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3,88

sur 233 notes

Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Si je pouvais titrer ce billet, nul doute que ça donnerait ceci :
De l'importance d'accorder un peu d'attention aux revues périmées qui hantent la salle d'attente de mon médecin.

Hum, quel rapport avec le ci-devant roman ? Tout simplement parce que c'est dans un magazine féminin lambda que j'ai découvert l'existence de cette épopée extraordinaire !

Ambre est une héroïne comme vous n'en avez sans doute pas rencontré des masses. de basse extraction, sans autre éducation que celle de la paysannerie anglaise du XVIIème siècle (ce qui, en clair, est égal à pas grand chose), fine dans sa tournure d'esprit mais pas particulièrement intelligente, bref, autant d'indices qui vous la désignent comme une anti-héroïne sauf que... Ambre possède un sens aigu de l'opportunisme, une agilité de réflexion qui lui fait comprendre plus vite que l'éclair où se trouve son intérêt et quel bénéfice elle peut obtenir de telle situation ou de telle rencontre. Réactive, impulsive, elle préfère agir que réfléchir !

Ambre n'a que deux armes pour lutter dans cette société anglaise du XVIIème siècle, socialement cruelle et politiquement agitée : sa beauté et son esprit. Elle va en user sans scrupule pour s'extraire de sa cambrousse et gravir un à un les échelons d'une ascension sociale qui la mènera jusque dans le lit du roi !

Cette jeune femme, dotée d'un tempérament que n'aurait pas renié une Scarlett O'Hara, va dans le même temps connaître les joies et les tourments d'un amour entier et fusionnel pour Lord Carlton, celui par qui tout a été rendu possible, l'amant des prémices, le père de ses enfants, son espoir de rédemption... Tout au fil du récit, parfaitement documenté sur la période troublée de la Restauration, Kathleen Winsor nous entraîne dans le sillage d'une héroïne au destin flamboyant, dans des décors à couper le souffle, de la campagne anglaise pouilleuse aux ors des palais londoniens et fait naître en nous une affection réelle pour cette courtisane au coeur dur et au caractère déterminé et égoïste qui ne recule devant rien pour atteindre son idéal.

Ambre, triomphante, parviendra au sommet de ses ambitions dans un grand débordement d'énergie et réalisera alors que le bonheur (concept qui n'avait aucune réalité pour la plupart de ses contemporains) n'est pas l'aboutissement glorieux qu'elle avait imaginé. Ce trésor, finalement, se tenait peut-être en-deçà de sa ligne d'arrivée mais emportée par sa rage de réussir le plus vite possible, elle sera sans doute passé devant sans le voir. Sera-t-il alors encore temps pour elle de faire demi-tour et de rattraper ce bonheur qui s'acharne à fuir ?
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C'est avec une certaine appréhension que j'ai commencé la lecture de ce roman que l'on m'a gentiment donné. Une vieille édition France Loisir sans jaquette ni résumé. J'ai juste eu un encouragement positif de Cassiopée , membre éminent de notre forum toujours bonne conseillère.

Juste un titre « Ambre » et une auteure inconnue, Kathleen Winsor une américaine qui publie ce roman en 1944, roman qui est ensuite devenu un best-seller mondial .

Résumé:
Nous sommes en 1644 ,dans un petit village du Comté d'Essex en Angleterre. Alors que la guerre civile oppose les royalistes aux parlementaires , une jeune femme décède des suites d'un accouchement. Cette jeune femme noble a fui ses parents opposés à son mariage qu'ils avaient pourtant arrangé mais ensuite annulé du fait d' une brouille opposant les deux familles.
Ambre sera adoptée par un gentil couple de paysans qui l'élèveront comme leur propre fille. Adulée par les jeunes hommes du village, jalousée par les jeunes filles Ambre se délecte de la vie avec insouciance.
A seize ans le destin d'Ambre sera bouleversé par l'apparition de nobles cavaliers partis rejoindre Londres et Charles II qui prend le pouvoir. En effet lorsque son regard croise celui de Lord Bruce Cartlon le coup de foudre est immédiat et elle prend la décision de suivre cet homme et s'enfuit de son village.

