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Maïa Bhârathî (Traducteur)Claude B. Levenson (Auteur de la postface, du colophon, etc.)
EAN : 9782877307529
190 pages
Editions Philippe Picquier (28/01/2005)
4.14/5   572 notes
Résumé :
Funérailles célestes est une histoire d'amour et de perte, de loyauté et de fidélité au-delà de la mort. Xinran dresse le portrait exceptionnel d'une femme et d'une terre, le Tibet, toutes les deux à la merci du destin et de la politique. En 1956, Wen et Kejun sont de jeunes étudiants en médecine, remplis de l'espoir des premières années du communisme en Chine. Par idéal, Kejun s'enrôle dans l'armée comme médecin. Peu après, Wen apprend la mort de son mari au combat... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (186) Voir plus Ajouter une critique
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Quand j'ai commencé Funérailles célestes j'ai été rapidement pris d'un grand intérêt mêlé d'une grande appréhension. En effet, l'histoire de cette médecin partie à la recherche de son mari envoyé au Tibet pendant la "libération" du pays par la Chine et ensuite déclaré mort était plutôt folle, mais captivante. Nous allions avec elle découvrir le Tibet, ce pays de tous les fantasmes modernes, berceau de spiritualité, lieu de résistance à l'oppresseur... mais nous allions le découvrir avec les yeux de ce même oppresseur, rempli d'assurance et de certitudes, persuadé de venir apporter la civilisation... comme bien d'autres colons avant eux, suivez mon regard.

J'ai rapidement été rassuré tout en étant confirmé dans mon analyse. Non, ce livre ne sera pas un portrait à charge du Tibet, de la férocité de ses habitants face à la civilisation douce et tranquille de l'ami chinois. Ce livre nous en apprendra finalement beaucoup plus sur le peuple chinois et sur son évolution au fil des mouvements politiques, sur sa naïveté sous la botte de dirigeants montrant le chemin, le chemin qui les arrange et où ils envoient marcher à leur place leurs petits soldats dociles.

En opposition, l'héroïne découvre un pays sauvage, où la religion domine en maître, mais où l'hospitalité reste la valeur première. Là où le portrait est très parcellaire, c'est que ce récit, issu d'une histoire vraie, ne permet de côtoyer qu'une infime partie de la civilisation tibétaine, majoritairement les tribus nomades vivant de l'élevage. On ne peut s'empêcher de penser que la carte postale est jolie mais qu'elle colle un peu trop à l'envie de l'auteur d'imaginer une possible fusion entre peuple chinois et Tibétains. On évite à tout prix de trop nous parler affrontements (sauf au début), répression, pour se concentrer sur ce qui peut réunir au delà des différences extrêmes constatées à la rencontre.

En dépit de ces réticences, le livre est très intéressant, la narration est joliment maîtrisée. L'histoire dans l'histoire nous permet de réellement plonger dans le récit avec l'auteure, de découvrir ce témoignage de vie poignant. le titre du livre laisse peu planer de doute sur une issue happy end... mais le suspense reste malgré tout entier tout du long. La deuxième histoire parallèle de Zhuoma, nouvelle histoire dans l'histoire, construite en plus en miroir puisque Zhuoma est elle une Tibétaine avide de découvrir la Chine, étoffe en plus le propos, même si là aussi il s'intéresse à une Tibétaine pas forcément représentative de son peuple.

Au final, le message est le bon et on ressort de tout ça avec une envie de dépasser les apparences, d'aller à la rencontre de l'autre dans ce qu'il a à nous offrir. On n'en déduira pas d'analyse géopolitique des relations sino-tibétaines mais on se rassurera sur la capacité de l'humain à se dépasser et à aller au bout de ses quêtes.
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C'est une belle histoire que nous raconte Xinran. Elle est journaliste et a rencontré et interviewer Wen qui lui a livré son « odyssée », alors qu'elle était revenue en Chine, à Suzhou, dans sa province natale.

Cette femme par amour part suivre la trace de son mari pour savoir ce qu'il s'est réellement passé ; elle n'accepte pas l'idée qu'il soit mort. Elle va vivre dans les mêmes conditions que les nomades, apprendre à monter à cheval pour les suivre et peu à peu, les jours passant elle va perdre la notion du temps, se faisant comprendre par signes au début.

