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EAN : 9782754801225
120 pages
Futuropolis (25/08/2008)
3.86/5   55 notes
Résumé :
Sur une route de campagne, une voiture file malgré l’orage. À l’intérieur un couple et leur petit garçon. La mère est sur le point d’accoucher. Un arbre, touché par la foudre, s’écrase brutalement sur la voiture.

Vingt ans plus tard, une jeune fille mélancolique regarde la pluie tomber. Depuis quelques jours déjà, un véritable déluge tombe sur la terre comme un signe de début de fin du monde… « Elle », réfugiée dans ses pensées, ne peut s’empêcher de... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (20) Voir plus Ajouter une critique
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Une voiture file dans la nuit, sous une pluie battante. A son bord, un couple dont une mère sur le point d'accoucher. Soudain, c'est l'accident...

Plusieurs années plus tard, la "fin du monde" approche: une pluie torrentielle et continue innonde chaque case de chaque planche. Une jeune femme de 20 ans est en mal de vivre.
Une étrange vieille femme qui parle aux chats semble en savoir long sur cette fin du monde.

Ces personnages énigmatiques vont se croiser et tisser une histoire merveilleuse et mélancolique, autour du thème de la peur, du deuil, du souvenir. Mais une histoire porteuse d'espoir.

La bande dessinée présente une unité graphique très bien adaptée à l'histoire: crayonné épais trichromie noir, blanc, bleu nuit.

Un ensemble très réussi!

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Il est des oeuvres qui vous font aimer l'automne, quand elles vous plongent dans une mélancolie conjuguée d'optimisme. Cette sensation seconde, entre éveil et sommeil, où chaque période de pluie se mue en un ravissant andante, en une délicieuse attente de cet instant, quand le ciel se gorgera de soleil.

La fin du monde m'abandonne dans cet état là. Sa longue métaphore, à l'orée du conte, est d'une langueur à la fois soyeuse et lancinante. Par l'exploration subtile du repli sur soi de l'héroïne, on pénètre d'abord sur la pointe des pieds dans une sorte de journal intime. Spectateur de ses monologues intérieurs, de ses états d'âme, reflets d'une crise existentielle qui agit comme autant d'étaux psychologiques ou physiques, on reste immobile par peur de déranger. Puis, en empruntant les chemins mystérieux d'une fable onirique hantée de personnages singuliers, on devient le compagnon de son errance. Une quête identitaire, une recherche de réponses qui pourraient expliquer l'absence de cette mère et combler son vide affectif. On effleure souvent ses douleurs profondes, on partage quelquefois ses angoisses muettes, et malgré l'atmosphère pesante et inquiétante, on se sent habité d'une étrange confiance. C'est tout l'art de Wazem pour l'allégorie qui s'exprime ici. Une patte, une façon d'éviter le sentiment facile, de faire passer l'émotion tout en suggestions et en demi-teintes, d'installer une ambiance fantastique et sombre où l'on entrevoit l'espoir en filigrane. Par bien des aspects, cette poésie toute personnelle me rappelle un Koma dont le côté optimiste était exacerbé par le trait enjoué de Peeters. L'approche de Tirabosco l'est beaucoup moins.

Un graphisme qu'il faudra apprivoiser. Au-delà d'une beauté glacée (admirez ces dessins pleine page), ce bleu profond et ce noir, contrastant avec un blanc pastel froid, confèrent une impression étrange et dépaysante. Un théâtre surnaturel qui, s'il affirme la perspective surréaliste du récit, lui confère paradoxalement un sentiment d'inéluctabilité qui ramène violemment les pieds sur terre. Un bémol à l'approche parabolique du scénario, un contrepoids nécessaire.

