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3,77

sur 461 notes
Une auteure prénommée Banana qui écrit Kitchen, je me dis: ça démarre bien, quelle poilade, go.
Evidemment à côté de la plaque totale. Car les thèmes de prédilection de Banana Yoshimoto tournent plutôt autour du deuil, de la mort, de l'abandon, de la solitude. Oups... Donc de poilade même pas le début d'un soupçon d'une micro-miette ici. Hop, on dégage le nez rouge, on sort les mouchoirs.

Au fil des deux nouvelles, on va donc croiser la mort sous toutes ses formes : maladie, meurtre ou accident, avec cette même conclusion : un seul être vous manque et tout est dépeuplé. Yoshimoto (on oublie Banana, on se concentre) illustre le célèbre vers de notre Alphonse en jonglant entre violence de la perte de l'être cher et douceur et force des protagonistes. Tous ont en commun d'avoir perdu la personne la plus proche d'eux, leur repère, leur raison de se lever le matin. le monde s'écroule alors, douleur et isolement envahissent les coeurs, le goût de vivre s'estompe. Mais autre point commun, tous sont jeunes, la vingtaine, âge auquel la vie prévaut, les larmes laissant vite place à la perspective de jours meilleurs (âge aussi de l'auteure lorsqu'elle publie Kitchen). Allez hop, rangez les mouchoirs.

Yoshimoto signe finalement un ouvrage épuré, empreint d'onirisme et débordant d'espoir et de sensibilité bien plus que larmoyant ou marqué d'un pathos affecté.
Le deuil amènera nos héros à réfléchir plus tôt que prévu sur le sens de la vie, et leur jeunesse, leur optimisme et leur fraîcheur les aideront à surmonter la détresse et se reconstruire. Sans effacer une tristesse palpable et inévitable, l'amitié, l'amour, la sincérité et la simplicité des sentiments apaiseront les douleurs.
 
La poilade, on l'oublie définitivement, pour ne retenir qu'un doux moment de pureté, de délicatesse et un éloge à la vie avant tout.
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Mikage, la vingtaine, seule au monde après le décès de sa grand mère, invitée par le jeune fleuriste Yûichi et sa drôle de mère Eriko.
Satsuki, la vingtaine et le réconfortant Hiiragi. Dans le même accident elle a perdu Hitachi et lui Yumiko.

Avec délicatesse et subtilité Banana Yoshimoto aborde le deuil difficile quand l'adieu n'est plus possible, le réconfort d'une amitié tellement plus forte que l'amour, d'adorables personnages décalés, comme Hiiragi qui porte les tenues de lycéenne de sa copine décédée, la mystérieuse Urara à l'instinct animal.

C'est plein de fraicheur comme un jogging dans l'aube bleue de la rivière.
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En 1988 est publié un recueil d'un roman et une nouvelle d'une auteure japonaise de 24 ans, Banana Yoshimoto, dans laquelle, paraît-il, s'est reconnue toute une génération. J'ai moi-même découvert Kitchen bien plus tard, au moins dix ans après la publication, et seulement après avoir lu son recueil de nouvelles Lézard qui venait de paraître. Lézard m'avait tellement emballée que je me suis très vite jetée sur Kitchen, qui fait partie des livres que j'ai les plus relus. Avec le temps, je n'ai plus ressenti le besoin de le lire aussi souvent - ça faisait partie de mes lectures réconfortantes quand j'avais un coup de mou -, et les nombreuses relectures ainsi que l'âge y étant pour beaucoup, j'ai perdu peu à peu des petits morceaux de mon engouement premier. Mais j'y reste très attachée et je ne sais pas pourquoi, j'ai eu envie de le relire cette année.


Kitchen, c'est deux histoires, Kitchen proprement dit et Moonlight Shadow. Les deux sont des histoires liées à la mort, mais tandis que Kitchen raconte la naissance d'un nouvel amour, Moonlight Shadow s'attarde sur le deuil d'un amour. Les deux héroïnes ont en commun d'être des jeunes filles ordinaires de dix-huit/vingt ans, et d'être à un moment de leur vie où elles se sentent bloquées, un moment crucial où elles devront trouver comment avancer.