Puis elle rencontre Zhuoma, Tibétaine passionnée par la Chine, descendante d'une riche famille qui a tout perdu, sauf les bijoux qu'elle porte sur elle pour pouvoir voyager, manger… elle est à la recherche d'un des serviteurs de la famille qui a disparu lui-aussi et qu'elle a surnommé Tienanmen. Les deux femmes vont réaliser leur quête en s'entraidant, avec la naissance d'une belle amitié.

le silence est omniprésent, de même que l'immensité. Les paroles se limitent à l'essentiel. Wen apprend la vie au Tibet, le bouddhisme, les rituels, les cérémonies, la notion d'entraide auprès de la famille qui l'a recueillie. Elle va aussi écrire pour survivre, écrire avec un simple crayon entre les lignes d'un livre. On verra l'importance de l'écriture dans cette histoire. « écrire peut être une source de force » disait son supérieur dans l'armée.

Il y a deux façons d'accompagner les morts au Tibet : soit un rituel dans l'eau, on parle alors de funérailles aquatiques, soit en dépeçant le corps pour l'offrir comme nourriture aux rapaces considérés comme sacrés, ce sont les funérailles célestes.

J'ai aimé ce livre car le Tibet et le Bouddhisme m'intéressent beaucoup, donc j'ai pu retrouver des rituels, des coutumes, des couleurs, les maîtres ou les ermites en méditation, la spiritualité, la structure de la famille où chacun a un rôle défini (et indispensable) à jouer…

L'aspect voyage initiatique m'a plu aussi, notamment cette femme qui poursuit sa quête de réponses de façon opiniâtre, son amour magnifié par l'absence de l'autre, son culot car elle est très jeune et ne connaît rien de la situation politique, ou de la géographie, du mode de vie très dur. Elle y passera une trentaine d'années…

Que trouve-t-on quand on part ainsi à la quête de quelque chose ou de quelqu'un ? Soi-même, ou du moins son vrai moi probablement… et comme disait encore son supérieur dans l'armée, « rester en vie est en soi une victoire».

Par contre, je trouve qu'il y a un peu d'angélisme ou tout au moins de naïveté dans le récit : les Tibétains, malgré leur hospitalité paraissent froids, limite un peu bornés avec leurs croyances aux démons et les Chinois un peu trop sympathiques dans leurs désirs d'aider la jeune femme et dans le caractère libérateur de ce qui est une invasion, une colonisation et une disparition programmée.

J'ai eu beaucoup de plaisir à lire la postface écrite par Claude Stevenson (à qui on doit « le seigneur du lotus blanc » consacré à Sa Sainteté le Dalaï Lama), car elle ajoute justement ce bémol qui vient nous rappeler ce qui se passe vraiment.

J'ai passé un bon moment avec Xiran et je lirai sûrement un autre de ses romans, car l'écriture est agréable, les descriptions tant des paysages que des êtres, sont belles et font rêver.

Note : 8/10
Lien : http://eveyeshe.canalblog.co..
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Funérailles célestes est un roman que je me promettais depuis un certain temps et mes attentes ont été grandement comblées. Il traite du Tibet et ce pays me fascine depuis longtemps. Toutefois, le début m'a intrigué : l'auteure Xinran raconte comment elle est entrée en contact Shu Wen et précise que l'histoire qu'elle s'apprête à raconter est la sienne. Plusieurs auteurs empruntent ce procédé pour ajouter à la vraisemblance de leur récit (même fictif) mais il semble que, cette fois-ci, ce soit vrai.

En 1958, Shu Wen, une jeune médecin chinoise, est heureuse. Elle épouse Wang Kejun, médecin lui aussi, mais, rapidement il est engagé au front au Tibet et, tout aussi rapidement, il semble avoir perdu la vie. Toutefois, personne à l'armée ne peut dire comment il est mort. N'y croyant pas, Shu Wen décide alors de s'engager à tour afin de se rendre au Tibet et de retrouver l'amour de sa vie.

