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3,59

sur 100 notes
Un très bon moment de hard science !

Un excellent premier roman ! ( antérieur à vision aveugle donc ... )
Un texte aux nombreuses qualités .. :

P Watts exploite à fond ses connaissances de biochimie marine et il les restitues au lecteur de façon excessivement digeste ..
Nous sommes transportés dans cet environnement de hautes pressions ( hautes pressions au sens propre comme au figuré )..
Stress ... claustrophobie .. milieu confiné .. obscurité ... paranoïa ( justifiée souvent )
Les employés qui travaillent dans les grands fonds ont un profil psychologique particulier ( dont l'examen est un des réels point fort du roman ) qui fait d'eux des cobayes aux modifications physiologiques très poussées ..

Ce côté post-humains fouillés est un des points forts de ce roman comme de l'auteur en général ..
En effet si les post-humains sont légions en SF :
Il est rare que l'on partage à ce point leur intimité psychique et leurs façons de percevoir leurs réalités ainsi que leurs décalages et processus d'adaptation ..

La surface du globe est par ailleurs dans état assez pitoyable :
Une société sinistrée ( réfugiés .. clivages sociaux .. crashs technologiques ... rivalités géopolitiques assez intenses ... ) ...
De plus la fin est un superbe accelerando aussi dramatique que spectaculaire et ironique ...

Au détour des vicissitudes de l'intrigue principale il y une foule de sous thématiques aussi surprenantes que intéressantes ( biologie - intelligence artificielle ( là vraiment c'est assez fort )) ..

Personnellement :
j'ai adoré ce style narratif intense et très introspectif ainsi que cet environnement saturé de stress .. ( qui peut étouffer certains j'en conviens mais j'adore )
Les fonds abyssaux sont réellement une autre planète ....

Un auteur a suivre .
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Ma bibliothèque abrite à mon insu quelques spécimens, tel ce Starfish qui tombe dans mes mains tandis que je range ma dernière lecture. Starfish est un livre oppressant ; on y suit, dans une station au fin fond des profondeurs du Pacifique, la vie de six « Rifters », soigneusement sélectionnés pour résister à des conditions particulièrement hostiles : peu de luminosité, une capsule de survie gémissante 3000m sous la surface de l'océan, des créatures abyssales agressives et des volcans sous-marins prêts à l'éruption. Un environnement tout à fait charmant qui sert de nouvel habitat à ces personnages aptes à supporter de très forts niveaux de stress, ce qui suppose un équilibre psychique… plus ou moins déviant. Ces personnages, que j'ai trouvés peu attachants, finissent par étrangement se lier et apprécier leur microcosme.
Ils ne disposent pas, pas plus que le lecteur, d'éléments d'analyse qui leur permettrait d'appréhender la problématique sociale d'ensemble. Pourquoi, alors que leur contrat était signé pour un an, doivent-ils bientôt remonter à la surface ? Pourquoi détectent-ils de nouvelles machines installées à leur insu dans les profondeurs ?
A tout ce suspens, les explications scientifiques sont sans doute très valables mais m'ont semblé confuses, un peu comme si l'auteur avait voulu régurgiter une bibliographie exhaustive mais un peu indigeste. Ou alors, tout simplement, la ‘hard SF' n'est pas ma tasse de thé.
Malgré quelques bonnes idées, et un talent indéniable pour créer un univers très oppressant, je ne referme pas ce livre totalement convaincue.
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L'histoire se déroule dans un futur relativement proche, au coeur d'une petite station sous-marine de maintenance, située à proximité de la plaque Juan de Fuca (Nord-Ouest américain) ; à l'intersection des plaques continentale et océanique se situe un rift à forte activité, dont certaines compagnies exploitent l'énergie. À force de vivre dans les grands fonds, au sein d'une faune curieuse, les « rifteurs », choisis sur des critères psychologiques précis, développent des comportements inattendus et vraisemblablement induits par la composition étrange de l'eau autour des cheminées de la faille, qui agit sur leur système de respiration artificielle. Inutile d'en dire plus ! Vous allez nager en pleine SF. Prenez votre respiration et avancez !

L'étendue des connaissances de Peter Watts force l'admiration. Au menu : anatomie humaine complète, biologie des grands fonds, tectonique et biochimie des plaques, neuro-programmation, pathologies comportementales, le tout, on l'avoue, à un niveau de précision extrême. Les thématiques sont en place : équipage d'humains modifiés et coupés du monde, paranoïa liée à l'espace confiné, immensités hostiles, situation incertaine sur terre, personnages troubles.

