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4,03

sur 283 notes
Quel magnifique roman nous livre ici Martin Winckler ! Un livre empreint d'une grande humanité, de beaucoup de tendresse et porté par une plume juste et fine. Des mots simples qui nous vont droit au coeur.
Frantz est un petit garçon de 8 ans qui, au début du roman, naît pour la deuxième fois. Emergeant d'une longue période de coma, on comprend qu'il est rescapé d'un « accident », au cours duquel sa maman est décédée. Son père, médecin géant à la gentille mine de bouledogue, prend soin de lui de manière particulièrement touchante, bienveillance qui s'avère vite réciproque. « Abraham et fils » est l'histoire de leur relation, d'une reconstruction qui prend place dans le cadre d'une veille maison en plein coeur de la Beauce, bâtisse elle aussi chargée d'histoire. Frantz ne se rappelle de rien de son pays d'origine, l'Algérie, rien de sa vie d'avant, et va se construire fort de l'affection témoignée par son père.
Le récit, délivré alternativement par la voix de Frantz et celle d'une personne que le lecteur découvrira tardivement, est passionnant et on quitte à regret ce bel ouvrage, rassuré par l'idée de sa suite annoncée par l'auteur !

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Une histoire d'amour filiale racontée à 4 mains. 4 mains seulement ? le pere Abraham, le fils Franz et un troisieme conteur qu'on ne decouvre qu'à la fin....
Un livre passionnant qu'on repose avec regrets.
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En 1963, un médecin et sont fils s'installent à Tilliers en Beauce, petite ville au milieu des prés. Franz, 9 ans, découvre sa nouvelle maison: c'est au rez-de-chaussée que son père agence son cabinet médical, et c'est au-dessus que Franz dormira, non loin de la chambre de son papa. Mais la grande maison dispose d'un étage et d'une aile supplémentaire, d'un escalier caché et d'un jardinet qui livreront leurs secrets au fur et à mesure du roman.

L'enfant est taciturne, sensible et doux. J'ai savouré ses rêveries, ses interrogations sur sa maman, disparue lors d'un mystérieux accident à Alger dont il n'a gardé aucun souvenir. Depuis il a peur de tout oublier.

Heureusement, son père le couve d'un regard protecteur et affectueux, l'amour qu'il porte à son fils se distille délicatement et pudiquement à travers de petits gestes quotidiens. Charismatique et bienveillant, le médecin est vite considéré comme le sage de la commune, l'homme à qui on vient demander secours ou conseil. Et pourtant il n'est pas si sûr de lui ! A travers ce personnage, Martin Winckler nous propose une autre vision de la médecine : son docteur est un soignant qui pose un regard dévoué sur son patient. Il prend le temps de considérer chaque individu et s'assure de remédier au mieux à ses préoccupations. Quel bonheur de suivre ce sage... qui doute !

Le roman est plutôt contemplatif jusqu'aux 2/3 : anecdotes et petits événements de la vie d'Abraham et son fils se succèdent. Puis il prend la tournure d'une énigme intrigante. Que s'est-il passé dans cette maison pendant la guerre? La ville se le demande encore ! L'histoire s'accélère, captive littéralement. L'enfant devient le héros d'une aventure qui ressemble à celles de ses livres préférés.

J'ai savouré ce roman page après page, les personnages sont tellement attachants! Ce livre permet aussi un vrai voyage dans les campagnes des années 60, durant lesquelles on reprenait peu à peu goût à la vie malgré les blessures de la guerre encore si présentes. L'écriture est douce, aussi bienveillante et délicate que les personnages.