Une magnifique fleur de saison où vous adorerez égarer votre bourdon.
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Elle a vingt ans, un visage lisse, un corps encore quelque peu androgyne, deux grands yeux profonds. Elle passe son temps allongée à même le sol. le monde est agité d'angoisse, de stress autour d'elle, mais elle reste "en-dehors". A moins que ce ne soit "en dedans", dans son monde à elle, avec ses questions.
La pluie continue est un rideau qui dissimule, emporte dans sa fureur, mais lave aussi, ra-vive, re-ssource.
La fin du monde ? Elle commence souvent après un accident, quand tout s'effondre autour de soi.
Il faudra le coma de son père, pour qu'elle enfourche un vélo, affronte la tempête, retourne à la maison, pour le chat de son père !
Sera-t-elle éveillée pour de vrai quand elle acccueillera une étrange vieille femme, ou, comme Alice au Pays des Merveilles, entrâinée dans une chute onirique, puis dans une forêt déserte et habitée ?
Maîtrise du trait et des couleurs: du noir, du blanc et un gris bleu sombre, comme la lumière des soirs d'orage ou de cette période du jour dite entre chien et loup ! Comme la palette de Tomi Ungerer pour illustrer certains contes.
Le trait est sage, dessine les corps, les visages avec une tendresse, comme une caresse, apporte un mystère aux museau et aux mouvements du chat et de la vieille.
Et puis, comme le chat, au petit matin, sous un soleil tout nouveau et tout clair elle s'éveillera.
Très belle BD onirique qui nous dit aussi qu'il ne faut pas se fier à ce qu'on voit, ni à un joli minois, ni aux rides d'une vieille dame et qu'il faut avoir l'oreille attentive pour suivre les petites voix que nous sommes seuls à entendre.
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Futuropolis est la collection par excellence qui me plaît. Il faut dire qu'en lecteur exigeant, j'ai rarement été déçu par les titres proposés par cet Editeur hors du commun. Il y a souvent des one shot et des romans graphiques. Bref, que des choses qui me ravissent.

Ce titre un rien évocateur avait une couverture assez étrange qui m'a donné envie d'en savoir plus. Oui, c'est une pure merveille que je conseille à la lecture. Beaucoup de choses justes ont été dites dans les avis précédents. Mon but étant de ne pas reproduire un concert de louanges au demeurant justifié, je voudrais juste m'attacher à un petit détail qui a emporté totalement ma conviction. Ce genre de détail qui font que cela le fait ou pas...

On a une héroïne qui évolue dans un monde où le climat semble totalement déréglé. On se croirait dans le film de Roland Emmerich à savoir le jour d'après. Il n'arrête pas de pleuvoir sur la ville où des inondations ont lieu. le copain de notre héroïne semble affolé par la situation que les médias amplifient. Cela me rappelle d'ailleurs cette épidémie actuelle de grippe A où il n'y a pas un jour qui passe sans que cela soit évoqué à tort ou à travers. On n'entend que parler de cela jusque dans les entreprises. Les gens ont peur etc...

Et au milieu de toute cette agitation de fin du monde, pour en revenir à la bd, la jeune fille s'en fout totalement. Elle passe au travers. Elle est d'ailleurs plongée dans une espèce de méditation dont elle ignore la cause. Il va y avoir une aventure extraordinaire où la mort sera même un personnage à part (dans une curieuse représentation bien trouvée). Oui, il y a quelque chose de vraiment unique et original qui semble sortir des sentiers battus par le vent de la sinistrose. A lire de toute urgence !
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La chambre des secrets!