D'aucuns y ont vu un thriller à la première partie assez longuette, avec des enjeux pas si clairs et une psychologie envahissante. Pour ma part, j'ai été bluffé !
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Premier roman d'une trilogie, Starfish met en scène des humains génétiquement et cybernétiquement améliorés afin de fonctionner sans assistance et pour de longues périodes par trois mille mètres de fond, sur une dorsale de l'océan Pacifique où leur rôle est de maintenir en état de marche une station de production d'énergie géothermique vitale pour le monde occidental. Un monde redéfini géopolitiquement, dans ce futur relativement proche, où les corporations ont acquis un énorme pouvoir, où les réfugiés climatiques sont légion (et traités comme des moins-que-rien), où l'internet n'est qu'un nid à virus, où les IA à la Saturn III (à base de gels de neurones) sont chargés de son débogage.

Starfish est certes un roman oppressant (je le déconseille absolument à toute personne ayant un passé traumatique ou la phobie des profondeurs océanes -même si c'est un peu mon cas et que je suis arrivé au bout-), mais c'est surtout une oeuvre d'une intelligence et d'une profondeur (sans mauvais jeu de mot) rarissime, même en SF de haute volée. Sans doute plus accessible que Vision aveugle, le chef-d'oeuvre de l'auteur, il n'en constituera pas, pour autant, la porte d'entrée idéale dans la bibliographie du canadien, tant son ambiance sombre ne sera pas taillée pour tous les profils de lecteurs. Mais les thématiques fascinantes développées, en miroir, devraient pourtant en faire une lecture incontournable pour l'amateur éclairé à la recherche d'une science-fiction de l'extrême, que ce soit dans le décor ou le fond (encore une fois sans mauvais jeu de mot).

Ce qui précède n'est qu'un résumé : si vous voulez plus de profondeur (sans mauvais jeu de mot) dans l'analyse, je vous invite à lire la critique complète proposée sur mon blog (avec en bonus plein de jeux de mots tout pourris à base de fish).
Lien : https://lecultedapophis.com/..
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Voici une plongée dans les fascinants grands fonds abyssaux, mais attention...c'est une totale immersion !
Ce qui m'a le plus bluffé, c'est l'ambiance qui règne tout le long de ce livre, car malgré leur immensité, les abysses sont des univers isolés, très obscurs et assez glauques. Pas étonnant que les employés soient soigneusement sélectionnés et entrainés par les recruteurs ! A l'intérieur de la station aussi l' "atmosphère" est tendue...oppressante... parfois plus angoissante que l'abysse lui même.
L'auteur développe beaucoup la psychologie des personnages et nous dévoile entre autres, quelques principes sur les processus cognitifs. Malgré cela il faut avouer qu'il est difficile de s'identifier aux protagonistes, c'est sans doute dans la logique du livre mais ça manque un petit peu.
En bref, Starfish est un vrai roman de science-fiction, instructif et très documenté, dans lequel on peut déceler une touche d' "horreur" bien sympathique. Un bon cocktail !
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Le début de ce livre est un peu difficile à mettre en place : les personnages, le milieu, l'atmosphère, mais ça ne dure pas longtemps, ensuite, ça se lit vite.
J'ai beaucoup aimé les personnages, qui sont vraiment atypiques, avec des caractères et un comportement qu'on a parfois du mal à comprendre, une psychologie propre à chacun et qui est un peu 'défaillante'. Cela ajouté au milieu des abysses, que j'ai rarement eu l'occasion de voir dans un livre, donne à ce livre un intérêt particulier.
Les quelques mots un peu plus 'techniques' ne sont pas un handicap pour la compréhension globale de l'histoire, mais à certains passages, j'étais un peu perdu quant à la situation des personnages.
La fin est intéressante et nous pousse à lire la suite, on commence à voir un peu plus clair, mais il y a encore pas mal de points à éclaircir.
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Six tarés dans un espace confiné ont oublié de prendre avec eux un Monopoly. Qu'est ce qui se passe d'après vous ?
Oui mais pas que !

La terre est dans un triste état, des multinationales au pouvoir, un internet en prise avec le virus rendant la communication difficile et sujette à caution, une énergie qui manque... Les bio-technologies ont connu un essor phénoménal, mais la technicité manque encore un peu pour automatiser la récupération d'énergie dans les grands fonds des océans, dans les rifts. Solution, prendre quelques zozos pas très clean, les mettre face à un choix cornélien, attendre qu'ils se portent volontaires pour les transformer en mutant mi-homme mi-poisson et les jeter dans le grand bain pendant quelques mois pour surveiller et faire la maintenance des sites de récupération d'énergie.

