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Citations sur En souvenir d'André (45)

C'est ce qu'on ressent lorsqu'on passe toutes ses journée sans personne à qui parler, sans personne qui s'approche et se penche et met ses bras autour de vos épaules pendant que vous lisez assis dans un canapé, sans une main à effleurer lorsqu'elle ne fait que passer, sans un sourire à donner ou à saisir.
L'absence de l'autre est un enfer aussi.
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— Ils ont droit au secret.
— Le secret de leur identité. Mais tu changeras les noms. Et tu omettras tout ce qui peut les faire reconnaître. Ce ne sont pas des confessions écrites: tout sera transcrit de ta main, D’ailleurs… toi seul sait ce que tu as entendu. Pour qui voudrait le lire, tu aurais très bien pu tout imaginer!
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Je ne veux pas mourir en voyant ma poitrine se soulever contre ma volonté, je ne veux pas voir la machine respirer à ma place. Je veux pouvoir dire au revoir à ma famille, avec ma bouche, avec mes lèvres, avec ma gorge (P. 74)
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Certains n'avaient pas mal, mais ils souffraient beaucoup. Ce n'était plus la douleur physique ou morale. C'était cet état qui ni les antalgiques ni les antidépresseurs ne parvenaient à lever.
Ce qui les avaient soutenus jusque-là-un projet, un espoir, une date à atteindre-n'avait plus d'objet.
Ils ne se sentaient plus concernés par rien, mais ils avaient peine à entendre leur femme, leurs enfants, les haranguer pour leur remonter le moral, pleurer pour les apitoyer, crier pour les secouer. Ils n'étaient pas indifférents, ils étaient fatigués.
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Tout le monde a des secrets. Et quand ce n'est pas un secret, c'est un regret, une parole jamais dite, une question sans réponse.
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C'est ma dernière décision d'homme libre. Je peux encore la prendre aujourd’hui. Je veux pouvoir la prendre avant de ne plus avoir la parole.
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Ton imagination s'envole. C'est comme ça, tu n'y peux rien, tu as besoin de remplir le vide et de le peupler de figures en trois dimensions, même floues. Comme d'autres l'auraient fait à ta place, tu t'es préparé à rencontrer une épave, un corps humain replié de douleur, amaigri par la maladie, déformé par les interventions qui lui ont retiré un organe par-ci, un organe par-là, et cloué au fauteuil ou au lit, bardé de tuyaux divers et variés.
Mais tu fais erreur. La maladie n'a pas dévoré un organe vital, elle a pris naissance dans une multitude de localisations et le patient a été traité par chimiothérapie, non par la chirurgie. Jusqu'à sa rechute, il y a quelques semaines, il était parfaitement valide. Selon les dernières observations - effectuées juste avant qu'on te communique le dossier -, il était en parfaite possession de ses moyens intellectuels. Certes, il est âgé - soixante-dix-sept ans -, mais au jour d'aujourd'hui, vu le nombre et l'état des centenaires, les moins de quatre-vingts ans sont souvent de première jeunesse.
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D'abord, l'officier d'état civil a examiné tes papiers d'identité et constaté que ton nom, ta date de naissance et ton numéro matricule sont identiques à ceux qu'indique le document officiel. Puis il a consulté le dossier administratif attestant que le patient a bien subi - j'utilise le mot à dessein - son entretien psychiatrique. Que l'expert y affirme son bon équilibre mental et souligne l'absence de signes de dépression. Que la maladie est incurable et que, quoique bénéficiant de soins palliatifs de qualité, le patient a exprimé sa demande auprès de trois médecins différents, à trois semaines d'intervalle, comme la loi l'exige. Et que tous ont donné leur accord.
Une fois ces précautions prises, il t'a permis de lire le dossier. C'est un document médical anonyme, un peu technique : il retrace l'itinéraire du patient depuis les premiers symptômes, passe en revue les examens diagnostiques, les choix thérapeutiques effectués en conformité avec l'état des connaissances, la longue phase de rémission de cinq ans, les deux récidives et leurs traitements - manifestement efficaces puisqu'ils lui ont valu, respectivement, quatre ans et vingt-sept mois supplémentaires de répit. Pour en arriver à la rechute survenue il y a neuf mois, avec la découverte de lésions disséminées dans plusieurs organes vitaux, parmi lesquels le foie, les deux poumons, la colonne vertébrale et, possiblement - mais il a refusé l'examen qui aurait permis de le confirmer - le cerveau. Tu as lu tout cela avec curiosité et le malaise qu'on éprouve en découvrant des secrets qui ne nous appartiennent pas. Mais c'est la règle : que tu décides ou non de prendre contact, tu dois le faire en connaissance de cause.
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[N]ous n’avons que ça, finalement. Des histoires. Pour nous aider à vivre, pour nous préparer à mourir.
Pour nous rappeler en temps de peine qu’il y a eu parfois de l’amour dans nos vies.
(p. 184)
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Les femmes , voyez-vous, j'ai le sentiment qu'elles ont toujours de bonnes raisons de tenir bon, de s’accrocher. Tandis que les hommes, quand plus rien n'a de sens, ils lâchent prise.
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