Ambre est la parfaite héroïne de romans à l'eau de rose , ingénue, intrépide, insouciante la description de l'auteure en résume parfaitement l'aura « Il y avait en elle un je ne sais quoi de luxuriant, de chaud, qui fait naître chez les hommes de prometteuses suggestions- quelques choses dont elle n'était pas responsable, mais dont elle avait une conscience aiguë ». Ambre débarque à Londres et très vite délaissée par son coup de foudre, sans titre, sans famille, sans argent, sans expérience elle va très vite se rendre compte que sa beauté est un atout majeur dans ce Londres libertin où elle croisera bon nombre personnages . Héroïne égoïste, calculatrice, impulsive, Ambre est une aventurière libertine que rien, ni personne n'arrêtera.

Roman à l'eau de rose diront peut-être certains mais pigmenté par un voyage historique en plein coeur de Londres , qui à l'image de l'héroïne du roman nous révèle son visage masqué derrière lequel se cachent une recherche du plaisir de jouir de la vie trop longtemps étouffée par la politique de Cromwell, des intrigues à la cour, une immoralité dans laquelle se complaisent les classes hautes .

Nous découvrons Londres :« La ville dans son enceinte intérieure, était une sorte de pot-pourri des siècles vieille, laide, elle sentait mauvais, mais elle était pleine de couleurs, de pittoresque, aisance que d'une espèce de beauté délabrée… »Les descriptions sont nombreuses mais pas trop longues, suffisamment imagées pour que l'on s'en imprègne.

Ambre nous fera rencontrer un nombre incalculable de personnages Roi, Duc, Baron, acteurs, bandits tous croisent sa route au gré de l'intrigue.

La condition de la femme à cette période y est décrite de façon parfois très cynique et humoristique , on consulte un astrologue pour se faire confirmer ou infirmer une grossesse, à partir de 22 ans une femme est sur son déclin, l'amour n'a rien à voir avec le mariage, on épouse celui qui nous convient et on essaye de se supporter.

Katleen Winsor nous entraîne dans de nombreux quartiers de Londres, de l'hôtel miteux au palais royal de Whitehall , en passant par la prison de Newgate, des épisodes historiques comme l'épidémie de peste de 1665 et le grand incendie de Londres qui dévasta une grande partie de la ville et sa population.

La lecture est aisée, les descriptions sont assez réalistes et le rythme soutenu. Les faits s'enchaînent , se rejoignent, les personnages sont pour certains assez pittoresques et très nombreux mais à aucun moment on ne s'ennuie durant les sept cent pages du roman.

Une lecture détente qui est tombée à un très bon moment, certains passages m'ont rappelé des lectures de jeunesse comme « les trois mousquetaires « et autres roman de Dumas. La présence des faits historiques parfaitement intégrés avec l'épopée amoureuse d'Ambre est un régal .

