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EAN : 9782809462791
136 pages
Panini France (05/04/2017)
4.33/5   3 notes
Résumé :
Straight from the pages of SQUADRON SUPREME comes one of the most brutal super heroes of the Marvel Universe. Nighthawk is Chicago's dark protector, dispensing swift, decisive justice to those that truly deserve it. When the city's shadiest power brokers turn up murdered in gristly ways, the apparent work of an inventive serial killer, Nighthawk must ask himself, Does this predator deserve to be caught? Who is the killer? What is he after? What does he want from Nig... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (1) Ajouter une critique
Ce tome est le premier et le seul d'un nouvel série consacrée à Nighthawk, la version Supreme Power de Joe Michael Straczynski & Gary Frank, datant de 2003, et rapatrié dans l'univers Marvel principal (616) après Secret Wars (2015) de Jonathan Hickman & Esad Ribic. Il comprend les 6 épisodes de la série, arrêtée faute de vente, initialement parus en 2016, écrits par David F. Walker, dessinés et encrés par Ramon Villalobos (épisodes 1, 2, 4, 6) et Martin Morazzo (épisodes 3 & 5), avec une mise en couleurs de Tamra Bonvillain. Les couvertures sombres et effilées à souhait ont été dessinées par Denys Cowan, encrées par Bill Sienkiewicz, et mises en couleurs par Chris Sotomayor. Il n'est pas besoin de connaître le personnage de Nighthawk (sous quelque version que ce soit) pour apprécier ces épisodes qui forment une histoire complète.

À Chicago, Nighthawk (Raymond Kane) intervient dans un entrepôt où quelques membres d'un groupe suprématiste blanc préparent des caisses d'armements pour un trafic. Il bénéficie de l'appui logistique de Tilda Johnson, ex-supercriminelle (sous le nom de Deadly Nightshade) qui voit la scène grâce à un drone métallique en forme de faucon, et qui lui donne des conseils à l'oreillette. Nighthawk se bat sans arme à feu, mais il prend soin d'infliger des blessures permanentes à chacun des suprématistes, avec une forme de sadisme affirmé. Son intervention est un succès et un massacre. Il rentre dans sa base où l'attend Tilda Johnson. Dans un autre quartier de Chicago, 2 inspecteurs de police, Nina Fuerte & Sherman Burrell inspectent une scène de crime dans un pavillon de banlieue dont la victime est John Morrison, un marchand de sommeil dont la clientèle es essentiellement afro-américaine. Ils sont observés par un drone en forme de faucon.

L'assassinat de John Morrison s'inscrit à la suite de plusieurs autres perpétrés par un tueur en série écrivant son nom en lettres de sang sur le mur : The Revelator. Pour les assister, Fuerte et Burrell se voient affecter un autre inspecteur, Tom Dixon, un corrompu en cheville avec le promoteur immobilier Dan Hanrahan. Au temps présent, l'officier Randolph O'Neil de la police municipale va passer en jugement pour violence contre des afro-américains. le trafic d'armes se poursuit avec une autre cellule de suprématistes. Nighthawk se montre toujours aussi brutal et sadique vis-à-vis des criminels auxquels il s'attaque. Entre 2 interventions, il réfléchit à comment coincer The Revelator.

Par le biais de Secret Wars, l'éditeur Marvel a fait en sorte d'amalgamer la quasi-totalité des réalités parallèles de son multivers, pour ramener tous les superhéros sur une seule et unique Terre, et la rendre encore plus riche en personnages. Encore faut-il insuffler une histoire personnelle auxdits personnages et les rendre particuliers. le scénariste David F. Walker hérite donc d'une bien étrange mission : étoffer cette version de Nighthawk. À l'origine, lors de sa première apparition avec le Squadron Supreme en 1971, Roy Thomas a conçu cette équipe comme un décalque transparent de la Justice League, dans laquelle Nighthawk est la déclinaison de Batman, John Buscema lui ayant attribué une cape d'une forme un peu différente au départ, et un faucon étant quand même plus noble qu'une chauve-souris. En 2003, Strasczynski et Frank en donnent une nouvelle interprétation plus adulte dans la Terre 31916. Il a même le droit à une minisérie Supreme Power: Nighthawk réalisée par Daniel Way & Steve Dillon, dans laquelle les points de comparaison avec Batman restent nombreux, et il se bat même contre une déclinaison du Joker. Après Secret Wars 2015, il a été intégré à une version composite du Squadron Supreme de James Robinson & Leonard Kirk.

Le lecteur est tout de suite happé par la scène d'introduction dans laquelle il observe un individu de corpulence normale, avec un costume noir présentant des parties renforcées par un sorte d'armure, un masque couvrant tout le visage, des lunettes de vision ne permettant pas de distinguer ses yeux. Il désarme ses adversaires avec force et brutalité, n'hésitant pas à casser les nez pour faire pisser le sang, et briser les os des jambes ou les genoux. Il n'y a pas de doute : c'est un homme énervé, brutal avec une forme de sadisme. Par le suite, le lecteur découvre ses motivations, et obtient la confirmation qu'il ne s'agit pas d'une violence gratuite pour plaire au lecteur, mais d'un trait de caractère issu de l'histoire personnelle du personnage. Les 2 dessinateurs ne se complaisent pas dans les dessins gore et voyeuristes, mais ils montrent l'impact des coups, les torsions impossibles des articulations, les membres cassés, avec des coulures de sang (parfois des giclures), effets soulignés par des onomatopées qui ne laissent pas de doute quant à la force des coups et aux traumatismes physiques qu'elle engendre.