Dans Kitchen, Mikage vient de perdre sa grand-mère, avec qui elle vivait et qui était la seule famille qui lui restait. Devant quitter l'appartement q'elle occupe, elle va se retrouver à vivre chez Yuichi, un jeune homme qu'elle connaît assez peu, et sa mère, un personnage haut en couleurs. Mikage adore les cuisines, toutes les cuisines, elle y trouve du réconfort ; l'enthousiasme qu'elle va développer pour l'art de la cuisine ainsi que les six mois qu'elle vivra chez les Tanabe vont l'aider à passer l'étape du deuil ; quand Yuichi sera lui aussi atteint par la mort de sa mère, ils évolueront vers une relation amoureuse, à petits pas, avec des difficultés, mais en prenant leur temps.


Dans Moonlight Shadow, Satsuki vient de perdre dans un accident de voiture son amoureux, avec qui elle vivait une relation depuis quatre ans. Elle passera deux mois à végéter plus ou moins chez elle, n'arrivant pas à dormir correctement la nuit. La pratique du jogging au petit matin va l'aider à tenir le coup, et lui permettre de rencontrer une jeune femme très étrange qui lui dévoilera un phénomène curieux, lui faisant passer le cap du deuil et lui permettant enfin d'avancer.


C'était une grosse découverte pour moi quand je suis tombée sur Banana Yoshimoto, mais c'est difficile d'expliquer ce qui m'a tellement séduite il y a une vingtaine d'années. Quelque chose dans son écriture qui donne dans le contemplatif, mais d'une façon légère. Dans Moolight Shadow, par exemple, ce qui m'a le plus marquée c'est probablement la thermos de Satsuki. Lorsqu'elle court le matin, elle marque une pause sur un pont pour boire son thé chaud, avant de repartir. Plus tard elle va choisir une thermos dans un grand magasin. Je ne saurais expliquer clairement pourquoi, mais ce détail de la thermos m'est toujours, toujours resté en tête, avec cette impression que je pouvais sentir la chaleur du thé bu par Satsuki. D'ailleurs, c'est quelque chose qui me reste encore et toujours vaguement en tête quand j'utilise moi-même une thermos. C'est peut-être un peu moins prononcé, mais ce qui touche à la cuisine, et notamment l'épisode où Mikage mange du katsudon dans Kitchen, m'a laissé un peu la même sensation. Je crois que c'est ça qui m'a touchée dans ce recueil, cette façon d'éprouver des sensations très physiques, très pragmatiques, qui relèvent du quotidien. Et néanmoins, Banana Yoshimoto mêle toujours une touche de surnaturel à ce quotidien très palpable - on pourrait carrément parler de paranormal dans le cas de Moonlight Shadow, mais c'est plus subtil que ça. J'entends parler de réalisme magique, mais je n'aime pas coller une expression générique sur cette écriture qui reste pour moi spécifique et relève à la fois du tangible et de ce qui est moins palpable.


Je le disais plus haut, j'ai perdu de mon engouement pour Kitchen au fil des années, sans doute parce que je m'éloignais en âge des personnages et de l'auteure de 1988, mais aussi parce qu'à force de relectures, j'ai détecté des défauts qui m'étaient passés au-dessus de la tête pendant des années. Quand Banana Yoshimoto s'attarde un peu trop sur les sentiments de ses personnages, elle perd en finesse et en charme - d'autant que, justement, l'utilisation du quotidien teinté d'onirisme et d'irréel permettent de s'affranchir de tout propos teinté de psychologie. Et puis on sent des erreurs de jeunesse, comme la tentation de trop utiliser des métaphores, par exemple, ou des dialogues parfois surfaits (le problème de passer du japonais au français pouvant y être pour quelque chose, je n'en sais trop rien). Surtout, je crois que le texte Kitchen aurait gagné à être resserré, alors que l'auteure a tendance à s'éparpiller un chouïa.


