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EAN : 9782251771618
235 pages
Les Belles Lettres (27/09/2001)
3.33/5   6 notes
Résumé :
LA PIERRE PHILOSOPHALE, c'est ni plus ni moins ce qu'espère trouver Howard Lester, un jeune savant anticonformiste. II a entrepris des recherches qui, croit-il, lui montreront le chemin vers l'immortalité et lui permettront de connaître la vérité sur les origines de l'homme, et du monde...

Une opération du cerveau, destinée à intensifier sa perception et à augmenter ses pouvoirs psychiques, lui confère une étrange capacité à visualiser le passé, à con... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (2) Ajouter une critique
Roman - La Pierre Philosophale (Colin Wilson, 1969, Néo 1982) est un livre important, car s'il s'agit bien d'un roman, il se présente sur les 2/3 du texte comme un traité, aux frontières de la science, de la philosophie et de l'ésotérisme. le personnage principal, Howard Lester, nous entraîne dans une réflexion étourdissante sur les deux sujets qui le préoccupent depuis son plus jeune âge : comment élargir ses niveaux de conscience ? Est-il possible de ralentir le processus du vieillissement par une activité cérébrale soutenue ? Avec un de ses compères, le savant Henry Littleway, il arrive à la conclusion que la réponse à ces questions se trouve dans le cortex préfrontal et que, moyennant une très légère intervention chirurgicale, il est possible « d'ouvrir les portes ». Opération qu'ils ne manqueront pas d'effectuer sur eux-mêmes, nous entraînant dans une aventure puisant profondément ses racines dans la mythologie lovecraftienne. Il leur est en effet possible de voir dans le passé et de remonter aux origines de l'humanité. On touche ici au thème de la « régression génétique » (cf annexe III). Leurs visions, confortées par la lecture d'un codex maya, le Codex Vaticanus et d'extraits du Necronomicon repris par le manuscrit Voynich, nous font revivre la création de l'homme par les Grands Anciens, la grandeur et la décadence de Mû dont le grand prêtre était K'thlo (certainement le Cthulhu de Lovecraft @ nous précise l'auteur).
Les Grands Anciens disposaient d'un immense pouvoir. En observant les hommes, ils comprirent la puissance de l'imagination humaine, lorsqu'elle est nourrie d'idéal et d'optimisme. Et ils comprirent qu'il leur fallait prendre le risque de développer, aussi, la délicatesse et la précision, d'arriver à concentrer leur incroyable puissance. Ils passèrent alors par une phase d'acquisition d'un nouvel état de conscience, individualisé, au cours de laquelle ils laissèrent faire leurs instincts. Au début, ce fut un succès, jusqu'au jour où les instincts refoulés explosèrent, détruisant les civilisations de Mû et ses serviteurs humains. Seuls quelques-uns survécurent.

