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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Un roman de 1922 pour le moins original, dans lequel le personnage incontournable et central, Jacob, glisse et se faufile comme une anguille dans l'univers feutré et coloré de Viriginia Woolf.
« Il est vain de vouloir résumer les gens. On doit s'en tenir à des indices, le dit n'est pas exactement fiable, le fait ne l'est pas non plus entièrement. Certaines personnes, il est vrai, savent d'emblée définitivement prendre la mesure d'un caractère. D'autres hésitent, s'attardent, vont où souffle le vent. »
Ce parti pris d'un portrait en creux ne rend pas la lecture aisée. Si dans l'ensemble la narration est chronologique, elle suit surtout le fil d'associations d'idées, de consciences différentes, de situations diverses, de thématiques à peine effleurées (comme la mort), pour finir par constituer une toile de la vie de Jacob, comme un réseau humain. Une sorte de Facebook avant l'heure. Par moment j'ai eu la sensation qu'un papillon tenait une caméra et s'invitait à la suite de Jacob. Alors un papillon, ça s'intéresse pas forcément à ce que le lecteur voudrait savoir. Il peut admirer un paysage le papillon. Ou s'intéresser à d'autres personnes que Jacob. Prendre de la hauteur, ou au contraire se poser pour des détails scrupuleux.
Quant à l'histoire, d'aucuns diraient qu'il ne s'y passe rien. Ce qui est un peu réducteur. Il s'y passe tout de même (parfois en filigrane) des bribes de vie de Jacob enfant, de Jacob adolescent, de Jacob jeune homme. Et de Jacob mort à la guerre vraisemblablement, mais là c'est à peine suggéré (à part dans la quatrième de couv'). Bref une vie quoi, parmi tant et tant. Avec sa grosse part d'évanescence futile.
Il m'a fallu beaucoup d'effort de concentration pour en arriver à bout, de ce roman. La suggestion ou l'effleurement en écriture n'accroche pas vraiment le lecteur, il me semble. Mais j'ai quand même beaucoup aimé par moments... quand à d'autres j'ai beaucoup zappé.
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Ce livre se présente comme un grand puzzle où la vie des personnages n'est donnée que par fragments : nous ne connaissons l'histoire de Jacob Flanders, héros du récit, que par les pensées, et perceptions de ceux qui ont côtoyé sa vie (ses amis d'enfance, sa mère ou les filles qu'il a séduit, etc.).
On n'entre pas non plus dans les détails des autres personnages secondaires : ce sont des fragments de vies, de sentiments, et d'émotions qui se dessinent au fur et à mesure des pages…
L'impossibilité de connaître autrui revient comme un leitmotiv dans « la Chambre de Jacob » : plus précisément, c'est l'incommunicabilité entre les êtres, un des thèmes majeurs du roman que l'on retrouve, par ailleurs, dans « La Traversée des apparences » mais de façon plus affirmée.
La personnalité insaisissable du héros, et sa vie composée de scènes disparates nous rendent comptent et soulignent l'idée de l'incohérence de l'existence.
C'est peut-être là une des clefs de lecture de ce roman ! Ici, la solitude des êtres repliés dans leurs angoisses se révèle encore plus nette que dans le roman « Mrs Dalloway ». Et si Mrs Dalloway finit par avoir la brusque révélation du prix de la vie, et le sentiment intense d'exister.
Dans « la Chambre de Jacob », V.Woolf abandonne clairement l'approche objective des personnages pour ne s'intéresser qu'à la dimension subjective qui constitue leur vécu.
Plutôt qu'un roman, c'est un long poème éclatant de lyrisme. Empli d'images, rythmé par une écriture incantatoire. le recours à des personnages masqués rapproche également cette oeuvre complexe du théâtre.

