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Le narrateur travaillant dans une unité contre la douleur raconte comment son approche de la médecine va faire de lui l'assistant de patients qui on choisit d'abréger leurs souffrances.
Une nouvelle fois, Martin Winckler pose un regard intelligent sur l'être humain, sur une médecine qui parfois oublie que derrière les patients se cachent des hommes et des femmes en complète souffrance physique et morale. Comment apporter un peu de répit lorsque la souffrance emporte tout ?
« En souvenir d'André » nous interpelle sur nos propres convictions, sur nos peurs. Comment ne pas être en complet accord avec les témoignages poignants qui égrènent le récit. Oui, le droit de mourir dans la dignité et le respect est une évidence et pourtant le sujet est toujours autant difficile à aborder. Chacun a sa propre vision sur la fin de vie assistée. En bonne santé, je pense au jour d'aujourd'hui être pour ce droit mais devant la sentence inéluctable, mon choix serait' il aussi catégorique ? Il pose des jalons pour ouvrir le débat. Winckler livre un récit en tout point remarquable, j'ai retrouvé le ton qui m'avait tant ému avec « La maladie de Sachs ». Emu aussi par cette histoire d'amour avec Nora, passionnée et déchirante.
Un livre forcément difficile, poignant, mais qui a le mérite de nous interroger sur un sujet ô combien délicat. Mais vaut mieux être au top de sa forme pour honorer la mémoire d'André.
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C'est un peu difficile pour moi de parler de cette lecture sans tenir compte de mon point de vue professionnel, je le dis d'emblée, puisque la médecine de la douleur et la médecine dite palliative sont une part de mon domaine d'exercice.
Martin Winckler , dans ce roman, nous dresse un historique assez réaliste, certes, mais il ne parle pas du vrai problème qui est le manque de formation des généralistes , en particulier dans le domaine du traitement de la douleur. J'aimerais dire que la France a progressé dans ce domaine qui nous concerne tous. Oui, sans doute, pour la douleur, mais c'est très loin d'être suffisant, et non, pas du tout et bien au contraire pour le reste, en raison sans doute d'une judiciarisation accrue et constante sans que , finalement, la seule loi existante soit déjà correctement appliquée partout..
Mais ce n'est pas le lieu pour m'étendre plus sur ce problème.
J'aime bien Martin Winckler. Ses enthousiasmes, ses énervements et révoltes, et même son côté redresseur de torts un peu outré quelquefois. Qu'importe, il en faut. La vacation et surtout La maladie de Sachs m'avaient fait un bien fou. Seulement, ces écrits étaient basés sur son expérience personnelle, c'était honnête, sincère, et salutaire. Il savait de quoi il parlait.
Là.. sans doute beaucoup moins. Oui, il a des souvenirs de stages ou autres, mais ça ne suffit pas, à mon avis. Il décrit quand même avec une certaine efficacité ce que peuvent faire des soignants des unités antidouleurs dans les services hospitaliers,là où se termine la vie pour la majorité maintenant, que leurs recommandations soient suivies ou non, là est le problème. Faute de personnel et de temps le plus souvent, il faut bien le dire, et non faute de bonne volonté.
Mais cette phrase, Marc… : « Les derniers moments d'un homme sont sublimes ». Qui vient de la vision d'un film japonais, il le dit.
Hum.. là, j'aurais quelques réserves. Là, ça devient vraiment du roman..
Je voudrais quand même dire qu'au moins, il a le courage d'aborder le sujet et surtout de dire des choses très justes sur la douleur. Car, la plupart du temps, ce que veulent ces malades , c'est être soulagés, et écoutés: "  S'ouvrir sans questionner, écouter sans interrompre, entendre sans juger. Expliquer. apaiser. Soulager."
Pour cela, merci.
Mais il manque, à mon avis à ce livre ( en faire un roman ,avec même son intrigue amoureuse et ses rebondissements, était peut être aussi une erreur , toujours pour moi) , une réflexion plus poussée que la simple dénonciation, et surtout d'autres solutions (qui existent..) que cet individu solitaire qui recueille les derniers récits.. J'ai vu il y a peu de temps un téléfilm de Barry Levinson réalisé pour HBO qui retrace le portrait de Jack Kevorkian qui, dans les années 90, a combattu à sa manière pour le droit à l'euthanasie aux Etats Unis , faisant même des années de prison. Kevorkian s'entourait quand même de beaucoup plus de précautions que le héros de ce livre. Trois avis médicaux, la famille filmée dans de nombreuses discussions avec elle et le malade, etc, avant d'accéder à la demande de suicide assisté…
Bref, je trouve ce livre un peu ..rapide , c'est dommage, mais c'est ma vision et j'espère ne pas avoir heurté tous ceux qui l'ont aimé.
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Martin Winckler et son écriture profondément humaine où parfois la trame narrative se tisse non pas au catgut mais avec des fils arachnéens qui font vibrer nos coeurs.
En souvenir d'André, mais aussi de l'homme au coeur brisé, de la femme qui avait peur de trop parler sur son lit de mort, tant d'hommes et de femmes qui ont voulu choisir le moment de tirer leur révérence et qui ont eu la chance de trouver quelqu'un pour les accompagner.
Martin Winckler, de sa plume sensible et efficace pose bien le problème du traitement de la douleur et du choix de mourir dans la dignité, car non, nous ne sommes pas égaux face aux Parques, pas plus à la naissance qu'à la mort!
Un sujet grave, mais traité délicatesse car il nous relie dans ce que nous avons de plus humain et de plus fragile.
À lire, absolument!
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Un jeune homme, un soignant, se rend pour la première fois à la maison d'un homme qui l'a choisi pour mettre fin dignement à sa vie. Les certificats médicaux, les expertises psychiatriques, toutes les démarches ont été faites dans les règles. Reste à savoir pourquoi lui.
L'homme qui lui ouvre la porte se tient encore debout, l'invite à s'asseoir, et se met à parler. Il se raconte. Lui aussi, dans un temps où la législation et les mentalités était différentes, accompagnait les soignants condamnés. En premier, toujours, il s'occupait de la douleur. Puis il les écoutait. Et parfois, si c'était opportun, il veillait sur leurs dernières heures.


