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4,01

sur 513 notes

Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Dans la chaleur moite de la Nouvelle-Orléans, Blanche, un personnage excentrique mais perdu, se rend chez sa soeur et son beau-frère avec qui l'entente ne sera pas au rendez-vous, leur relation se developpant entre haine et violence, sentiments qu'accompagne une musique de fond en accord, sans cesse présente.

Je ressors de cette lecture complètement chamboulée. N'ayant jamais vu le film (ce que je compte changer rapidement), j'avoue que ce n'est pas du tout le type d'histoire ou de sujet auquel je m'attendais. La frivolité et l'excentricité de Blanche qui agace dans un premier temps fini par être remplacé par de la pitié, et la brutalité de Stanley laisse par moments entrevoir une vraie tendresse et surtout un grand amour pour sa femme. Entre les deux, Stella, déchirée par l'amour qu'elle leur porte.
Je confirme le sentiment de malaise qui nous envahi à la fin de la pièce, on ne sait plus trop quoi ressentir pour chacun d'entre eux, c'est dur et malsain, pour les personnages et pour nous lecteurs.

L'écriture a aussi certainement joué un grand role car une fois ouvert, je n'ai pas pu le lacher. Je n'ai pas été dérangée par les descriptions qui je trouve permettaient de parfaitement s'imaginer la scène, le cadre, les sons voire les odeurs, je les ai trouvées particulièrement immersives.

Je pense que je tiens là un autre coup de coeur pour cette année 2019, encore une fois pour un livre que je n'imaginais pas voir atteindre de si hautes marches dans mon coeur de lectrice.

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Lecture proposée dans le cadre scolaire, j'ai lu cette pièce dans sa langue d'origine, à savoir l'anglais.
Tennessee Williams nous fait ici le portrait d'une petite communauté de basse extraction vivant dans un quartier de la Nouvelle Orléans, près d'une rue nommé « A Streetcar Named Desire ». Dans un appartement mitoyen vivent Eunice et Steve, ainsi que Stanley et Stella. Cette dernière a la particularité d'être issue d'une riche famille du Mississipi dont les origines remontent aux Huguenots français. Stanley Kowalski est lui de parents immigrés polonais, et tout dans ses manières transpire le manque de culture et de tenue qu'il compense par une agressivité et un comportement bestial sans pareil. Malgré tout, Stanley et Stella vivent heureux, jusqu'à l'arrivée de Blanche Dubois, soeur de Stella et parfait modèle de la Southern Belle.
Obsédée par son âge et son apparence, sujette à des crises d'hystérie, Blanche apporte une mauvaise nouvelle : la perte de la plantation de Belle Rive, héritage familial désormais disparu. S'indignant devant les conditions modestes de vie de sa soeur, elle mettra un certain temps à s'apercevoir des liens qui unissent Stella et Stanley : basés sur l'amour brut et l'attirance physique, leur relation est passionnée et pleine de désir.
Dans cet environnement et se sentant vieillir, Blanche cherche par tous les moyens à trouver un homme qui veuille d'elle pour se poser enfin et oublier son passé chaotique et son premier mariage fini tragiquement.

A travers onze pièces prenant pour la plupart place dans l'appartement des Kowalski, Tennessee Williams nous montre une femme totalement désespérée par ses premiers échecs, qui tente de respecter l'étiquette de la parfaite femme du Sud, plongée au milieu d'un océan de désir qui la terrifie puisque c'est ce même sentiment qui l'a brisée. Entre passions et sentiments bestiaux, cette pièce est véritablement prenante, profonde et complexe ; le triangle Stella-Stanley-Blanche explosif, qui mène sans déviation possible au dénouement final, attendu et cruel, mêlant à leurs paroxysmes désir et dédain, sexualité et violence.

Je noterai également pour les cinéphiles que le film tiré de la pièce est excellent et vaut vraiment le détour.
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Challenge Variétés 2015
Catégorie : Une pièce de théâtre

"A Streetcar Named Desire" est le premier Pulitzer de Tennessee Williams (1948).
Dans la chaleur de la Nouvelle-Orléans, Blanche DuBois débarque chez sa jeune soeur et son mari. Un séjour durant lequel deux fortes personnalités vont se confronter et se débattre jusqu'à la domination de l'une d'elle et la destruction de l'autre…

