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EAN : 9782226241467
320 pages
Albin Michel (02/05/2012)
3.66/5   184 notes
Résumé :
Australie, 1919. Alors que la Grande Guerre est enfin terminée, une épidémie de grippe espagnole ravage le pays. Dans une atmosphère de fin du monde, des hommes en armes bloquent les routes et parcourent les campagnes pour imposer la quarantaine.
Quinn Walker, un soldat démobilisé et hanté par ce qu’il a vécu, retrouve la petite ville de Flint en Nouvelle-Galles du Sud, qu’il avait quittée dix ans plus tôt, après avoir été accusé à tort d’un crime effroyable.... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (61) Voir plus Ajouter une critique
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Coup de coeur pour ce roman de l'australien Chris Womersley publié chez Albin Michel. 1909. Quinn Walker est accusé d'avoir violé et tué sa petit soeur. Crime atroce, tout l'accable, il réussit à prendre la fuite. Dix ans plus tard, après une première guerre mondiale abominable, Quinn rentre au pays, défiguré par un éclat d'obus alors que la grippe espagnole fait des ravages dans la population.
Il se cache mais son chemin croise celui de Sadie, jeune sauvageonne débrouillarde et mystérieuse.
Le malheur plane sans cesse, oppressant, angoissant.
La grande force du livre vient de sa narration, et de ce côté-là Chris Womersley fait des merveilles. A travers ces personnages attachants (comment ne pas être en empathie avec Quinn, ne pas être émue par la petite Sadie, ou par les échanges entre mère et fils).
Womersley amène son récit sur des thèmes tels les croyances, la rédemption, la vengeance, le pardon mais aussi sur les souvenirs atroces de Quinn dans les tranchées françaises, sans jamais lâcher notre attention. Un roman passionnant, foisonnant mais surtout terriblement émouvant.
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Quoi de plus terrible que d'être accusé de la mort de sa petite soeur violentée et assassinée et de devoir s'enfuir par un soir d'orage sachant qu'il est impossible de prouver son innocence ? C'est ce qui est arrivé à Quinn Walker qui revient en Australie en 1919, après une absence de dix longues années, meurtri profondément physiquement et moralement par les horreurs dont il a été témoin et victime durant la guerre de 1914. Il a été gazé, est devenu sourd et sa mâchoire fracassée laisse une vilaine cicatrice. Hanté par le souvenir de sa soeur morte qu'il n'a pu sauver, de sa mère et de son père toujours persuadés de sa culpabilité et qui le croient mort, il retrouve sa petite ville natale en Nouvelle galle du sud où sévit la grippe espagnole, où il va vivre dissimulé dans les collines qui bordent la ville.
«A présent, quand il se reposait dans une ravine ou sous un arbre, Quinn était comme en suspens dans l'ambre figé de ses souvenirs, parfois pendant plusieurs minutes d'affilée. Un concentré écoeurant de nostalgie et de regrets. Etonnant comme peu de choses avaient changé en dix ans. le monde semblait identique, à ceci près qu'il avait dévié de son axe pour toujours depuis l'assassinat de Sarah.»
Et pourtant malgré toute ces tragédies, ce roman est magnifique et sa tonalité générale est bien celle de la couverture, menaçante et lumineuse. Parfois on se trouve plongé dans une atmosphère fantastique, tragique et poétique, parfois des images cruelles viennent s'interposer qui naissent des blessures dont souffrent tous les protagonistes. L'ensemble est prenant et s'y mêlent les rites magiques de Sadie Fox mélange de fée et de sorcière, d'innocence et de rouerie, inquiétante et attachante qui accompagne les pas de Quinn réfugiée dans les bois comme lui et qui le guidera et l'aidera à survivre car «Elle connaissait les secrets de tous les villageois, engrangeait leurs vies, pouvait voir la moindre chambre de leurs coeurs.» Une drôle de petite bonne femme qui souffre elle-aussi et sera pour Quinn comme une passerelle lancée entre le monde des morts et celui des vivants.
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Extraordinairement fort et émouvant, Les Affligés est le premier roman traduit en français de l'Australien Chris Womersley. Superbement écrit, il se dévore . L'histoire d'un jeune soldat fracassé par les horreurs de la guerre et celles de son passé.

