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4,14

sur 387 notes

Critiques filtrées sur 2 étoiles  
"Chez les heureux du monde", ou une illustration parfaitement cynique de ce que l'argent fait le bonheur.

Au début du siècle dernier, Lily Bart est une jeune femme de 29 ans, issue d'une famille de la bonne société new-yorkaise. Désormais orpheline et ruinée, elle vit aux crochets d'une vieille tante pingre et peu sympathique. C'est là toute la tragédie de la vie de Miss Bart : élevée dans l'idée que le but de l'existence est de ne rien faire, qu'il "était de la plus haute importance de garder les apparences de la prospérité", et que sa beauté sublime lui permettra de compenser la maigreur de sa dot pour faire un riche mariage et ainsi satisfaire son besoin d'argent et de luxe, elle n'a de cesse de fréquenter la haute société oisive et hypocrite à la recherche du parti idéal. de New York à Monte-Carlo en passant par les stations chic de la côte est des USA, on apprécie sa compagnie, et la jeune femme est très demandée. Ce qui ne va pas sans entamer dangereusement son petit budget, dilapidé en riches toilettes, bijoux et dettes de jeu. Vivant constamment au-dessus de ses moyens, la situation de Lily s'aggrave encore lorsque la rumeur – que la "bonne" société susnommée accueille avec gourmandise – lui prête des faits et gestes scandaleux. de plus en plus isolée, maladroite dans ses tentatives pour redresser la situation, elle s'enfonce dans la précarité jusqu'à se voir contrainte à travailler, à sa plus grande honte et à son encore plus grande incompétence : "Puisqu'elle avait été élevée pour être purement décorative elle pouvait à peine se blâmer de n'avoir pu servir à aucune fin pratique ; mais cette découverte ruina l'illusion consolante qu'elle avait de sa capacité universelle". Une déchéance évidemment mal vue, qui la bannit à jamais de son milieu d'origine. Et la pauvre Lily de se victimiser : "Était-ce sa faute s'il peut arriver que cette mission [d'ornement délicieux] soit traversée par des nécessités matérielles ou compliquée par des scrupules moraux ?"

Lily Bart ne brille pas par sa lucidité, ni par le niveau d'empathie qu'elle a suscité chez moi, proche de zéro. Rodée aux codes et manigances de la société qu'elle fréquente depuis si longtemps, elle est intimement convaincue de la supériorité que lui confère sa beauté, et de l'attraction qu'elle exerce sur les hommes. Snobant ses semblables en son for intérieur, calculatrice et pourtant parfois tellement irréfléchie, elle a déjà laissé passer de beaux partis. A mesure que sa situation devient "urgente", elle a cependant le chic pour s'auto-saboter chaque fois davantage, incapable de résister aux impulsions plus ou moins justifiées moralement, qui la détournent du but de sa vie. Et dire que l'amour se trouvait sous ses yeux depuis le début, qu'elle en était vaguement consciente mais que décidément l'argent brillait d'un éclat beaucoup plus puissant aux yeux de Lily...