Une pièce remarquable dans la construction complexe de ses protagonistes et le glissement de ceux-ci dans des postures diamétralement opposées. D'un côté, Blanche DuBois, délicate trentenaire maniérée qui joue sur l'ombre et la lumière pour camoufler une beauté qui se fane. Elle est la représentante typique d'une époque révolue, celle d'un vieux Sud agricole, traditionnaliste, conservateur, dont les racines familiales sont bien ancrées. de l'autre, Stanley Kowalski, un jeune homme rustre, ancien soldat devenu ouvrier. Il représente la nouvelle génération, celles de valeurs libérées, brutes, vulgaires parfois violentes. Il est le mâle tout puissant, viril et franc, issu de l'immigration, qui aime boire et jouer.
Puis, petit à petit tout bascule et l'on découvre une Blanche manipulatrice. Séductrice vénéneuse qui se joue des hommes, en use à outrance. Femme à l'équilibre vacillant entre un imaginaire où elle attire ses proies et une réalité qui ne lui convient pas et qu'elle veut fuir par tous les moyens. A l'inverse, la sensibilité de Stanley se dévoile petit à petit. Un homme amoureux fou, passionné (un peu trop parfois), bien plus cultivé que ne le laisse paraître son attitude et le seul qui ne soit pas dupe de sa belle-soeur.
Enfin, un ultime basculement où la bataille entre les deux prend fin.
Au milieu, prise en étau, Stella est déchirée par son amour pour ces deux personnalités dont la réunion ne peut faire que des étincelles.

J'avais adoré le film avec Marlon Brando et Vivien Leigh qui poursuit les oppositions jusque dans le jeu des acteurs. Je crois que j'aime encore plus la pièce. Cette dernière va plus loin dans les thèmes abordés qui sont assumés jusqu'au bout. La symbolique me semble y être plus forte également, en tout cas plus visible. Un chef d'oeuvre sur lequel il y aurait tant à dire mais je me contenterai de ceci : à découvrir d'urgence !
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Une pièce magistrale dans l'atmosphère mythique de la Nouvelle-Orléans. La séduisante Blanche Dubois arrive en ville, recueillie chez sa sœur après de mystérieux déboires dans l'ancienne ferme familiale. Comme un aimant, elle agite tout son monde autour d'elle avec son franc-parler et ses manières grandiloquentes. C'est une exploration assez glauque des relations conjugales tandis que Blanche et sa sœur doivent faire face à la colère violente de Stanley, "l'homme de la maison". Il s'agit alors de tenter de démasquer la véritable Blanche et déterminer son degré de moralité. J'ai été séduit !
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Un tramway nommé désir de Tennessee Williams

L'auteur est l'un de mes dramaturge préféré. Il a un style particulier, celui-là même qui lui a donné ce succès. Il parle de familles de basses conditions, qui souffrent de leurs vies.

Dans cette pièce, sa plus connue, celle qui a vraiment assis sa renommé en tant qu'auteur. On rencontre Stella du Bois qui débarque à la Nouvelle-Orléans. Chez soeur Blanche et le mari de celle-ci Stanley. Elle arrive en se disant ruinée, avec les nerfs à vif. Mais aussi avec des malles pleines de jolies choses.

C'est une pièce assez courte, donc vous en dire davantage risquerait de vous gâcher le plaisir. Mais parlons un peu étymologie :
Stella, qui vient du latin et signifie étoile. Une étoile naît, vit puis s'éteint. On s'imagine avec ce prénom une personnalité frivole. Elle brille au loin.
Blanche, un prénom d'une pureté immaculée. Une virginité d'âme.
Stanley, nom slave qui signifie '' se dresser, dans la gloire ''. Donc un personnage fier.

J'aime beaucoup décrypter une histoire et son continuum avec les étymologie. Cela apporte de belle lectures, relectures. Vous ne trouvez pas ?

