AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
4,03

sur 283 notes
C'est l'histoire d'une époque et d'une maison où vécurent Abraham et son fils Franz.
Après un court préambule où le narrateur nous invite à embarquer dans cette histoire "comme on part en voyage", on débarque directement en mars 1963, sur la Grand-Place de Tilliers , dans le Loiret. On y restera deux ans.
Abraham ,médecin, juif veuf ,venu d'Algérie s'installe dans une province assez fade ,pour refaire sa vie après la guerre d'Algérie. Narré alternativement par une voix anonyme ( surprise !), et celle du petit Franz, candide et attachant, on apprend que le petit garçon a eu un accident, et ayant été dans le coma ne se souvient plus ni de sa vie passée, ni de sa maman. le profond respect et amour du pére et du fils l'un pour l'autre, laisse ce passé dans l'ombre....d'aucun ne s'en approche, et nous aussi,nous apprendrons la vérité comme Franz, que sur le tard...
Mais parallèlement la maison aussi recèle ses propres mystères, révélés piano, piano.
Une petite histoire dans la grande qui nous attache à Abraham,homme secret et aimant et Franz, un petit garçon fou de lecture ,qui malgré son amnésie rétrograde bénéficie d'une incroyable mémoire ( " C'est bizarre la mémoire" pense-t-il ).
"Ca va mon petit chat?", c'est ainsi qu'Abraham appelle son fils.Cette tendresse est le fond de ce récit émouvant qu'on quittera à regret.

Derrière Franz se cache l'auteur qui a vécu dans les années 60 à Pithiviers , paraît-il l'exacte copie de Tilliers , ville imaginaire.Son pére était aussi médecin et ils venaient d'Algérie. Mais Winckler dit qu'il y a mis aussi un peu de lui dans le personnage d'Abraham.
" Il y a une place pour la nostalgie dans ce livre ?" À cette question Winckler répond,"c'est vrai....c'est bon de se souvenir d'où l'on vient de manière paisible ".

J'ai tout aimé dans ce livre, les personnages,la maison, l'époque, un roman classique comme j'aimais tant lire dans ma jeunesse...donc nostalgie pour moi aussi...nostalgie aussi des lectures d'enfance pareille à celles de Franz.......
Dois-je ajouter ?.....lisez-le vous ne le regretterez pas..... et il y aura une suite...

Commenter  J’apprécie          852
Petit cours d'Histoire accéléré : les années 60, qu'est-ce que ça vous rappelle ?

Moi : la télévision en noir et blanc, l'école du village et « monsieur le maitre », les problèmes de robinet et de train, la marelle, le jeu de la balle magique, celui de l'élastique, le jeu des « gendarmes et des voleurs le « quatre-heures » composé d'un bol d'Ovomaltine et d'une tartine de choco...et puis les livres, les livres, les livres....La comtesse de Ségur, le club des cinq, le clan des sept, Fantômette...C'est mon enfance, une époque sans problème, sans prise de tête, insouciante.

Franz Farkas : la télévision en noir et blanc, Zorro, l'école de Tilliers, la nouvelle petite ville où il est venu habiter avec son papa médecin après son « accident », les jeux de bille, d'osselets, le goûter composé d'une tartine de confiture ou tout autre gâteau cuisiné par Claire, la jeune veuve au service de Mr Farkas.... et les livres, les livres, les livres...Mais aussi la découverte d'un curieux journal intime qui va provoquer beaucoup d'interrogations.
Beaucoup de questions, oui, car Franz est un petit garçon intéressé par tout, à commencer par sa propre famille, dont son papa, bizarrement, ne veut pas trop lui parler. Même sa maman reste un mystère pour lui, elle est décédée le jour de « l'accident », et lui-même a été blessé, à tel point qu'il a perdu tout souvenir d'avant. Commence alors un apprentissage de la nouvelle vie, celle avec son papa infiniment tendre, avec ses copains d'école (2 très bons amis et 1 mauvais), avec Claire et Luciane, sa fille de 14 ans, et puis Mr Homer et son gendre, ainsi que d'autres connaissances qui ont toutes un rapport avec la guerre qui s'est terminée voilà une vingtaine d'années et qui ressurgit soudain dans les esprits et les coeurs.
Guerre 40-45 et les Juifs qu'il faut cacher, guerre d'Algérie aussi...
Franz lui-même ayant une descendance juive et kabyle, il veut savoir.

