AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
3,91

sur 317 notes

Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Waouh ! Je ne pensais pas en ouvrant le Dieu Oiseau lire un roman d'une telle intensité… J'ai tourné les pages à la vitesse de l'éclair, passionnée par la destinée de Faolan, le personnage principal, et intriguée par la tournure que les événements allaient prendre. Bilan : j'ai adoré ! On est dans de la littérature jeunesse made in France, de grande qualité, dans un genre qui pourrait s'apparenter à la fantasy. On ne sait pas vraiment où l'on est ni à quelle période. C'est un roman un peu hors du temps qui ne soucie pas d'ancrer ses événements dans des frontières bien déterminées. On ne sait pas non plus très bien si l'île a toujours fonctionné sur les mêmes principes, on ignore s'il y a eu un avant, un flou peut-être nécessaire si l'on considère que les personnages subissent leurs traditions sans perspective de changement. Ce n'est cependant pas le cas de Faolan qui espère bien pouvoir remettre les compteurs à zéro et prendre sa revanche sur le passé, mais il n'évoque jamais – pas plus que le narrateur donc – l'histoire de l'île. Faolan a assisté dix ans plus tôt au massacre de sa famille lors du « banquet ». Il ne faisait pas partie du clan vainqueur de la dernière compétition, clan qui a pu faire subir aux perdants les pires atrocités. On est à un niveau de violence assez élevé : le banquet autorise non seulement la réduction en esclavage et le meurtre, mais également le viol et l'anthropophagie. La violence est également présente dans les rapports humains et dans la psychologie des personnages. Certains font office de véritables monstres, d'autres sont habités par une souffrance qui peut compromettre toute chance de retrouver un jour ne serait-ce qu'une infime part de sérénité. C'est le cas de Faolan et c'est une belle réussite : loin d'être un personnage lisse, il est insaisissable, tour à tour exemplaire et détestable. Son parcours est passionnant, il prend la forme d'une compétition constituée de différentes étapes qui offrent à l'histoire beaucoup de dynamisme et de suspense. Honnêtement, j'en redemande, je vois bien qu'il y aura une suite, j'ai hâte !

Lien : http://aperto.libro.over-blo..
Commenter  J’apprécie          382
Wow ! Je dois bien reconnaître que ce one-shot mérite son succès ! Bien que l'intrigue soit très sombre, je me suis laissé emporter par les mésaventures de Faolan… Aurélie Wellenstein signe encore une fois une très bonne histoire où l'on trouve de la noirceur humaine, un univers riche, des rebondissements inattendus ainsi que des personnages profonds ! « le dieu oiseau » m'a totalement captivée du début à la fin ! En revanche, je tiens à signaler qu'il ne conviendra pas aux âmes sensibles. En effet, on fera régulièrement mention de sévices physiques, de cannibalisme, de rites sanglants et de violence extrême. Par exemple, le clan du héros a été massacré quand il était enfant : on a dévoré les enfants et les hommes, tout en violant les femmes et les fillettes… Faolan ne doit son salut qu'à ses yeux bleus, une caractéristique physique rare… Cela dit, il n'a pas été chanceux pour autant, puisqu'il est devenu le « chien » de Torok, un maître sadique… Les choses atroces ne s'arrêtent évidemment pas là… On sent clairement le clin d'oeil à la civilisation aztèque et aux barbarismes ignobles dont ce peuple était parfois capable… Ainsi, je recommande ce titre à un public particulièrement averti !

Torok est un antagoniste cruel qui m'a bouleversée ! Ce monstre est vraiment capable du pire : il pratique des jeux malsains, harcèle son esclave, l'humilie gratuitement et le torture de bien des façons. Sa façon d'être ou d'agir m'a fortement rappelé Ramsay Bolton de GoT… Véritable méchant, on comprend aisément pourquoi Faolan est hanté par celui qui lui a pris dix ans de sa vie et a été, hélas, toute son existence. le pauvre jeune homme a été démoli par son abominable bourreau qui lui a laissé des marques indélébiles. du début jusqu'au dénouement, cet individu monstrueux m'a donné des frissons… Les personnages aussi mauvais sont rares, mais ne s'oublient pas de sitôt ! de ce fait, je pense que Torok en fera partie !