La fin laissait présager une suite qui hélas n'a pas été écrite ou publiée …Dommage.
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Un vrai petit bijou ! Kathleen Winsor signe un chef-d'oeuvre grâce à son livre Ambre (Amber Forever de son titre original) et ne se cache d'ailleurs pas de l'avoir écrit dans le but d'en faire un Best-Seller. du reste, c'est ce qu'il fut à sa sortie (1944 aux USA, 1946 en France) et Otto Preminger en fit même une adaptation cinématographique en 1947 (pas vraiment réussie). Sa lecture est toujours aussi fascinante de nos jours. Grâce à son héroïne, jeune paysanne avide de grimper les échelons sociaux pour épouser l'homme qu'elle aime profondément, nous parcourrons l'Histoire de la période révolutionnaire anglaise à la Restauration de Charles II et découvrons toutes les catégories sociales qui peuplaient l'Angleterre de cette époque : des campagnards puritains à la Cour frivole, en passant par les brigands de Newgate ou encore les premières actrices du Théâtre Royal. Nous assistons entre autres à la Grande peste de 1665 et au Grand incendie de 1666 qui dévastèrent Londres, impuissants et horrifiés sous la justesse des descriptions de l'auteur.
le vocabulaire riche et toujours approprié, les images frappantes employées et les aventures toujours insolites de l'héroïne attisent la curiosité et l'envie de lire du lecteur. On commence les premières pages sans savoir que l'on ne sera plus capable de lâcher le livre tant on veut connaître la suite. Et pourtant, c'est un pavé de presque 900 pages ! C'est d'ailleurs le seul reproche que l'on pourrait faire à ce roman historique, ce nombre de pages énorme qui peut rebuter les moins adeptes de la lecture. Cela se justifie pourtant puisque l'intrigue se déroule sur plus de dix ans ! de plus, pour ceux et celles qui hésiteraient toujours à se lancer dans cette découverte, une édition en deux tomes existe.
Outre la qualité excellente du style de l'auteur, on peut aussi saluer le travail effectué sur ses personnages tous plus complexes les uns que les autres. Aucun ne tombe dans un cliché gnan-gnan insupportable. Tous ont des qualités et des défauts qui les rendent réalistes, « humains » et donc attachants. Ambre, bien qu'égoïste et pas des plus brillantes, saura vous conquérir au point que vous pardonnerez sa conduite rarement morale et parfois insensible. Lord Carlton vous ravira autant qu'il vous dégouttera. Enfin, les aficionados des « relations toxiques » seront aux anges quant à l'amour que partage ces deux personnages, profond mais destructeur, sincère et pourtant souvent cruel.
Bref, voici un livre à lire à tout prix pour les adeptes des relations compliquées et ravageuses qui cherchent en plus à apprendre en lisant. Un must-have dans la bibliothèque d'une romantique en herbe !

Lien : http://lecoindesloisirs.com/..
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Dans l'Angleterre du 17e, il n'est pas facile d'être une jeune fille. Si tant est qu'elle ne soit pas mariée, elle appartient à ses parents ; et une fois qu'elle a un époux, il la possède corps et biens. Un mari peut battre sa femme légalement. Ses possessions lui appartiennent. Il peut dépenser son argent comme il l'entend. L'enfermer s'il le désire.
Non, il ne fait pas bon être une femme en ce temps-là. Mais Ambre ne veut se laisser dicter sa conduite par personne. Elle a de l'ambition, de la volonté, et une bonne dose de déraison, ce qui lui permettra de monter très haut et très vite. le destin l'a jetée sur la route d'un noble et beau chevalier. Immédiatement conquise, elle s'enfuit à Londres avec lui. Mais elle ne sait pas que, si la vie est dure pour les paysannes, elle l'est encore plus pour les citadines de pauvre condition. Les arnaques sont légions, les âmes malveillantes courent les rues, et les menteurs repèrent très vite les naïfs.

Mais recentrons-nous : ceci n'est pas qu'un roman féministe. C'est aussi une fresque historique. Car l'auteure se sert de son héroïne pour visiter toutes les strates de la société, tant la pauvreté la plus démunie que la richesse la plus excentrique. Elle nous montre aussi les grands événements du siècle : Restauration, épidémie, incendie, mariages et décès royaux… On a une assez large vision de l'Angleterre des années 1660-70.
Car Ambre passera par les pires étapes pour obtenir ses deux grandes obsessions : le pouvoir, et Bruce Carlton (le beau chevalier). D'ailleurs, dans son esprit, l'un ne va pas sans l'autre. Malheureusement femme dans un monde qui appartient aux hommes, elle a tout de même deux cordes à son arc : sa beauté et son sens de l'opportunisme. Mais du fait de ces deux avantages, s'en suivent des luttes de pouvoir avec les autres femmes de la Cour, qui voient en cette jeune fille une rivale sérieuse. Qui a parlé de solidarité féminine ? Plus on est belle et plus on excite la jalousie des autres…
C'est une vision assez désabusée de l'humanité – enfin, de l'humanité citadine. le pouvoir appelle la traîtrise ; la présence du roi, celle du mensonge et de l'hypocrisie. Intrigues et complots sont le quotidien de tous, mais à diverses échelles selon le statut social (vous vous doutez bien…). Les petites gens manigancent pour voler 10 shillings quand les grands oeuvrent pour gagner 10 000 livres sans transpirer.
C'est à ça que servent les mariages, les dots, les héritages et les enfants : gagner de l'argent.