J'ai bien aimé suivre ces lignes écrites avec tendresse, à la manière de Martin Winckler tel que nous le connaissons.
Ce petit Franz dorloté par un papa plein d'humanité et rempli de culpabilité suite à la mort de sa femme, je l'ai accompagné et compris parce qu'il appartient au monde de mon enfance et parce qu'il partage ma passion, la lecture. Je me suis un peu ennuyée, pourtant, car ce gros livre se répète assez bien et ronronne à certains moments.

Mais bon, je le recommande à qui veut se plonger dans les années 60, dans une petite ville de province, à l'ombre d'un clocher spectateur de bien des joies et des drames...
Commenter  J’apprécie          629
Un père médecin, son fils de dix ans, l'exil pour fuir un drame personnel, l'arrivée dans une petite ville du centre de la France, l'acclimatation avec les gens du cru...

Comme l'a déjà souligné une blogueuse bretonne*, les ressemblances entre ce roman et la dernière série de Marie-Aude Murail sont nombreuses :
- titres : Abraham et fils – Sauveur et fils
- lieux : Orléans ou pas très loin
- deux personnages principaux : un père veuf et son petit garçon qu'il élève seul
- profession médicale du père, approche d'écoute
- non-dits autour de la mort de la mère, maladresse paternelle

Ces deux ouvrages étant parus en même temps (avril 2016), comment expliquer ce phénomène, sinon par l'intervention d'un ghost-writer qui aurait soufflé les mêmes idées aux deux auteurs pour quelques éléments de la trame ?

Le contexte est en revanche complètement différent : Abraham Farkas est un Juif expatrié d'Algérie, l'intrigue se situe dans les années 60.
Meubles en formica, Deudeuche, yéyé, billes & osselets... Un parfum de nostalgie d'autant plus agréable si on a connu cette époque, je pense. Martin Winckler rend hommage aux séries TV, films, acteurs, et chanteurs des sixties, et à la littérature jeunesse alors disponible (les « illustrés » et les romans d'aventure que Franz boulotte sans modération).

On peut être agacé par un léger côté franchouille qui rappelle 'Les choristes', ou gentillet façon 'Les enfants du marais'.
Comme dans les autres ouvrages de cet auteur traitant de près ou de loin de la médecine, on retrouve un sujet qui lui est cher : le respect et la confiance mutuels entre soignant et soigné.

La lecture est très agréable, mais je regrette quand même quelques longueurs : la voix de l'enfant (répétitive) l'emporte sur les échanges entre adultes. Et c'est dommage car l'énigme autour d'un drame de guerre, façon ‘Un long dimanche de fiançailles' (S. Japrisot), est passionnante.

La fin annonce clairement une suite. Pas sûr que je me jette dessus, même si j'ai apprécié les jolis échanges père-fils.

* cf. ce billet... et les commentaires suscités :
http://lesfanasdelivres.canalblog.com/archives/2016/09/28/34375224.html
Commenter  J’apprécie          422
Frantz arrive en France avec son père Abraham, médecin de son état. Ils vivaient en Algérie. Suite à un drame où la mère de Frantz est décédée et où Frantz a perdu la mémoire après être tombé dans le coma, ils ont quitté l'Algérie.

On va suivre l'installation de Frantz et de son père Abraham, dans la ville de Tilliers-en-Beauce. Abraham Farkas va reprendre le cabinet médical du médecin de la ville.

Cette histoire est en deux parties : l'installation d'Abraham et de son fils à Tilliers et une énigme à découvrir. En effet, la maison où ils se sont installés a un secret. Abraham se verra confier la lourde de tâche de découvrir ce qui s'est réellement passé pendant la guerre dans cette maison qu'il occupe avec son fils.

L'histoire de ce père et de l'amour qu'il a pour son fils et l'amour que le fils porte à son père est remarquable. Abraham prendra du temps pour expliquer à son fils ce qui s'est passé avant son coma, et Frantz n'osera pas lui poser de questions, car il a peur de faire de la peine à celui-ci.
J'ai adoré cette histoire, l'écriture de Martin Winckler, l'atmosphère du livre, enfin tout quoi. Et j'ai vraiment, mais alors vraiment hâte de connaître la suite… Car à n'en pas douter, il y aura une suite.

