Menteurs amoureux (Liars in love, 1978) réunit 7 nouvelles: des textes d'une rare puissance écrits entre 1978 et 1981 et tout à fait dans la veine de
la fenêtre panoramique, c'est à dire fortement psychologiques nous livrant des portraits saisissants et profonds, assez noirs, faisant état d'un rapport entre les sexes terriblement difficile avec une communication aussi difficile et des vies ratées, tissées de mensonges, de faux espoirs, de beaucoup de lâcheté, de solitude, le tout noyé dans beaucoup d'alcool et nimbé dans de la fumée de cigarettes. Il y a aussi en général pas mal d'ambiguïté, ce qui ajoute du piment au récit.
Les 7 nouvelles sont toutes différentes, toutes excellentes avec, comme il est de tradition, une nouvelle qui donne le titre à la collection; elles sont si bien écrites que chacune vaut presque un livre à elle seule; les sept baignent dans la même ambiance destructrice mais non dénuée d'humour, et ça, c'est « la patte » de Yates, l'humour baignant dans le pessimisme. Bref, un portrait un peu à contre-poil de l'Amérique conquérante quoique non encore vérolée par les problèmes de drogue à grande échelle.
Il parait que tous ses récits comportent des traits autobiographiques, comme son enfance difficile, sa venue en Europe lors de la DGM, ses problèmes avec l'alcool, son passage à Hollywood, ses relations très difficiles avec les femmes.
La nouvelle qui m'a le moins plu est justement celle qui donne le titre au recueil
Menteurs amoureux où un homme qui a tout pour être heureux va s'enliser dans une situation si pourrie et sans issue alors qu'avec un peu moins de lâcheté et un peu plus de plomb dans la tête, tout était acceptable.
Dire quelle fut ma préférée est un choix difficile car elles sont toutes très bonnes, mais je vais me prononcer pour Relever le défi, car il me semble que c'est le condensé de ce que sait faire Yates; de plus il y a dans ce récit une dose importante de perfidie, ce qui la rend plus impactante.
Lien :
https://www.babelio.com/livr..