Faolan est un personnage principal intéressant, complexe et attachant. Malgré tous les sévices qu'on lui a fait subir, il a gardé un tempérament courageux, réfléchi et entêté. J'ai aimé le suivre durent les épreuves, tisser des liens avec certains concurrents comme Izel et espérer aller au bout de cette compétition. À aucun moment, les choses ne seront faciles pour lui. L'auteure ne cède pas à la facilité : elle fait souffrir ses protagonistes, leur met des bâtons dans les roues et n'hésite pas à les faire échouer. Une fois encore, le scénario a été plein de surprises ! Je ne m'attendais pas à tous ces retournements de situation et, à aucun moment, j'ai anticipé ce qu'il allait arriver. Non seulement le scénario est bien ficelé et imprévisible, mais il est aussi très bien rythmé ! Tout s'enchaîne de façon extrêmement fluide, intense et sans temps mort ! En revanche, la fin peut frustrer certains lecteurs. Pour ma part, je la trouve intéressante cependant, j'aurais souhaité quelques pages supplémentaires. Adeptes de la Dark-Fantasy, n'hésitez pas à découvrir cet opus. Si mon avis ne vous a toujours pas convaincu, je vous recommande la critique de le tempo des livres et celle Les Fantasy d'Amanda.
Lien : https://lespagesquitournent...
Commenter  J’apprécie          194
D'Aurélie Wellenstein, j'avais déjà lu le Roi des Fauves il y a trois ans et je n'avais pas du tout aimé. Et très honnêtement, si le Dieu Oiseau n'avait pas fait partie de la sélection du Jury du PLIB 2019, il y a fort à parier que je ne me serais jamais lancée dans ce roman. Et pourtant quelle erreur! Si les avis des Blogopotes m'avaient peut-être laissée entrevoir une petite chance d'accrocher, ma lecture quant à elle m'a complètement convaincue, au point d'en faire l'un de mes favoris pour le PLIB!

Depuis cinq cent ans existe une tradition sanguinaire sur l'île : en effet, tous les dix ans, les dix clans doivent s'affronter lors de dangereuses épreuves. Celui qui gagne, le Grand Orateur, va non seulement régner sur l'île mais peut faire ce qu'il veut des perdants. C'est ainsi que Faolan a vu sa famille mourir lorsqu'il avait dix ans, dévorée à l'occasion du Grand Banquet. le jeune garçon n'a dû sa survie qu'au fils du Grand Orateur, Torok qui en a fait son esclave et son souffre-douleur pendant dix ans.
Toutefois, l'espoir renaît pour Faolan car dans quelques jours vont avoir lieu de nouveau les terribles épreuves et rien ne l'arrêtera pour non seulement venger sa famille mais aussi retrouver sa liberté…

Le sacrifice d'adolescents pour le bien commun

Le roman d'Aurélie Wellenstein reprend un thème connu de la mythologie et de la Littérature : celui des adolescents sacrifiés pour le bien commun. Je citerais ainsi deux exemples :

Celui de Thésée et le Minotaure. Chaque année, la Crète exigeait de la ville d'Athènes le sacrifice de sept jeunes filles et sept jeunes garçons afin de servir de pâture au fils du Roi de Crète, le Minotaure. Ce dernier était un monstre terrifiant mi-homme, mi-taureau, enfermé dans un Labyrinthe. Thésée s'enrôle alors parmi les jeunes gens pour tuer le Minotaure et ainsi sauver sa patrie de la domination de la Crète.
Celui de la trilogie de Hunger Games de Suzanne Collins et inspiré également du roman japonais, Battle royale de Koshun Takami. Ainsi, des adolescents sont tirés au sort parmi les douze districts afin de participer aux Jeux de la Faim et s'affronter les uns les autres jusqu'au dernier. Cette compétition a ainsi pour but d'assurer au pouvoir central, la paix civile et éviter toute vélléité de révolte parmi son peuple.
Dans le Dieu Oiseau, il s'agit du même principe : chaque clan doit désigner à l'issue des premières sélections leur champion parmi des jeunes gens de 15-20 ans. Ces épreuves mortifères sont au nombre de cinq (la nage, l'escalade, les animaux, la lutte et la course) qui les aideront pour la compétition finale : celui de la quête de l'oeuf d'or sur une île lointaine. Cette compétition est un pacte passé avec les Dieux notamment le Dieu Oiseau, Mahoké qui assure la subsistance des clans sur l'île pendant dix ans en échange de sang versé, le fameux Grand Banquet. Et c'est là qu'intervient un gros bémol du roman : sa très grande violence. Aurélie Wellenstein n'épargne pas son lecteur et les détails de tortures, de meurtres et de sacrifice risquent peut-être de choquer les plus sensibles.