Ce que je retiens en premier d'En souvenir d'André est son côté extrêmement émouvant, cette proximité avec la mort en devenir d'hommes qui ont choisi de partir autrement. En toute humanité, le narrateur accueille ces personnes, leurs désirs, leurs souvenirs, et leur vient en aide, d'abord en soulageant la douleur. " Quand la douleur est intolérable, personne ne doit la tolérer."
La seconde chose que je retiens de ce livre, c'est le traitement "simple", en toute franchise, presque humble, d'un sujet complexe. L'euthanasie, comme on dit à présent, a existé de tout temps. Certains pays ont légiféré depuis, d'autres pas. Mais les professionnels de la santé se mettent aussi en danger, hors la loi, pour mettre un point final à ce qui ne peut plus continuer. "Sauver la vie était le blason des médecins ; donner la mort, un privilège de leur caste."
La troisième chose enfin qui m'a marquée, c'est l'incroyable recul avec lequel le narrateur accomplit sa mission, tout au long de sa vie. J'ai côtoyé des soignants qui travaillaient dans les unités palliatives pédiatriques, d'autres dans des hôpitaux psychiatriques… Tous, à moment donné, étaient touchés, marqués, par ce qu'ils vivaient. Mais pas le personnage principal de Winckler.

Je reste un peu dubitative sur ce livre, qui transpire d'humanité, la vraie, celle vis-à-vis de son prochain. Malgré l'écriture fluide et aérée, les pages qui se tournent presque seules, j'ai ressenti un malaise qui n'était pas uniquement lié au sujet traité. J'ai trouvé que l'histoire d'amour, et le final, où l'on apprend pourquoi le jeune homme a été choisi pour accomplir cet acte sacré de donner la mort, étaient presque superflus. Enfin, le personnage principal, sa mémoire hors norme et sa capacité de recul m'ont paru parfois factices.
En souvenir d'André est en tout cas un lire à livre pour approfondir ses propres réflexions sur la vie, la mort, la douleur, les soins palliatifs, et notre responsabilité de vivants en bonne santé face à ceux qui ne le sont plus.
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Emmanuel est médecin. Mais il a choisi, depuis ses presque tous premiers pas dans son monde professionnel, de venir soulager, écouter et assister les personnes qui souffrent dans leur corps et dans leur tête. En parallèle à son métier, des gens l'appellent et lui donnent le code "en souvenir d'André"... Il sait alors qu'une nouvelle rencontre va avoir lieu, dans un univers intime et propice aux confidences. Il se rend alors au chevet d'un être qui ne souhaite plus avancer et partir dans la dignité...
De Martin Winckler j'avais lu "le choeur des femmes" qui m'a marqué et me suit encore. Cet ouvrage ne dénote pas au talent de l'auteur. Il a les mots justes, les mots vrais, tout en pudeur et en douceur, pour traiter de thèmes graves et complexes. Cet un être à part, qui possède ce petit supplément d'âme qui fait de lui une oreille et un coeur ouverts et dépourvu de tout jugement.
A lire absolument !!!
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Comme dans 'Le choeur des femmes', Martin Winckler évoque une question de médecine qui va bien au-delà de la médecine... Cette fois-ci, c'est de la fin de vie qu'il s'agit, et plus précisément de la liberté que les malades devraient avoir de choisir quand et comment ils souhaitent mourir. Si la conviction de l'auteur est évidente, ce livre n'est absolument pas un essai, mais bien une histoire, ou plutôt des histoires, entremêlées et liées, belles et fortes.