En 1909, en Australie, dans la petite ville de Flint, Quinn Walker n'a que seize ans lorsque son père le découvre auprès du cadavre de sa jeune soeur Sarah, tenant un couteau ensanglanté à la main. Ayant pris la fuite immédiatement, sans plus d'explications, le jeune homme disparaît, considéré par tous comme le meurtrier. En 1919, dix ans plus tard, Quinn Walker est de retour dans sa région natale. C'est à l'issue de la Grande Guerre, qu'il arpente à nouveau les terres de Flint. La bourgade désormais en quarantaine car ravagée, comme tout le pays, par une épidémie de grippe espagnole a des allures de ville fantôme. Dans son uniforme de soldat démobilisé, au bord de l'épuisement et presque défiguré, le jeune homme se terre aux alentours tel un animal traqué. Hanté par l'effroyable guerre à laquelle il vient de participer, il se laisse de plus en plus envahir par les souvenirs de son douloureux passé. Jusqu'à sa rencontre avec Sadie, une sauvageonne aussi mystérieuse et avertie qu'imprévisible et débrouillarde. Quinn est stupéfait : la gamine orpheline semble connaître son effroyable histoire personnelle…

Très sombre dans son évocation des horreurs de la guerre comme dans la maîtrise d'une intrigue meurtrière des plus abjectes, la tragédie de Chris Womersley est étourdissante. L'amour, les regrets, la vengeance, la rédemption y sont déclinés avec une finesse et une force à la fois salvatrices et dévastatrices. Ici, le mystère et le doute planent constamment. Là, les blessures des personnages demeurent et s'enracinent à mesure que l'espoir renaît. Entre l'apaisement et le malaise, c'est la suffocation qui l'emporte, telle une toux de soldat gazé ou celle d'une victime de l'épidémie. Pourtant, au milieu des ténèbres, de la violence et du drame, un espoir subsiste. La puissance romanesque reprend du souffle, notamment grâce au duo initialement inattendu et improbable que forment Quinn et Sadie. Deux désespérés qui illuminent cette histoire inoubliable et terrifiante !





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Un meurtre dans un bled australien au début du 20e siècle, un dramatique roman d'époque.
Une fille est sauvagement assassinée et son frère est présumé coupable puisqu'il s'est enfui des lieux du crime. Il a complètement disparu et des années plus tard, sa mère a reçu un avis de décès, mort au combat durant la Première Guerre mondiale. Mais l'homme n'est pas mort. Il revient dans la région et, en cachette, rend visite à sa mère qui est en quarantaine, malade de la grippe espagnole.
Une histoire des secrets et des malheurs d'une famille, de l'attachement entre un frère et une soeur, d'émotions difficiles lorsque des proches le croient capable d'un crime.

Une histoire des douleurs de la guerre avec des soldats morts pour rien et autres qui n'ont peut-être survécu qu'en apparence.
Une histoire sociale et historique, avec les ravages de la fameuse grippe espagnole et des charlatans qui proposaient des remèdes miracles.
Un roman d'autres lieux et d'autres temps, mais avec des drames toujours qui peuvent être d'actualité.
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Je me démarquerai de la louange qui a encensé cet ouvrage et lui valut des prix littéraires au pays natal de son auteur. le style m'a quelque peu rebuté. Les métaphores sont pour le moins un peu lourdes à mes yeux.

Un petit florilège pour illustrer cette impression. Edition J'AI LU.
Page 80 : "Quinn avait même entendu parler d'une jeune femme qui, de ses oreilles, pouvait tirer la substance gélatineuse dont les fantômes étaient faits".

Page 91 : "Elle renifla et passa sa main sous son nez. Sa robe en haillons, sans doute bleue à l'origine, était à présent si décolorée qu'elle avait à présent (bis) la teinte d'une ecchymose vieille d'une semaine. Un gilet rose, pas de chaussures, des orteils comme des coquillages gros et courts au bout des pieds. Elle avait un menton pointu, des petites dents plantées comme des clous dans ses gencives."

Page 157: "A la lueur de la bougie, ses dents palpitaient comme du linge mis à sécher sur une corde."

Pages 170 : "La nuit, quand la maison et ses environs étaient calmes, il croyait entendre les poils pousser sur ses joues – on aurait dit une multitude de clous arrachés d'une planche.

Page 175 : "Le village sentait le fumier et le pain frais".