🚎 Bref c'est une histoire d'argent, de famille, de sexe. Donc forcément une histoire pleine d'intérêt !
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Le combat entre deux marginaux :
Blanche, marginale par son caractère fantasque, ses hallucinations. Elle vit dans son monde. Elle s'invente un personnage.
Stanley, marginal pour son caractère brute, animal.
Entre les deux, Stella qui fait tampon.
Dés les premières pages la tension dramatique est installée car on comprend que Blanche et Stanley ne sont pas du même monde, que ça va éclater entre eux. Des personnages vrais, authentiques.
Un théâtre réaliste social. Une lecture très agréable. Je ne lâchais plus cette pièce de théâtre. Revenir à ce texte classique fait apprécier les ressorts de ce chef-d'oeuvre. Et on comprend la source d'inspiration pour un réalisateur Indémodable, mythique, et surtout authentique.
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Entre tension sexuelle et hystérie, entre Stella, Stanley et bien entendu Blanche, voici une pièce qui oscille violemment entre désir, rage et folie.
Les cinéphiles se souviendront de Vivien Leigh (alias Blanche) et Marlon Brando (alias Stanley) dans le film éponyme et impeccable d'Elia Kazan. Mais le texte de Tennessee Williams vaut pour lui-même, balançant les répliques avec une incisive et cruelle justesse, sans oublier une didascalie offrant une vision particulièrement précise du cadre et qui prend çà et là des allures narratives. Tout ça dans une atmosphère de chaleur oppressante, puisque la pièce se déroule dans un appartement exigu à la Nouvelle-Orléans.
C'est donc un tramway qui file vers le dérèglement des sens et de la raison : « Ce dont tu parles, c'est du désir bestial, simplement du désir, comme le nom de ce vieux tramway qui bringuebale à travers tout ce quartier. »
C'est aussi une lutte entre le réel et l'illusion, qu'incarne si désespérément le personnage de Blanche, vaincue, finalement, par la brutalité attractive de Stanley. Un Stanley qu'elle voyait ainsi : « Il agit comme une bête ! Il a les manières d'une bête ! Il mange comme une bête ! Il rôde comme une bête ! Il parle comme une bête… C'est un être préhistorique, il n'a pas encore tout à fait atteinte l'ère humaine. »
Stanley a effectivement l'esprit simple, soudain perturbé par les débordements et les nerfs à fleur de peau de sa belle-soeur qui débarque dans son existence, lui qui se satisfaisait jusqu'alors de sa vie avec Stella, une belle fille simple acceptant son sort et portant son enfant.
De son côté, en croyant abuser les autres, Blanche s'est abusée et abîmée, tandis qu'autour d'elle la terne réalité est demeurée comme telle. Son monde, « c'est un monde de cirque et d'illusion », comme elle chantait dans son bain brûlant pour calmer ses nerfs, qui auront raison d'elle…
En 1952, tandis que triomphait la pièce un peu partout dans le monde et que le film d'Elia Kazan venait de sortir dans les salles, Christine de Rivoyre, dans le quotidien le Monde, résumait très bien cette oeuvre aussi enivrante que repoussante, en parlant « de romantisme morbide ».

A noter dans cette édition trois levers de rideau de l'auteur, dont « Portrait d'une madone », où une certaine Miss Collins semble un écho vieilli de Blanche. On peut y lire cette phrase simple, fataliste : « Qui est cinglé et qui ne l'est pas ? Si tu veux mon avis, le monde est fait de gens qui sont aussi détraqués qu'elle. »
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Une pièce maitrisée du début à la fin! Des personnages d'une beauté folle, tous avec leurs défauts, leurs mensonges et leurs espoirs. Comment croire Blanche? Pourquoi ne pas la croire? Qui est réellement Stella? La plus heureuse des soeurs n'est pas celle que le crois au départ. La professeure d'anglais révèle quelques failles. le mari de Stella, parfois brute, parfois violent et alcoolique voit pourtant très vite clair dans le petit jeu de Blanche.
Une pièce étouffante, une pièce magnifique! Chaque parole vous plombe ou vous fait tressaillir!
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Blanche Dubois débarque chez sa soeur Stella et son beau-frère Stanley Kowalski avec ses fourrures, ses couronnes, son histoire, ses rêves, son désir… Déchirée entre sa libido et son idéal de pureté, Blanche nous emmène dans un voyage mouvementé. Cela se passe dans le Vieux Carré de la Nouvelle-Orléans avec, en filigrane, notes de blues, senteurs de banane et de café et chansons populaires...
Je suis allée à Nola en 2013 voir ce tramway nommé désir, celui dans lequel arrive Blanche, et j'ai été émue en pensant aux grandes questions qui traversent le chef-d'oeuvre de Tennessee Williams : la folie de Blanche, sa relation avec Stanley, le rôle du blues, la poésie de Williams.
Cette pièce de théâtre culte, jouée pour la première fois en 1947, a été adaptée au cinéma et cela a permis de la faire connaitre ; en tout cas, moi c'est comme ça que je l'ai découvert, grâce à Kazan et au charme de Marlon Brando dans le rôle de Stanley.
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C'est une pièce qui laisse un sentiment de malaise. On est envoûté par l'ambiance moite et étouffante et par ces personnages. On se laisse porter, mais avec un sentiment de malaise, face à cette femme tout dans les apparences et qu'on découvre peu à peu puis au traitement qui lui est fait, face à cet homme sensuel mais brute et macho, face à cette autre femme qui par amour laisse faire. C'est aussi une pièce sur le rejet de l'homosexualité, les conventions, la condition de la femme et les violences faites aux femmes, et la fin laisse un goût amer. Ma lecture a été gênée un peu par les nombreuses et longues didascalies et par mon envie d'entendre les musiques indiquées... j'ai enchaîné par le film qui donne vraiment vie à cette pièce.
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