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4,03

sur 283 notes
Comme j'aime bien les sujets abordés par Martin Winckler et sa manière de les traiter, je n'ai pas hésité à emprunter son dernier livre exposé à la médiathèque que je fréquente régulièrement.
Et une fois de plus, je me suis plongée avec délice dans ses mots, me suis attachée à ses personnages blessés par la vie, admiré leur force de caractère, revisité avec intérêt et plaisir la vie dans une petite ville du Loiret de mars 1963 à l'automne 1964. Bien que ne connaissant pas du tout, je me suis sentie chez moi à Tilliers-en Beauce. Martin Winckler nous décrit un médecin généraliste (Abraham) profondément humain, à l'écoute de ses patients allant même jusqu'à leur demander leur autorisation avant de les ausculter. Quant à son fils Franz, quelle maturité dans ses réflexions, ses questions, ses réactions face à la violence de Gérald, ses relations avec les adultes, son rapport à l'écrit et aux livres.
A un moment donné, on quitte l'époque actuelle pour se retrouver en pleine résistance face à l'occupant allemand. Au-delà de la description des deux époques, j'ai aimé la manière dont Martin Winckler nous aide à réfléchir à la tolérance, à la différence, à nos relations familiales, amoureuses, amicales, à la violence, à l'importance de la confiance, de l'écoute et bien d'autres thèmes qui font échos chez moi.
Et si j'ai bien compris, je vais pouvoir poursuivre mon chemin de lecture avec Abraham, Claire, Luciane et Franz car ils reviendront dans Les Histoires de Franz. Alors me voilà comblée.
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Il est des romans apaisants dont il est difficile de parler. Abraham et fils en fait partie par la sagesse constante de son point de vue. Prétendre en parler interroge sur l'outrecuidance de juger, à l'abri de ses préjugés, d'un ouvrage romanesque.

Tentant, par exemple, de déceler un fond de naïveté dans ce point de vue d'un enfant sur un père exemplaire, même et surtout dans ses refoulements. Outre que cette remarque renvoie à une lucidité acerbe dont je ne saurais me prémunir, elle ne rend pas compte de la construction savante de ce roman. L'alternance des points de vue entre un narrateur indéterminé à l'envahissante mémoire, l'enfant au si beau nom de Franz Farkas et le père permet une lecture d'une fluidité et d'une tension dont il est de bon ton de se plaindre. le plaisir de lire se ferait au détriment du sérieux.

Un reproche un peu moins infondé viserait ce personnage un peu attendu de l'enfant lecteur boulimique. Franz dévore les périodiques et autres récits d'aventure. Winckler trace ainsi le portrait d'une époque. Certes, il évite un des traits abusifs de la reconstruction historique à mon sens abusive : le disque qu'il fallait écouter, le livre à lire et le concert auquel assister comme si la perception historique s'avérait, en direct, universelle, sans périphérie et contre-temps intempestif. Mais la reconstruction n'échappe pas à la vérification dans les archives de la culture populaire. Les remerciements sont à ce titre instructifs.
Lien : https://viduite.wordpress.co..
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Une très agréable lecture que je vous conseille.
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Un merveilleux retour à l'enfance. L'insouciance, l'éternel émerveillement, la découverte sans cesse renouvelée, toutes ces choses et toutes ces émotions qui s'éclipsent avec le temps, avec les responsabilités d'adulte...
J'ai adoré ce livre que je vous recommande chaudement.
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Je ne suis jamais déçue avec Martin Winckler!
Ce roman est plus "simple" que ses précédents et accorde une place centrale à l'histoire d'un père, Abraham et de son fils, Franz. La médecine est moins présente que d'habitude, mais le père est médecin, donc elle est toujours un peu là.
Derrière, cette histoire simple, un peu banale, Martin Winckler développe une multitude de relations et d'histoires Il a réellement un don pour nicher des histoires dans d'autres plus petites ou plus grandes. Il a aussi un talent pour varier les narrateurs sans crié gare. Tout cela donne un résultat très prenant et très agréable. C'est doux, comme la relation entre ce père et son fils, c'est tendre et authentique. Bref, les livres de Martin Winckler sont toujours très riches et dans celui-ci c'est surtout les personnages qui sont attachants.
Même si le livre est épais, on ne le voit pas passer et on a juste envie de continuer à passer du temps dans ce petit village de Tilliers.
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Mars 1962. Frantz 8 ans arrive à Thilliers dans la Beauce avec son père médecin. Ce dernier vient visiter le cabinet d'un médecin en vue de le racheter. le père est très à l'écoute de son fils, son « petit chat ». Frantz a subi un choc quelques mois plus tôt et a complètement oublié son passé en Algérie. Il ne se souvient que de son réveil dans un hôpital, son père a son chevet puis ce père attentionné qui prend soin de lui. Ensemble ils quitte l'Algérie pour l'Angleterre puis la France. Une quête d'un endroit ou redémarrer une vie après un « accident » terrible qui a coûté la vie à la mère de Frantz en Algérie.
Peu à peu l'histoire se dévoile avec des retours en arrière.
Parallèlement, on suit l'histoire de cette maison, demeure de caractère avec greniers et escalier secret. Deux familles juives cachées pendant la seconde guerre mondiale ont été dénoncées. Qui les a dénoncées ?