La plupart des personnes que la protagoniste sera amenée à côtoyer attendront toujours quelque chose d'elle. Certains vont essayer de la voler, d'autres la manipuler, d'autres tenter de l'épouser pour gagner son corps et ses biens…

Mais revenons un peu sur notre héroïne – enfin, si on peut parler d'« héroïne ». Ambre n'en a pas l'étoffe. Elle est tout aussi manipulatrice et profondément égocentrique que tous les gens de la Cour. Elle est même obsessionnelle : Bruce est tellement mythique que c'en est caricatural. Sa mémoire a perfectionné à l'extrême cet amour de jeunesse qu'elle n'entrevoit que rarement. Tout ce qu'elle fait a pour finalité de le posséder : épouser des hommes riches, épouser des comtes, des ducs pour avoir des titres de noblesse et l'intéresser, agrandir sa fortune pour l'impressionner, augmenter son influence…
La mort de personnes de basse condition ne l'importe guère face à la possibilité de le revoir – je pense qu'elle pourrait donner l'ordre de tuer dix de ces personnes pour avoir l'occasion de lui adresser un sourire. Mais au fond, ce n'est pas vraiment sa faute : c'est l'époque qui veut ça.

Oui, Ambre ressemble à toutes les autres femmes de la noblesse. Car elles sont toutes prêtes à se juger entre elles sur les apparences, le comportement, l'origine sociale ; et ce même si elles-mêmes ne valent pas mieux. Aucun secret n'est gardé, les commérages et l'hypocrisie sont monnaie courante, et la méchanceté a une valeur de normalité (dénoncer le comportement licencieux d'une femme à son mari pour qu'il l'enterre pour toujours dans la campagne anglaise est une manoeuvre politique comme une autre. Et parfois, ce sont même de faux témoignages). Notre jeune parvenue adore cette ambiance et s'y sent comme un poisson dans l'eau. Pire : elle méprise toutes celles dont ce n'est pas le cas (celles qui n'aspirent qu'à avoir un mariage heureux et une vie honnête). Celles qui ne lui ressemblent pas ne méritent pas son intérêt : elles sont ennuyeuses.
Et en effet, Ambre n'est pas le profil-type d'une bonne épouse. Elle cherche à séduire tous les mâles qui passent à sa portée. Jeunes comme vieux, mariés ou veufs, quelques célibataires, beaux ou laids, rien ne l'arrête ! le regard admiratif d'un homme, quel que soit son apparence, lui suffit et lui fait plaisir. En fait, elle est assez équitable : elle donne sa chance à tout le monde (elle a juste une certaine préférence pour les riches. Ou les titrés, si possible). Bref, elle manipule les coeurs masculins à sa convenance.
Comme beaucoup de femmes de son époque, elle n'a pas vraiment de morale quant au sujet de l'amour et du mariage. À Londres, ce dernier est juste un arrangement entre deux personnes ou deux familles, et il est de bon ton d'avoir un ou plusieurs amants et d'être en froid avec son conjoint. Dans la haute société, les unions heureuses sont moquées et décriées car ce n'est pas la mode – c'est mauvais goût… À tel point qu'un couple qui se montre trop affectueux en public n'évoque que le dégoût.


Bref, en d'autres termes, Ambre est une protagoniste atypique. C'est une anti-héroïne dégourdie et charismatique, et je lui trouve une certaine profondeur. Elle n'est pas foncièrement méchante, elle ne veut pas le mal d'autrui, elle veut simplement son bien à elle – à n'importe quel prix. Et elle a beaucoup de volonté. C'est ce qui fait que je l'aime bien.

Mais certains côtés d'elle me font systématiquement lever les yeux au ciel. Comme le fait qu'elle n'a aucun remords, ni aucune empathie.
Mais les moments où elle m'agace le plus sont ceux où elle retrouve Lord Carlton. Elle ressemble à ces jeunes greluches idéalistes qu'elle méprise (« Oh, Lord Carlton, je suis sûre que nous sommes destinés l'un à l'autre… Oh, Bruce, épousez-moi, je vous en prie ! Je vous aime, je vous aime tellement… ! » ; « Oh, je le hais… Je le hais, je le hais, je le hais ! Oh, comme je l'aime… »).
Quand elle est avec lui, elle fait souvent preuve d'une incroyable immaturité, enfermée qu'elle est dans un idéal impossible : Bruce est ceci, Bruce est cela, et surtout : Bruce est parfait et ils ont un destin ensemble. Elle l'aime comme une adolescente et le poursuit littéralement de ses assiduités, à tel point qu'elle en devient chiante.