J'ai beaucoup aimé l'histoire principale, celle d'Emmanuel, avec sa fin totalement improbable mais qui sonne juste malgré tout... Celle de Louise aussi, et l'homme au coeur brisé... Tous ces morceaux de vie, tragiques mais magiques, parce que remplis d'amour et de paix. Comme nos vies à nous, en somme...

Persuadée depuis longtemps que la dernière liberté d'un être humain en souffrance doit être de pouvoir dire 'stop' et partir dignement, je n'ai lu aucune révélation ou thèse révolutionnaire ici, mais j'ai été sensible à l'humanité (voire l'humanisme) du livre et à son message apaisant. le style pur et sobre sert admirablement le récit, sans rajouter de sentiments dégoulinants...

La seule chose qui m'a chiffonnée, c'est que les mourants se confient à ce quasi-inconnu et partent loin de leurs proches. C'est probablement un reflet de la réalité, tant il est difficile de dire une vérité honteuse ou dure à ceux qu'on aime. Mais je m'égare dans des considérations éloignées de l'objet de cette critique...

Disons simplement pour conclure que ce roman fait alternativement sourire, pleurer et réfléchir, comme souvent les livres de Martin Winckler. Je vous le recommande donc.
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Emmanuel est un jeune homme doté d'une mémoire phénoménale qui lui a permis de passer avec succès des études de médecine. Il a travaillé comme jeune médecin dans une unité anti-douleur, et a été appelé à aider André, un malade qu'aucun traitement ne pouvait soulager, à "partir dignement"... Une décision pas anodine du tout qui a bouleversé sa vie...Une décision prise naturellement en réponse à l'hypocrisie du monde médical : "Je ne ressentais pas de remords ou de culpabilité, au contraire"
Depuis cette date, d'autres malades incurables, l'ont appelé sur son portable en lui donnant le code "En souvenir d'André"....
Emmanuel a désormais eu une double vie, le jour dans son unité anti-douleur, et le soir, la nuit, seul avec des malades qui l'ont appelé et qu'il a accompagné pendant de longues heures, en parlant avec eux, en les écoutant, en recueillent leurs dernières pensées, en les notant sur de nombreux cahiers...avant cet acte technique, toute petite partie de cet accompagnement humain. Une vie de médecin qu'il nous contera : "S'ouvrir sans questionner, écouter sans interrompre, entendre sans bouger. Expliquer. Apaiser. Soulager."
Un livre dérangeant qui ne peut qu'interpeller le lecteur.
Dérangeant parce qu'il aborde des sujets qui inquiètent chacun de nous, lecteurs et humains, au fur et à mesure que nous vieillissons : la mort, notre propre mort, la hantise de notre souffrance possible, la peur de la maladie incurable...des sujets inhabituels dans la littérature
Dérangeant parce qu'il met le doigt dans une première partie du livre d'une part sur l'hypocrisie de certains milieux médicaux, de certains pontes de la médecine qui prêchent le serment d'Hippocrate à la face du monde, et qui en douce, font "partir" pas toujours avec leur assentiment, des personnes incurables, des grands prématurés...Une hypocrisie qui poussera certains autres médecins, pour des raisons éthiques, à pratiquer un acharnements thérapeutique, alors que d'autres, impuissants face à la douleur nieront cette douleur psychologique ou laisseront le patient dans un sommeil profond, "....un mourant qui dort ne demande pas qu'on hâte sa fin"....dans l'attente du décès
Grâce à des hommes comme Emmanuel, qui ont pris des risques quant à leur carrière, des risques d'emprisonnement et de radiation à vie, la loi a évolué et permet, dorénavant, dans des conditions strictes, le recours à ces sédations douces, à cet accompagnement en douceur vers le Grand départ, sédations qui ne sont nullement des mises à mort brutales, mais des sédations toujours demandées, et désirées par les malades...un acte humain, un acte d'amour pour moi..." Quand la douleur est intolérable, personne ne doit la tolérer."
Roman ou témoignage ? Qu'importe...un livre émouvant qui nous interpelle chacun de nous dans notre propre sensibilité culturelle, religieuse....humaine..Notre mort fait partie intégrante de notre vie. Pourquoi refuser d'y penser...Et maintenant que la loi le permet, pourquoi ne pas écrire, dire à ceux qui nous sont chers..."Voilà comment je veux partir.." ...tant qu'il nous reste un bout de route à faire ensemble...encore.