Une tragédie, donc, mais aussi une satire cruelle de cette riche et vaine société américaine du début du 20ème siècle, une société dans laquelle le mariage semble le seul ascenseur social pour les femmes, et dont les valeurs sont fondées sur les apparences, où l'hypocrisie semble être la principale caractéristique, avec le goût du luxe : on se snobe, on se poignarde dans le dos mais on recherche sans cesse la compagnie de ses semblables (ou qu'on croit tels) pour être vus au bon endroit au bon moment, pour être acceptés. C'est cette peinture sociale qui m'a le plus intéressée. Pour le reste, l'histoire de la pathétique Lily n'a éveillé aucune compassion en moi, son inconséquence, ses atermoiements et tergiversations m'ont agacée. Quant au style, je ne sais pas si c'est parce qu'il y a (trop) longtemps que je n'avais plus lu de "classique", mais j'ai eu du mal avec les dialogues elliptiques (je n'étais jamais sûre d'avoir compris les conversations). L'analyse psychologique est certes ciselée, mais se perd en longueurs et lourdeurs ennuyeuses et creuses, à l'image de la vie des personnages.
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Premier abandon de l'année. Je n'y arrive pas et me plonger dans ce roman me déprime rien que d'y penser. A la page 130 je vois déjà ce que l'auteur souhaite nous montrer : la déchéance du jeune fille de bonne famille mais qui n'a plus les moyens de ses ambitions et que la rumeur, quelle qu'elle soit, va détruire, alors que l'amour, le vrai, est sous ses yeux depuis le début, si seulement elle acceptait de ne pas regarder que l'argent dans ses calculs pour se mettre à l'abri du besoin.
Ce n'est pas tant le sujet que l'écriture qui me gêne. Je trouve cela pompeux et ampoulé, lourd. Les digressions sont également fréquentes chez Jane Austen par exemple, mais avec plus de légèreté et d'humour. Ici, j'ai l'impression de lire toujours les mêmes, toujours sur les mêmes aspects de ce monde de l'apparence mais totalement hypocrite. Une redite permanente où l'auteur creuse toujours les mêmes défauts de l'être humain : la cupidité, l'avarice,... Cette analyse psychologique est intéressante mais lourde.
Les nouveaux riches sont regardés de haut par les anciens noms, mais ils ne peuvent s'empêcher de rechercher leur compagnie, ils aspirent à être acceptés. Tous ces gens, qui font partie de l'entourage proche de Lily, n'hésiteront pas à lui tourner le dos.
Je suis surement une des rares à ne pas être conquise par ce roman. J'essaierai de voir l'adaptation pour connaître la fin, même si je la devine déjà.
Lien : http://nourrituresentoutgenr..
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⭐️⭐️/5

- LA PLUME -

Que j'ai eu du mal avec la plume ! Pourtant, le résumé, les personnages et leurs liens auraient pu être intéressants... Si ce n'est que j'ai trouvé l'écriture d'Edith Warton affreusement lourde et si peu fluide. J'avais l'impression de tourner autour du pot dans des réflexions tirées par les cheveux.

- L'HISTOIRE -

On suit Lily Bart, une orpheline pauvre qui chemine dans les hautes sphères anglaises pour oublier sa condition, et à la recherche d'un riche mari. L'autrice nous livre une tragédie, sombrant Lily peu à peu dans la désillusion et l'écoeurement de soi-même ainsi que de ce monde.
La première partie nous montre une Lily complètement établie dans cette société, appréciée par sa beauté et sa fraîcheur. Elle va de fête en fête, savourant le farniente de la richesse anglaise, se complaisant à leurs côtés en donnant le meilleur aspect d'elle-même. Elle sait qu'un rien peu chambouler sa position, facilement éjectable par sa différence de condition. On suit ainsi pendant 100-150 pages les différents événements, rencontres et liens entre ces personnages bourgeois. On découvre également le but de Lily : harponner un jeune riche célibataire afin de complètement asseoir sa position et ne plus suer devant ses dettes de jeux... J'ai eu beaucoup de mal à m'immerger dans la première partie du récit, bien que l'univers de la haute société anglaise m'intéresse par ses ragots, ses sournoiseries et cette oisiveté en tout genre, la plume ne m'a pas convaincue et m'a désintéressé de cet univers.
La deuxième partie montre néanmoins la déchéance de Lily. Car bien que cette société fait rêver, elle est aussi le repaire de vipère et les amis d'aujourd'hui, sont les ennemis de demain. Cette partie était plus intéressante, car elle montre la nuance du livre, et possède un rythme plus dynamique (bien que toujours aussi lourd).

