AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
EAN : 9782911416408
198 pages
Imago (11/05/2000)
3.75/5   4 notes
Résumé :

Personnage mystérieux né d'un démon et d'une vierge, prophète du Graal, initiateur de la Table ronde, Merlin, grande figure de l'épopée arthurienne, a acquis une popularité qui, au cours des siècles, l'a fait accéder au statut de véritable mythe littéraire. Enfant-vieillard, enchanteur provoquant ou subissant les métamorphoses les plus diverses, bâtisseur génial, sorcier à l'occasi... >Voir plus
Que lire après Merlin ou le savoir du mondeVoir plus
Critiques, Analyses et Avis (3) Ajouter une critique
Un ouvrage que j'ai beaucoup aimé.

Je crois que l'une des premières choses à dire sur ce livre, c'est que l'écriture est très accessible. En effet, un peu comme les livres de Claude Lecouteux que j'ai énormément apprécié, cet essai est écrit avec une certaine simplicité bien que tout le fond et le propos restent très érudits. Je pense qu'il est donc très accessible à tous les publics. Bien sûr, je possède pas mal de notions (cours, lecture personnelle) sur le fond mythologique celtique et arthurien, donc j'ai pu avoir une certaine aisance que d'autres n'auront peut-être pas. Mais je reste convaincu que le livre est vraiment lisible même par un public novice.

Pour le contenu, je dois dire que je l'ai trouvé vraiment intéressant.
L'auteur commence par revenir sur l'origine de Merlin dans les textes. On apprendra que Merlin est probablement Gallois (ce qui n'est pas vraiment une surprise) parce qu'il n'apparait pas dans les textes irlandais (bien qu'un autre ouvrage : Merlin, Lailoken, Suibhne : le devin maudit, on découvre des traits comment avec un personnage irlandais).
L'ouvrage aborde aussi les relations entre Taliesin et Merlin ainsi que Blaise et Merlin. J'avoue que cette seconde partie m'a beaucoup intéressé : Blaise le loup et Merlin l'ours.
D'autres chapitres évoquent son lien à la métamorphose, les différents « aspects » de Merlin comme celui de l'homme sauvage (d'ailleurs, je me permets de faire remarquer que les lecteurs de Même pas mort de Jaworski devrait grandement apprécier cet ouvrage : un vieux sauvage ayant des tendances à la voyance et qui vit avec un loup).
Je crois que le chapitre qui m'a le plus intrigué et qui fut une découverte, ce fut celui sur le rire de Merlin. Non, ne rigolez pas, cela a été étudié. Il faut dire que le fond arthurien dans son ensemble est rattaché au monde celtique (j'espère que je n'apprends à rien à personne). Et dans cet univers, la parole à une place très importante – les druides ont un enseignement uniquement oral. J'ai donc découvert que le rire de Merlin n'a rien d'anodin. Par ailleurs, le rire n'a pas la même « considération sociale » — dirais-je — au Moyen-Age où se développe les récits arthuriens et maintenant. Rappelons-nous le Nom de la Rose du regretté Umberto Eco.