Le contexte de ces passages, extraits parmi tant d'autres du même acabit, ne venant pas les sauver de leur incongruité, je ne sais pas si l'on doit ses merveilleuses allégories à l'auteur ou au traducteur, mais je dois dire qu'à la longue, Les affligés me sont devenus affligeants. Même si le genre romanesque justifie tout, je doute que pareil style vienne au secours d'une intrigue déjà quelque peu indigente, à la crédibilité chancelante. Je suis quand même venu à bout de cet ouvrage. L'épilogue limite les dégâts.

Aussi, lorsque je lis la critique du Figaro littéraire en quatrième de couverture: "Le livre séduit par sa lumière, sa douceur caressante, sa sourde violence …", j'oublie ma modestie naturelle et me dis que j'ai sans doute raté une carrière. Mais soit, je retrouve vite le sens de la réalité et me dis que je manque encore de sensibilité pour apprécier à sa juste qualité ce qu'on nous présente ni plus ni moins que comme "une véritable consécration." Passons à autre chose.
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critiques presse (4)
Lexpress
03 juillet 2012
Accusé du meurtre de sa sœur, Quinn doit fuir. Enrôlé durant la guerre de 1914-1918, il affrontera l'horreur. Époustouflant.
Lire la critique sur le site : Lexpress
Telerama
27 juin 2012
L'écriture de Chris Womersley, tantôt poétique et descriptive, tantôt elliptique et rugueuse, accompagne cette histoire de rédemption où alternent la fable et le roman noir.
Lire la critique sur le site : Telerama
LeSoir
25 juin 2012
Chris Womersley fait progresser son enquête à belle allure, usant un peu trop de ficelles de fin de chapitre.
Lire la critique sur le site : LeSoir
LesEchos
05 juin 2012
Dépassant l'intrigue policière, le roman bascule dans une quête onirique et métaphysique.
Lire la critique sur le site : LesEchos
Citations et extraits (39) Voir plus Ajouter une citation
Madame Cranshaw soupira.
- Les esprits sont parfois - comment dire? - tourmentés. Agités. La mort n'est pas toujours la fin de tout.
Il y a souvent des affaires en cours, surtout pour ceux qui ont connu une mort violente et subite - à la guerre par exemple. Parfois les morts se retrouvent bloqués dans un affreux monde intermédiaire jusqu'à ce qu'ils puissent dire quelque chose à ceux qu'ils ont laissés derrière eux.
En fait ce sont les vivants qui sont parfois pris au piège, tant qu'ils ignorent ce que les morts ont à leur dire.
Il est certaines choses qui ne peuvent rester inexprimées.
Mais si vous ne croyez pas à cela, vous n'avez rien à craindre, pas vrai?
Quinn s'aperçut qu'il méprisait cette femme, pire qu'il la soupçonnait d'être un charlatan s'attaquant à des individus vulnérables.
Chacun savait que la Bible défendait de communiquer avec les morts.
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Il s'assit sur un rondin et contempla les flammes. Une étincelle jaillit en l'air, tel un ange rappelé au paradis.
C'était étrange cette solitude. Pendant la guerre, il avait été habitué à la promiscuité, aux odeurs des autres hommes et à leurs bouffées d'angoisse.
Il y avait comme une fraternité dans la terreur, quand ils étaient blottis dans les tranchées, collant le front aux parois, attendant le bombardement ou les coups de feu.
il ne craignait pas la mort.
Il avait eu plus que sa part d'infortune, et, tandis que les autres priaient pour rester en vie, son propre souhait était bien plus radical - être délivré de tout ceci.
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Il s'éveilla aussitôt et se précipita vers la musette, qui était d'habitude juste à son côté, mais pas ce soir, allez savoir pourquoi. Merde ! Merde !
Il devenait négligent, et les soldats négligents crèvent !
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Elle attirait leur attention sur la sagesse renfermée dans les livres. "Une histoire, c'est une merveilleuse création, disait-elle. Une ouverture sur un autre monde".
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La guerre, avait-il découvert, gâchait vos cinq sens : s'il fermait les yeux pour ne plus voir les cadavres ensanglantés et les arbres déchiquetés, il entendait encore les armes et les hurlements s'il se bouchait les oreilles, il sentait encore la terre trembler ; l'odeur du gaz imprégnait ses narines ; tout ce qu'il touchait était humide ou sanglant. Même dans son sommeil, il rêvait d'éclairs, de vêtements déchirés, de grommellements. Cela n'en finissait pas.
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