Merci Monsieur WINCKLER. Je vous avais découvert avec « le choeur des femmes », que j'ai dévoré et je n'ai pas été déçue par cette nouvelle histoire, bien au contraire.
Commenter  J’apprécie          415
🎶🎶
Je vous parle d'un temps, Que les moins de 20 ans, ...
🎶🎶

Un pas de deux, père et fils en cellule familiale restreinte, suite aux événements politiques de l'Algérie: c'est un album en couleurs un peu fanées que Martin Winckler nous raconte dans une narration très autobiographique.

Livre calme, empreint de bienveillance et de quiétude provinciale, qui redonne vie à une petite ville rurale française des années 60. Entremêlant le récit personnel à hauteur d'un gamin de 8/9 ans, fou de lecture et de cinéma, et la narration à la troisième personne pour une vue d'ensemble du quotidien, les journées se racontent en petits faits, gestes et événements mineurs, dans les pas d'un enfant s'ouvrant à la connaissance et la compréhension des choses.

En étant contemporain de l'auteur, incontestablement un parfum d'enfance flotte dans l'air, jusque dans la vacuité des grandes vacances, la boulimie de lectures, la télé en noir et blanc regardée en famille, et la Dauphine paternelle (tout pareil pour moi!).

L'auteur n'échappe pas au piège de la démonstration, son regard est souvent à hauteur juvénile, but sans doute recherché à raison. Il finit par se dégager un certain ennui de cette reconstitution de la France du Général, aux non-dits des événements de la guerre.

C'est peut-être là que le livre trouvera ses limites, en laissant sur le bord du chemin les plus jeunes, eux qui imaginent notre enfance comme un espace-temps disparu, proche des dinosaures.
Sauront-ils trouver de l'intérêt à cette chronique de souvenirs?

Pour la part, ce fut une agréable récréation.


Commenter  J’apprécie          392
Dans ce roman empreint d'humanité et d'empathie pour ses personnages, Martin Winckler nous emporte dans la France des années 60. Abraham et son fils, Franz, ont quitté l'Algérie et se sont réfugiés dans une bourgade de la métropole. le père y a repris un poste de médecin généraliste. Son fils découvre à son rythme les joies et les peines de l'enfance.

Dès les premières pages, je me suis attachée à ce petit bonhomme de 8 ans dont une partie de la mémoire s'est envolée suite à un accident, lui laissant bien des questions concernant sa maman dont il ne se souvient pas.
De nombreux personnages vont se croiser dans ce roman, la vie va suivre son cours, de belles rencontres, des secrets enfouis qui refont surface, des vérités qui éclatent.

Ce que j'en retiendrai surtout c'est la tendre complicité d'un père et d'un fils.
Même si ma lecture a été agréable, j'ai parfois été gênée par les descriptions interminables de la vie des protagonistes, plusieurs dizaines de pages et une foultitude de détails sur la scolarité de Franck, ses amis, ses ennemis m'ont semblé longues et inutiles.

Une lecture agréable cependant pour une première rencontre avec l'auteur.

Commenter  J’apprécie          240

Douceur, délicatesse, bienveillance, intelligence.
Voilà ce qui me restera de cette lecture.

J'avais un excellent souvenir de la maladie de Sachs et du Choeur des femmes. J'ai retrouvé avec plaisir la plume de Martin Winckler.

Qu'il était plaisant et touchant de se promener avec les personnages dans cette petite ville de province des années soixante. On y ressent l'harmonie d'une vie simple animée de valeurs profondes telles que la loyauté, l'engagement, la solidarité.

Néanmoins, l'auteur est loin d'être complaisant. Les traîtres, les menteurs sont aussi au tableau de même que le désespoir, la douleur, la cruauté de la vie.

Le style de la narration m'a transportée dans les méandres de la petite et la grande Histoire avec une fluidité sans pareil. Un vrai talent de conteur, ce Martin Winckler, alors même qu'on ne s'éloigne jamais d'un certain réalisme.

Souvent, le narrateur est l'enfant, ce qui donne des passages extrêmement savoureux, un peu comme les anecdotes du petit Pagnol dans La gloire de mon père.