Un autre personnage dont je voudrais bien parler est Bruce (évidemment). Autant la protagoniste affiche clairement son intérêt pour lui, autant il brouille l'expression de ses sentiments. À plusieurs reprises, il fait preuve de tendresse et d'affection, à d'autres, toute son attitude dénonce son mépris et sa distance. Elle l'aime, et donc elle veut le garder près d'elle et l'épouser. Lui, on dirait qu'il s'efforce de la laisser aussi loin que possible. Il s'acharne à toujours mettre un océan entre eux, ne rentre en Angleterre que s'il n'a pas d'autres choix, la baise un bon coup et repart sans prévenir pour six mois, neuf mois, un an ou plus. Ne donne pas de nouvelles. Semble totalement l'avoir oubliée. Puis revient au moment le moins attendu. Et encore, s'il n'y avait pas Almsbury, Ambre aurait perdu toute trace de lui depuis longtemps.

Bref : ce mec est le moins attaché des hommes. Même en aimant une femme, ça ne le dérange pas de ne pas la voir pendant des mois (oui, car malgré ce qu'il cherche à faire croire, il l'aime bel et bien). Et c'est peut-être pour cela qu'Ambre est aussi obsédée par lui : elle ne pourra jamais le mettre à genoux comme les autres. Il ne lui appartiendra jamais. C'est aussi peut-être pour cela qu'il refuse de l'épouser et qu'il met autant de distance entre eux : il la connaît. Il sait qu'une fois qu'il lui appartiendra, il aura perdu tout charme à ses yeux.
Enfin, c'est ce que je suppose.
D'un autre côté, j'ai l'impression qu'il profite aussi de la dévotion quasi fanatique d'Ambre à son égard pour la garder en son pouvoir (comme ça, il a toujours une magnifique amante sous le coude quand il rentre en Angleterre…).
Ces deux probabilités peuvent être même compatibles.

Pour terminer, je voudrais aborder le sujet de la chute finale, qui est très (très) ouverte, et tombe comme un cheveu sur la soupe.

En d'autres termes, j'ai beaucoup aimé ce livre. Je me suis laissée envoûter par la plume délicate de Kathleen Winsor, qui ne laisse que peu de temps morts et décrit avec justesse les émotions de ses personnages. Elle a un point de vue légèrement ironique sur les femmes de la haute société (dont Ambre), et c'est ce qui m'a le plus plu. Ses descriptions ne sont pas trop lourdes, elle retranscrit les décors, les tenues et l'attitude des personnages juste assez pour nous permettre de visualiser la scène. J'ai toutefois regretté l'absence d'un lexique pour les noms des différents habits – parce que je ne m'y connais pas beaucoup en vêtements du 17e, et que je ne sais pas ce que sont les trousses, les chausses et autres. Ça ne concerne peut-être que moi.
Et même si l'héroïne m'a plusieurs fois agacée dans la seconde moitié du livre, je l'ai quand même aimée. Car elle en bave pour un homme qui se refuse à elle. Car elle est dégourdie et intelligente. Et car sinon, Ambre ne serait pas Ambre, et le livre aurait été nettement moins intéressant.
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L'un de mes romans préférés.
Une plongée dans L'Angleterre de la fin du XVIII ème siecle, avec ses intrigues, sa bourgeoisie et son aristocratie, et l'histoire d'Ambre, partie de rien, et qui vise un titre plus que tout au monde.
Elle traversera les mauvais événements de son époque, non sans encombre, et vivra une vie riche !
Un excellent roman d'amour historique.
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Ambre - un roman historique dont le personnage central
est une jeune femme qui monte l'escale sociale de tout bas en haut.
Kathleen Winsor, États-Unis, fait revivre l'époque anglaise autour de 1660
avec le règne de Charles II.
Un roman fascinant.
Titre original Forever Amber, 1944.
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Au 17ème siècle en Angleterre, une jeune paysanne part vivre à Londres. Elle est ambitieuse et se sert de sa beauté et de l'attrait qu'éprouvent les hommes pour gravir les échelons.

