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Citations sur Stoner (106)

Il songeait rarement au passé ou au futur. Il ne pensait guère aux déceptions et aux joies qu'il avait connues ou qu'il pouvait encore espérer, seul l'instant présent comptait. Il sacrifia à son métier toute l'énergie dont il fut capable et espérait que, ce faisant, sa présence ici-bas lui semblerait enfin un peu légitime...
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Il parla de son enfance solitaire dans l'Ohio où son père avait été un homme d'affaires modeste, mais relativement prospère. Il évoqua, comme s'il leur racontait l'histoire d'un autre, l'isolement dans lequel son infirmité l'avait enfermé et ce sentiment de honte terrible, et tellement précoce, qui dépassait alors ses forces et son entendement. Il évoqua toutes ces journées et toutes ces soirées, interminables, passées seul dans sa chambre à lire pour échapper à la réclusion que son pauvre corps lui imposait et comment il découvrit peu à peu une forme de libération qui se transforma en liberté à mesure qu'il en saisissait la nature profonde. Ecoutant cet homme se livrer, William Stoner se sentit des affinités qu'il n'aurait jamais pu soupçonner. Il comprit que Lomax avait eu une sorte de révélation - une appréhension du monde rendue possible par les mots, mais que les mots, justement, ne pouvaient traduire - semblable à celle qui l'avait saisie un matin d'hiver pendant l'un des cours d'Archer Sloane. Parce qu'il y était parvenu plus tôt et sans l'aide de personne, son savoir et sa culture semblaient plus légitimes et mieux incarnés, mais en définitive, et selon les seuls critères qui comptassent vraiment, les deux hommes étaient frères. Bien qu'aucun des deux n'aurait voulu l'admettre et pas plus à l'autre qu'à soi-même.
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Nous sommes tous de pauvres Tom et nous avons froid...
- Le Roi Lear lâcha Stoner imperturbable.
- Acte III, scène IV, précisa Masters. Eh oui... C'est ainsi que la providence, la société, le destin ou... appelez-le comme vous voulez, a créé cet abri pour nous. Pour que nous puissions nous abriter de la tempête. C'est pour nous que l'université existe. Pour les dépossédés du monde. Ce n'est ni pour les étudiants, ni pour la poursuite désintéressée du savoir, ni pour aucune des raisons que nous vous avez pu entendre jusque-là. Des raisons, nous leur en fourguons des tas, mais nous ne gardons que les plus simplettes : celles qu'ils peuvent comprendre. Pourtant ce n'est rien d'autre que de la poudre aux yeux... Exactement comme l'Eglise du Moyen-Age qui se foutait bien des laïcs et même de Dieu... Nous aussi nous avons nos tartufferies pour pouvoir survivre. Et nous survivrons d'ailleurs... Nous survivrons parce que nous n'avons pas le choix.
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Parfois ses pas le menaient dans la cour d'honneur. Il se postait là, en son centre, et admirait les cinq gigantesques colonnes qui se dressaient devant Jesse Hall. Elles semblaient sortir de terre pour s'élancer dans la nuit. Ces colonnes, avait-il appris, étaient les vestiges de l'ancien bâtiment principal qu'un incendie avait détruit bien des années auparavant. Gris argent sous la lune, pures et dépouillées, elles lui paraissaient être le symbole de la vie qu'il s'était choisie comme un temple est l'incarnation d'un dieu qu'il honore.
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Au cours de sa quarante-troisième année, William Stoner apprit ce que d’autres, bien plus jeunes, avaient compris avant lui : que la personne que l’on aime en premier n’est pas celle que l’on aime en dernier et que l’amour n’est pas une fin en soi, mais un cheminement grâce auquel un être humain apprend à en connaître un autre.
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Et il eut, comme un autre, son histoire d'amour.
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Quand il s'adressait à Stoner, il regardait fixement un point au-dessus de sa tête comme s'il avait aperçu quelque chose de plus intéressant derrière son dos et quand ce dernier répondait à ses questions, ses doigts boudinés pianotaient sur le passepoil de son gilet.
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Et donc - et, comme beaucoup d'autres avant eux- leur lune de miel fut un échec. Même s'ils refusèrent de l'admettre et mirent très longtemps à mesurer vraiment les conséquences de ce fiasco.
p. 95, éd. J'ai lu, 2012.
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"A war doesn't merely kill off a few thousand or a few hundred thousand young men. It kills off something in a people that can never be brought back. And if a people goes through enough wars, pretty soon all that's left is the brute, the creature that we - you and I and others like us - have brought up from the slime. The scholar should not be asked to destroy what he has aimed his life to build."
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Il comprenait le rôle de la grammaire et percevait comment, par sa logique même, elle permettait, en structurant un langage, de servir la pensée humaine. De même, en préparant de simples exercices de rédaction, il était frappé par le pouvoir des mots, par leur beauté, et avait hâte de se lancer enfin pour pouvoir partager toutes ces découverts avec ses étudiants. (p.39)
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