L'outil narratif (à découvrir en lisant le livre!) est original. Bref ce livre m'a agréablement emmenée... J'ai hâte de suivre Franz dans ses prochaines découvertes.
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Dans les années soixante, Abraham médecin et son fils Franz s'installent dans une petite commune du centre de la France.
En chapitres alternés Franz et un mystérieux narrateur racontent l'histoire.
L'enfant raconte ses souvenirs, les moindres détails de ses observations, les moindres petits faits et gestes de son quotidien et de tout son entourage, avec son regard d'enfant. Peu à peu, plusieurs secrets vont être mis à jour.
Le style de Martin Winkler est très subtil. Il fait ressortir toutes les émotions, deviner les sentiments et les traumatismes sans avoir besoin de les décrire, ni les nommer.
Dans ce roman, se superposent plusieurs histoires, plusieurs époques, plusieurs drames, plusieurs destins tragiques. On est plongé dans la France du général De Gaulle, les graves évènements de la guerre d'Algérie mais aussi dans la période sombre de l'occupation.
Puis, le récit s'accélère et atteint une intensité tenant quasiment du suspense, qui m'a fait dévorer ce roman.
Martin Winkler montre de réels talents de conteur.
Il sait raconter les histoires, et des histoires il y en a plusieurs qui s'entremêlent dans ce roman. J'ai aimé son style très fin, ses personnages attachants et l'histoire à tiroirs qui monte en puissance.
Voici donc un roman formidable, à la grande force narrative
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En 1963, Franz et son père, Abraham, médecin, arrivent à Tilliers-en-Beauce. le petit garçon de 9 ans vient de sortir du coma. Il a tout oublié de sa vie d'avant en Algérie. L'histoire se déroule paisiblement entre la vie à l'école et le cabinet médical. Une jeune veuve, Claire et sa fille Luciane, viennent s'installer dans la grande maison du docteur. D'abord secrétaire médicale, Claire se rapproche d'Abraham. Celui-ci veut protéger son fils et n'arrive pas à lui parler de leur vie en Algérie. Mais, en enquêtant sur un secret lié à la période de l'Occupation, Franz en apprendra plus sur ses origines.

Martin Winckler, alias Marc Zaffran, médecin, réussit à nous accrocher à l'histoire de ce garçon. Il y a beaucoup de douceur dans ses personnages. Est-ce pour contrebalancer l'événement terrible qui a secoué la vie de Franz et Abraham ? L'intrigue arrive finalement assez tardivement. Mais ce n'est pas grave. C'est même une lecture agréable sur fond de campagne française dans les années 60. Les personnages étant attachants, on attend la suite déjà annoncée…
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J'aime la manière dont Martin Winckler raconte des histoires qui nous emmènent toujours ailleurs et plus loin que là où nous pensions aller. Ainsi, "Abraham et fils", au titre biblique et peut-être trompeur, intègre le lecteur à cette première histoire d'amour, celle d'un père et de son fils de 10 ans que la voix de Franz, le jeune garçon, nous fait vivre de l'intérieur. le récit commence lorsqu'ils emménagent tous deux à Tilliers, dans une grande maison qui recèle bien des énigmes et d'autres histoires qu'une seconde voix nous dévoile peu à peu, à mesure que Franz découvre des pièces secrètes dans une demeure où - justement - demeurent les traces d'autres vies, d'autres amours, d'autres chagrins et d'autres drames.

Architecte de cet édifice aux multiples replis, l'auteur nous invite à entrer dans cette fabuleuse construction, à la parcourir au rythme lent des jours qui s'écoulent apparemment sans heurt et à la peupler de personnages-acteurs dont on ne sait s'ils sont doublement fictionnels ou juste sur le fil entre réel et imaginaire. Ce jeu avec les noms - Rochefort, Rosay, Signoret, Barrault, von Homer, Philipe, Meurisse... - va bien au-delà du simple clin d'oeil complice entre un auteur et son lecteur car, d'une part il complète le portrait de Franz, amoureux de films d'aventures, de Zorro et de Comics, et, d'autre part, il nous engage dans un Labyrinthe des Miroirs où L Histoire collective se reflète dans des histoires individuelles, où la fiction s'enracine dans la réalité et où la mémoire se répercute à l'infini entre les murs accueillants d'une maison qui protège et qui réunit.

J'ai lu "Abraham et fils" en éprouvant des émotions contrastées, parfois impatientée par la lenteur de la narration, souvent émue par la force d'un amour entre père et fils, finalement époustouflée par la cohérence du roman et par la mélodie qu'il laisse entendre. Une belle mélodie, aux accents joyeux et mélancoliques, qui court sur le fil des vies qui passent et dont la littérature, le cinéma, la télévision gardent une mémoire réinventée.

