Sommes-nous trop bêtes pour comprendre l'intelligence des animaux ?

Quiconque voue une passion aux bonobos connait Frans de Waal.
Il se définit lui-même comme éthologue. Cette science encore récente s'applique à étudier le comportement animalier par la biologie.
Pour le commun des mortels, De Waal ressemble un peu à ce que Diane Fossey ou Jane Goodall représentent sur m'étude des chimpanzés et des gorilles.
Un bouquin pareil avec ce titre sans ambiguïté laissait présager quelques exemples allant dans le sens que les animaux ne sont pas stupidement prisonniers de leurs instincts et que la spécificité de l'espèce humaine (conscience de soi, langage, rire, second degré, vision de l'avenir…) se réduit année après année, à l'aune des découvertes de cette intelligence qu'il faut bien admettre partager avec nos voisins, nos cousins.
En réalité, Frans de Waal a écrit ce livre non pas pour nous révéler que même une méduse n'est pas bête comme ses pieds (elle n'en possède pas de toute manière) mais pour abonder dans le sens de sa propre chapelle : le grand monde des chercheurs sur l'intelligence animale.
Le but de la manoeuvre est d'interpeler sur la façon de (bien) étudier les réactions cognitives des différents animaux, pas d'en faire l'éloge à tout prix. Ceci est louable, mais ça n'a plus rien à voir avec ce que suggérait le titre.
Je passe sur la controverse entre béhavioristes qui, pour résumer, sont persuadés qu'il n'existe pas réellement d'intelligence pure mais de réponses plus ou moins adaptées à un environnement, un stimuli et les éthologues convaincus qui mettent en avant des aptitudes de cognition plus ou moins poussées pour se sortir d'un problème.
Reste que l'on patauge malheureusement dans ce monde de la recherche, certes passionnant pour celles et ceux qui s'en préoccupent, mais un peu hermétique pour tous les autres.
Je ne vais tout de même pas affirmer que cette prose est indéchiffrable ; De Waal n'utilise jamais de jargon sibyllin et propose de succulentes anecdotes sur les expériences menées pour affirmer haut et fort que, bien sûr, les animaux ne sont pas bêtes.
Mais pour celle ou celui qui en est déjà convaincu, cela est redondant comme un coup d'épée dans l'eau.