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« Pourquoi ma mère n'a-t-elle pas voulu de moi ? » se demandent les enfants abandonnés.

Journaliste radio en Chine de 1989 à 1995, Xinran a écrit ce livre pour les filles chinoises qui ont été adoptées en Occident, et pour leurs familles adoptives. Elles doivent savoir ce qu'ont subi les mères, dans quelles circonstances elles ont dû se séparer de leurs bébés. Ce texte rend également hommage aux petites filles « arrangées » (comprenez « tuées ») à la naissance.
En ville, à la campagne, dans différentes régions du pays, l'auteur a recueilli des témoignages de filles adoptées, de mères contraintes à abandonner leurs enfants, et de femmes ayant travaillé dans des orphelinats chinois.

Les cas présentés sont multiples, complexes, mais tous ces abandons et infanticides résultent de la politique de l'enfant unique mise en place à partir de 1989, d'un manque d'information (y compris chez les jeunes générations) sur la sexualité et la contraception, et bien sûr de traditions ancestrales conjuguées à la pauvreté : « Vous ne pouvez pas ne pas 'arranger' [tuer] les bébés filles, sauf si vous ne mettez au monde que des garçons. La famille de votre mari ne vous le pardonnerait jamais. Ils vous mèneraient la vie dure ! Ils vous battraient, et vous n'auriez jamais assez à manger ! »

Comme dans ses autres ouvrages (que je n'ai pas encore lus), Xinran nous instruit sur la société chinoise, ou plutôt les sociétés chinoises : entre le quotidien en ville depuis les années 90 où les exigences professionnelles sévères limitent le temps à consacrer aux enfants, et la vie dans les campagnes les plus 'reculées' où perdurent pauvreté et traditionalisme.

Un recueil bouleversant et passionnant qui montre la souffrance indélébile de ces mères qui ont perdu une/des fille(s).
Ce « pont » (sic) entre les parents chinois biologiques et les occidentaux - enfants adoptés et familles adoptantes - existe également sous forme d'une association créée par l'auteur : http://www.mothersbridge.org/ .
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Quel livre puissant ! Comment ne pas être touchée et profondément émue à l'issue de la lecture de ce livre !
J'avais déjà lu « Chinoises » et je n'en étais pas sortie indemne . Xinran nous racontait, au travers de son ancien parcours de journaliste en Chine, ce qu'elle a vécu quand elle animait une émission radio intitulée « Mots sur la brise nocturne, ». Cette émission donnait la parole aux femmes et Xinran a pu ainsi recueillir des témoignages qui m'ont permis de mesurer réellement la condition des femmes chinoises.
A la suite de la rédaction de Chinoises, Xinran, toujours sur la foi des nombreux témoignages qu'elle a recueillis a cette fois ci abordé le terrible destin de milliers de petites filles chinoises.
Car dans cette société ou le patriarcat est encore bien présent, lors de la fin du vingtième siècle, avec la politique de l'enfant unique, l'avenir de nombreux bébés filles est bien sombre.
Ce livre a été écrit pour toutes ces petites filles qui ont été adoptées en Occident, pour qu'elles comprennent le pourquoi et le comment…
Edifiant et terrible à la fois….