Aurélie Wellenstein s'inspire de deux civilisations pour construire l'univers de son roman

Difficile de ne pas penser à l'Ile de Pâques et à la culture polynésienne à la lecture du Dieu Oiseau. En effet, la première partie du roman se déroule sur une île dont on ne connaît pas le nom et sur laquelle vivent dix clans. Or, la surpopulation et la diminution des ressources de l'île menacent gravement l'existence des humains et la fin de leur civilisation. C'est la raison pour laquelle ils procèdent à des sacrifices non seulement pour réduire le nombre de bouches à nourrir mais aussi pour apaiser leurs dieux comme Mahoké grâce à la Quête de l'oeuf d'or. Cela fait directement référence à la divinité à tête d'oiseau polynésien Makémaké venu apporter un oeuf sur île et donnant ainsi vie à l'espèce humaine.

Quant à la présence de temples en forme de pyramides dans les cités de l'île, elles font penser à la civilisation aztèque. En effet, les sommets de ces pyramides sont le lieu de cérémonies sacrificiels dans lesquelles des prisonniers de guerre ou des perdants aux compétitions sont attachés et tués. Tout comme les Aztèques, ils mangent le coeur de leurs victimes pensant que cela leur permettraient d'acquérir leur force et leur vertus guerrières.

Ces deux inspirations donnent une certaine originalité au roman dans le sens où ces deux civilisations sont encore relativement peu exploitées dans les Littératures de l'Imaginaire, en France.

Un aspect psychologique non négligeable

Enfin, je terminerai sur la psychologie développée et réussie des deux personnages principaux : le fils du chef de clan, Torok et son esclave Faolan. En effet, Aurélie Wellenstein les a tous les deux doté de caractéristiques psychologiques très spécifiques :

Torok est atteint de psychopathie et de sadisme. Il prend un malin plaisir à torturer physiquement et psychiquement son esclave, à l'humilier et à le pousser à la faute pour pouvoir le punir. Il justifie son comportement auprès de Faolan en lui disant qu'il ne veut que son bien.
Quant au personnage de Faolan, j'ai trouvé son traitement assez brillant. En effet, difficile de savoir pour le lecteur si l'esclave assiste réellement à des évènements fantastiques (le fantôme d'un personnage mort, la présence d'un dieu oiseau) ou s'il est atteint de troubles schizophréniques (hallucinations auditives et visuelles, auto-mutilations, etc…). de plus, il a développé une relation des plus complexes avec son maître basée sur la Haine/Amour.
Si les deux personnages principaux et masculins possèdent des personnalités développées, dommage toutefois que les personnages féminins et secondaires comme Izel et Aracela n'aient pas bénéficier du même traitement.

En conclusion, le roman du Dieu oiseau possède un univers riche et original qui puise autant dans des mythes existants (les adolescents sacrifiés) que dans des civilisations peu appréhendées en Littérature de l'Imaginaire (civilisation polynésienne et aztèque). L'intrigue possède également peu de temps morts ce qui donne un certain dynamisme à la lecture mais quelques passages très violents pourront peut-être freiner les plus sensibles d'entre nous. Quant aux deux personnages principaux, ils possèdent tous les deux une psychologie très développée. le dieu oiseau est donc une excellente surprise qui se place parmi mes favoris pour le Prix du PLIB 2019.
Lien : https://labibliothequedaelin..
Commenter  J’apprécie          110
Encore un roman d'Aurélie Wellenstein qui parvient à faire naître en moi une lutte acharnée et sans merci entre ma fureur et ma compassion. Faolan, le héros, est un être aussi nuancé et complexe que la plume de l'autrice a coutume de nous proposer.
J'ai tout simplement dévoré ce livre. L'écriture est rythmée, l'intrigue haletante et la fin... tout simplement inattendue.
J'ai aimé l'intrigue qui me fait penser à Hunger games. Des hommes et des femmes ont passé des épreuves pour pouvoir être sélectionnés dans le but d'obtenir l'oeuf d'or tant convoité par les différents clans. Un seul en reviendra.
J'ai été agréablement surprise par cet univers qui porte les marques de la culture aztèque que l'on reconnaît par ses rituels et par la langue, le nahuatl. Ayant vécu au Mexique, j'ai eu le bonheur de retrouver toutes ces choses retravaillées et revisitées par Aurélie Wellenstein.
Je vous recommande ce roman. Une merveille qui permet de voir que le plus pur d'entre nous contient aussi, en lui, une part sombre. le bien et le mal étant indissociables.
Commenter  J’apprécie          90
L'histoire d'une compétition qui a lieu tous les dix ans, dans laquelle 10 champions, dieux oiseau, participent, chacun représentant un clan. Compétition durant laquelle tout sera permis. le gagnant de la compétition deviendra chef suprême de l'île et son clan aura tous les pouvoirs.