De toute façon, j'ai la certitude que Kitchen restera un livre important pour moi, même s'il n'est pas mon livre préféré entre tous. Un livre que je connais quasiment par coeur aujourd'hui (donc pas besoin de l'emporter sur une île déserte), qui m'a touchée dès la première lecture d'une façon peu commune, et donc un livre que je ne n'imaginais même pas critiquer un jour jusqu'à ces derniers temps. Quant à réussir à rivaliser avec Sept histoires de souris ou Les Hauts de Hurlevent, c'est une autre histoire !
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Kitchen se compose de deux nouvelles, le première du même nom et la seconde, Moonlight shadow. Elles ont en commun d'avoir pour personnage principal une femme jeune qui vient de perdre un être cher.
Dans Kitchen, Mikage a perdu le dernier membre de sa famille, sa grand-mère. Désormais seule au monde, elle trouve refuge chez Yûichi et sa mère Eriko. Là, elle trouve peu à peu la force de se reconstruire, entourée de l'affection du jeune homme et de sa mère excentrique qui autrefois était son père. C'est en apprenant la cuisine qu'elle pourra enfin voler de ses propres ailes et se rapprocher de Yûichi.
Dans Moonlight shadow, Satsuki pleure Hitochi, son fiancé mort dans un accident de voiture qui a aussi coûté la vie à la petite amie d'Hiiragi, le frère d'Hitochi. Ces deux coeurs brisés vont se soutenir dans cette difficile épreuve.
Perte, deuil, tristesse, chagrin...et pourtant les deux récits de Banana Yoshimoto ne sont pas larmoyants. Au contraire, ils sont lumineux et porteurs d'espoirs. Peut-être est-ce dû à la jeunesse des protagonistes mais c'est bien la vie qui gagne à la fin. Les personnages, blessés, fragiles, chancelants, ne se complaisent pas dans la douleur. Ils finissent par vaincre leur chagrin et se relèvent, plus forts et prêts à affronter le monde.
Beaucoup de poésie, d'émotions, de fraîcheur et d'optimiste servis par l'écriture épurée d'une autrice, fille spirituelle de Murakami. On retrouve chez les deux auteurs la même simplicité qui cache une belle profondeur et cette touche de fantastique qui s'intègre merveilleusement au récit. Une lecture douce et émouvante.
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Ce livre n'a reçu que des critiques élogieuses dans le cercle des lecteurs de ma bibliothèque ; je l'ai lu à mon tour, et j'ai été conquise par l'écriture de cette autrice japonaise qui décrit par petites touches les sentiments de ses personnages et les objets qui leur correspondent, comme dans une estampe.
Dans cette nouvelle et la suivante d'ailleurs, des jeunes gens doivent faire le deuil d'être qui leur sont chers, souvent décédés brutalement. le chemin difficile vers le dépassement de cette souffrance est abordé subtilement.
Dans le premier cas, la jeune fille surmonte sa douleur et va de l'avant grâce à l'apprentissage de l'art culinaire (d'où le titre), le plaisir de vivre dans une cuisine parfaite, lieu de la maison qu'elle préfère et les débuts d'une histoire d'amour avec un garçon qui a subi d'une certaine façon la même perte qu'elle-même, celle d'un être extraordinaire et inoubliable (je ne peux pas trop en dévoiler...).
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Kitchen se compose de deux récits, Kitchen et un Moonlight shadow

L'écriture de Banana Yoshimoto est simple, composée de phrases courtes, mais j'ai rarement vu une telle capacité à engendrer une focalisation interne aussi réussie. Par le choix de ses mots, le rythme, l'auteur réussit à créer la voix narrative du personnage principal de manière très convaincante. de ce fait, je me suis senti très proche des deux personnages principaux des récits, d'autant plus que les dialogues, très bien conçus, donnent des tirades à d'autres personnages et sans tomber dans la digression inutile on voit leur personnalité transparaître de façon très convaincante.
Sans être d'une complexité psychologique étouffante, le récit tient avant tout sur la fragilité de ses personnages. le récit est ainsi tissé peu à peu au rythme des émotions et états d'âme des personnages, le tout dans un rythme superbement orchestré.

