L'auteur avait dix-neuf ans quand elle a clos le dernier chapitre – Waooouw.
Une écriture ébouriffante, jubilatoire, tonitruante, grand-guignolesque, gargantuesque, mais aussi poétique et onirique, et rendue tellement bien que la traductrice a reçu un prix.
Et l'auteur est devenue l'impératrice du néologisme.
Un roman initiatique, celui d'un jeune mexicain qui, après avoir traversé difficilement la frontière, travaillote dans une librairie puis devient boxeur dans un foyer pour enfants.
Entre-temps il fantasme sur la gisquette d'en face, se lance dans des élucubrations diverses et sauve l'humanité, à sa manière, à son niveau et à sa démesure.
Tout est dans la tonalité.
Une expérience littéraire unique à vivre, un enchantement d'écriture, mais aussi un défi en faveur de l'immigration !!!
Où les idées s'associent plus vite que l'écriture qui doit se réinventer pour pouvoir suivre le fil.
« Le parc Wells, il est pas immense, c'est un parc de taille moyenne avec des arbres, des bancs de pierre, un petit chemin en dalles de granit tout autour, et trois fontaines. Le week-end, les darons y font flotter des petits bateaux à voile avec leurs mioches, à la sortie de leurs églises presbytériennes, évangélistes, baptistes, chrétiennes, mahométanes, bouddhistes, zoroastriennes, scientologiques, androgynes, bluesesques, jazzesques, soulesques, arabesques, thermopylo-jupitériennes, mythologiques, catholiques, orthodoxes, hétérodoxes, pédoxes, irrévérends, pasteurs, curés, prêtres, abbés, docteurs, philosophes, musiciens, barbituriques, métaphorisants, oeilnoir, oeilblanc, oeilaveugle, oeil-de-boeuf, athées, mécréants, chanteurs adrénalinophiles, récitants et comédiens rois de l'arnaque et de la magouille. »
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Attention roman INCLASSABLE!
Un jeune mexicain, Liberio, vit dans le Sud des Etats-Unis comme la plupart des jeunes hommes comme lui, avec un micro boulot dans une librairie et le droit de se faire insulter par le Boss, en dormant dans des parcs façon clochard.
Méprisé par les uns, harcelé par les bandes de « ses pairs » et régulièrement passé à tabac par les flics qui lui volent ses économies, sa vie n'est pas un conte de fée.
Malgré tout, il tombe raide amoureux d'une jolie jeune fille Aireen, insaisissable.
Un jour, une ex journaliste filme son passage à tabac, et le voilà propulsé dans une autre dimension…
Ce n'est pas avec légèreté que j'ai qualifié ce roman d'inclassable. Je sais que, pour les critiques professionnels, ce mot est rempli d'un vide équivoque qui leur évite de froisser soit une maison d'édition commerciale qui est sortie de sa zone de confort soit parce qu'ils ne savent pas comment dire à un auteur que c'est du flan.
Perso, j'ai acheté le livre avec mes sous et mon employeur n'a rien à voir avec mes critiques donc je peux le dire: c'est un roman inclassable, une comète cultissime que je vais pieusement ranger dans mon rayon « île déserte » entre Toole « coup pour coup » et Salinger « l'attrape coeur ». Mais je reconnais que je vais avoir du mal à le vendre auprès de mes ami.es tant il est spécial et sublime en même temps.
Si vous voulez lire une fois dans votre vie un roman qui ne ressemble à aucun autre, alors mon conseil tient en un mot: foncez!
Quand je pense que je l'ai acheté par hasard pour finir mon Challenge ABC (j'étais bloquée sur le X et ne voulais pas lire d'auteur chinois, c'était la seule alternative de mon libraire: encore et mille fois merci!).
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Avec ses mots, Liborio nous raconte la vie de clandestin, les passages à tabac, la crainte des policiers de la « migra », la fille qu'il aime, sa « marraine » qui le maltraitait avant qu'il traverse le Rio Grande au péril de sa vie.
Liborio a reçu le minimum d'éducation, mais il a beaucoup lu grâce à son job dans un bookstore. du coup, tout comme sa jeunesse naïve est contrebalancée par une expérience de la vie qui l'a endurci, ses paroles oscillent entre simplicité, voire vulgarité, et poésie, mots inventés pour mieux retranscrire la vie.
Tout cela donne un roman touchant et original, vivifiant.
J'ai eu un peu de mal avec la première partie, qui nous en balance plein la tête sans beaucoup d'explications. Je me suis attachée au héros, tout en restant un peu dubitative.
Et puis le récit décolle dans la seconde partie. Plus lumineux, plus tendre… tout aussi connecté à la misère, mais d'une façon pleine d'espoir.
Ce roman a le mérite de faire réfléchir, tout en jouant avec les mots. Pour une fois, aucun de ces deux aspects n'est privilégié au détriment de l'histoire. Dès que j'ouvrais ce livre jaune soleil, j'étais auprès de Liborio, d'Aireen et de Naomi, du Boss et de l'entraîneur Bald.
C'est une très jolie découverte que je suis heureuse d'avoir faite grâce à Bookstagram !
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C'est un immense coup de coeur que je ressens là. Un texte intense, sautillant, fulgurant. Et d'une grande beauté si l'on aime les plumes trash, furieusement inventive, avec des formules qui claquent à tous les coins de page.
C'est aussi l'histoire d'une galère lumineuse, d'un clochard céleste au fol instinct de survie.
Un jeune gars a passé la frontière mexicaine. Il travaille d'abord dans une drôle de librairie. Il dort où il peut, enchaîne combats de boxe et course-poursuite au supermarché. Et il est amoureux...
C'est violent, c'est la dèche, c'est pourtant formidable. Et plus j'avance, plus je ris, plus je suis émue, plus je suis emportée par ces personnages, cette écriture, cette énergie contagieuse.
À mes yeux un petit chef d'oeuvre.
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Défi ABC 2022-2023
Un livre que j'ai failli abandonner... les premières pages, écoeurantes de bagarres, de grossièretés ont été difficiles à passer. Et puis je me suis surprise à m'attacher à ce gamin paumé, émigré , isolé, sans point de chute, malmené. Un regret sur l'épilogue, trop cinématographique à mon gré, néanmoins une excellente surprise.
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Ca cogne, ça bastonne, ça fait mal, très mal.
Liborio jeune mexicain traine à la frontière mexicaine des Etats-Unis où son destin semble tout tracé par la misère. Cependant sa jeunesse et son don pour la boxe lui permettront de sortir de son anonymat.
Un roman percutant et très émouvant où l'on s'attache à ce jeune perdu mais volontaire.
Xilonen avec son style "oppercut" nous transporte dans un monde violent, dans le monde de l'immigration où pour devenir quelqu'un l'étranger doit se définir aux yeux des autres: un parcours lent et difficile mais qui apportera affection et considération à Liborio.
Un personnage fort et tendre à la fois qui désire survivre et que le lecteur n'oubliera pas de sitôt.
Un auteure à découvrir absolument.
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Un choc, ce livre. La langue est incroyable, elle est riche et libre et tourbillonnante, elle en éclipserait presque l'histoire. Qui est dure et tendre en même temps. Il y a de la violence habillée d'espoir, qui arrive autant par les mots (découverts à l'occasion d'un petit boulot dans une librairie) que par les coups, sauvages d'abord puis canalisés.
J'ai adoré.
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