Le reste du roman raconte son voyage. Ce qui s'annonçait comme un récit d'aventures, un roman d'amour ou un carnet de voyage se transforme plutôt en un roman initiatique. C'est que Shu Wen passe des années à chercher la trace de son mari, une trentaine environ, mais ne baisse jamais les bras devant la lourdeur de sa tâche. C'est dire à quel point elle est courageuse mais surtout loyale même au-delà de la mort !

C'est qu'il n'est pas facile de voyager sur les hauteurs du plateau tibétain et à travers les hautes montagnes de l'Himalaya. Et plusieurs dangers les mances, à commencer par la présence de l'armée chinoise et l'hostilité de certains Tibétains. Fort heureusement, Shu Wen rencontre des gens incroyables, généreux, qui lui ouvrent l'esprit. Elle apprend les coutumes et la culture tibétaines. Elle est sortie profondément changée de son expérience, à tel point qu'à son retour en Chine elle ressemble davantage à une Tibétaine.

Par la même occasion, le lecteur apprend sur les coutumes et la culture tibétaines. le mode de vie des éleveurs dans la montagne, leurs errances, leurs manières de survivre, l'entraide qu'on y retrouve (Shu Wen est secourue par Zhuoma puis, plus tard, par la famille de Saierbaio et partage leur quotidien un bon moment). Sans oublier, évidemment, la religion bouddhique et les moines. le roman est aussi un cours d'histoire accéléré sur les événements récents qui ont touché ce pays merveilleux.

Funérailes célestes est un roman que je recommande vivement. Non seulement le sujet est passionnant et instructif mais il se lit bien. L'écriture est fluide et, même si elle est un peu sèche (mais n'est-ce pas un peu ça, cette région ?), il s'en dégage une certaine poésie, que ce soit par l'évocation de la majestuosité des lieux ou la simplicité généreuse des Tibétains. Et toujours l'amour du Tibet ! J'arrivais facilement à visualiser ce que voyait Shu Wen, j'en ressentais le même émerveillement. Quelle belle découverte et, surtout, quelle expérience !
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Xinran est journaliste et s'est faite connaitre au travers d'une émission de radio où elle donnait la parole aux femmes chinoises . Elle en a tiré un livre ...Chinoises .
Ici , elle nous relate la vie de Shu Wen , jeune médecin partie au Tibet retrouver son mari. On est au début des années 50 , et les tensions entre le Tibet et la Chine sont exacerbées.

Rien à dire , ce livre est extrêmement intéressant, à plusieurs points de vue.
le destin de Shu Wen tout d'abord, son amour indéfectible pour son mari, son adaptation à la vie nomade, sa résilience , le tout sous fond de culture tibétaine, si éloignée de nos standards occidentaux...et même chinois des années 50 ! Xinran nous raconte une vie hors des sentiers battus, mue par l'amour. le cadre tibétain lui offre d'autres points d'intérêts:
La culture locale donc, centrée sur le bouddhisme, le respect de la nature , la vie en altitude , le nomadisme à cette époque.
Mais aussi, l'histoire , celle du colon qui "vient aider un pays à s'élever et à améliorer son confort et ses conditions de vie ", un discours que l'on connait bien en occident !.
On part du VII ème siècle, où un roi tibétain épouse une princesse chinoise , pour qui il construit le Potola et l'on arrive à l'armée de libération de Mao qui vient s'assurer que les Tibétains sont heureux et ne manquent de rien :)!
C'est bien sur intéressant, mais la postface, précieuse, nous met en garde sur les propos de l'auteure qui sans les nier insiste sur le côté fiction des écrits. Après , L Histoire est rarement similaire à deux êtres séparés par une frontière, né en 17 à Leidenstadt, tout ça , tout ça.

