Quand elle faisait vibrer un accord, il ne voyait que l'étoffe vibrer sur ses cuisses.
Jacob se sentait devenir cordes sous ses doigts. Archet dans sa main douce et forte. Il était sa respiration sous son corsage. Il montait et descendait avec elle.
Je suis Dina, entraînée à la suite de l'homme dans le tourbillon du torrent écumant. Puis il passe de l'autre côté. Je n'arrive pas à saisir le dernier instant, ce qui m'aurait fait découvrir ce que tout le monde redoute. Le moment où le temps s'arrête.
Qui suis-je ? Quand, où et à quel endroit ? Suis-je à jamais damnée ? (p14)
- Ben, si j'avais été un cheval ? ou un bateau ? Alors j'aurais eu l'droit d'me montrer ? Alors que la Dina, elle doit rester invisible ? (p124)
Je suis Dina, qui regarde le traîneau et sa charge dévaler la pente.
D'abord, il me semble que c'est moi qui y suis attachée. Parce que la douleur que je ressens est plus forte que tout ce que j'ai ressenti jusqu'à présent. A travers une réalité limpide comme le verre, mais hors du temps et de l'espace, je reste en contact avec le visage sur le traîneau. (p11)
Une bonne femme mariée qui grimpait aux arbres, qui se promenait en sous-vêtements à son propre mariage, qui n'avait pas su lire avant l'âge de douze ans et encore rien d'autre que la Bible, et qui montait à cheval à califourchon et sans selle, devait nécessairement porter les fautes des générations antérieures. (p113)
Dina était une walkyrie sortie du livre de mythologie de Mère Karen. Un être qui le faisait flotter. Qui, en secret, comprenait tout ce qu'il n'arrivait pas à exprimer.
« Elle avait en elle une sauvagerie qui n’était pas faite pour attirer les hommes en quête d’une épouse. » (p. 66)
(…..) "Qu'est-ce que c'est que le chagrin ?" (..) "Pour moi, ce sont toutes les images que je ne vois pas clairement. Mais que je porte en moi quand même" (..) "Oui. Ce sont les images qu'on porte." (..) Le chagrin, c'est les images qu'on ne peut pas voir, mais qu'il faut porter quand même.
Elle n'avait aucune pudeur, ni dans la manière de s'habiller, ni dans la manière de parler.
Ce qu'elle voulait, c'était posséder les autres sans être elle-même possédée.