Mais ce qui rend à mes yeux cette oeuvre précieuse, c'est sa luminosité. Les personnages de Banana sont confrontés à le perte d'un proche, au difficile travail de deuil et à la reconstruction qui s'ensuit. Mais plutôt que de s'écrouler, petit à petit ces accidentés de la vie parviennent par touches ténues mais constantes à se reconstruire. Ce lent processus est très touchant, et est de plus rare chez des auteurs japonais marqués généralement par un grand pessimisme, ce qui rend ce livre d'autant plus précieux

De plus, Banana Yosimoto m'a beaucoup réjouie car le personnage le plus charismatique de Kitchen est sans nul doute Eriko, iconique transsexuelle. Trop rares sont les livres qui abordent le sujet des personnes transgenres et les présentent sous un jour bienveillant. Ajoutons à cela que les personnages principaux de ce livre sont des jeunes femmes certes fragiles mais qui se révèlent indépendantes, et on trouve dans Banana Yoshimoto un auteur engagé, l'air de rien !

Pour conclure, un livre brillant sous des dehors modestes. A lire !
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Kitchen est composé de deux nouvelles dont la première donne son nom au recueil et la deuxième est Moonlight Shadow.
Kitchen s'attache à Mikage, vingt ans, qui vient de perdre sa grand-mère avec qui elle aimait cuisiner et elle décide de vivre et dormir dans la cuisine. Un ami étudiant, Yûichi, sensible à sa solitude, lui propose d'habiter chez lui avec sa mère Eriko, Mikage y découvre une famille aimante mais surtout atypique car Eriko était en fait le père de Yûichi, qui, à la mort de sa femme, a voulu se substituer à elle en temps que mère et a changé de sexe. Un trio qui cohabite et une amitié entre les deux jeunes gens qui évolue lentement.
Moonlight shadow évoque Satsuki qui vient de perdre Hitoshi qu'elle aimait profondément, le souvenir de cet amour la poursuit sans cesse et la plonge dans une mélancolie permanente qui l'isole du monde. C'est lors d'une promenade près de la rivière qu'elle fait la connaissance d'Urara, une jeune fille qui semble connaître ses sentiments de tristesse. Au fil de plusieurs rencontres, Urara convie Satsuki un soir de pleine lune lui promettant de vivre une expérience rare, celle peut-être de revoir Hitoshi pour lui adresser un dernier adieu.

Deux nouvelles sensibles et délicates dans lesquelles Banana Yoshimoto évoque le deuil et la renaissance grâce à l'amour, celle de Mikage qui renaît avec cette famille inhabituelle dans laquelle elle va réussir à faire son deuil et surtout avec Satsuki, choisie par Urara, une apparition intercesseure, qui va lui transmettre sa force et sa résilience et la rendre capable de faire son deuil. Avec ces deux textes, Banana Yoshimoto fait preuve d'une grande poésie, évoquant avec candeur et naïveté deux personnages féminins qui restent ingénues et expriment avec simplicité les sentiments humains les plus profonds et universels lors du deuil.
Une très belle découverte, sensible et poétique.
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Je relis ce roman pour la deuxième fois depuis des années. La première devait être à la sortie de l'édition française en 1994. C'est toujours le même sentiment étrange que j'éprouve face à une certaine littérature japonaise. Ce livre traite avant tout de la mort et de la nourriture. La construction du récit est inversée. Elle commence par sa situation actuelle et se termine par un passage de la vie antérieure de Mikage, l'héroïne. Je ne sais pas si c'est important mais cela créée pour le lecteur l'obligation de se recentrer sur l'intrigue à partir du chapitre intitulé « Moonlight shadow ». Et il s'agit, à mon avis de faire revivre des morts, ce qui nous ramène au début. Quel peut être le lien entre la mort et la nourriture ? On mange pour ne pas mourir ?
Ce sont des êtres qui se cherchent, qui cherchent leur place dans la société, dans le monde. Il s'agit d'ailleurs de personnages et de situations improbables : Erika, la mère de Yûichi est en fait son père, qui, a la mort de sa femme a décidé de se faire opérer et assume sa transsexualité dans un bar gay. Tout cela est au premier abord un peu abracadabrant mais très vite la mort s'insinue en même temps que la nourriture dans les interstices du récit. Et finalement, toutes ces aventures mises bout à bout provoquent un curieux malaise, comme une sublimation de la mort par la nourriture et une certaine légèreté des personnages. Tout paraît facile même lorsqu'ils sont déprimés. Comme s'ils évoluaient dans un univers parallèle, fait de fantômes. J'extrapole un peu mais c'est l'impression que me donne ce roman. D'ailleurs, pour les Japonais, les morts restent vivants, d'une certaine manière, et gardent leur place dans le foyer.
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Un livre lu il y a longtemps qui m'a durablement marquée, mais je ne suis pas la seule, puisque toute une génération de jeunes japonais se reconnait dans la sensibilité et de cet auteur.