- LES PERSONNAGES -

Ohlala que dire de ces personnages...
Je ne compte plus les moments où j'ai soufflé face à Lily et ses choix déplorables. Notre protagoniste, pendant tout le roman, n'a su faire des choix cohérents avec ses volontés, et, le comble est qu'elle s'auto-sabote. Ses indécisions m'ont exaspérées et m'ont rendues antipathique face à ce personnage. C'est pourtant, selon les descriptions du roman, une femme intelligente, qui a su se créer une place grâce à ses remarques, à sa discussion rondement menées. Mais qui est incapable de prendre des décisions sensées quand il le faut. Et pourtant, dieu sait combien elle avait d'opportunités...
Lily, qui pour se démarquer met en avant sa beauté, et dont on a l'impression, qu'elle n'a que cela en avantage. de même, ce qui m'a exaspéré, sont ses questionnements moraux a répétitions. Nous avons l'impression d'assister au martyre d'une femme voulant privilégier des choix éthiques et moraux qui n'ont pas vraiment de fond à défaut de sa vie, et puis se lamentant de ses conséquences. Ce choix de développement, à moins d'espérer ajouter un peu de nuance au personnage, ne la rend que plus caricaturale.
Je n'ai pas d'avis sur les autres personnages, le lien entretenu entre Seldon et Lily m'a paru un peu creux et aurait mérité d'être davantage exploité.

- CONCLUSION -

Ce fut un peu un calvaire de lire ce livre, autant par la plume lourde de Wharton que par une protagoniste insipide et inintéressante. Heureusement que le côté tragique vient rehausser le tout.
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... c'est car j'en ai beaucouuuup entendu parler sur les "réseaux" que j'ai décidé de me lancer dans la lecture des bouquins d'Edith Wharton ...

Et c'est aussi parce que j'en avais entendu beaucoup de bien que je me suis accrochée , coûte au coûte , pour avancer dans cette lecture ... Car oui j'avoue : j'ai peiné pendant plusieurs centaines de pages : tout ce bla-bla assommant, les cent milliards de noms cités , les petites histoires de réputation... etc ... J'ai eu envie de sauter des paragraphes entiers ...

Arhhhh je sais bien que c'est le signe d'une époque, que c'est aussi pour cette peinture là de son époque qu'Edith Wharton est réputée mais ... pffff de loin maintenant qu'on n'y est plus et qu'on est détaché de tout cela : c'est exaspérant, c'est long, c'est assommant ... (et pourtant par exemple je suis une folle furieuse des bouquins de Jane Austen, avec là aussi un univers bien codifié, des femmes plus ou moins chevillées à leurs conditions, des microcosmes mondains, un côté suranné, etc , donc je ne m'explique pas le fait que dans ce bouquin d'Edith Wharthon tout m'ait exaspéré à ce point... )

Je n'ai pas réussi à m'attacher aux personnages ... Lily Bart m'a saoulée (elle se précipite elle-même dans les ennuis, on n'a pas envie de la plaindre... et même à la fin je dois vraiment avoir un coeur de pierre mais je n'ai pas eu de compassion pour elle )(ni pour les autres, ils m'ont tous exaspérée) , Selden idem ... Leur côté oui-mais-blablabla non-mais-blablabla ....arhhhhhh!

Franchement le seul pour qui j'ai eu un semblant de sympathie c'est Rosedale (l'horreur quoi... et pourtant : sa franchise et son côté direct était le seul truc rafraîchissant dans toute cette lourdeur et ces prises de tête pour pas un rond...)(enfin si ... pour des ronds justement ... mais ...bon... bref ... ).

En résumé : c'est sûrement très bien écrit, une belle peinture de la société de l'époque, mais ... pas pour moi.

SPOILER ALERT (...encore si la fin était "heureuse" , je me serais dit "bon ben c'était pas pour rien tout ça" , mon côté cucu-la-praline aurait été comblé , mais là, purée quel marasme ...tout ça pour ça ... )

Je vais toutefois poursuivre dans ma lancée car j'ai emprunté une sorte d'intrégrale à la médiathèque donc allons-y ... (j'ai le secret espoir d'y trouver mon compte finalement , nous verrons ... )
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