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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Dans ce roman, Elie Wiesel nous fait partager l'histoire de Paltiel Kossover, torturé et assassiné dans les prisons staliniennes.
Nous lisons ce testament en même temps que son fils Grisha qui y découvre un père qu'il n'a pas vraiment connu. Avec les quelques souvenirs qui lui restent et l'aide d'un vieux monsieur qui lui a transmis le testament, il reconstitue non seulement la vie de son père, mais aussi son état d'esprit, ses états d'âme, sa conscience politique et sa sensibilité.

Ce roman est un voyage à travers l'Europe et ses soubresauts durant la première moitié du vingtième siècle: les pogroms contre les juifs en Russie, le début de la Révolution bolchévique en Roumanie, la montée du nazisme à Berlin, la fuite vers la France, la Guerre d'Espagne, la IIè Guerre Mondiale du côté soviétique, et pour finir les purges staliniennes auxquelles Paltiel ne survivra pas.
Ce livre est remarquable par l'intensité et la fluidité de son recit et l'on partage le destin d'un révolutionnaire communiste qui (comme tant d'autres) voit son idéal trahi.

Ce livre est beau à pleurer.
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Différentes histoires et points de vue se succèdent dans ce roman : celui de Paltiel, le poète, mais également celui de Zupanev qui est en fait le trait d'union entre Paltiel et le véritable destinataire du testament, Grisha. C'est une particularité du roman qui peut parfois déstabiliser. Pour ma part, ce roman m'a tellement touchée, happée que je n'y ai rapidement plus prêté attention. Ce récit fourmille d'informations historiques : pogroms, première guerre mondiale, brève passage dans la révolution bolchévique, la guerre d'Espagne, montée du nazisme, seconde guerre mondiale et surtout communisme. Peu à peu confronté aux horreurs perpétrées par des hommes avides de puissance ou pétris de préjugés meurtriers, Paltiel, l'homme incapable d'être un soldat actif, s'accroche à ses espoirs d'égalité et de paix et pour cela utilise la seule arme qu'il possède : les mots et sa résistance renforcée par l'amour offert par ses parents.
Ce roman est bouleversant à plus d'un titre. Bouleversant par les faits qui y sont relatés, par les scènes parfois tendres ou cruelles. Bouleversant par l'amour qui unit ces différents hommes et le besoin de continuer à transmettre une mémoire, des valeurs. Bouleversant enfin car il appelle en nous ce que nous avons de plus profondément humain et sans jamais être une leçon moralisatrice, il nous hurle de ne pas détruire l'autre sous prétexte qu'il est différent. Au-delà de l'injustice : Paltiel sera condamné à mort pour avoir trahi le parti communiste simplement parce qu'il était juif et cela sans être parvenu à soutirer de lui un motif plus "valable" ; ce roman est un hymne à la vie, à la paix et à l'amour.
Lien : http://apprendreavecbonheur...
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"Le testament d'un poète juif assassiné" est un roman à plusieurs voix :

- Paltiel Kossover, poète juif né en Russie au début du XXème siècle, depuis la cellule d'une prison soviétique, couche sur papier le récit de sa vie, des événements et des choix qui l'ont mené en ce lieu.

- Grisha, son fils, découvre ce témoignage posthume d'un père qu'il n'a pas connu, puisqu'il n'était encore qu'un bébé lorsqu'il fût arrêté. Il a grandi en union soviétique près de sa mère, envers laquelle il semble éprouver des sentiments ambivalents, car entachés de rancune ; au commencement du récit, il arrive, seul, en Israël, où il a décidé d'émigrer. Grisha est muet, pour une raison que le lecteur ne découvrira qu'en dernière partie du roman.

- Viktor Zupanev, veilleur de nuit de l'immeuble où logeaient la veuve et le fils de Paltiel Kossover à Krasnograd, est celui qui a remis à Grisha le testament de son père. le garçon, avec qui il s'était lié d'amitié, se remémore à intervalles réguliers ce que lui racontait Viktor à propos du poète, qu'il a connu dans de mystérieuses circonstances.

Ce témoignage est un formidable voyage à travers la 1ère moitié du XXème siècle, dans une Europe en proie aux bouleversements historiques : Paltiel vit les pogroms et les prémices de la révolution bolchevique en Roumanie, la montée du nazisme en Allemagne, la guerre civile en Espagne, les dérives du stalinisme en URSS. Il relate sa participation à ces événements, et le dilemme auquel il est régulièrement confronté : continuer à exercer sa foi juive, ainsi qu'il l'a promis à ses parents, ou la renier pour s'engager totalement dans l'idéologie communiste, ainsi que l'ont fait nombre de ses amis. Faut-il prier pour hâter la venue d'un improbable messie, ou tout mettre en oeuvre pour tenter d'améliorer le sort des plus pauvres ici et maintenant ? En effet, en ces temps de velléités révolutionnaires, la foi religieuse et l'idéal socialiste sont jugés incompatibles.

Et puis, peu à peu, viennent les désillusions. D'abord en Espagne, où les partisans des deux camps s'avèrent capables d'une barbarie similaire, ensuite lors de la "disparition" mystérieuse de membres du parti jugés subversifs sur des motifs dérisoires, et enfin vient le comble du désarroi, lorsque les populations russes laissent l'occupant allemand massacrer les juifs malgré "40 ans d'éducation communiste". En découle une douloureuse prise de conscience : dans tous les pays, quel qu'en soit le régime, les juifs, considérés en fonction de leur appartenance religieuse et non en tant qu'individus, sont en butte au mépris et à l'intolérance. Face à ce constat, Paltiel décide d'assumer définitivement ses racines et sa culture judaïques, et de faire preuve d'empathie envers ceux issus de cette même culture, seul recours face à l'omniprésence de l'antisémitisme. Et si cela fait de lui un coupable aux yeux du régime stalinien, il est prêt à en subir les conséquences.

Pour Grisha, le fils du poète, l'enjeu est plus personnel. En dehors des considérations religieuses ou politiques, il s'agit de se construire l'image d'un père. Et, au milieu de la folie et des dérives des hommes, par ce témoignage à la fois digne et poignant, c'est un individu intelligent et sensible qu'il découvre (et nous avec), simplement avide de justice et de paix.
Lien : https://bookin-ingannmic.blo..
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Ce livre m'a ému ou bouleversé je ne saurais dire. Les récits du « jugé » sont construits, percutants, émouvants. Certes tout cela est lourd voire triste mais il serait dommage de ne pas se plonger dans cette lecture.
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