Bon , j'ai déjà été plus long que d'habitude , mais je n'en ai pas dit plus :) !, et finalement, je n'ai pas abordé l'essentiel de ce que je voulais dire .
Xinran nous livre une belle histoire , qui nous ouvre plein de pistes à explorer si l'on veut approfondir nos connaissances, qu'elles soient historiques ou culturelles .
Mais voilà, je n'aime pas trop sa façon d'écrire et ce n'est pas la première fois. Aucun suspens , on a affaire à une journaliste et le style s'en ressent mais est totalement assumé . On n'est pas là pour amadouer le lecteur avec de belles tournures, on est là , factuellement, pour raconter une histoire. Et l'histoire était belle , je valide donc.
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“Quand j'ai épousé Kejun, je lui ai dédié ma vie.”

***

Journaliste et écrivaine native de Pékin, Xinran a présenté pendant huit ans (1989-1997) une émission de radio populaire au cours de laquelle elle invitait ses auditrices à prendre librement la parole. 

Parmi les innombrables confidences recueillies au fil de sa carrière figurent celles de Shu Wen, une chinoise ayant vécu près de trois décennies au Tibet.

S'inspirant de son histoire, Funérailles célestes retrace l'incroyable destin d'une femme courageuse et opiniâtre mais aussi celui d'un pays, tout deux pris dans la tourmente de l'Histoire.

*

"AVIS DE DÉCÈS
Cet avis certifie que le camarade Wang Kejun est mort dans un incident survenu à l'est du Tibet le 24 mars 1958, à l'âge de 29 ans. Bureau militaire de Suzhou."

Mariée depuis seulement trois mois, Wen vient d'apprendre la funeste nouvelle. Désarroi absolu. Ce communiqué des plus succincts lui impose une réalité inconcevable et nulle autre information ne lui est transmise par les autorités compétentes. 

Que s'est-il passé ? Dans quelles circonstances ? N'y aurait-il pas là une terrible méprise ?

Refusant de croire au décès de son époux, la jeune femme formée elle aussi à la médecine, s'engage dans l'Armée  Populaire de Libération. Aussitôt cette décision prise, elle rejoint un convoi de soldats en partance pour le Pays des neiges. 

"Je n'ai pas réfléchi à ce que j'aurais à affronter. Je voulais seulement retrouver mon mari."

*

Quel parcours admirable, quelle épopée fascinante nous est il donné de suivre page après page. 

Partie sur les traces de l'être aimé  en pleine période du conflit sino-tibétain, le long et éprouvant périple de Wen se mue sous nos yeux en un véritable voyage initiatique.

Les années passées au contact d'une famille de bergers nomades l'ayant recueilli alors que gravement blessée, seront l'occasion d'une immersion complète au sein de la culture tibétaine. 

A ses côtés, nous découvrons les contrées sauvages et désertiques s'étirant à perte de vue,  la rudesse du climat, l'aridité des terres, le vertige de l'altitude mais surtout l'ingéniosité et l'hospitalité d'un peuple insoumis, ses us et coutumes profondément enracinés, ses traditions séculaires, sa dévotion ainsi que sa communion singulière avec la nature. le Toit du monde nous apparaît comme un berceau immuable de spiritualité. 

"Le Tibet entier n'est qu'un gigantesque monastère."

*

Wen, obtiendra-t-elle un jour des réponses à ses questions? Une chose est sûre, cette fabuleuse expérience humaine la transformera à jamais. Peut-être le chemin d'une renaissance…

Ode à la vie, à l'amour, à  la loyauté, ce roman nous offre une parenthèse suspendue hors du temps, à la fois dépaysante, enrichissante et touchante. À découvrir assurément!

***

"Seul un amour véritable peut produire une telle détermination."