Une petite note à la fin du roman annonce une suite : j'ai hâte !
Commenter  J’apprécie          190
Voici un livre bienveillant à mettre entre toutes les mains !

Il raconte la vie d'un médecin de campagne qui élève seul son fils après avoir été rapatrié d'Algérie dans les années 60. le petit garçon est amnésique à la suite d'un attentat. Il découvre son père chaque jour et tente de retrouver un équilibre dans sa vie cabossée. Tendre et pleine de rebondissements, cette relation père-fils est l'une des plus belle qu'il m'ait été donné de lire.

Ce livre se dévore littéralement par la magie de l'écriture de Martin Winckler. Qu'il est agréable de faire un bout de chemin avec ces personnages qui sont tous plus beaux les uns que les autres. Martin Winckler fait ressortir ce qu'il y a de plus beau chez les Hommes, et il vous redonnera foi en l'humanité ! A lire absolument.
Commenter  J’apprécie          197
Le début de ce roman m'a vraiment enchantée, je me suis laissée porter par ce tendre duo Père/Fils et l'arrivée dans leur vie De Claire et sa fille Luciane, apporte un équilibre paisible à leur vie. Abraham est médecin, son fils de 10 ans, à la suite d'un "accident" a perdu la mémoire de leur vie d'avant. Petit à petit, grâce à la curiosité intelligente du jeune Franz, L Histoire se dénoue. Nous sommes en 1963, et de nombreuses références à cette période étayent le récit. J'ai aimé découvrir avec eux ces pages mais me suis parfois ennuyée dans les nombreuses parties du roman. C'est dommage.
Commenter  J’apprécie          180
Martin Winckler avertit son lecteur dès les 1ères lignes de son préambule : « On embarque dans une histoire comme on part en voyage. » ... J'ai fait mes valises et je suis partie en toute confiance, donc 😊.
Celle-ci est tendre, un peu douloureuse et toujours pleine de cette humanité qui est la marque de cet auteur. Franz, petit garçon de 8 ans, se réveille après quelques semaines de comas, amnésique. La présence de son père à son chevet est rassurante et bienveillante mais aussi nimbée du secret autour des circonstances de l'accident. Nous sommes en 1962 en Algérie.
Quelques mois plus tard, Abraham et Franz posent leurs valises dans une petite ville, Tilliers-en-Beauce. Médecin, le père de Franz, reprend la clientèle du docteur Fresnay et s'installe avec son fils dans la grande maison de la rue des (ou du) Crocus.
Là, Franz va se faire de nouveaux amis, s'adonner à sa passion - la lecture - rêver, écrire, découvrir tous les secrets de la vieille bâtisse et aider à résoudre un secret qui apaisera bien des souffrances.
L'arrivée dans leur vie de Claire et de Luciane contribuera à ramener douceur et quiétude au père et au fils.
Avec une narration à plusieurs fils - Franz est tantôt narrateur, parfois personnage mis en scène par un narrateur inconnu - Winckler déroule un récit qui emprunte à sa propre histoire, en y mêlant des thèmes chers à son coeur : le métier de médecin et son éthique (ha, comme on aimerait croiser davantage d'Abraham), la guerre d'Algérie, la résistance, l'antisémitisme.
J'ai beaucoup aimé aussi les deux pages de remerciements où se côtoient non sans un humour certain Zorro, Télé 7 jours, Louis Stevenson, Gene Kelly, Alain Fournier, la société Kodak ou encore Hippocrate – tant il est vrai que nos souvenirs empruntent à beaucoup de registres.
Winckler est un conteur de talent et Abraham et fils, un roman qui met du baume au coeur, une chronique touchante qu'on quitte avec regret.

Challenge PAVES 2020
Challenge ABC - 2020/2021

Commenter  J’apprécie          170




Lecteurs (564) Voir plus



Quiz Voir plus

Connaissez-vous bien Martin Winckler ?

Quel est le patronyme de Martin WINCKLER ?

Marc ZAFFRAN
Martin ZAFFRAN
Matthieu ZAFFRAN

10 questions
58 lecteurs ont répondu
Thème : Martin WincklerCréer un quiz sur ce livre

{* *}