Elle va connaitre les bas fonds de Londres, le monde du théatre, la prison, de nombreuses liaisons, la cour d'Angleterre, la grande épidémie de peste. Elle vit plusieurs vies !

C'est une héroine amorale, frivole, manipulatrice, audacieuse, garce, mais attachante. Elle tombe parfois sur plus retors qu'elle, et se fait arnaquer par ceux qu'elle croyait duper, ce qui donne du piment à l'histoire.

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J'ai lu Ambre pour la première fois quand j'étais adolescente et des décennies plus tard, ce livre qui à mes yeux n'a pas pris une ride me captive toujours autant.
C'est l'histoire d'une jeune paysanne qui veut à tout prix sortir de sa modeste condition et qui n'hésite pas à user de tous les moyens à sa disposition pour y parvenir. Il faut dire qu'elle possède une arme infaillible, sa beauté.
L'histoire se déroule dans le Londres du 17ème siècle marqué par des évènements dramatiques comme la grande épidémie de peste en 1665 et le grand incendie qui ravagea la ville un an plus tard.
Et puis surtout, il y a le séduisant Lord Carlton ...

Bref, un gros livre qu'on n'arrive pas à lâcher avec une fin qui laisse présager une suite, qui malheureusement n'a pas été écrite.
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Ce roman je l'ai découvert dans la bibliothèque de mes grands parents il y a déjà plusieurs années.
Je me souviens de l'avoir lu sans pouvoir m'arrêter. (Plus de 800 pages d'une édition ancienne)
Une trame historique et colorée dans l'Angleterre du XVIIe siècle.
Une héroïne vive, intelligente, opportuniste qui n'a pas froid aux yeux. 
Nous découvrons le Londres de cette époque. Nous suivons Ambre dans ses aventures et ses mésaventures, dans de nombreux lieux , auprès de ducs, de barons, de bandits…
La lecture est facile, et le rythme effréné.
Un souvenir de lecture enchanté et gravé dans ma mémoire. Un classique à redécouvrir sans hésiter.
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Je ne sais plus comment je suis tombé sur ce roman mais je me souviens avoir été très vite séduit par son résumé et par son héroïne impétueuse et sulfureuse et je dois bien admettre que le résultat s'est dévoilé bien au delà de mes espérances tellement ce roman a été une claque magistrale que je ne suis pas prêt d'oublier.

Bien que présenter comme une oeuvre romantique et comme un roman d'amour, Ambre se dévoile bien plus que ce raccourci. En effet, la passion palpable et transpirante de ce roman a rythmé et animé ma lecture de la première à la dernière page. Une fois ancré au coeur de l'histoire je n'ai pu arrêter ma lecture. C'est pourquoi, je ne peux que vous conseillez – si le coeur vous en dit – de vous procurer directement les deux volumes tellement cette oeuvre est saisissante et poignante. A tel point que je n'ai cessé de vivre d'incroyables émotions au cours de cette dernière, allant de la joie, à la tristesse en passant par là colère et la frustration. Cette explosion de sentiment m'a littéralement fait vivre de véritables montagnes russes émotionnelles. Mention spéciale pour les derniers chapitres qui m'ont mis les larmes aux yeux et quasiment brisé. D'autant plus qu'à travers son héroïne, Kathleen Winsor décrit et s'affranchit avec véracité – manquant parfois de justesse et nuance – de la miséreuse condition sociale et maritale des femmes de l'époque. Cependant et malgré mon très grand enthousiasme, fort est de constaté une certaine redondance dans la construction de son oeuvre. En effet, l'auteure use et abuse du même schéma narratif ce qui apporte une certaine prévisibilité quant à celui-ci. D'autant plus que j'ai aussi remarqué certaines répétions cassant quelque peu mon rythme de lecture. Bien entendu et malgré ses quelques bavures, le style de Kathleen Winsor se démontre malgré l'époque totalement actuel et moderne et parfaitement efficace. Sa simplicité de lecture permet de se délecter avec plaisir de sa plume qui offre quelques petites surprises. A commencer par la considérable partie historique de son travail. J'ai vraiment été épaté par cet aspect de ce roman fortement mis en avant et drastiquement maîtrisé. C'est une véritable fresque historique qui nous est dévoilée et j'ai vraiment pris plaisir à réaliser ce voyage dans le temps qui nous amène au temps de la Restauration anglaise. Je ne connais que très peu de choses concernant cet épisode de l'histoire de l'Angleterre et sans pour autant m'en apprendre énormément, j'ai apprécié découvrir quelques faits historiques comme l'épidémie de peste par exemple. de plus, l'auteure prend la peine de créer et d'alimenter sa passionnante romance de complots politiques croustillants à découvrir et à suivre. Ainsi, découvrir les vices et les secrets de la cour royale fut totalement exaltant. Néanmoins, ce sont dans les moments d'amour et de passion que l'art et le talent de Kathleen Winsor ont le plus brillé et raisonné en moi. Il est indéniable que jamais auparavant et jamais plus, je pense, une romance ne m'avais et m'aura autant pris aux tripes.