Je pense que je fais l'impasse sur beaucoup de choses sur le contenu de cet essai, mais je ne me suis pas ennuyé une seule minute – et je ne vous raconte pas le nombre de post-its que je lui ai laissé. L'ouvrage est vraiment très érudit et possède une qualité d'écriture qui le rendra accessible à tous les publics.
Ma chronique est un peu fade : voilà ce qui arrive quand je mets près d'un mois et demi pour chroniquer un essai. Conseil : toujours le faire quand la lecture est encore chaude.
Bref, je ne peux que vivement recommander cet ouvrage à celles et ceux qui s'intéressent au monde arthurien.
Commenter  J’apprécie          101
Il s'agit ici d'une étude littéraire du personnage médiéval de Merlin, s'adressant essentiellement aux étudiants, chercheurs et spécialistes de la question. Philippe Walter est considéré comme un incontournable sur le sujet tant sa démonstration est riche et bien argumentée, s'appuyant essentiellement sur les textes médiévaux eux-mêmes mais aussi sur divers critiques et chercheurs reconnus. Il a aussi l'avantage d'avoir un style abordable et le lecteur ne risque pas de se perdre en cours de lecture.
Encore faut-il que ce dernier sache dans quoi il met les pieds. Comme toujours avec ce genre d'ouvrages, le public visé est vraiment spécifique et donc universitaire et se doit de ne pas avoir peur d'effleurer des zones marécageuses dans la « déconstruction-reconstruction » d'un personnage que beaucoup voit comme un vieillard à la barbe blanche quelque peu gâteux sur les bords. Il ne s'agit pas de ce Merlin à la Disney, ici. Il s'agit du personnage de Merlin tel qu'il apparaît chez Robert de Boron, Geoffroy de Monmouth et consorts… Personnage aussi mystérieux qu'inquiétant, qui cache ses secrets derrière un éclat de rire et qui aime s'éloigner des hommes, se métamorphosant à volonté et prophétisant comme il l'entend…
Je le répète : pour tous les chercheurs et passionnés qui veulent approcher le personnage de Merlin dans la littérature médiévale, cet ouvrage est indispensable.
Commenter  J’apprécie          41
Ce livre représente une excellente synthèse sur le personnage légendaire de Merlin et sur son histoire, tant au travers de la littérature que des autres schèmes mythologiques auxquels Merlin peut être rattaché
Commenter  J’apprécie          10

Citations et extraits (5) Ajouter une citation
Longtemps a régné l'idée selon laquelle la culture et la civilisation européennes seraient exclusivement nées en Grèce et se seraient épanouies à la faveur de l'empire de Rome. Ce dogme mérite d'être révisé. Il ne représente qu'une part de la vérité. Il ne rend pas justice à l'important héritage culturel scandinave qui irrigue aujourd'hui encore la partie septentrionale de l'Europe et qui s'est constitué hors du monde gréco-latin. Il ignore encore plus le domaine culturel celtique qui s'étendait sur un espace au moins aussi vaste que l'Empire romain à l'aposée de sa puissance et qui précéda historiquement ce dernier.
Commenter  J’apprécie          30
Derrière ses différents masques, il est toujours lui-même et toujours un autre. En termes temporels, il est à la fois tout et le contraire de tout. Ses diverses apparences constituent autant de fuites d’un être supposé réel et vrai, c’est-à-dire identifiable. Toujours autre, éternel masqué, Merlin échappe aux hommes et à lui-même dans une fuite à l’in-fini vers le royaume de l’illusoire, comme il échappe au temps des hommes.
Commenter  J’apprécie          10
Merlin incarne la puissance d’une parole qui est à elle seule un événement, bien au-delà des faits qu’elle suggère. Comme l’écrivain, Merlin vit dans et pour la parole qui est la véritable essence de son être.
Commenter  J’apprécie          20
Chez les Celtes, la science a souvent un aspect féminin. Ceridwen est une émanation de Brigit, l'unique divinité féminine du panthéon celtique, déesse des forgerons, des bardes, des médecins et des magiciens.
Commenter  J’apprécie          00
"Merlin s'appelle en galloi Myrddin : c'es Geoffrey de Monmouth qui a déformé son nom parce que sa latiniastion naturelle *Merdinus eût trop facheusement évoqué le français "merde"!
Commenter  J’apprécie          00

Videos de Philippe Walter (2) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Philippe Walter
Philippe Walter participait à l'émission "Une vie, une œuvre" diffusée, le 11 septembre 1995, sur France Culture, consacrée au mythe de Tristan et Iseut dans la version de Béroul.
autres livres classés : merlin l'enchanteurVoir plus


Lecteurs (17) Voir plus



Quiz Voir plus

Oyez le parler médiéval !

Un destrier...

une catapulte
un cheval de bataille
un étendard

10 questions
1564 lecteurs ont répondu
Thèmes : moyen-âge , vocabulaire , littérature , culture générale , challenge , définitions , histoireCréer un quiz sur ce livre

{* *}