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Il se passe quelque chose en moi à chaque lecture d'un roman de Virginia Woolf. Mes sens sont nourris par son style et la souplesse des mots. C'est très intime. Cette fois, Virginia Woolf compose un récit minimaliste et foisonnant à la fois. Jacob est une énigme. Il est décrit par les personnages qui le côtoient (famille, amis, connaissance). Les femmes sont omniprésentes. C'est une silhouette, une ombre qui se meut dans le début du XXème siècle. Jacob vacille dans une époque incertaine. Ses sentiments sont esquissés avec beaucoup de sensibilité. C'est une vision parcellaire d'un jeune homme anglais qui disparait sur les champs de bataille de la Première Guerre Mondiale.
C'est un roman mémoriel. Des images comme des flashes. le temps se dérobe. Un peu complexe vu le nombre de personnages.
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C'est le quatrième roman de Virginia Woolf que je lis. J'aime beaucoup son écriture, sa façon de promener le lecteur à travers des sensations. Cependant, je dois dire que celui-là m'a coûté davantage, il m'a été difficile de suivre la narration. Il s'agit d'un jeune homme qui apparait par éclipses, comme si nous survolions avec l'auteur les lieux et les époques de son vécu ; de temps en temps nous sommes invités à nous rapprocher de lui, de son entourage, mais pas trop. Il nous est donné des éclats épars de sa vie jusqu'à sa fin. A la fin du roman, on se prend à penser à comment on se souvient des disparus, et c'est là le talent de Virginia Woolf qui dessine très bien ces fragments de vie, démontrant qu'il n'y a pas de possibilité de se souvenir entièrement d'une personne. Il n'en reste que des moments, des souvenirs subjectifs. C'est ce qui rend la perte d'autant plus tragique, la réalité implacable de la mort.
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Critique complète sur le site.

Le plaisir qu'on a à lire Jacob's Room n'est pas le simple plaisir de suivre une intrigue ou de regarder une scène se dérouler. C'est le plaisir d'observer quelque chose qu'on ne comprend pas vraiment, quelque chose qui nous échappe à moitié, comme la lumière qui ricoche sur une surface à plusieurs facettes et forme un arc-en-ciel dans la pièce. C'est un plaisir délicat qui demande beaucoup de patience et beaucoup de sensibilité, mais c'est un plaisir non moins intense parce qu'il est fragile.
Lien : http://www.undernierlivre.ne..
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C'est le troisième roman de l'auteur et le second que je lis de Virginia Woolf.



Ici, elle dresse le portrait de Jacob, un jeune britannique de la noblesse qui est mort très jeune, au combat, lors de la première guerre mondiale.



L'auteur va nous relater la vie de Jacob enfant jusqu'à l'âge adulte. On apprend notamment que ce jeune anglais était étudiant à Cambridge. Sa mère est devenue veuve très jeune. de ce fait, il a perdu son père très jeune. Sa mère l'a élevé seule avec ses trois frères.



On va le retrouver ensuite à l'âge adulte où il se fera des amis, il fera des rencontres avec le sexe opposé. Il nous emmènera même avec lui en Grèce. Ce jeune romantique rêve d'amour et aimerait le vivre aux regards de tous, pouvoir le crier sur tous les toits.



Jacob n'est pas du genre à réfléchir. Il agit d'abord et voit ce que ça donne et pourtant, il est effrayé. Son comportement n'est pas compatible avec son état d'esprit. Il va puiser sa force dans les livres qui est son refuge, il s'y sent bien. Puis d'un coup, il meurt. Enfin, ce n'est pas dit explicitement mais c'est ce que l'auteur nous suggère...



Je ne vais pas tourner autour du pot, j'ai eu beaucoup de mal avec ce livre ! Il y a beaucoup de longueurs dans le récit qui le rend vraiment très lourd. Certains passages sont vraiment indigestes. On se demande où veut en venir l'auteur et on aimerait qu'elle abrège nos souffrances. Pour autant, cela n'est pas comme ça tout le long du récit et heureusement.



Finalement, on comprend que l'auteur se questionne sur la condition humaine, sur la vie, sur ce qu'il reste de nous une fois que nous sommes morts...



Lorsque la mère de Jacob fera le ménage dans l'appartement de son fils, elle trouvera une paire de vieux souliers... Est-ce la seule chose qui restera de ce pauvre Jacob ? Une paire de chaussures pour dire qu'il a existé un jour ?


Lien : http://leslecturesdeladiablo..
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Comme beaucoup de personnes ayant lu ce livre, mon avis est plutôt mitigé.
J'apprécie le style de l'auteur, mais je pense qu'il aurait besoin de plus de mesure, qu'il n'est pas assez bien dosé.
Le rendu général est tout de même assez harmonieux.
La façon dont est racontée la vie de Jacob en fait un livre interéssant, qui fait quand même réfléchir, mais qui nous donne aussi envie de ne pas le poser, de continuer et de le finir de suite!
Je pense que je vais réserver mon avis sur le style de Virginia Woolf en me basant sur un autre de ses livres, mais le rendu que j'ai de celui-ci reste tout de même positif.
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