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Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Une jeune femme quitte ses plaines natales pour rejoindre l'océan où elle dispersera les cendres de son père d'adoption.
En chemin, elle fait la connaissance d'Arden, la femme aux doigts araignées.
Aidée de Jeff, celle-ci tient un refuge pour animaux sauvages blessés.
Dans ce grand froid canadien, la jeune femme décide de rester et de s'installer au refuge.

Quel livre magnifique.
La magie de la nature liée à la magie de l'écriture forment une roman somptueux.
Les arbres, la rivière, les animaux, les personnages, la glace, la neige....... toute une harmonie qui vit en osmose.
Le style est très personnel et d'une rare beauté.
On y sent l'amour de la nature et toute la poésie des âmes qui se rencontrent.
La rivière et le gros chêne parlent réellement, mais les mots semblent insuffisants pour traduire leur langage.
Il faut commencer un herbier sonore.
L'auteure crée une écriture rare comme on en rencontre peu souvent
Rien de commun, rien de fade, je me répète, tout est magie.
Lune Vuillemin est jeune, belle et surtout incroyablement talentueuse.
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Dès les premières pages, il y a la rencontre avec Arden et Jeff – cette grande femme aux mains d'araignée et cet homme à l'oeil de verre –, alors qu'ils tentent de sauver une orignale sur les berges d'un lac gelé du Canada. Émue par cette rencontre, la narratrice décide de les suivre et de rester avec eux dans le refuge, soignant avec eux les animaux blessés. Début d'une immersion dans la pure sensation du vivant où humains et non-humains cohabitent. La narratrice au lourd passé, dont on ne connaîtra jamais le prénom, va chercher à apprivoiser ses fêlures tout en partageant celles de ses nouveaux amis. Au contact de Jeff et Arden elle va écouter les sons de la forêt et les murmures de la rivière Babine, tentant de les interpréter.

Apprendre à voir, à entendre, à ressentir, c'est aussi nommer. le vocabulaire décrivant la nature, faune et flore, est riche, jamais lassant – noms d'oiseaux, d'arbres, termes précis adaptés au territoire – mais est exposée ici l'idée novatrice que les mots actuels ne sont pas suffisant pour décrire la nature, qu'il faut « ...inventer un dialecte du territoire, former un nouveau dictionnaire de cette chose mouvante, changeante et tenace qu'est la nature. »

Le style m'a plu avec ses métaphores et la personnification continuelle de la nature, incluant l'invisible. Les dialogues sont magnifiques, construits comme si la narratrice s'effaçait pour donner la parole et n'être plus qu'écoute, que ce soit lorsque Jeff lui raconte comment il a connu Arden ou encore quand elle entre en contact avec la foret et la rivière. On a une recherche d'un langage du vrai opposé au langage manipulateur visant à prendre l'ascendant quitte à tordre les mots.

La méditation, le rêve prennent une énorme place, favorisant la résilience, le besoin de paix. L'héroïne est dans la recherche d'une voie pour faire taire ses démons. Elle souhaite laisser partir hors d'elle les images de son ami Franck mort sous ses yeux avant qu'elle entreprenne ce voyage. Elle décrit des sensations intimes de la lutte, tout au long du récit, avec « la lumière ambrée et contre la boule de tourbe au fond de la gorge ». Les personnages, cabossés par la vie, conservent ensemble une force impressionnante, gardent l'espoir au coeur et l'élan des bonheurs d'amour.

J'ai aimé la poésie du texte, rarement un récit n'aura si bien intégré l'homme dans un tout rassemblant l'eau, la terre, les animaux, les arbres… Cela va loin parfois dans un style qui prend des risques avec la norme permettant alors de questionner, de bousculer, de créer…

La nature est un mystère à percer. La démarche est spirituelle, avec une intériorité, une prise de conscience de la souffrance animale, le besoin de réconcilier ce lien qui a été coupé ! L'autrice force le trait, utilisant une écriture envoûtante. La rivière Babine est comme un monstre, voire un dieu païen dangereux. On entre avec la narratrice dans une démarche quasi chamanique, modifiant l'état de conscience.