Le noeud de l'histoire c'est plutôt la recherche du bonheur malgré la perte de la mère pour ce père et ce fils. La rencontre avec une autre famille mono parentale, l'amour, l'installation dans une petite ville, l'amitié. Finalement c'est une histoire de résilience.
La fin donne trop peu d'informations sur « l'accident ». La fin est un peu rapide, cela m'a laissé sur ma faim.
Une écriture fluide, agréable.
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On s'embarque dans une histoire comme on part en voyage dit Winckler dans son préambule. Elles nous mènent en bateau et en principe, on en sort indemne même en cas de naufrage.
Je partais donc pour un long voyage - gros livre- avec cette histoire de père et de fils. Une relation particulière puisque le fils a perdu la mémoire suite à un "accident" qui a couté la vie à la maman. Ils ont quitté l'Algérie et après un essai d'installation à Rochester (USA), ils arrivent dans un village en Beauce. le père est médecin et rachète la maison, le cabinet et on dirait maintenant la patientèle, d'un médecin qui veut s'installer à Paris.
Une femme, elle aussi veuve, avec sa fille adolescente entre dans l'histoire. Puis, les gens du village, les copains de l'école, le meilleur ennemi du garçon, l'affreux Gérald, l'instituteur...
En chemin, d'autres personnages vont monter dans le bateau de l'histoire : un vieil homme, allemand, son gendre américain, leur Marie décédée .... Une autre histoire que celle du père et du fils, de leur relation en reconstruction, de l'amour protecteur qu'ils se portent, embarque le lecteur vers d'autres temps, d'autres tragédies.
J'aurais vraiment aimé que tout l'histoire, tout le récit soit consacré à Abraham, le père et à son fils Franz. Un beau sujet qui m'a passionnée pendant les 300 premières pages puis, hop! d'autres passagers sautent la balustrade et occupent le pont; leur histoire se superpose à la 1ère. Rapidement, à la fin, on apprend la réalité de l'accident.
Un trop plein d'histoires. Dommage !
Mais touchée toujours par la générosité de M.Winckler, sa délicatesse, je me suis laissée porter, balader, d'un bord à l'autre. L'époque du récit - les années 60e : l'évocation de la guerre d'indépendance, la vie des Juifs en Algérie, celle d'un village français au temps du Général, la TV, les illustrés....- si peu à ma connaissance présente dans les romans, j'ai apprécié.
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Je suis mitigée à la lecture de ce roman. La première moitié décrit les relations d'un enfant avec son père du point de vue de l'enfant. Dans la deuxième partie une autre intrigue un peu plus tendue se greffe sur l'histoire. C'est agréable à lire mais je ne fus pas vraiment captivée, les personnages principaux sont sans doute trop parfaits. ;-)
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Bon, eh bien, c'est dit, Martin Winckler est officiellement devenu une référence pour moi.

Martin Winckler, c'est cet écrivain formidable, médecin de profession, dont tous les romans explorent avec une infinie bienveillance la thématique du soin, la distinction entre soignant.e et simple "traiteur de maladies", la mémoire, le manque, la souffrance, l'apaisement, bref, tout un spectre de réflexions toujours fines, subtiles et nuancées, qui donnent lieu à des textes aussi bouleversants que nécessaires.

Son roman le Choeur des Femmes fait partie des rares ouvrages dont je peux dire qu'ils ont changé ma vie (en toute simplicité). Alors forcément, en me lançant dans Abraham et fils, premier tome de ce qui s'annonce comme une pentalogie (oui, j'ai fait quatre ans de grec ancien, faut bien que je rentabilise), mes attentes étaient plutôt élevées.
Mais devinez-quoi ?
Eh oui.
Martin Winckler did it again.