Un couple, un enfant, un bébé sur le point de naître. Ils sont en voiture la nuit et doivent affronter les intempéries. Lui fait ce qu'il peut pour rassurer sa femme quand soudain, c'est l'accident.
Bien des années plus tard, l'action s'ouvre sur une vieille femme qui entre dans un magasin et demande un parapluie. La vendeuse lui dit que par ce beau temps elle n'en aura guère besoin, l'ancienne quitte les lieux en lâchant cette phrase comme une menace "on va tous très bientôt avoir besoin d'un parapluie".
Page suivante, plan sur une jeune femme allongée sur le sol de son appartement. Elle se parle à elle-même ou plutôt à quelqu'un qui l'accompagne "dans sa tête" et qui lui répond. Elle semble dépressive, plongée dans une profonde réflexion sur le vide qu'elle ressent puis elle s'interroge sur cette mère qui l'aurait abandonnée. Son ami rentre, excédé de la trouver ainsi il l'agresse d'emblée lui reprochant son état apathique. Dehors un déluge de fin du monde semble plonger la population dans la panique, elle, elle n'en a pas conscience. le téléphone sonne, la jeune femme apprend de la bouche de son ami que son père est à l'hôpital, dans le coma. Elle va le voir puis passe chez son père et retourne chez elle. En pleine nuit, elle se souvient d'avoir oublié de nourrir le chat de son père. N'écoutant que sa conscience, elle fonce là-bas. Elle retrouve le chat, Capsule, qui lui, entretemps, a fait connaissance de la vieille femme avec qui il a eu une drôle de conversation au sujet d'une pièce fermée à clé au dernier étage de la maison. Une pièce interdite d'accès... La jeune femme se croit seule avec son chat, elle recommence à s'adresser à ce compagnon imaginaire ne se doutant pas que la vieille femme est là, à l'intérieur de la maison. Cette dernière s'avance, la surprend et convainc la demoiselle de l'héberger. Ici commence une nuit de confidences entre la jeune femme et l'ancienne, elles mangent, bavardent et boivent. La jeune femme s'endort ivre et apaisée, comme elle ne l'a pas été depuis longtemps. Elle s'endort oui, sur une promesse mystérieuse quant au lendemain. Au petit matin, la vieille femme l'entraîne presque de force avec elle à l'étage, dans la pièce fermée qu'elle a pu ouvrir après avoir passé un pacte avec Capsule.
A l'intérieur, signalée par le chat, une présence dangereuse, malsaine. La vieille femme se laisse alors posséder par celle-ci afin de permettre à la jeune fille de franchir un passage. Effrayée la jeune femme se rue dans ce dernier, bascule alors dans un autre univers où elle ne peut que poursuivre sa descente. Mais une ombre est à sa poursuite, des particules de ce qui se trouvait dans la pièce sont après elle! Elle ne doit son salut qu'à l'intervention d'un petit garçon qui se dit être le jardinier de la forêt. Après un dîner et un temps de repos, il la remet sur le sentier. Se croyant dorénavant à l'abri elle progresse sur le chemin quand soudain l'ombre est à nouveau-là sur elle! Quand elle reprend conscience elle est devant la maison de son père qui est là à l'attendre. Ce père retrouvé est là pour briser le silence entre eux, pour lui donner les réponses qu'elle attend depuis toujours, des réponses sur ses origines, sur la raison de l'abandon... Des réponses pour grandir, pour avancer et pardonner...
[...] la suite de mon avis sur le blog :)
Lien : http://quel-bookan.hautetfor..
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Citations et extraits (7) Voir plus Ajouter une citation
La route était détrempée et par endroits complètement inondée... Ton frère avait sept ans. Il était assis à l'arrière. Tu es née là, sur cette route, dans ce tas de tôle froissée. Ta mère a accouché à l'instant même où ton frère cessait de respirer.
Aucun humain n'a été conçu pour supporter la perte d'un enfant. C'est un oubli de fabrication. Dans le tour de passe-passe de cellules, d'atomes et de charges électriques qui constituent notre cerveau, il n'y a pas la connexion : "perte d'un enfant". Elle n'a jamais réussi à te dissocier de l'accident. Malgré elle, malgré toute sa volonté et ses efforts, tu représentais l'accident, la pluie, la forêt, ton frère. Elle s'est laissée mourir. Elle est restée allongée sur le plancher, sans manger, sans boire, sans rien. Moi, je sais pas comment j'ai survécu à tout ça. A toute cette colère à l'intérieur... Tu dois essayer de pardonner... Tu n'y peux rien. C'est comme ça.
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J'étais malade. Tu sais d'où vient le mot "maladie" ? De "mal à dire". Le malade est celui qui a du mal à dire quelque chose. Son corps le dit à sa place sous forme de maladie. (...) J'aime cette idée parce qu'elle implique que si on arrive à dire, alors on ne souffre plus.
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- Pourquoi les humains vous représentent souvent avec cet accoutrement ridicule et cet outil à la main ?
- Parce qu'ils ont besoin d'images pour représenter ce qui leur fait peur.
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Il y a en toi des abîmes d'où des forces insoupçonnées pourraient surgir.
Mais bien sûr...
...et t'entraîner avec elles.
Comment fait-on pour trouver tout ça ?
Il faut passer par où ? Commencer par quoi ?
Il faut passerla porte.
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Le seul ennui avec la fin du monde, c'est que l'on ne peut la raconter à ses petits-enfants.
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