C'est un très beau roman. Il a du souffle, on sent la jeunesse, l'exaltation, la générosité  de Lune Vuillemin (quel prénom approprié !). A-t-elle puisé dans la mythologie autochtone canadienne pour écrire son roman ? Ni soumission à un dieu, au séculaire religieux mais retour à l'incroyable foisonnement de la vie sur terre.

Lune Vuillemin capte le paysage des grands espaces glacés de la forêt canadienne et d' espaces intérieurs dévastés. Elle possède un talent incroyable pour rendre vivant l'environnement de ces forêts glacées qu'elle connaît, elle qui a suivi des études d'arts avant de partir deux ans au Canada, à proximité du monde sauvage et dans une expérience propice aux rencontres. Elle ne se cache pas derrière les mots. Ce talent et cette sincérité méritent d'être remarqués. Il s'agit de son deuxième roman après Quelque chose de la poussière (2019).

A signaler, la très belle édition réalisée par La Contre Allée précisant que cet ouvrage a été composé en minion pro 10,5 pts sur un papier Clairefontaine bouffant 80 g. La superbe couverture est réalisée sur un papier de création, le Kingdom laid vergé 220 g. Ce soucis de la perfection ajoute au plaisir de lecture, la liseuse (pratique quelquefois) faisant un peu office de fast-food face à la haute gastronomie de la belle édition... Un tel objet participe à l'art de la littérature et a encore beaucoup d'avenir, je n'en doute pas !

