Editions Slatkine et Cie de m'avoir permis de découvrir ce roman en avant-première. En plus, j'ai toujours un plaisir infini à lire ce qui se passe pas loin de chez moi… Plongez la tête la première -peut-être pas dans le Lac – mais dans le livre oui !
Lien : https://www.cathjack.ch/word..
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Ça y est !!! Enfin j'ai retrouvé Andreas !! Je l'attendais avec impatience pour cette enquête ! (histoire indépendante). C'est comme retrouver un vieil ami que l'on n'a pas vu depuis longtemps. D'ailleurs, j'ai du mal à l'appeler autrement que par son prénom. Il faut dire que l'auteur a le chic pour rendre ses protagonistes vivants, humains, sensibles, réalistes.

Quand on s'est attaché à un personnage, on a toujours hâte de lire un nouveau roman. Et cette fois encore, je n'ai pas été déçue ! Tout est réuni pour passer un bon moment.
Une enquête difficile et complexe, très peu d'indices pour avancer, seul le torse de la victime a été retrouvé…

En parallèle, j'ai suivi l'histoire de la famille Hoti, des Albanais installés en Suisse. Une atmosphère plus sombre dans ces chapitres qui alternent avec l'enquête d'Andreas et de son équipe.

Bien sûr, les deux sont liés et finiront par se rejoindre. Mais comment ?

J'aime toujours autant l'écriture de Marc Voltenauer. Précise, sensible et rythmée, elle m'entraîne dans le récit. Très bien documenté, il a dû nécessiter un gros travail de recherches. Sur l'Albanie, son histoire et ses coutumes (et même sa gastronomie !) à travers la famille Hoti. Sur l'extrémisme et la façon d'aborder des textes. Certains n'en gardent que ce qui les arrange et oublient le reste…L'auteur souligne bien que la majorité des Albanais en Suisse sont bien intégrés et vivent en paix, mais il y a toujours malheureusement des « brebis galeuses », en Suisse et ailleurs. du « côté Andreas », on en apprend plus sur l'utilisation des insectes dans la datation de la mort.

Donc oui, certains passages nécessitent un peu plus d'attention.

Les personnages ne sont pas en reste. Ils sont fouillés, étudiés eux aussi. J'avoue que l'auteur a fait fort avec son méchant. Un ego surdimensionné, une âme noire, violente, vicieuse et perverse. Toute l'étendue de la cruauté humaine et de sa folie...

La vie personnelle d'Andreas est un peu « mise de côté », même si on aperçoit Mikaël, son compagnon, (et Minus !). Mais Marc nous réserve quelques surprises à son sujet… ( il faudra d'ailleurs que je lui parle « entre quatre zyeux »…)

Des moments très noirs, de l'action, une enquête documentée, des personnages humains. Des ingrédients savamment réunis qui m'ont encore une fois fait apprécier cette intrigue et embarquer aux côtés d'Andreas, un de mes personnages chouchou. Que je dois quitter une fois de plus… Mais pourquoi donc faut-il que les romans de Marc Voltenauer se lisent aussi vite et bien ?
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Après le dragon du Muveran (2015), Qui a tué Heidi ? (2017), L'aigle de Sang (2019) et Les protégés de Sainte-Kinga (2020), l'inspecteur Andreas Auer est de retour pour une nouvelle enquête. Et ce sont des morceaux de corps retrouvés dans le Léman qui occupent nos policiers et leur donnent du fil à retordre, l'état des corps laissant planer beaucoup d'hypothèses.

En parallèle, nous suivons la famille Hoti, originaire d'Albanie, dont certains membres vivent en Suisse, ayant fui la pauvreté et l'instabilité. Une autre raison de cette fuite peut être imputée à une vendetta entre le clan Hoti et Hakami, et à une gjakmarrja, littéralement « une reprise de sang » ou le droit de venger la mort d'un homme par celle d'un autre homme de la famille du meurtrier, conduisant ainsi à une escalade de violence.

Pour le retour de l'inspecteur Auer, Marc Voltenauer a choisi de nous immerger dans le passé plus que torturé de l'Albanie. Nous y apprenons énormément de faits très intéressants sur ce pays. Les chapitres du livre sont notamment rythmés par des extraits et des explications concernant le Kanun, un code de droit coutumier, datant du moyen-âge, qui régissait la vie quotidienne, et entre autres, les règlements de compte. Punies par le régime communiste mais toujours tenaces dans une partie de la société, ces lois ne sont aujourd'hui plus du tout adaptées au monde actuel et engendrent des bains de sang.