On suit Faolan, qui est l'esclave de Torko, et qui est dans une situation assez commune, son maître va participer aux sélections pour devenir champion / représentant de son clan, et lorsqu'on est sélectionné on choisit un sacrifié, ici tout le monde sait que ce sera Faolan, et doit lui manger le coeur ! du coup, le petit Faolan il a envie de participer aux sélections aussi parce que sinon il va se faire manger le piti coeur.

Je ne vais pas développer plus l'histoire (même si vous vous doutez que cela va ne pas s'arrêter aux sélections hein ?).

C'était un super livre mais wow qu'est-ce que c'était violent, sombre, dérangeant ! Viol, cannibalisme, violence extrême; je dois avouer être un peu surpris parce que je ne m'attendais pas à cela, surtout pour un livre taggé « young adult » par ma bibliothèque. Il faudra quand même un jour se rendre compte que ce n'est pas parce qu'une autrice écrit de la fantasy que forcément c'est du Young Adult ...

L‘histoire, dans la lignée de battle royale, arrive quand même à surprendre, même si on se doute très bien d'où on va aller. Niveau inspiration il y a de la mythologie aztèque et aussi des éléments liés à l'île de Pâques. Cela m'a beaucoup plu. C'est très bien écrit, ça se lit bien, les personnages sont intéressants, même si c'est très difficile de s'attacher à eux. La relation entre Faolan et Torok est très malsaine mais bien écrite.

C'est une histoire sur la violence, sur la vengeance et c'est vraiment très intéressant. Bon par contre, âmes sensibles s'abstenir
Commenter  J’apprécie          60
Aurélie Wellenstein est une écrivaine française de fantasy. Ses livres sont régulièrement sélectionnés par les plus prestigieux prix littéraires de l'Imaginaire. En 2017, elle est élue auteur "coup de coeur" du festival des Imaginales. En 2020, son roman Mers Mortes est récompensé par le prix Imaginales des bibliothèques.
Imaginez une île sauvage et déserte, dix candidats et une compétition sans merci, voilà les principaux ingrédients sur lesquels repose ce roman. Dans le Dieu Oiseau, on retrouve Faolan, esclave depuis dix ans de Torok, le fils du chef du clan du Bras de Fer. Depuis des siècles, les clans de l'île s'affrontent tous les dix ans à travers une compétition pour déterminer lequel va gouverner. La désignation du vainqueur donne lieu à la cérémonie du "banquet" : une orgie au cours de laquelle les vainqueurs dévorent ou réduisent en esclavage les vaincus. Depuis dix longues années, Faolan attend de prendre sa revanche. Il espère remporter la première épreuve des sélectifs pour se donner une chance de participer à cette compétition insensée. Vaincre ou périr, elle est son seul espoir de liberté...

Dans le Dieu Oiseau, Aurélie Wellenstein nous immerge dans un roman psychologique très sombre. Elle place son héros dans un univers hostile au sein duquel il devra affronter mille dangers pour triompher. La quête de survie est donc au coeur des enjeux de ce récit. Elle prend même le goût ferreux du sang au fur et à mesure des épreuves que doit traverser Faolan.