Challenge ABC 2023/2024
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****
Comment rester insensible à ce livre de Xinran ? Constitué de plusieurs reconstitutions de témoignages, cette journaliste chinoise tente de répondre dans ce livre à la question que nombreuses petites filles chinoises se posent : "pourquoi ma mère m'a-t-elle abandonné ?"
Sans jugement, en essayant seulement d'avancer des explications, Xinran laisse la parole à ses mères meurtries dans leur chair et dans leur âme... Un livre tout en sensibilité, qui nous fait chérir encore un peu plus notre petite vie tranquille, et qui m'a fait serrer mon enfant un tout petit peu plus fort ce soir...
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Le dernier livre de Xinran, Messages de mères inconnues, m'a littéralement fait dresser les cheveux sur la tête… !
Dans les années 80, Xinran, journaliste radio en Chine a recueilli des récits de femmes : à défaut de pouvoir véritablement enquêter, elle a écouté la détresse de femmes rongées par le chagrin et le remords, de mères qui jamais n'ont pu oublier…
10 témoignages de femmes, 10 récits qui dénoncent un sujet tabou, le sort fait aux femmes, aux filles et jusqu'aux bébés filles en Chine. Résultat conjoint du poids de traditions surannées et de politiques sociales et économiques désastreuses, les petites filles chinoises sont condamnées bien avant leur naissance : l'abandon, la vente ou, à l'instar de chatons surnuméraires, la pure et simple suppression, voilà ce qui attendait un bébé fille qui avait le malheur de naître dans la campagne chinoise, voire dans les grandes villes.
C'était dans les années 80 mais cela perdure encore dans les campagnes reculées car bien entendu, il est évident qu'on ne peut changer en 10 ans les habitudes millénaires d'une nation qui a toujours considéré qu'une fille ne vaut que pour le fils qu'elle engendrera…
Xinran, avec une extraordinaire empathie, écoute ces mères qui souffrent depuis des années de s'être d'une façon ou une autre, séparé de leur fille sous la pression familiale et économique, et qui, amputées d'une partie d'elles-mêmes, lui confient leur souffrance et leur désespoir.
Un livre poignant mais également assez ahurissant pour nous, européennes, qui avons eu le privilège de naître de naître au 20e siècle en Occident.
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Grâce à Chinoises, on découvre la condition des femmes en Chine. Aujourd'hui, je continue ma découverte de l'auteure Xinran avec Messages de mères inconnues. Au pays de l'enfant unique, être une femme est difficile mais être une mère l'est d'autant plus. "Toute femme qui a enfanté a ressenti de la douleur, mais les mères qui ont donné naissance à des filles ont en plus le coeur meurtri".

De la même façon que dans son précédent récit, Messages de mères inconnues enchaîne les témoignages souvent agrémentés de commentaires personnels mais très pertinents de la part de l'auteur. On y découvre des femmes de tous horizons (paysannes, étudiantes, femmes d'affaires, sage-femme, employé d'orphelinat) qui ont pour des raisons diverses (pressions sociales, loi de l'enfant unique, pauvreté...) dû abandonner (et même parfois tués) leurs propres filles, souvent à peine nées.

Xinran nous propose encore une fois un récit très intéressant et enrichissant. Messages de mères inconnues nous fait découvrir une facette de la Chine que l'on connait très peu. Ce récit peut répondre aux questions que l'on se pose concernant la fameuse loi de l'enfant unique souvent mal comprise en France.
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Dans les années 90, mais aussi avant et après, la Chine est un triste et révoltant grenier à petites orphelines. Traditions cruelles, arriérées et inhumaines, ou politique de l'enfant unique, ou encore ignorance des jeunes filles face aux risques de tomber enceinte, les raisons sont multiples mais le résultat final est toujours tragiquement subi par les bébés filles.
La dévalorisation du sexe féminin est ancrée depuis des millénaires et c'est pourtant d'une femme que l'on attend le devoir sacré de donner naissance à un garçon, un héritier mâle !
Plus les villages sont pauvres, moins les filles ont de chance de pousser leur premier cri ou si la pitié amène à ne pas aller jusqu'à leur ôter la vie, elles seront abandonnées, peu importe où, parfois dans le froid hivernal qui peut être rapidement fatal pour un nourrisson. Dans les campagnes, tuer les filles allait de soi.
Meurtries, les mères et les filles le sont, victimes et impuissantes à faire entendre leur amour maternel ou leur droit de vivre près de leur mère biologique. C'est pour atteindre et apaiser, si possible, les coeurs de toutes ces petites filles adoptées dans le monde entier que Xinran va au-delà de sa propre douleur et nous évoque ces récits tragiques. Ces histoires, dramatiques, bouleversantes, crient la profonde détresse ressentie par ces mères contraintes par de multiples forces non défendables à abandonner leur enfant.