Livres imaginaires

Outre le Necronomicon, sont cités dans ce roman

° Les Secrets de l'Atlantide de Gabriel Guénon (Secrets of Atlantis, 1941) qui traite des Grands Anciens qui dorment depuis 7 millions d'années après avoir dominé la terre. L'auteur reprend les propos de Lovecraft qui, pour lui, sont tout ce qu'il y a de plus exact. Il se réfère notamment au Necronomicon dont il a vu une copie. Il étudie également la théorie d'Horbiger selon laquelle chaque « catastrophe lunaire » s'est accompagnée d'une dégénérescence de l'humanité.
° le Codex Vaticanus qui est l'un des rares ouvrages mayas à avoir survécu à l'envahisseur espagnol. Il se présente sous la forme d'un rouleau de papier de 2,10 m de long sur 25 cm de large, plié en accordéon et orné de dessins de divinités mayas.
Ils [les Grands Anciens] fendirent la terre en deux et emprisonnèrent les singes sous la montagne de Kukulkan pendant une période d'un katun [20 ans]. Quand ils ressortirent, ils avaient perdu leurs poils et leur peau était devenue blanche à cause de l'obscurité.
Il s'agit du plus ancien des ouvrages mayas connus. C'est une sorte de Popol Vuh qui contient le récit de la création et le début de l'histoire des Mayas. En haut de la cinquième page, on trouve cette histoire curieuse : « Ghatano-thoa, connu aussi sous le nom de père Yig, descend sur terre et tente de violer la déesse de l'aube au moment où elle se baigne dans la mer. Elle réussit à s'échapper et le sperme de Yig se répandit sur toute la terre et donna naissance à tous les êtres vivants ». C'est ainsi que l'homme est apparu, les Grands Anciens le sortant de la bestialité pour en faire leur serviteur.
° Les Mythes de la création de Otto Carolyi, 10 volumes publiés à Budapest entre 1940 et 1953. Il tente de démontrer que les mythes sont de la poésie, une des premières créations de l'esprit humain.
° La plus vieille histoire du monde, telle qu'elle a été révélée par la science occulte à Detroit, Michigan de Benjamino Evangelista (1906). Ce livre, très mal écrit, est l'oeuvre du fondateur et chef illuminé d'une secte religieuse de Detroit. L'homme retrace l'histoire de la Terre, évoque l'existence des Grands Anciens et fait de multiples allusions au Necronomicon, qu'il désigne sous les noms de Necremicon. Necronemicon ou l'encore Necromicon. Il est intéressant de noter que ces références sont antérieures à la première « apparition » du livre maudit dans l'oeuvre de Lovecraft (La Cité sans Nom, 1921). En 1929, Evangelista est assassiné, ainsi que sa femme et ses quatre filles : le coupable n'a jamais été retrouvé.
En fait, nous sommes à la jonction du réel et de l'imaginaire. Colin Wilson a utilisé un fait divers authentique et un livre bien réel, mais dans lequel il a injecté une référence au Necronomicon. On lira à ce sujet l'enquête effectuée sur cet ouvrage par Daniel Harms dans ses Necronomicon Files (page 66, cf bibliographie).
° le manuscrit de Lang. L'introduction de ce manuscrit est une façon originale de faire la jonction avec la fameuse nouvelle necronomiconesque de l'auteur, le Retour des Loigors, cf 1969). L'universitaire Paul Dunbar Lang avait en effet réussit à décrypter le Manuscrit Voynich et arrivé à la conclusion qu'il s'agissait d'un extrait du Necronomicon. Il entreprit de mener un combat pour avertir l'humanité de la menace d'un retour imminent des Grands Anciens, mais périt dans un accident d'avion.
Le livre au nom maudit contient l'histoire de ce qui fut avant l'homme. Les Grands Anciens était un et plusieurs. Leurs âmes n'étaient pas séparées comme celle des hommes, mais ils avaient chacun une volonté propre. Certains disent qu'ils étaient venus des étoiles ; d'autres qu'ils furent l'âme de la terre quand elle fut formée à partir d'un nuage. Car toute vie vient de l'au-delà, où il n'y a pas d'état de conscience. La vie avait besoin d'un miroir, aussi elle envahit ce le monde de la matière, mais ce faisant, elle devint son propre ennemi, car il lui fallut assumer une forme. Les Grands Anciens voulaient éviter ceci, c'est pourquoi ils rejetèrent le lourd support matériel du corps. Mais ils perdirent le pouvoir d'agir et alors ils eurent besoin de serviteur.
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Howard Lester, jeune savant venant d'hériter de son mentor, scientifique de renom, reprend ses travaux sur l'élargissement du champ de conscience cérébral. En concentrant son travail sur les lobes frontaux, il espère ainsi découvrir les pouvoirs cachés du cerveau humain. Ayant subi, ainsi que son collègue Littleway, l'opération préfrontale pour transcender leurs sens, leur vie se trouve métamorphosée par les perspectives extraordinaires qu'offre ce nouveau potentiel psychique. Ils découvrent le secret du voyage dans le temps en ouvrant leur esprit sur le passé, éveillant dans le même temps, en s'intéressant aux origines de l'humanité, d'indicibles puissances tapies dans l'ombre depuis des millions d'années. Si la pierre philosophale exploite des références lovecraftiennes, l'ouvrage sort totalement des schémas usités habituellement par les disciples du maitre. S'il est question des Grands Anciens, c'est en filigrane de l'histoire, après un long cheminement philosophique véritable sujet de cet ambitieux roman. Certes l'ésotérisme tient une grande place dans le propos mais, Colin Wilson s'interroge en parallèle sur la vision et les desseins de la science comme sur notre approche de la perception sensorielle. Pour l'auteur, le fantastique, tendance gothique, apparaît comme une approche pertinente pour illustrer la possibilité d'accéder à la connaissance et de développer les pouvoirs psychiques. Il nous plonge, dès lors, au coeur d'un monde mythologique insoupçonné pour une exploration du passé immémorial de l'univers. À cette fin, il évoque divers sujets tels que le codex Maya et les civilisations précolombiennes, l'Atlantide, la controverse sur Shakespeare, l'apparition fantomatique de Marie Antoinette à l'orangerie et bien d'autres mystères aussi déconcertants que passionnants. À la différence des héros de Lovecraft, régulièrement aliénés par les entités démoniaques, Howard Lester déjoue adroitement les pièges surnaturels, car débarrassé de toute altération mentale et transcendé par sa quête. Persuadés que l'apothéose du genre humain s'opérera par l'hégémonie de l'esprit, Lester et Littleway vont devoir lutter contre ces Dieux impies, entités immatérielles nées au fin fond du cosmos, et résister à l'influence de leurs serviteurs humains, issus de l'antique Mu. En conclusion, La Pierre Philosophale s'apparente plus à une thèse psycho-philosophique qu'à un roman cauchemardesque. Colin Wilson avance des hypothèses tout autant illusoires que plausibles sur le pouvoir de la psyché pour élargir les niveaux de conscience, ralentir le processus du vieillissement, permettre la régression génétique ou encore ouvrir mentalement une fenêtre sur la passé. Les aventures de Lester et Littleway, négligeables et peu palpitantes, ne servent en réalité que de support à la formulation du postulat métaphysique imaginé par l'auteur. Si l'ensemble n'est pas inintéressant, la prépondérance du discours théorétique au détriment de l'action rend la lecture compliquée. Un ouvrage qui séduira les inconditionnels des théories de Kant ou de Martin Heidegger mais qui découragera vraisemblablement les fervents d'histoires horrifiques.
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