Lien : http://mesbelleslectures.com..
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Je n'aime pas particulièrement l'écriture de Martin Winckler mais je le lis parce que ses romans soulèvent souvent des problèmes de société liés à la santé publique et, en tant que praticien, il sait de quoi il parle. Je lui fais donc confiance sur le contenu. Ici, l'agit de ce qu'on a coutume d'appeler, du moins au Québec, l'aide médicale à mourir. J'ai d'abord cru, comme pour La vacation, qu'il s'agissait d'une expérience vécue mais au fil de la lecture, j'ai pensé qu'il s'agissait plutôt d'un mélange de réalité et de fiction. C'est le côté un peu désincarné de personnages qui m'a amenée à cette conclusion et aussi l'invraisemblance de pouvoir pratiquer régulièrement l'euthanasie dans un pays où la loi la prohibe sans être dénoncé ni inquiété… Certaines histoires m'ont accrochées, d'autres m'ont paru fades, voire peu crédibles. J'aurais préféré, je crois, que l'auteur approfondisse celle d'André justement qui m'a le plus touchée. Mais peut-être justement concerne-t-elle des personnes qui ont existé et que l'auteur ne pouvait nous en dire plus…
Comme pour l'avortement, l'euthanasie vise à soulager la souffrance en provoquant la mort mais je ne peux m'empêcher de voir une grande différence entre les deux cas, ce qui m'a sans doute permis une lecture plus sereine de ce roman que de la vacation.
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Martin Winckler est un homme de conviction, tous ses lecteurs le savent, et l'une de ses convictions les plus profondes et les plus présentes dans ses ouvrages est la haine de la souffrance et le rejet des soignants qui se refusent à la soulager. Forcément, ce type d'idée devait amener leur auteur tôt ou tard sur un terrain idéologique particulièrement difficile, celui de l'euthanasie. Un autre y serait allé avec des pincettes, Winckler, lui, a l'intelligence et l'audace de rentrer directement dans le vif du sujet en donnant la parole à son narrateur, un ancien médecin sur le point d'engager une procédure de mort accompagnée. Toute sa carrière, le vieil homme s'est consacré à soulager les souffrances des mourants, pratiquant l'euthanasie à maintes reprises et en toute illégalité. Rongé par le cancer, il ne demande qu'une chose : que l'on fasse pour lui ce qu'il a tant de fois fait pour les autres et que quelqu'un d'autre devienne le réceptacle des multiples confidences confiées à lui par des patients agonisants.

« En souvenir d'André » est donc un roman ouvertement militant, ce qui pourrait agacer certains lecteurs mais ne me dérange nullement, tant j'ai de sympathie pour l'auteur et ses valeurs. Suite de confessions poignantes, de moments de vie brisée et de questionnements douloureux, le récit nous prend au corps et s'avère particulièrement difficile à lâcher, à défaut d'être d'un abord très facile. S'il faut pinailler un peu, je dois reconnaître avoir trouvé la fin assez artificielle – comme pour « le Choeur des femmes », l'auteur aurait pu se passer de ce type de petite pirouette narrative à l'eau de rose… Mais bon, personne n'est parfait, et si Winckler veut s'offrir de temps en temps un peu de sentimentalisme facile, qui sommes-nous pour le lui refuser ? Que ce petit bémol ne vous fasse pas dédaigner ce beau roman, sensible et humaniste qui, s'il n'a pas révolutionné mes propres idées (celles-ci étant déjà tout à fait en accord avec celles de l'auteur), poussera surement d'autres lecteurs à creuser leurs convictions sur ce sujet aussi complexe que délicat.
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En souvenir d’André, code pour une demande, à demi-mots, d’aide à mourir alors qu’on souffre à vivre quand le corps ne suit plus. Quand la douleur est trop forte pour continuer à lutter, quand il ne reste presque rien… Le narrateur est un médecin qui a la faculté de se souvenir de tout ce qu’il entend. Alors il raconte le droit d’être soulagé de la douleur définitivement… A travers quelques personnes qu’il a aidé, il fait pénétrer le lecteur dans son univers professionnel et personnel. Un roman très émouvant… que j’ai trouvé trop court ! On aimerait en savoir plus sur ces personnes, sur sa vie… En tout cas, un roman très fort sur l’euthanasie, on ressent la douleur des familles… Bien envie de découvrir ses autres livres.
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