J'ai lu ce roman dans le cadre de ma participation au jury Orange du livre 2024. C'est un des 20 livres de la première sélection établie lors des échanges et votes du 26 mars. Sera-t-il dans la sélection des 5 finalistes le 13 mai prochain ? En attendant cette échéance, lisez-le, et donnez moi vos arguments pour le défendre…
*****
Chronique complète avec carte, illustration musicale (chanson de Bashung...) et composition photo sur Blog Clesbibliofeel. Lien direct ci-dessous :
Lien : https://clesbibliofeel.blog/..
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Elle se dirigeait vers l'océan après un décès : elle se retrouve face au sauvetage d'un orignal.
La rencontre avec deux êtres, Jeff et Arden.
Rester ici, dans cette forêt dense de tourbières qui rappelle le Canada.
Rester près du chant de la rivière Babine et des lacs Petit et Grand.
Rester ici comme une évidence.
La narratrice s'occupe avec Jeff et Arden d'un refuge pour les animaux sauvages. Elle apprivoise autant ces êtres qu'elle s'apprivoise les humains et elle-même. Elle est une composante dans ce territoire qui prend toute la place dans le roman. Il s'incarne à travers les animaux, les arbres, les humains. Elle dévoile toute la palette des sens.
Retrouver un sens, perdre les sens.
Sentir, toucher, goûter, voir et surtout écouter le silence.
Tenter d'y mettre des mots. Se construire un herbier sonore.
Rêver. Aimer. Savoir aussi se retirer.
Dans une belle écriture poétique et sensible, Lune Vuillemin interroge la place des humains et son rapport au vivant. Elle met aussi en lumière les désirs, la quête de soi et des autres et la façon dont on peut faire le deuil des êtres que l'on aime.
Accepter la boule de tourbe dans la gorge.
Accepter la vie, le vivant tels qu'ils sont avec leur beauté, leur violence, la perfection de leurs imperfections.
Colmater les interstices.
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« Tout me rappelle combien le sol sous nos pieds est fragile . »
L'épiphanie du monde vivant. La Canopée littéraire, un lac gelé diapason de l'Ontario.
« Quand le vent reprend son souffle, l'air se fige au-dessus du lac Petit. »
« Border la bête », entrelacs où la nature est signifiante. Sauvage et libre, elle laisse un passage à la narratrice qui va vivre un bouleversement intérieur.
Ce livre de mousse et de lichen, d'arbres et d'empreintes d'animaux, est un lever de voile essentialiste.
Le sceau d'un texte vivifiant sans le monde alentour. Celui de l'agitation, du consumérisme et de la rapidité.
L'immersion dans une littérature au ralenti, d'essences et d'envoûtement à la limite de la réalité. Puisque la terre, le ciel, la poésie arpentent cet espace, pourvoient ensemble, aux méandres des intériorités humaines.
Le refuge Alcazar, où la narratrice pressent l'utile et le salvateur, les spéculatives heures où le lac blanc, les animaux sauvages, l'hiver et son rideau d'amertume seront l'asile devenu.
L'orignale qui ferme les yeux, l'impossibilité d'une résurgence, marque le destin de cette jeune femme blessée elle aussi en elle.
Elle est ici, dans ce refuge. Avec Arden, la femme aux mains d'araignée. Jeff, un être discret, dont la seule beauté est à l'intérieur de lui. Son aura humble, attire les rais de lumière. Trois, lianes, gémellaires, fusionnels, dans cette théologale approche du monde animal, loin de toutes terres habitées.
« Je suis la trace d'un renard sur le sol blanc. Tout autour les touffes d'herbes et leur couleur de miel sombre qui se reflètent dans la glace, floutent ce territoire que j'arpente et découvre. L'absence de Frank vient habiter les espaces que nous n'avons jamais arpenté ensemble. »
« … C'est le coeur de Frank qui passe son tour c'est un dictionnaire qui cherche le mot pour décrire une orpheline avec des parents encore vivants. »
L'écriture est une voix. Tout semble alliance. Les meurtrissures comme des branches qui craquent par grand froid. Arden, dont son frère était le bourreau. Les mains aplaties, devenues araignées et pour cause. « Le rire d'Arden part au galop comme un coyote en fuite. » Résistance. On ressent la vie en veille, qui, subrepticement s'élève au rythme pavlovien des jours. Dans cette lisière où les conjugaisons ne s'apprennent qu'avec endurance, foi, et cette majestueuse complicité avec les inlassables silences. « On aurait dû appeler le printemps l'éveil. » L'apothéose des sentiments, Arden et la narratrice, l'osmose des complaintes et des berceuses végétales. On aime le dictionnaire, celui qui rassemble l'épars. Recueillir les sons, les empreintes, l'innommable, les traces comme des signes. Les paraboles à l'instar des murmures sylvestres. La mémoire du vivant, laisser le message au creux des pages. Les paysages, les bruissements, les senteurs, les non-sons, comme un abri dans un sous-bois empreint de fluide magnétique.
« Border la bête ». Tout, ici, est relié à l'âme humaine. L'altruisme, l'acuité, la quête du sens. L'apogée d'essences et de renaissance. La narratrice, larmes de neige et de solitude. Arden, l'amoureuse du présent, dans cette immense simplicité des gestuelles innées. Ne jamais confondre la nuit d'antan et ce jour boréal. Jeff et ses miraculeuses tendresses. L'herbier, l'initiation, la collecte des philosophies, macrocosme du vivant. Laisser partir les effluves des souffrances, les rêves écorchés. Faire de l'herbier, la clairière et l'habitacle. le perpétuel pour le lendemain de ceux qui viendront bouger l'aiguille du temps, aux bordures du refuge. « Colmater les interstices . » « A-t-elle dansé avec la langue maternelle, les diphtongues et les accents de la langue des prairies ? A-t-elle offert aux coyotes l'odeur du maïs et le chant des moissonneuses ? » « Je crois que j'aime pour la première fois . »
La Babine, cette rivière, l'avaleuse, parabole d'Arden, « Je rêve encore de la femme-bois-flotté. » L'édénique trame, l'altérité réenchantée. 
« Border la bête », magistrale couverture de survie. Un texte de renom qui ne sait pas encore combien les mots ont de valeur, dans nos forêts intimes. Juste né et déjà si vaste !
Lune Vuillemin, emblème des majestueuses prononciations initiatiques. le deuxième roman après « Quelque chose de la poussière » (éditions du Chemin de fer), prouve une nouvelle fois, une capacité d'écriture digne d'un génie évident. Vénérable, la frondaison littéraire. « Celle qui vous mène au refuge . »
À noter, une couverture délicate et expressive, illustrée par Renaud Buénerd, « véritable invitation à aller voir ce qui se passe par delà la colline. »
Publié par les majeures éditions La Contre Allée.
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L'épicentre de tous les changements pour notre narratrice se trouve au bord d'un lac gelé, où une orignale agonisante se retrouve pigée, malgré les vains efforts d'Arden et Jeff. Une rencontre fondatrice au coeur de ces terres sur lesquelles les gens ne parlent pas beaucoup, séparé qu'ils sont des autres vallées par une brume cotonneuse.
La narratrice était venue pour oublier un deuil qu'elle n'ose affronter ; pourtant, assister à la perte de cet être vivant éprouve son coeur d'une façon inattendue.
Accompagnés désormais de ces deux sauveteurs en charge d'un refuge d'animaux sauvages, c'est un nouveau monde qui s'offre à ses sens, comme l'amour inattendu qui vous tombe dessus, par accident, par effraction, mais un tel désir ne peut être une erreur.