Abraham et fils présente un duo inoubliable, fragilisé certes, mais infiniment aimant, formé par Abraham, médecin, et son fils Franz, neuf ans. Tous deux ont vécu en Algérie toute leur vie, jusqu'à l'an dernier, où un "accident" les a privés de la mère de Franz, effaçant les souvenirs de ce dernier, et poussant le père à s'installer avec son fils un an aux Etats-Unis. Abraham et son fils finissent donc par rejoindre la France, toujours marqués par ce drame dont ils ne parlent pas, et déménagent dans un petit village perdu dans le Loiret, pour se refaire, se reconstruire, ou juste pour voir.

Franz (qui, tiens, drôle de coïncidence, porte le même prénom que la meilleure personne de tous les temps, à savoir le docteur Franz Karma du Choeur des Femmes) (indice : ce n'est pas une coïncidence) est un petit garçon absorbé, passionné de lecture, silencieux. Il s'adapte plutôt vite à la vie à Tilliers, cultive avec son père une complicité inouïe, bien qu'elle doive souvent de passer de mots. Tous deux se font petit à petit adopter par le village tout entier, et deviennent des figures locales. Et si Abraham a parfois du mal à dire les choses qui comptent à son fils, il n'en est pas de même avec les villageois : en un rien de temps, il devient un véritable pilier, figure rassurante et paternelle pour toute sa patientèle, et agrège autour de lui tout un ensemble de personnes enthousiastes, blessées, respectueuses, pleines d'espoir.

Abraham et fils est un roman auquel on s'attache sans se rendre compte, une histoire sans coup d'éclat dont l'intrigue pourrait être résumée en un paragraphe comme je viens de le faire, mais dont la puissance émotionnelle est telle qu'on en arrive à peine à l'analyser. L'auteur accomplit l'exploit de rendre l'amour entre Franz et son père infiniment palpable, au point qu'il peut même se passer de mots et malgré tout être ressenti par le lecteur. On y croit, à ce foyer de bric et de broc, aux solitudes inspirées de ce petit garçon, à la vocation médicale de ce grand monsieur. On les devine, les murmures qui agitent la maison où ils accueillent très vite deux amies elles aussi en deuil, une mère et sa fille, et où tous quatre s'appliquent à grandir ensemble et à se rendre heureux. On le savoure, tout le sous-texte infiniment doux, infiniment optimiste, qui vient au fur et à mesure éclaircir les vies de personnages marqués par le traumatisme pour en faire des héros en puissance.

C'est un récit tranquille certes, mais bouleversant, porté par une plume toute délicate qui alterne à merveille entre la narration enfantine d'un Franz à l'intelligence relationnelle et à l'intuition incroyables, et un point de vue omniscient réconciliateur, apaisant, moteur. On se laisse porter sans en avoir conscience, fasciné par les courts chapitres et la rythmique hypnotique dont Martin Winckler a le secret, convaincu par cette façon simple et juste qu'il a de décrire le temps qui passe et les esprits qui s'ouvrent à d'autres idées que les leurs. C'est magnifique, plein de secrets qu'on se prépare à dévoiler, de vocations qu'on couve, de principes essentiels qu'on applique et transmet. Ça parle de respect, entraide, écoute, deuil et réparation, ça donne un furieux souffle d'espoir à celui ou celle qui a la chance de se plonger entre ces pages, c'est parsemé de personnages tous plus beaux les uns que les autres, c'est un beau livre, tout simplement. Jetez-vous dessus, c'est tout.
Lien : http://mademoisellebouquine...
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Difficile de parler de ce roman, on devrait plutôt parler de romans puisque plusieurs histoires s'y imbriquent. C'est l'histoire d'Abraham et de son fils Franz qui débarquent un jour dans une petite ville. Abraham y vient pour exercer son métier de médecin. Ils ont tous deux vécu un drame, un “accident” qui a laissé Franz amnésique de ses premières années d'enfant.
On suit leurs histoires, leurs aventures et leurs rencontres. On se laisse porter par cette ambiance des années 60, par la douceur de vivre dans cette petite ville de province. Malgré quelques longueurs dans le premier tiers du roman, j'ai suivi avec un intérêt croissant les aventures de Franz et j'ai été captivée par les secrets qu'il découvre dans leur maison.
La construction du roman alterne entre un point de vue “neutre” et le point de vue de Franz du haut de ses dix ans. Ce garçon très intelligent a un regard touchant sur ce qui lui arrive et c'est vraiment crédible et réussi, ce qui n'est pas toujours le cas quand un auteur fait parler un enfant…
Un bon moment de lecture.
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