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Citations sur Stoner (106)

Il erra à travers le campus avec la robe et la toque qu'il avait louées sous le bras. Elles étaient lourdes et encombrantes, mais il n'avait nulle part où les poser. Il songeait à ce qu'il devait leur annoncer et prit, pour la première fois, vraiment conscience du caractère irrévocable de sa décision. Il en venait presque à souhaiter pouvoir s'en dédire. Il sentait qu'il n'était pas à la hauteur de ce défi qu'il s'était si imprudemment lancé à lui-même et entendait l'appel plaintif de ce monde qu'il était en train d'abandonner… Il pleurait ce qu'il avait perdu, il pleurait ce que ses parents étaient en train de perdre et il lui semblait que le fait même de connaître ce chagrin l'éloignait d'eux plus encore.
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"Oh, comme nous nous croyons vertueux quand nous n'avons aucune raison de nous connaître..Mais il faut être amoureux pour savoir qui l'on est !"
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Sa mère se tenait face à lui, mais elle ne le voyait pas. Les yeux douloureusement fermés, elle respirait avec difficulté, son visage était tordu de douleur et elle tenait ses poings fermés devant ses joues. Stoner finit par comprendre qu'elle pleurait en silence, avec toute la honte et la terrible gêne de celle qui ne s'y autorise jamais.
Il la regarda un moment encore puis se redressa pesamment et quitta le salon. Il retrouva le chemin du petit escalier qui menait à son gourbi, s'étendit sur son lit et resta ainsi, très longtemps, à fixer sans ciller l'obscurité qui descendait sur lui.
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Au cours de sa quarante-troisième année, William Stoner apprit ce que d'autres, bien plus jeunes, avaient compris avant lui : que la personne que l'on aime en premier n'est pas celle que l'on aime en dernier et que l'amour n'est pas une fin en soi, mais un cheminement grâce auquel un être humain apprend à en connaître un autre.
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- Oh, comme nous croyons être vertueux quand nous n'avons aucune raison de nous connaître... Mais il faut être amoureux pour savoir qui l'on est ! Parfois, quand je suis avec , j'ai l'impression d'être la plus grande putain du monde... la plus fidèle et la plus enragée...
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Il rentra lentement en guettant le son de ses pas dans la neige poudreuse. Ce petit craquement si doux et si sec à la fois.
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Il entendit des rires au loin. Il tourna la tête. Un groupe d'étudiant étaient en train de couper par son jardin pour gagner du temps. Ils marchaient à grands pas. Il les vit très distinctement. Il y avait trois couples. Les jeunes filles étaient fines et gracieuses dans leurs robes légères et les garçons les regardaient avec une sorte d'émerveillement ravi et perplexe. Ils foulaient l'herbe, la touchaient à peine, n'y imprimaient aucune trace. Il les observa tandis qu'ils sortaient du cadre et l'écho de leurs rires insouciants continua de résonner longtemps après qu'ils se furent envolés.
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Puis son regard se perdit au loin, au-delà de cette vaste étendue de plaines, en direction de la ferme qui l’avait vu naître et où son père et sa mère avaient passé toute leur vie. Il songea au prix que tous ces gens avaient dû payer, année après année, pour faire fructifier un sol ingrat que leur sueur n’avait jamais rendu meilleur. Rien. Rien n’avait changé. Peut-être même était-il encore un peu plus pauvre et plus avare qu’autrefois...
Leur vie entière avait été sacrifiée à ce labeur accablant, leur volonté avait été brisée, leur intelligence pétrifiée et à présent, les voilà qui dépendaient de nouveau de cette terre à laquelle ils avaient déjà tout donné et qui, lentement, mois après mois, année après année, allait finir par les engloutir tout à fait.
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Etrangère partout, avide de tendresse et de paix, cette sensibilité était obligée de vivre dans un monde où elle ne se sentait jamais chez elle et de se nourrir d'indifférence, de fureur et de bruits. Et comme il lui manquait ici-bas, parmi nous, dans cet endroit le plus improbable et le plus hostile qui soit, la sauvagerie requise pour combattre les forces brutales qui la tourmentaient, elle n'avait d'autre choix que de se retirer dans une sorte de quiétude intérieure.
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Et une fois encore, il connut cette étrange impression d'absence à lui-même.
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