Ce livre nous laisse d'ailleurs presque en tête en tête avec ce personnage, les autres protagonistes n'occupent finalement ici qu'une place secondaire. Ainsi, toute la puissance de ce récit réside dans Faolan Escalada, un garçon meurtri et cabossé. Tout au long de sa quête, l'autrice insiste sur son ambivalence, il est tantôt bon, tantôt mauvais. L'orientation de cette aventure dépend totalement de ses choix. de fait, celle-ci prend volontiers une tonalité tragique au et à mesure de son avancée. Faolan est un héros blessé autant dans sa chair que dans son esprit. Il est le souffre-douleur d'un autre garçon depuis de nombreuses années. Il a subi maintes sévices qui l'ont fragilisé. A travers lui, Aurélie Wellenstein explore la folie qui habite un homme qui, à force de s'enfermer en lui-même pour échapper à l'innommable, finit par perdre la raison. Ainsi, le jeune homme multiplie les hallucinations et les excès de violence. Dans le Dieu Oiseau, il est beaucoup question de sa descente aux enfers. Elle nous brosse le portrait d'une victime qui va devenir bourreau. Entre folie et bonté, on ne résiste pas au charme de ce personnage. Il nous captive dès les premières lignes jusqu'au dénouement de cette histoire. A travers lui, on est totalement habité par ce roman comme l'autrice l'a sans doute été, elle-même, par son écriture.

Dans le Dieu Oiseau, l'autrice nous fait voyager dans une fantasy teintée de rudesse et de violence. Elle ne nous épargne donc pas avec ce texte qui écorne au passage bien volontiers notre sensibilité. Elle signe ici un univers inquiétant et assassin. La mort rôde entre ces lignes. Pourtant malgré toute la noirceur de ce livre, il nous passionne d'un bout à l'autre... suite sur Fantasy à la Carte.
Lien : https://fantasyalacarte.blog..
Commenter  J’apprécie          50
J'ai découvert Aurélie Wellenstein cette année avec le roi des fauves, une épopée qui m'avait fascinée par sa noirceur et marquée par son final bien sombre. Alors forcément, je ne pouvais que continuer à explorer sa bibliographie. le dieu oiseau, qui promettait également un beau moment de Dark Fantasy, était tout trouvé.

Dans un univers tribal ancien, l'autrice nous plonge dans un Hunger Games empli de magie ancestrale avec un héros esclave sous le joug du fils du chef de son royaume. le titre s'ouvre de manière très sanglante avec le banquet des vainqueurs d'une épreuve des dieux, banquet où ils massacrent et dévorent les membres des tribus vaincues. le héros assiste à tout cela. Nous le retrouvons dix ans plus tard, suivant des yeux l'entraînement de son maître qui souhaite à son tour participer à cette compétition, tout comme lui, sauf que simple esclave diminué aux yeux de tous, il n'a rien du champion attendu.

L'univers que nous propose Aurélie Wellenstein est vraiment très sombre. On le sent dès les premières pages et cela ne nous quitte pas. J'ai souvent eu le coeur au bord des lèvres durant ma lecture et je me suis demandée jusqu'où elle allait nous emmener. Ainsi, même si les personnages sont jeunes, ce n'est pas du tout un titre pour la jeunesse dans la veine d'Hunger Games malgré la filiation que l'on sent avec cette compétition pour laquelle il faut choisir de jeunes élus représentant chacun une tribu avant de s'affronter pour le titre. Ici, la noirceur est bien plus profonde que celle présente dans la saga désormais culte. En un tome, on parle de viol, de cannibalisme, de meurtre, de massacre, de mutilation, de syndrome de Stockholm, etc. C'est extrêmement rude et cru. La plume de l'autrice le rend de façon âpre mais sans en faire trop. Elle donne parfois des détails de ces exactions mais toujours en sachant s'arrêter au bon moment pour que cela reste à la limite du supportable. Ainsi, elle n'a jamais franchi ma limite personnelle qui m'aurait fait sauter ces passages. Bravo à elle. En cela et en bien des points, elle m'a rappelé 7 Seeds de Yumi Tamura, le meilleur survival que j'ai pu lire.

L'histoire, en plus, est menée de main de maître en suivant le parcours d'un anti-héros falot qui n'a rien de particulièrement attachant en dehors de son passé tragique au début. Faolan est attachant parce que c'est une victime qui cherche à s'en sortir, mais tout ce qu'il a subi l'a rendu faible et c'est parfois assez agaçant de le suivre du coup. Il se secoue pour avancer, il a le courage de participer à une compétition où il part perdant, mais à chaque fois il ne fait des progrès dans ses plans que grâce à un coup du destin, alors ça ne le forge pas vraiment en héros. Les maltraitances qu'il a subies l'ont également tordu en quelque sorte. Il est sombre, pessimiste, à la limite de la folie. Pour ma part, j'ai beaucoup aimé cela car cela me change de mes habitudes avec un héros lumineux et attachant.