L'auteur nous dévoile également des facettes de la triste histoire de l'Albanie durant le XXème siècle, et en particulier durant la dictature d'Enver Hoxha. le pays a été totalement fermé durant des décennies, son peuple réprimé, surveillé par la police d'état, parfois emprisonné ou envoyé dans des camps de travail inhumains… Depuis la chute du régime communiste en 1991, cette patrie s'est considérablement vidée des ses habitants à cause d'une émigration massive. Les plaies sont encore béantes, et même si l'évolution va bon train, la corruption, les divers trafics et la violence restent préoccupants.

Compte tenu de l'importante diaspora albanaise en Suisse, le choix du thème aurait pu s'avérer délicat à traiter au risque de tomber dans les clichés mais l'écrivain genevois aborde les choses très adroitement, en n'oubliant pas – comme à son habitude – de prôner des valeurs telles que la tolérance et la bienveillance envers son prochain.

Mais avouons-le, pour ce cinquième tome, Marc Voltenauer a fait fort avec le méchant de l'histoire, qui s'avère être une belle ordure s'adonnant aux pires perversions qui puissent exister. Récit parfois cru, certaines scènes montrent bien les atrocités dont les hommes sont capables et on ne ressort pas indemnes de cette vendetta sanglante.

Au départ, il peut apparaître un peu compliqué de rentrer dans le roman à cause des nombreux termes et noms en albanais. Fort heureusement, un arbre généalogique de la famille Hoti est fourni. Certaines discussions scientifiques m'ont aussi un peu perdue, comme celle sur l'impact des insectes dans la datation des cadavres. Et même si la vie privée des personnages principaux est un peu mise en retrait dans ce nouvel opus, tout ceci ne gâche en rien le grand plaisir de retrouver cette belle équipe de policiers et de suivre cette enquête passionnante !

Et pour finir, chapeau à l'auteur pour le travail de recherche sur l'Albanie, qui a dû être considérable !

En résumé, une plongée dans la noirceur humaine et dans le passé torturé de l'Albanie ! Une cinquième enquête très réussie !

Lien : https://tasouleslivres.com/c..
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�ictif


�ième tome de la série, peut se lire indépendamment (même si ...).

�on, pas de suspens ... j'ai adoré ... comme d'habitude.

�éjà j'ai aimé qu'il soit identique aux autres sur le fond mais différent sur la forme.

🇦Sur le fond, on est toujours sur des dénonciations de haine, de division, de clivages. C'est toujours un hymne à l'amour universel, à la solidarité, à l'acceptation. Bien sûr, jamais sous forme de leçons moralisatrices. Juste avec douceur et bienveillance.

🇦Mais différent aussi donc sur la forme. Déjà, commencé avec l'avant dernier, Andreas, qui avait le rôle principal, partage l'avant scène de plus en plus. Mais aussi, les chapitres entre les différents personnages, se succèdent. Tout le monde est sur le même d'égalité, et je les ai (presque) tous aimé. Ils sont tellement bien humanisé et profond que c'est impossible autrement.

�omme d'habitude le style est toujours aussi accessible. Et pourtant le début peut paraître ardu, mais il est primordial pour la suite.
Mention spéciale aussi pour cette richesse de renseignements, de détails (jamais rébarbatifs car bien dosés et arrivent au moment opportun) que contient ce livre. Je connaissais déjà ces particularités albanaise, mais j'ai quand même eu un grand plaisir à les re-découvrir.

�ôté intrigue ... rien à redire comme d'habitude. Impossible de prévoir ce denouement car avec tous ces petits rebondissements quasi incessants, on est toujours le nez dans le présent, dans l'action immédiate. Je vous ai déjà dit que ce livre était addictif ? Bah voilà c'est (re) fait 🤭😂.

🇦Sinon le livre est toujours autant gourmand ... mais les recettes m'ont moins plu cette fois-ci 🤭

�n conclusion, un livre qui marie toujours aussi magistralement une intrigue addictive et ce côté profondément humain, avec une touche de religieux, de social et d'historique. Un livre passionant, à découvrir d'urgence surtout si vous ne connaissez pas l'histoire et quelques coutumes albanaise ... vous n'en reviendrez pas 🥰
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