Nous passons du huis-clos oppressant, la hard SF pour finir en thriller. Peter Watts mélange les genres mais n'a, à mon avis, pas assez de bagouts (c'était son premier roman) pour faire passer l'ensemble. Côté hard SF, rien à redire, on sent que l'auteur sait de quoi il parle : géothermie, faune des grands fonds, évolution des espèces, et j'en passe. Sa description d'une intelligence artificielle semble crédible.
Mais côté personnages, cela pêche aussi : je ne me suis attaché à aucun des protagonistes, les relations interpersonnelles évoluent trop rapidement, sans trop d'explications.
L'intrigue est assez tortueuse, l'auteur jouant sur les fausses pistes.
Résultat, j'ai eu du mal à entrer complètement dans le récit du fait de l'inégalité de l'ensemble. C'est loin d'être catastrophique, c'est même très bien pour un premier roman, la barre était, à mon goût, placé un peu trop haut.

Premier tome de la trilogie Rifteurs, Starfish peut se lire de manière indépendante. Et c'est bien mon intention. Mais tout de même l'envie d'en connaitre plus de l'auteur dans un autre univers.
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La Terre. Un avenir pas si lointain. Les nations existent encore. Mais les multinationales, plus que jamais, ont une importance considérable parmi les décisions façonnant le monde.

Le monde va mal. Crise des réfugiés. Changement climatique. Problème d'approvisionnement en énergie. Bien sûr, même les puissants de ce monde ne peuvent tout faire. Mais ils ont, au moins, une petite idée pour résoudre le petit souci de la production d'énergie : voler l'immense énergie latente contenue dans les failles océaniques, là où les plaques continentales se bloquent, se frictionnent.

L'idée, c'est donc de bâtir des stations géothermiques à 3000 mètres de profondeur afin d'exploiter cette énergie latente. Mais voilà, il faut des gens pour les entretenir. On envoie donc, par 3000 mètres de fond, des gens. le genre de personnes à supporter la solitude, le stress, les ténèbres. Avec des poissons des profondeurs inhabituellement gros. Affamés, en permanence. Tout le monde n'est pas fait pour ce genre d'environnements.

C'est là le décor du roman : une petite station de maintenance, la station Beebe, située non loin de la plaque Juan de Fuca, un rift débordant d'énergie géothermique et de vie étrange.

Je ne vous dirai rien sur l'histoire : ce serait vous gâcher le plaisir de la découverte. Je tiens, toutefois, à vous parler rapidement de ce qui m'a plu dans ce roman, que je recommande aux amoureux de la hard-SF, mais aussi de romans sombres.

S'agissant d'une forme de huis-clos, vous comprendrez très aisément que le point central du roman se situe bien dans l'observation méticuleuse des personnages, de leur psyché et de l'évolution de celle-ci.

Oh, bien sûr, vous aurez droit à de longues descriptions des fonds marins et de la vie torturée qui y a élu domicile. Peter Watts, après tout, est biologiste marin de formation : on ne se refait pas. Mais les abîmes que vous allez explorer ne sont pas seulement ceux situés autour de la station Beebe, mais aussi et surtout ceux tapis dans le coeur et les esprits des protagonistes.

Qui peut supporter la pression psychologique, l'isolement, le danger permanent? Des profils très particuliers. On est coutumier du fait, avec Peter Watts, mais vous allez avoir droit à une série de personnalités anormales, le genre de personnes qui finissent par être plus à l'aise loin du monde et de leurs semblables qu'au milieu de la civilisation. Ces personnes, modifiez-les pour qu'ils supportent la pression immense des profondeurs océaniques. Ce que vous obtiendrez, ce sont les rifteurs.

C'est là le grand ressort de ce roman : les interactions entre ces personnes abîmées, aux psychés hors du commun, leur évolution insensible vers un mode de vie étrange, coupé qu'ils sont des obligations sociales et de la pression de leur environnement personnel et professionnel.

C'est avec une pointe d'effroi, et beaucoup de curiosité, que j'ai plongé à 3000 mètres de profondeur pour suivre les rifteurs. Mais la fascination, la vraie, ne vient pas du décor inhabituel, ni des risques du boulot auxquels sont exposés nos braves rifteurs : elle vient d'un autre type de plongée, celle dans les tréfonds de l'esprit de Lenie Clarke, Ken Lubin (si mystérieux), Mike Brander, Gerry Fischer, Judy Caraco, Alice Nakata, Karl Acton…

Ces personnages, on pourrait facilement considérer qu'ils ne sont que des humains abîmés, voire des moins-qu'humains. Ce pourrait être l'histoire d'une déshumanisation, où des êtres brisés sont ostracisés et désocialisés pour devenir autre. Tel n'est pas le cas. Dans les ténèbres, même les monstres brillent. Ils sont beaux. Même l'être le plus monstrueux peut susciter la pitié.