Tourmentée, l'auteure l'est aussi en nous dévoilant une autre forme d'absence maternelle qui la hante depuis sa naissance. Alors qu'elle n'a pas été abandonnée, elle vit avec le désir inassouvi d'être serrée dans les bras de sa mère. Cette douleur enfouie la décide, après des années, à prendre la plume pour tenter de donner quelques images du profond chagrin éprouvé par toutes ces mères naturelles qu'elle a rencontrées à travers la Chine. Ces fragments de coeurs brisés disent aux petites chinoises combien elles sont aimées, malgré tout.

L'émotion monte au fil des récits.
- Jeunesse ignorant les conséquences de l'amour, une jeune fille sera à jamais meurtrie par son passé.
- Dans une région très pauvre, dans un pays où les coutumes sont multiples et tragiquement absurdes, une petite fille ne sera pas un enfant. Elle ne représente qu'une bouche inutile à nourrir qui ne peut brûler l'encens sur l'autel des ancêtres. Elle n'apporte pas de terres supplémentaires à cultiver et finit donc…je ne désire même pas l'écrire tellement c'est effroyable.
- Que dire sur l'histoire de la sage-femme qui doit mettre au monde des héritiers mâles ? Son salaire en dépend. Son concours était également requis lorsqu'on ne pouvait pas remercier les esprits d'avoir offert un garçon pour perpétuer la lignée.
- Et ce quai de gare qui laisse apparaître une petite fille en train de former une orchidée avec ses petits doigts ? L'envie de courir la chercher et la serrer dans ses bras.
La secousse émotionnelle continuera avec les orphelinats dont aucunes archives ne seront jamais consultables car inexistantes jusqu'aux années 90. C'était d'ailleurs davantage des mouroirs pour bébés, sans moyens, sans habits, sans nourriture adéquate. L'ouverture à l'Occident a contribué à leur amélioration en vue des adoptions internationales. Mais les difficultés rencontrées par l'auteure pour obtenir des informations à ce sujet montrent la volonté du gouvernement de passer sous silence tous renseignements sur les adoptions. Elle se heurte à la prudence et la peur des personnes travaillant dans les orphelinats. La critique des agissements de l'État n'est pas de mise en Chine !

Xinran développe toutes les circonstances qui lui ont permis de collecter ces confidences si intimes, si bouleversantes, si personnelles et parfois si honteuses. Bien ancrées dans le réel, elles ne sont que plus effroyables. le chagrin de donner naissance à des filles transperce. La souffrance aigüe de la séparation, l'ignorance totale du devenir de leurs bébés témoignent des réalités de ces abandons. C'est un poids, comme des milliers d'enclumes. Il y a aussi l'abomination de condamner ces mères, sous prétexte qu'elles n'ont pas d'instruction, à ne rien éprouver lorsqu'on les prive de leurs filles.

Ébranlée, bouleversée, écoeurée. Comment ne pas faire le parallèle avec les petites filles qui sont venues au monde, à la même époque, chez nous ?
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Je viens de terminer la lecture de cet ouvrage et ... quelle claque pour l'occidentale que je suis !!
L'auteur, Xinran, femme pleine d'empathie pour ses semblables, nous brosse ici un portrait sans fard de la condition des femmes et du sort réservé à ses filles ; dur pour nous, qui sommes issues de la génération "pilule" d'imaginer même dans nos rêves les plus fous, que nombre de femmes, au nom d'une tradition séculaire- qui ne devrait plus avoir lieu d'être -, puisse faire taire leur instinct maternel pour faire disparaître leurs petites filles sitôt nées.
Elle soulève également le problème des adoptions en chine, la politique de l'enfant unique et pointe du doigt les dérives du gouvernement dirigeant.
On ne peut pas sortir indemne d'une telle lecture à fortiori quand on est maman de trois filles. On prend la mesure que bien des femmes moins bien loties que nous, n'ont pas eu les mêmes chances et se sont faites broyer au nom des traditions.
Quel dommage qu'un si beau pays avec une culture si riche soit aussi impitoyable envers ses filles, combien de temps lui faudra t il pour réaliser que sa force viendra de toutes ses femmes ?
Une lecture très enrichissante que je ne regrette pas et conseille à toutes et tous.
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Avant-propos et je pleure déjà.
Premier chapitre, je suis scandalisée.
Deuxième chapitre, je suis horrifiée.
C'est le coeur serré, en balance entre l'empathie et la colère que je lis ces témoignages de femmes chinoises qui ont abandonné leurs bébés.