À travers les chemins invisibles, les sentes et les contre-allées, elle cartographie, perçoit ce que les mots ne peuvent exprimer pour saisir pleinement les sonorités, les écailles et les plumes, les becs, les griffes, l'écorce, les antennes et les spores, l'eau, la pierre, la rivière, la terre, l'odeur animale, au milieu de silences qui n'en sont pas vraiment, celui de la nature, vivante, changeante et précieuse.

Bien que l'homme vive entouré de ces trésors, son besoin de confort et sa peur de voir ses petits rituels changer l'effraie, préférant tuer, détruire ce qui le gêne, comme ce besoin incessant de domestiquer ce qui est sauvage, hors de portée.

Un texte beau comme une nuit sans lune, délicat et sensuel tels les élytres qui se déploient sur la fenêtre aux coccinelles, sauvage et envoûtant à l'image de la femme-bois-flotté.
Une fois que les mots de Lune Vuillemin auront planté en vous ses canines saillantes, comme moi, vous ne voudrez plus quitter la forêt et les sensations qui s'y trouvent, lovés près de la bête et sa chaleur réconfortante.
L'amour de ce qui vit se retrouve dans chacune des lignes de cette histoire
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J'ai glissé dans les arbres, la nuit, la détresse, la douleur, les renards, j'ai glissé comme par inadvertance dans cet ouvrage d'une puissance folle. Sa poésie est presque douloureuse, immersive, magnifique. L'autrice a su lier l'âme humaine - sa beauté, sa cruauté - à la nature intime, sauvage.

Trois personnages soignent leurs blessures au sein d'un refuge (le mot dans notre langue, si bien choisi), soignent les nôtres, prennent soin des animaux et des leurs, de nous. L'errance dans la forêt, le mutisme éclaté, les mots silencieux... Border la bête est un livre de grands espaces et de reconstruction, il pose nos mains sur les arbres, il happe le lecteur et ne le rend pas.

Sa langue s'enroule autour de mes doigts, de mes yeux, de mon âme.
Le livre me rattrape, me bouleverse, soulève la poésie là où se présente la mort. Il coupe le souffle, m'apprend à respirer, il me faudrait ce refuge, cette écoute de la neige et de la rivière ; nous en avons tous besoin.

J'ai aimé profondément la première partie du livre, le deuil le soin la détresse, la seconde m'a laissée de côté, un peu de cette histoire de piqûres d'araignées alors qu'elles mordent, beaucoup de l'abandon trahison mort et de coccinelles écrasées alors qu'il y avait le respect. Quelque chose a sombré. Je ne suis pas faite pour les histoires qui deviennent amour, elles trahissent là où elles ne sont pas nécessaires.
Sa seule fausse note - pour moi.

