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Citations sur La montagne de l'âme (130)

Toi qui as bien appris tout ce qu'il te faut apprendre, que vas-tu encore rechercher ?.
Gao Xingjian
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Dans la nuit estompant les formes et les couleurs, une grosse masse noire avance en se dandinant. L'homme verse aussitôt son seau dans une cuvette et le panda s'avance, grommelant bruyamment de sa forte respiration. Toutes les lampes de poche se braquent sur l'animal sauvage, son corps gris-blanc, sa taille noire et ses yeux cernés de noir. Il n'y prête guère attention et ne pense qu'à manger, sans relever la tête. Quelqu'un veut le photographier : la lumière du flash troue la nuit. Chacun s'approche de lui à tour de rôle, en l'appelant, en le touchant, en caressant son pelage aussi rêche que celui d'un porc. Il relève la tête et les hommes s'écartent de lui en toute hâte pour rentrer sous l'abri. Il s'agit d'une bête sauvage : un robuste panda est capable de se battre avec une panthère. La première fois qu'il était venu manger dans la cuvette en aluminium pleine de nourriture, il avait dévoré en même temps l'ustensile qu'il avait ensuite évacué en petits morceaux. Les hommes avaient alors suivi à la trace ses déjections. À la ferme d'élevage des pandas située au centre de gestion, au pied de la montagne, un journaliste qui voulait montrer que les pandas étaient aussi gentils qu'un petit chat avait essayé de se faire prendre en photo avec l'un d'eux en le tenant dans ses bras. D'un coup de griffe, celui-ci lui avait arraché les organes génitaux et l'on avait dû envoyer le bonhomme en jeep à Chengdu pour lui sauver la vie.
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Tu dis que les bonzes ont alors entendu sa douce voix : "Le Bouddha nous enseigne que pour connaître l'éveil, il ne faut pas connaître Bouddha par sa figure corporelle ; ce que l'on appelle la figure corporelle du Bouddha, ce sont les figures illusoires de son corps, les figures que l'on voit ne sont pas sa figure, elles sont la négation de sa figure. Ce que je vous transmets, c'est que même ce que dit Bouddha ne peut être accepté, sans pouvoir être transmis, ce qui ne peut être transmis et qui ne peut être admis, mais qui ne peut pas ne pas être admis, c'est ce que je vous transmets, et c'est la grande loi que vous transmet Bouddha.
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Le vrai voyageur ne doit avoir aucun objectif
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L'homme suit les voies de la Terre, la Terre suit les voies du Ciel, le Ciel suit les voies de la Voie, et la Voie suit ses propres voies.
(P 76)
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Ces souvenirs sont peut-être comme l’alcool, ils suivent aussi un processus de distillation et t’enivrent de leur odeur.
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Tu marches droit devant toi sur le sentier sinueux. Dans ta vie, tu n'as jamais eu de but précis, les objectifs que tu t'étais fixés se sont modifiés avec le temps, ils n'ont cessé de changer et finalement tu n'en a jamais eu.
Si l'on y réfléchit, le but ultime de la vie humaine est sans importance, il est comme un essaim d'abeilles. Le laisser provoque des regrets, mais le prendre entraîne le plus grand désordre chez les insectes, mieux vaut l'abandonner sans y toucher.
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Que dire face à ce paysage de neige de Gong Xian ? Les flocons tombent dans un calme parfait, silence dans le non-silence.
C'est un rêve .
Un pont de bois sur la rivière, une masure isolée près de l'eau, tu distingues la trace de l'homme, mais une impression de profonde solitude domine.
C'est un rêve figé, aux frontières du rêve, une obscurité impalpable, à peine perceptible.
Une encre. Lui qui utilise toujours un pinceau très appuyé, il repousse son imagination encore plus loin. Il excelle dans ce maniement de l'encre et du pinceau. Le charme de ses peintures vient alors de ce que chaque détail apparaît clairement au regard. C'est un vrai peintre, pas seulement un peintre lettré.
L'élégance simple de ce qu'il est convenu d'appeler « peinture de lettrés » ne s'attache souvent qu'au sens et non à la forme, je ne supporte pas ces rouleaux au style affecté.
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Un soir glacial, au cœur de l 'automne. Une épaisse et profonde obscurité noie l'étendue chaotique originelle, le ciel et la terre, les arbres et les rochers se fondent, la route est invisible, tu ne peux que rester sur place sans pouvoir dégager tes pieds, le buste penché en avant, les bras étendus pour tâtonner dans cette nuit noire, tu entends bouger, mais ce n'est pas le vent, c'est l'obscurité dans laquelle il n'y a plus ni haut ni bas, ni gauche ni droite, ni lointain ni proche, ni aucun ordre déterminé, tu te fonds totalement dans ce chaos, tu sais seulement que ton corps possède un contour, mais même ce contour s'estompe peu à peu dans tes pensées, une lueur monte à l'intérieur de toi, comme le feu solitaire d'une bougie dans l'obscurité, sa flamme dégage de la lumière mais pas de chaleur, une lumière glaciale qui emplit ton corps, déborde ses contours, ces contours que tu conserves en pensée, tes deux bras se resserrent pour préserver ce feu, cette conscience glaciale et transparente, tu as besoin de cette sensation, tu t'efforces de la protéger, devant toi apparait la surface tranquille du lac, et, sur l'autre rive, se dressent des bosquets d'arbres, des arbres qui ont perdu leurs feuilles, et d'autres, pas encore complètement dépouillés, des peupliers sveltes où restent accrochées quelques feuilles jaunes, des jujubiers d un noir métallique où seules une ou deux feuilles jaune pâle tremblent au vent, des arbres à suif pourpres clairsemés, semblables à des volutes de brouillard à la surface du lac, aucune vague, seulement des reflets, nets et brillants, aux couleurs chatoyantes, du rouge , au pourpre, à l'orangé, au jaune tendre, au vert foncé, au brun gris, au blanc de lune, sur plusieurs niveaux, tu réfléchis intensément, puis soudain les couleurs disparaissent pour se fondre en d'innombrables nuances de gris, de noir et de blanc foncé ou clair, comme une vieille photo défraîchie, seules les ombres restent nettes, au lieu de dire que tu es sur terre, mieux vaut dire que tu es dans un autre espace, tu observes la propre image de ton cœur en retenant ton souffle, tout est si calme, le calme te rassure, tu as l'impression qu'il s'agit d'un rêve, qu'il ne faut pas t'inquiéter, mais tu ne peux t'en empêcher, justement parce que le calme est trop parfait, un calme exceptionnel.
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Jeune homme, la nature n'est pas effrayante, c'est l'homme qui est effrayant! Il te suffira de te familiariser avec la nature et elle se rapprochera de toi. L'homme, lui, s'il est intelligent, bien sur, est capable de tout inventer, depuis les calomnies jusqu'aux bébés éprouvettes, mais en même temps il extermine chaque jour deux ou trois espèces dans le monde. Voilà la supercherie humaine.
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