L'intrigue est à l'aune de ce héros, elle commence de manière sombre et le reste. C'est dur de bout en bout, mais c'est extrêmement prenant. Il y a d'abord la fascination qu'on peut ressentir pour un univers tribal qu'on ne connait pas et dont on cherche à comprendre le fonctionnement après en avoir découvert des bribes très barbares. le lieu qui nous est décrit est sale, rude, désespéré. Les personnages que l'on rencontre le sont tout autant. Seul l'espoir de devenir le prochain vainqueur apporte un peu d'espoir. La compétition est au coeur de tout. On en découvre d'abord les prémices avec l'entraînement des participants, puis les sélections avec des épreuves plus rudes les unes que les autres, et enfin la finale sur l'île qui se révèle encore plus cruelle. Pour le lecteur, c'est dur mais c'est aussi palpitant de suivre ça. On a l'impression de se retrouver dans un mélange de Spartacus et de Lost, mais à la sauce tribale.

Le seul défaut que je verrais dans ce récit, c'est qu'en dehors du héros et de son tortionnaire, qui ont une relation très particulière mais très forte, tous les autres personnages sont assez transparents. Certes l'autrice en développe brièvement certains pour des alliances ou mésalliances avec Faolan mais on les oublie vite, car c'est lui le plus marquant. Enfin lui et la compétition à laquelle il participe, qui est un personnage clé ici car ce qu'il vit est tragique et ça le ronge, le transforme. J'ai vraiment été frappée par ce personnage et son destin. J'aurais juste aimé avoir d'autres personnages aussi forts autour de lui. Peut-être l'étaient-ils mais on ne m'a pas laissé la chance de le découvrir.

Le final est un peu abrupt, lui, mais rien n'est laissé en suspens pour l'essentiel. L'aventure menée est complète avec la morale que chacun en retirera. Pour ma part, j'ai aimé le ton et les choix faits par l'autrice qui n'ont rien de simples ou de convenus. C'est vraiment une découverte et une expérience à faire. Pour ma part, j'ai adoré !
Lien : https://lesblablasdetachan.w..
Commenter  J’apprécie          50
Prenez votre souffle... Aurélie Wellenstein va vous tenir en apnée pendant plus de 300 pages!

Dès les premières pages, on est pris dans la frénésie de cette histoire. On suit l'histoire de Faolan, un homme devenu l'esclave du tyrannique Torok suite au massacre de sa famille dix ans auparavant...
On s'attache immédiatement à lui, qui rêve d'affronter son maître durant les prochaines sélections qui auront lieu dans quelques jours.
En quelques chapitres, on comprend le lien horrible qui relie Faolan à son maître. Torok est manipulateur, pervers, sans pitié, et rappelle à bien des égards le terrible Jeoffrey dans Game of Thrones (version télévisée, je n'ai pas lu la saga.)


Le roman s'étale sur quelques jours, et autant vous dire, il m'a été difficile de reprendre mon souffle, et de devoir poser le livre le temps de m'occuper de mon quotidien! Dès que j'avais un instant, je me plongeais dans ce récit car j'avais vraiment besoin de découvrir l'histoire de Faolan.


L'univers, est encore une fois, super bien décrit, avec une plume efficace et brutale, Aurélie Wellenstein nous immerge dans cet univers fantasy et nous entraîne à la découverte des différents clans, comme celui du bras de fer, de l'ours, de l'huitre ou de l'aigle, mais aussi sur cet île foisonnante et pleine de mystères.

Faolan va devoir affronter 9 concurrents, tous motivés par le pouvoir, la vengeance mais aussi par respect pour le Dieu Oiseau. Cette compétition remonte à 500 ans, et depuis, tous les 10 ans, se déroule un nouveau combat. C'est très sanglant, puisque le but de cette lutte est de gouverner sur le reste de leur pays pendant les 10 prochaines années, mais également de faire des sacrifices à leur Dieu, notamment au moment du banquet. On plonge en plein cannibalisme et certaines scènes font vraiment froid dans le dos. Aurélie écrit les actions avec brutalité, et cela fonctionne parfaitement sur le lecteur!