Quand bien même tous ces attraits, la grande force de ce récit n'est autre que notre sulfureuse héroïne, Ambre. Cette dernière née dans la mauvaise société et avec le second sexe assume avoir les yeux plus grands que le ventre et n'hésite pas à s'enfuir de sa campagne au bras de son nouvel et futur amant afin de gagner la capitale et d'y découvrir les joies mais surtout les peines de cette vie mondaine. A peine majeure, cette dernière tombera éperdument amoureuse de Bruce son sauveur et son échappatoire. Malheureusement et bien que ce dernier apprécie fortement la présence et les charmes assumés et clairement revendiqués de notre jeune passionnée, il ne voit pas la vie de la même façon que cette dernière et l'abandonne très rapidement à son triste sort. S'en suit alors une descente aux enfers pour notre héroïne qui n'aura aucun scrupule, ni remord afin de gagner et de conquérir à jamais le coeur de son bien-aimé. J'ai trouvé que derrière cette jeune femme vaniteuse, calculatrice et un brin sournoise et machiavélique se cachait une personnage fortement complexe à découvrir. Ainsi et au fil des chapitres, je me suis complètement attaché à notre héroïne et bien que souvent dévoilée sous son plus sombre aspect, je n'ai cessé de tenter de comprendre ce qui animait réellement toute cette perversité et cette déchéance. Finalement, Ambre n'est rien d'autre qu'une victime de sa condition et de la société dans laquelle elle évolue. Cette dernière osait rêver de liberté et d'amour et s'est retrouvée délaissée et éblouie par les richesses et la luxure de cet univers beaucoup trop vaste pour une si innocente jeune fille. A l'inverse et alors que Bruce m'avait fait forte impression de par sa modestie et son honnêteté envers son amante, je n'ai cessé de voir mes sentiments évoluer et je l'ai trop peu souvent compris pour finir par bien souvent le détester. Je ne peux en dévoiler davantage pour ne pas gâcher cette riche et mouvante histoire d'amour mais ce dernier jouit pleinement de son statut social et de condition pour ne pas à avoir à s'accommoder de véritables sentiments. Quand bien même en digne gentleman, celui-ci laisse toujours le choix à son amante de lui résister ou non, ce dernier tombe très facilement dans l'indulgence de l'adultère dont bénéficiait la genre masculine. de plus et bien que centré sur les rapports entre nos deux amants, bien d'autres personnages vont rencontrer leur chemin comme Nan et Almsbury qui se définiront être les seuls et véritables amis et fidèles de notre héroïne. J'ai vraiment apprécié ces personnages pour la bienveillance et la sincérité dont ils font preuve à l'égard d'Ambre. Chacun d'eux fera attention à ce que notre papillon ne finisse pas par se bruler les ailes.

Finalement et sans pudeur, Kathleen Winsor offre une histoire d'amour passionnante et sensuelle à découvrir, portée par une héroïne impétueuse et sulfureuse à laquelle je me suis complètement attaché. Je n'ai cessé de vivre ses émotions et s'est totalement grisé que j'ai tourné la dernière page de cette histoire d'amour passionnel, parsemée de passion et de perversion.
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