AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
Citations sur En souvenir d'André (45)

Ils ne se sentaient plus concernés par rien, mais ils avaient peine à entendre leur femme, les enfants, les haranguer pour leur remonter le moral, pelurer pour les apitoyer, crier pour les secouer.
Ils n'étaient pas indifférents, ils étaient fatigués.
Ceux-là me demandaient de revenir.
p114-115
Commenter  J’apprécie          20
Je pensais depuis longtemps déjà qu'il n'était pas nécessaire d'être un professionnel pour accompagner celui qui choisit de mourir. Veiller fait partie de l'expérience humaine. Les derniers moments d'un homme sont sublimes.
Commenter  J’apprécie          20
Si tant de médecins sont aussi impitoyables avec celles et ceux qui bouffent ou fument, ou s'injectent des drogues, ou baisent comme des fous ou veulent mettre fin à leur vie pour surmonter l'angoisse de vivre, c'est parce qu'ils sont incapables d'atténuer cette angoisse en eux-mêmes: ils savent qu'elle sera toujours là.
Commenter  J’apprécie          10
Vous savez ce que font les amoureux, quand ils ont passé quarante ans? La même chose qu'a vingt. Ils ne se lâchent pas d'une semelle, à moins qu'on ne les arrache l'un à l'autre. Et quand ils sont séparés - il faut bien qu'ils travaillent - , ils se parlent et se retrouvent à la moindre occasion. Ils trouvent toutes les excuses imaginables pour s'éclipser au milieu de la journée, retourner au bureau le plus tard possible, le quitter de nouveau avant l'heure. Le soir, ils ne perdent pas leur temps pour aller au cinéma, ils se hatent vers la maison en ruine au milieu d'un jardin, le premier arrivé trépigne d'attendre celui qui tarde, et s'ils arrivent en même temps et gravissent les marches ensemble, ils entrent dans le noir, ils sont bien trop pressés de monter l'escalier s'allonger et s'étreindre et s'endormir l'un dans l'autre... Et de se relever au milieu de la nuit parce qu'ils ont faim, de parler jusqu'au petit matin et de s'endormir à nouveau, épuisés, une heure avant que le réveil ne sonne.
Commenter  J’apprécie          10
Une fois son mari parti, elle me demandait d'ouvrir l'énorme album de famille posé sur la table basse et de désigner une photo. J'en choisissais une, je retournais m'installer dans le fauteuil, et je l'écoutais.
Quand elle n'avait plus rien à dire, j'en choisissais une autre.
Commenter  J’apprécie          10
Enfant, j'ai beaucoup lu à haute voix. Mes instituteurs aimaient m'entendre parce que je lisais bien, et mes camarades parce que je pouvais toujours retrouver l'extrait qu'ils avaient aimé. J'aimais prononcer les phrases, j'avais le sentiment des les retenir encore mieux.
Commenter  J’apprécie          10
En ce temps-là, le silence et la soumission régnaient en maîtres. Les médecins statuaient. Souverainement. Mais lorsqu’un homme ou une femme sentent que leur vie n’était plus que douleur et chagrin, ces mêmes médecins ne trouvaient pas raisonnable leur désir d’y mettre un terme. Ce désir là ne pouvait pas venir d’une personne sensée, d’un individu compétent. Non seulement ils refusaient de l’entendre, mais ils menaçaient de normaliser ceux qui l’exprimaient en les internant- ou en leur collant une camisole chimique. Sauver la vie était le blason des médecins ; donner la mort un privilège de leur caste (P. 55)
Commenter  J’apprécie          10
J'espère que je ne vous assomme pas avec toutes ces histoires ...
Mais nous n'avons que ça finalement. Des histoires pour nous aider à vivre ....
Commenter  J’apprécie          10
p. 27 « Je suis triste de savoir que tu as envie de mourir, Maman, mais c’est ton droit. Cela étant, je suis ton fils, je ne te tuerai pas, mais si tu veux vraiment en finir, tu as tout ce qu’il faut dans ta table de nuit. »

p. 50 « Celle ou celui qui ne souffre ni physiquement ni moralement ne demande pas à mourir. »

p. 71 « Personne ne voulait entendre que des substances jusque-là illicites et diabolisées pouvaient lever l’angoisse de malades condamnés, leur permettre de vivre leurs derniers mois en paix avec eux-mêmes, en communion avec leurs proches. Quant à les aider à choisir le moment de partir, il n’était pas même permis d’en parler. Les principes comptaient plus que le soulagement des souffrances. »

p. 113 « La douleur précipite dans un cercle vicieux. La morphine amorce un cercle vertueux. Dès qu’un homme souffre moins, son angoisse diminue. Et parce qu’il a moins peur, il souffre moins. Je n’ai jamais eu peur de trop soulager. Quand la douleur est intolérable, personne ne doit la tolérer… Certains n’avaient pas mal mais ils souffraient beaucoup. Ce n’était plus la douleur physique ou morale. C’était cet état que ni les antalgiques ni les antidépresseurs ne parvenaient à lever. »

p. 152 « Quoi qu’on fasse dans sa vie, on ne peut éviter de souffrir. Mais on peut au moins s’efforcer, du mieux qu’on peut, de ne pas faire souffrir. »
Commenter  J’apprécie          10
Ce n’est ni la douleur, ni la dépression, ni la solitude.

C’est un sentiment plus pénible encore.

Celui d’en avoir assez.

Ëtre las d’être là
Commenter  J’apprécie          10






    Lecteurs (562) Voir plus



    Quiz Voir plus

    Connaissez-vous bien Martin Winckler ?

    Quel est le patronyme de Martin WINCKLER ?

    Marc ZAFFRAN
    Martin ZAFFRAN
    Matthieu ZAFFRAN

    10 questions
    58 lecteurs ont répondu
    Thème : Martin WincklerCréer un quiz sur ce livre

    {* *}