Tous comme les spectateurs des arènes, je me suis surprise à me trouver mal à l'aise, à vouloir savoir ce qui allait se passer, ces jeux de pouvoirs étant violents et malsains. et pourtant, je n'ai pu que rester vissée sur mon canapé pour découvrir la suite de son histoire!

"Le champion enfonça la lame de son poignard entre la cinquième et la sixième côte de son sacrifice. le geste était précis, mainte et mainte fois répété en vue d'une exécution parfaite. le sacrificateur ne devait pas abîmer le coeur : il lui faudrait ensuite l'extirper de la cage thoracique et le manger, encore palpitant, face à la foule."


Faolan est le personnage qui évolue le plus dans ce récit. Normal me direz-vous puisque c'est le personnage principal. Son psychologique est super bien développé. Tout au long des épreuves, on le voit combattre non seulement ses adversaires mais également la folie qui tente de d'emparer de lui. Après avoir vécu autant de traumatismes (et Aurélie ne prend pas des pincettes pour nous les décrire), on ne peut que comprendre son état mental. Et même si cela m'a fait peur plus d'une fois, même s'il a du prendre des décisions pas joyeuses, il ne pouvait en être autrement.

Et encore, j'imaginais une fin bien plus pessismiste.

Le Dieu Oiseau me fait penser à un conte cruel, les scènes sont très violentes et je n'ai pu m'empêcher de questionner Aurélie sur la qualité de ses rêves (^-^) J'ai aimé la façon dont elle nous fait prendre conscience du pouvoir de la religion, mais aussi la façon dont elle évoque le désespoir de certains combattants.

En bref, vous l'aurez compris, j'ai vraiment adoré ce récit qui m'a permis de m'éloigner quelques heures de mon quotidien!!

J'ai encore quelques romans d'elle dans ma bibliothèque, et je suis bien contente de les avoir sous la main pour pouvoir continuer d'explorer son écriture !

En attendant mon avis sur ses autres livres, vous pouvez toujours découvrir ce que j'ai pensé des loups chantants (bon concrètement, c'était l'un de mes plus beaux coups de coeur en 2016).
Commenter  J’apprécie          50
⚠️TW : tortures physiques et psychologiques, cannibalisme.

Un fabuleux univers macabre où règnent les plus sombres noirceurs de l'âme. Obnubilé par ses croyances qui cachent une soif accrue de domination, l'Homme est capable du pire.

Plongez le souffle coupé dans cette sinistre compétition, à travers ces épreuves qui semblent insurmontables. Repoussez toujours plus loin les limites de la moralité. Perdez la tête dans l'obscurité et dans les méandres de l'esprit. Une histoire absolument captivante, dont on appréhende l'issue de plus en plus et à chaque page.

Un terrible coup de coeur qui m'a prise aux tripes, m'angoissant à chacune des pages. Une plume addictive qui nous transporte à travers l'horreur, la vengeance, l'espoir et la déchéance d'une âme autrefois innocente. Un homme brisé.

Une fabuleuse découverte qui met l'eau à la bouche, et me donne envie de plonger dans une nouvelle histoire de cette autrice !
Commenter  J’apprécie          40
Pfiou quelle lecture !

Dès le premier chapitre, j'étais totalement à fond dans l'histoire ! J'ai dévoré les pages avec avidité, pressée de connaitre la suite !

Et croyez-moi, j'ai été servie ! Plusieurs retournements de situation que je n'ai pas du tout vu venir

Nous nous retrouvons dans la tête de Faolin, et faisons face à la complexité de sa psychologie, le tout, au coeur d'un univers sombre et violent, empli d'une ambiance malsaine.

Attention il y a quand même quelques passages sanglants et arrachage de coeur, mais cela ne m'a pas spécialement gênée.


En bref, un roman ultra prenant qui frôle le coup de coeur !
En effet, seule la fin ne m'a pas entièrement satisfaite : un peu trop rapide à mon goût et laissant certaines interrogations en suspens...
Commenter  J’apprécie          40




Lecteurs (689) Voir plus



Quiz Voir plus

La fantasy pour les nuls

Tolkien, le seigneur des ....

anneaux
agneaux
mouches

9 questions
2502 lecteurs ont répondu
Thèmes : fantasy , sfff , heroic fantasyCréer un quiz sur ce livre

{* *}