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Citations et extraits (142) Voir plus Ajouter une citation
Je m'inquiétais à l'idée que l'étroit petit lit ne convienne pas à son grand corps, mais là aussi Wen m'a surprise. Avant d'enlever sa robe tibétaine, elle en a sorti ses affaires comme un magicien sort des oiseaux de son chapeau. De deux poches intérieures elle a extrait des livres et de l'argent, et des poches de sa manche des petites bourses en peau de mouton. De sa botte droite, un couteau, de sa gauche, des papiers. Elle a plongé la main dans la ceinture de sa robe et en a retiré deux grandes sacoches de cuir. Puis elle a dénoué sa longue ceinture de soie, à laquelle étaient attachés d'autres petits sacs de cuir et des outils.
Je l'observais, stupéfaite, sa robe lui servait de bagage. Elle s'est révélée lui servir aussi de lit. Elle l'a étalée sur le lit comme un matelas, a placé la ceinture de soie sur les livres et les cartes pour se faire un oreiller, puis fourré toutes ses affaires dans les manches de sa robe à l'exception du couteau. Elle a posé ce dernier sur l'oreiller, à portée de main. Elle s'est ensuite allongée sur sa robe, a rentré les poignets des manches sous son oreiller et s'est couvert les jambes avec les deux grands sacs vides. Son corps et ses affaires étaient ainsi parfaitement protégés.
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Le convoi était gigantesque : plusieurs douzaines de camions contenant un millier d'hommes. Wen était terrassée à la fois par le nombre de soldats et par la splendeur de la route. C'était encore plus impressionnant qu'elle ne l'avait imaginé. Avec ses tournants et ses lacets sans fin, la route franchissait un nombre incalculable de montagnes. Le temps ne cessait de changer. Un instant, c'était comme une chaude journée de printemps avec des fleurs, et l'instants d'après des flocons de neige virevoltaient autour d'eux. Elle avait l'impression de se trouver dans un pays féerique où en un seul jour se succédaient des milliers d'années.
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En écrivant l'histoire de Shu Wen, j'ai essayé de revivre son voyage de la Chine des années cinquante au Tibet - de voir ce qu'elle voyait, de ressentir ce qu'elle ressentait, de penser comme elle. Parfois, j'étais tellement absorbée que je ne voyais plus les rues de Londres, les boutiques et les stations de métro, ou mon mari debout près de moi, une tasse de thé vert à la main. Je regrettais profondément d'avoir laissé partir Wen sans qu'elle me dise où la retrouver.
Sa disparition continue à me hanter. J'espère sincèrement que ce livre puisse arriver jusqu'à elle pour qu'elle sache que, partout dans le monde, on peut lire l'histoire de sa vie et de son amour.
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"Les hommes font partie de la nature, a-t-il commencé. Nous arrivons dans ce monde de façon naturelle et nous le quittons de façon naturelle. La vie et la mort font partie de la roue de la réincarnation. La mort n'est pas à craindre. Nous attendons ardemment notre prochaine vie. Quand un feu de branches de mûrier brûle pour le rite, il déroule une voie à cinq couleurs entre le ciel et la terre, pour attirer les esprits vers l'autel. Le cadavre devient une offrande aux esprits et nous les invoquons pour qu'ils emportent l'âme au ciel. La fumée attire les aigles, les vautours et autres animaux de proie sacrés, qui se nourrissent du cadavre. Ce rite se perpétue en imitation du Bouddha Sakyamuni, qui s'est offert en sacrifice aux tigres."
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Comme elles rebroussaient chemin, elle a raconté à Wen la légende du roi Guésar.
Guésar était né dans la famille souveraine de l’ancien royaume de Ling. C’était un enfant d’une bravoure et d’une intelligence inhabituelles. Mais, quand il fut en âge de monter sur le trône, son oncle Todong, qui voulait le pouvoir pour lui seul, exila Guésar et sa mère dans une vallée où le fleuve Jaune prenait sa source. La vallée était sombre, froide et désertique, ni le soleil ni la lune n’y brillaient, et elle était infestée de démons. Guésar et sa mère amadouèrent les esprits malins et soumirent les démons, mirent de l’ordre dans les rivières et les pâturages, et transformèrent la vallée en un paradis fertile pour les bergers, avec de luxuriantes prairies regorgeant de yaks, de chevaux et de moutons. Les cieux envoyèrent par la suite des blizzards et des gelées pour punir Todong, rendant le royaume de Ling inhospitalier. Le peuple demanda à Guésar de lui permettre de le rejoindre, et celui-ci, de bonne grâce, aida les six tribus de Ling à s’installer près de la source du fleuve Jaune. C’est pourquoi tous les Tibétains vivant dans cette vallée se considérèrent comme des descendants du royaume de Ling – et des enfants de Guésar.
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