Vous y trouverez des nourissons jetés dans des seaux de pâté pour animaux, des nouveaux nés abandonnés sur le sol par -10°C, d'autres sur le quai d'une gare perdue et déserte. Non non, ceci n'est pas un roman d'horreur ou post-apocalyptique.
Un permis de naissance, sinon pas de soin. Pas d'enfant supplémentaire sinon plus de travail. Pas de fils, tu vaux moins que la plus misérable bête. Petite fille enlevée pour devenir esclave, ça n'a rien de rare. Ceci n'est pas une dystopie. D'ailleurs, les dystopies n'inventeront jamais rien que les sociétés patriarcales, les dictatures, les religions n'aient déjà testé pour le bonheur de leurs peuples.

Vous devrez vous confronter à l'ignorance, la bêtise, la pauvreté extrême, la souffrance sans remède mais aussi à l'amour, pur, désintéressé, absolu. Mon coeur de maman a tellement saigné à la lecture de ce livre.

Cet ouvrage apporte aussi de nombreux éclairages sur la société traditionnelle chinoise et les bouleversements immenses auxquels elle a dû faire face. Instructif, car non officiel !

Un coup au coeur. Des bleus à l'âme. Blues...
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« Messages de Mères Inconnues » est un recueil de témoignages qui regroupe dix histoires de mères, de couples qui ont dû abandonner leur petit bébé fille ou même les « arranger » terme qui veut dire que ces tout petit ont été tués à la naissance par les parents ou les sages-femmes. Ce sont aussi des témoignages sur la situation misérable, il y a quelques années, des orphelinats, sur les trafics et les enlèvements d'enfants.
La politique internationale d'adoption et son évolution sont également analysées.
Chaque histoire est un cas différent où l'on retrouve néanmoins ce rejet du petit bébé fille. La tradition séculaire, de l'enfant mâle privilégié accentuant le problème.

De Plus Xinran essaie de donner des éléments de réponses à toutes ces petites filles chinoises qui ont été adoptées à l'étranger à partir des années 1990 et qui se posent la question : « Pourquoi ma maman chinoises n'a pas voulu de moi ? »
Ces histoires de femmes sont dures, bouleversantes, révoltantes.
En lisant ce livre c'est toute l'horreur que ces femmes ont vécue qui se livre à nous.
A la fin de 2007, le nombre d'orphelins chinois adoptés dans le monde entier s'élevait à 120 000. Presque tous étaient des filles.
Un livre qui m'a beaucoup touché, révolté étant moi-même maman et grand-mère de deux petites filles. Je pense surtout à toutes ces mères chinoises qui ont eu le coeur déchiré d'avoir dû se séparer de leur enfant, l'adoption étant encore le moins pire de la solution trouvée.
Xinran a une écriture forte qui nous met devant le fait accompli avec beaucoup d'empathie et de révolte. Premier livre de cet auteur que je lis et sûrement pas le dernier.
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Qu'elles soient étudiantes, femmes d'affaires, sages-femmes ou paysannes, toutes les femmes de ce recueil sont hantées par des souvenirs qui ont marqué leur vie d'une empreinte indélébile.
Que ce soit à cause de la politique de l'enfant unique, des traditions séculaires ou des terribles nécessités économiques, ces femmes ont été contraintes de donner leurs filles en adoption, d'autres ont dû les abandonner dans la rue, aux portes des hôpitaux, dans les orphelinats ou sur des quais de gare et pire encore.

Xinran donne enfin la parole à ces femmes meurtries, qui nous livrent des témoignages bouleversants.
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