Une lecture bouleversante, à la langue magnifique, qu'il vous faudra lire.
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Dès le titre (à double porte d'entrée) et son allitération, suivi d'un début enlevé, on sent que le livre sera imprégné de "beau-ésie" bouleversante.

Lune Vuillemin est une barde qui nous conte une femme blessée qui a souvent une "boule de tourbe" dans la gorge et qui vivra quelque temps auprès de la rivière Babine (Canada) et y soignera ses blessures avec l'aide de Jeff (dont seul "un oeil marche" et surtout une femme, Arden.

Depuis "Le Pion" et "Tea Rooms" j'aime cette maison d'Edition. Je me suis laissé entrainer dans cette belle histoire contemplative et remuante pleine de sensations et de sons que j'invite tous ceux qui n'ont pas été trop déçus de mes avis, et les autres aussi, à lire tellement il sort de la masse de livres sortis, tant ce (petit) roman lent est loin de l'agitation effrénée de notre monde. Il faut juste savoir s'arrêter un moment, prêter l'oreille à cette voix singulière qui nous relie à l'âme de la nature et l'âme humaine, ou plutôt qui rend la nature humaine.

La narratrice sur le chemin vers la mer va assister aux tentatives (en vain) d'une femme "aux mains d'araignée" - Arden - ("...ses doigts qui sentent la cannelle et l'écorce seront ce que je retiendrai d'elle. Je regarde ses ongles noirs, phalanges de vieille personne, empreintes digitales d'arbre centenaire..." (p. 29)) et d'un homme - Jeff - "avec un oeil qui marche et un autre qui ne marche pas (qui est éteint)" de sauver un orignale (Elan d'Amérique) mourant près d'un lac de l'Ontario (Canada). Les deux accueillent la narratrice, qui est fascinée par les 2, dans le refuge ou ils s'occupent d'animaux blessés (coyotes, opossums, renards, loutres). On comprend vite qu'en soignant les bêtes les protagonistes soignent également leurs propres blessures et fêlures. le lent apprivoisement de ce trio, l'histoire qui naît entre les deux femmes, se déroulera dans une langue poétique qui m'a fasciné et invité à lire des passages à haute voix, et m'a poussé à deux reprises presque dans une transe hypnotique. Et c'est par petits bouts seulement qu'on apprend des bribes du passé des personnages - juste ce qu'il faut pour mettre dans les interstices vides une part de nous-mêmes, de nos propres blessures et interrogations. Aux questions "D'ou viens-tu" et "Ou veux-tu aller quand tu partiras d'ici" la narratrice répondra tardivement :"il ne dit pas que je ne suis pas obligée de répondre mais ça se voit qu'il le pense. Je crois que j'ai mis les pieds sur une terre où les gens ne parlent pas beaucoup. Il faut parler leur langage pour saisir leur profondeur. Alors je lui dis .... (p. 35)
Moi, je ne veux pas trop dire non plus, mes mots ne sont pas à la hauteur de ce chant avec ses accents de nature writing, mais ne peux pas faire l'impasse sur une des très belles trouvailles : "l'herbier sonore", un carnet dans lequel sont notés des mots pour dire les sons qu'on entend dans la nature : "(mais...) ce sont surtout des mots de vide, d'absence, de secret, d'impalpable....(p. 83)..... "Je me rapproche, tends l'oreille. Des accents plus prononcés, des arythmies se distinguent. Il n'y a pas d'hésitations, tout est confiant. Par endroits, Babine (c'est une rivière, nda) est calme, presque immobile, telle une flaque d'eau. On la croirait autre. La voilà qui chuchote, prête à écouter peut-être...(...) ....là ou les longs doigts des gerris pianotent sur la peau de Babine...." ((p. 82-83))
L'émotion à peine freinée de la narratrice - et une belle fin pour le lecteur après 181 pages d'une belle densité poétique)

Lien : https://lorenztradfin.wordpr..
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