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Les longueurs et la piètre écriture (je sais, l'un des narrateurs a dix ans mais n'empêche, si le "j'écris comme je parle" est un style en soi, n'est pas Céline qui veut) n'empêchent cependant pas de prendre plaisir à lire cette jolie histoire d'un père médecin fuyant l'Algérie avec son fils, amnésique depuis un accident qui a tué sa mère, qui s'installe dans un petit village de la Beauce.
Roman à tiroirs, des histoires dans l'histoire dans L Histoire, plein de bienveillance et de nostalgie, contenant beaucoup de la vie de Winckler. Il fait du bien à l'âme le temps de sa lecture.
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Le bon point de ce livre, c'est l'écriture. C'est le genre d'écriture qui fait que l'on ne peut pas poser le livre, même si on n'accroche pas vraiment à l'histoire.
La narration alterne entre le point de vue de Franz, fils d'Abraham, amnésique depuis « l'accident » qui semble avoir couté la vie à sa mère, récit à la première personne, et le point de vue d'un narrateur quasi omniscient, dont on ne découvrira l'identité qu'à la fin du livre. Ce récit là est à la troisième personne.
Les personnages principaux sont attachants, que ce soit Abraham qui couve son fils à l'extrême, Franz et sa passion de la lecture, Claire et sa fille Lucianne, qui viennent compléter la petite famille.
En fait, les personnages secondaires sont, dans leur grande majorité, assez sympathiques aussi, excepté Gérald, le camarade de classe de Franz, une petite brute, et l'étrange homme qui parle à plusieurs reprise au jeune garçon, mais dont on ne sait rien.
L'histoire se passe juste après la guerre d'Algérie, ce qui fait que, que ce soit entre les personnages, au travers de l'histoire du village ou encore lors des cours d'histoire que reçoit Franz à l'école, on parle beaucoup des deux guerres mondiales et des évènements en Algérie.

La seconde guerre mondiale est la plus importante dans le livre car la plupart des personnages secondaires étaient présent et assez âgés pour comprendre ce qu'il se passait à cette période.

En revanche, ce qui m'a dérangée dans ce livre c'est d'une part qu'on apprend à la fin qu'il doit y avoir une suite. Or, j'ai horreur de me plonger dans un livre sans savoir à l'avance qu'il y aura d'autres tomes. Je trouve que c'est prendre les lecteurs en otage.
D'autre part, j'ai eu l'impression de perdre mon temps. On assiste certes à une très belle compilation de moments entre un père et son fils, mais je n'ai pas eu l'impression qu'il y avait un but à l'histoire. 568 pages sans réelle « histoire », sans but, sans « fin » digne de ce nom. Même s'il y a, à l'intérieur du récit principal, des histoires parallèles qui elles, trouvent leur résolution, j'ai eu l'impression de lire « pour rien »
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Abraham Farkas s'installe en tant que médecin dans la petite ville de Tilliers-en-Beauce . Il est veuf et a un petit garçon de moins de dix ans . le livre relate leur installation et distille au fil du récit le drame qui l'a précédée . On est en 1963 . La guerre d'Algérie est toute proche et la Seconde Guerre Mondiale n'est pas loin non plus . le roman plonge dans l'eau de rose . On est très loin du Martin Winckler que l'on connaît .
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J'aime beaucoup Martin Winckler que je tiens pour un des grands auteurs contemporains : ses livres sont toujours très fins, extrêmement bien écrits, et c'est un des rares écrivains à ranimer la flamme du grand roman populaire. Et puis l'ensemble de ces livres forment une sorte de tout, à la fois dans leurs détails (la ville de Tourmens, on découvre ici le professeur Zaffran et le père de Bruno Sachs, les noms de personnages sont formés à partir d'acteurs quand autrefois c'était des écrivains) et dans les thématiques abordées.

J'aime un peu moins Abraham et fils que le choeur des femmes et Les trois médecins qui étaient vraiment brillants, mais c'est tout de même un très joli livre. C'est un livre très tendre qui respire en permanence la bienveillance (et c'est sans doute aussi une certaine forme de limite du roman : tous les personnages sont bons, au fond, à l'exception sans doute de Gérald, ce qui fait qu'il manque un peu de tension et d'ambiguïté (par rapport par exemple au personnage de Jean Atwood)). Franz est un garçon extrêmement attachant, notamment par sa double étrangeté (son amnésie et sa capacité à inventer des histoires). Les allers-retours entre la vie de cette famille recomposée dans les années 1950, l'histoire d'amour pendant la seconde guerre mondiale, le passé algérien et les histoires que Franz lit ou voit sont parfaitement menés.

Il y a une certaine désuétude dans l'enfance racontée par Winckler qui me charme complètement. le roman m'a beaucoup fait penser au magnifique Parc Sauvage du génialissime Jacques Roubaud dans sa capacité à toucher juste à tout moment et à faire de chaque scène quelque chose d'à la fois tendre et bouleversant. Les chapitres racontés à la première personne, dans la tête de Franz, sont vraiment très beau .

J'ai donc vraiment hâte de lire la suite de ce roman (puisque après le cycle Bruno Sachs, nous avons le droit au cycle Franz Farkas) même si ça n'est pas mon Winckler préféré :-)
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