Peter Watts fait de la hard-SF, on le sait bien. Ce dernier sait dépeindre des personnages torturés, on le sait aussi. Tout cela, vous le retrouverez, avec une multitude de détails sur la vie océanique, avec les mécanismes chimiques de la conscience, avec les pathologies comportementales.

Mais là où Peter Watts fait fort, dans ce roman en particulier, c'est au niveau de l'ambiance. Paranoïa et malaise face à des personnes étranges, mais aussi claustrophobie dans cette station minuscule. Tout, dans ce roman, devrait vous étouffer. Et cela revient souvent, dans les critiques que j'ai pu lire.

Tout ceci est vrai. Mais ce n'est pas là le tableau complet.

En effet, j'ai eu la sensation qu'il y avait autre chose. Dans ces eaux où la lumière du soleil n'a pas brillé depuis des millions d'années, j'ai cru percevoir une lueur : non pas l'espoir, mais la paix.

Et cette paix-là, qui survient dans des conditions pourtant si hostiles, est à mon avis tout l'objet du présent roman. Créer un moment de repos, un sanctuaire, un repère.


Soyez prévenus : ce livre est très introspectif, ce qui ne me dérange pas. Il convient toutefois de souligner que l'action est lente, voire absente : il s'agit d'un roman d'installation du décor, du contexte, où l'on plante les personnages. Une forme d'introduction magistrale à la trilogie Rifteurs. Ce n'est qu'au dernier tiers du livre que la dynamique, jusqu'alors centrée uniquement sur les personnages, va changer. Peut-être eût-il été possible d'éviter quelques longueurs : pour ma part, je n'en tiens pas rigueur à l'auteur, mais il faut savoir que je suis un bien mauvais juge en matière de longueurs tant j'y suis immunisé (ou, à tout le moins, hautement tolérant).

Je dois également souligner que c'est un livre sombre, aux thématiques profondes mais angoissantes. En tout état de cause, vous n'aurez pas entre les mains un livre léger. Non pas qu'il soit bien lourd (un peu plus de 300 pages), mais il ne vous fera pas rire aux éclats. Il faut le savoir.

Si ces éléments-là ne sont pas rédhibitoires pour vous, vous prendrez alors, comme moi, beaucoup de plaisir à vous enfoncer dans l'abîme. Et vous serez peut-être surpris qu'à forcer de le fixer, ce dernier vous rende votre regard.

Ma critique (un peu plus) complète est à lire sur mon blog
Lien : https://journalduncurieux.co..
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Premier roman de Peter Watts.
On y retrouve quelques éléments que l'auteur semble particulièrement affectionner, à savoir :
- un lieu confiné (une station au fond de l'océan),
- un milieu extrême (les abysses),
- des humains dysfonctionnels voire déviants (je vous laisse les découvrir),
- des post/trans humains (il faut bien s'adapter un peu à l'environnement de manière artificielle ou non),
- des consciences artificielles (ou consciences simulées genre chambre chinoise ?)
- une situation géopolitique/écologique...plus ou moins instable, du moins relativement tendue
...et déjà cette volonté de partir de réalités scientifiquement probables (quitte à les pousser à leurs extrêmes limites) et d'évolution plausible du monde actuel.

Un peu moins intéressant à mon goût que la série "vision aveugle" (je chipote) mais beaucoup plus abordable. C'est peut-être que je ne suis pas fan des grands fonds lugubres et inhospitaliers.

Toujours est-il qu'à la fin de ce tome, Peter Watts nous laisse sur un gros problème potentiel dont je ne révélerai pas la nature...
Ce qui est appréciable avec l'ami Peter, c'est qu'il nous fait chauffer la ciboule avec ses trouvailles géniales et qu'il nous tient en haleine avec des histoires étonnantes.
Je vais continuer à suivre les aventures de Lenie...et d'un de mes auteurs préférés.

Lu dans le cadre du challenge mauvais genre 2023
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Une lecture techniquement un peu ardue. Heureusement les personnages hors normes sont attachants, et leur psychologie finement abordée. Mais, pour ma part, je n'ai pas une envie fulgurante de lire la suite... (c'est une trilogie, il faut le savoir avant de commencer).
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