Soit le lecteur le sait déjà, soit il en a la confirmation au bout d'une dizaine de pages : Raymond Kane est un afro-américain. le scénariste établit à plusieurs reprises que la tension raciale à Chicago est très élevée, avec des bavures policières vis-à-vis des noirs, et des groupuscules suprématistes s'en prenant aux citoyens à la couleur de peau foncée. L'auteur développe 2 intrigues entremêlées : celle relative au trafic d'armes à feu par des suprématistes, et celle relative au tueur en série, exécutant froidement des individus ayant abusé de leur pouvoir ou de leur fonction, pour profiter des populations défavorisées noires. En cela, David F. Walker s'écarte du chemin bien balisé qui consiste à décalquer une aventure de Batman. Il propose un thriller bien ficelé, mettant en scène un justicier dans la ville. À certains moments, le lecteur en vient presqu'à regretter le costume de superhéros et la moto volante, car la dimension sociale aurait pu suffire à nourrir cet excellent polar.

David F. Walker ne se contente pas d'une intrigue bien construite, il met également en scène un individu totalement polarisé par sa mission. À chaque scène d'action, il rappelle au lecteur que Raymond Kane commet des brutalités inadmissibles pour un superhéros bon teint. Par petites touches, il suggère un traumatisme l'ayant conduit à adopter un tel comportement vis-à-vis de tout individu responsable de crime racial. le comportement obsessif de Raymond Kane apparaît par contraste avec celui de Tilda Johnson (son soutien logistique) et celui de l'inspecteur Sherman Burrell, son contact dans la police. le scénariste se fait également un malin plaisir de montrer que la frontière entre les moyens d'action de Nighthawk et ceux du tueur en série The Revalator est tellement mince qu'elle en est devenue perméable. À plusieurs reprises, le lecteur en finit par oublier qu'il s'agit d'un récit de superhéros du fait de l'intensité du comportement de Nighthawk, et de la relativement faible importance des éléments typiquement superhéroïque de l'univers partagé Marvel. Par exemple, le fait que Tilda Johnson ait pu être la supercriminelle Deadly Nightshade (une ennemie de Captain America) n'a absolument aucune incidence sur le déroulement du récit.

Ramon Villalobos et Martin Morazzo réalisent des dessins descriptifs, avec un bon niveau de détails. Il y a bien quelques cases dont l'arrière-plan est assez vide, mais sans que cela ne dure plus d'une page, sans que le lecteur en vienne à perdre l'impression d'être immergé dans un endroit. L'un comme l'autre s'attache à donner une apparence assez ordinaire à Nighthawk, à commencer par ses chaussures qui semblent être des chaussures de sport un peu sophistiquées, ou sa tenue noire qui ressemble à des vêtements de sport moulants. Cette approche donne une dimension humaine et ordinaire au personnage, le tirant plus dans le domaine du polar, que dans celui des superhéros. le lecteur peut ainsi plus facilement accepter ses plaques d'armures à base d'écailles et ses lunettes de vision à base de technologie d'anticipation. de fait la moto volante et les drones en forme de faucon en deviennent plus décalés, trop gadgets de superhéros.

Les artistes transcrivent à merveille la brutalité des combats et leur dimension à l'échelle d'êtres humains ordinaires. Ils décrivent des environnements urbains ordinaires et plausibles. Ils savent inclure suffisamment de détails pour que les lieux ne soient pas de simples stéréotypes. Par exemple, même si Dan Hanrahan dispose d'un bureau très spacieux avec une grande baie vitrée, le meuble qui lui sert de bureau est moins banal. le langage corporel des seconds rôles et des citoyens ordinaires est mesuré et réaliste. Chaque épisode est introduit par une couverture transcrivant une ambiance urbaine sombre, rugueuse et acérée.

A priori le lecteur n'a que peu de raison de s'intéresser à cette aventure de cette version dérivée d'un personnage lui-même créé comme la pâle copie d'un autre, en provenance d'un univers parallèle ayant été détruit pendant Secret Wars 2015, sauf s'il a gardé un bon souvenir des épisodes de Supreme Power de JM Straczynski & Gary Frank. À la lecture, il se rend compte que David F. Walker a composé un vrai polar, avec une dimension sociale très concrète (le racisme anti-noir), et un personnage principal façonné par son histoire personnelle. le scénariste positionne Raymond Kane à la frontière du vigilantisme et de la criminalité, illustrant comment certaines communautés noires peuvent être tentées par des actions criminelles contre un système qui permet leur exploitation, leur maltraitance, laissant impunies une partie des injustices commises à leur encontre. Les 2 dessinateurs savent doser leurs effets pour positionner leur planche à la frontière du récit de superhéros et de celui du polar, afin de respecter l'intention de l'auteur.
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critiques presse (1)
Sceneario
17 juillet 2017
Le dessin est efficace, violent et original. Le trait de Villalobos risque d'en choquer, mais il n'y a rien à redire, c'est du bon boulot bien dynamique, qui nous en met plein les mirettes !
Lire la critique sur le site : Sceneario

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