Vous aimez cuisiner ? Alors ce livre est pour vous.

Si non, alors il est quand même pour vous : on a tous un jour ou l'autre trouvé du réconfort dans une cuisine ou ressenti un frémissement devant un parfum ravivant tel épisode de notre vie ou rappelant telle personne côtoyée il y a longtemps. Se lover contre un frigidaire finalement, est un évènement qui nous arrive à tous un jour ou l'autre. Comme la perte d'un être cher.

Mikage qui vient de perdre sa grand-mère, surmonte son deuil en cuisinant ce qui lui donne l'impression que « les cellules se multiplient dans son cerveau ». Elle s'installe chez Yûichi qui possède un canapé très confortable et surtout une cuisine qui lui paraît tout de suite séduisante, malgré son aspect dépareillé : « des récipients pour chaque usage : de grands bols en terre cuite pour le riz, des plats à gratin, d'immenses assiettes, et encore des chopes de bières munies d'un couvercle… »

Elle surmonte ce deuil par de petits gestes quotidiens. Entre une salade de concombre et une bouillie de riz, la narratrice nous livre sa vie intime, ce qui la froisse, lui pèse, reprend une pincée d'instants partagés avec sa grand-mère et replonge dans un plat, sert une louchée de soupe à telle nouvelle collègue de travail. Et la vie reprend, les froissements d'un souvenir se convertissent en une mélancolie liquide et fondante. Et la cuisine partagée devient ce liant qui entretient les rapports entre elle et les autres, car les relations sont « fragiles comme un fétu de paille ».

Une ribambelle de plats défilent, et le goût du bonheur retrouvé par pointillé redonne à la cuisine tout le poids qu'elle mérite. Même notre chère cuisine française dont l'excellente réputation n'est plus à faire s'invite en fin de récit, dans ce roman d'apprentissage ; et notre narratrice reprend goût à la vie !

Un très beau roman qui nous plonge dans un univers particulier à cheval entre celui de Murakami et de Yoko Ogawa. Banana Yoshimoto réussit avec sa plume très particulière à nous plonger en quelques minutes dans un univers atemporel où nos propres questions s'enfoncent dans une ouate délicieusement accueillante. Et on en ressort avec une envie très simple : retrouver et apprécier les petits gestes du quotidien.

Un roman que j'aime bien offrir en automne, parce qu'il y a des plats de saison comme il y a des livres de saison.

4/5
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[...]
Là-bas, au Japon, dans une cuisine, il y a une jeune fille Mikage, seule, qui pleure et qui ne parvient à trouver le sommeil que dans sa cuisine. Elle vient de perdre sa grand-mère et le doux ronronnement de son réfrigérateur la maintient à flot.

Elle croise la vie d'un camarade de classe, Yûichi Tanabe, qui vit avec sa mère qui est en fait son père… Elle s'installe chez eux et semble vivre comme un parasite avec beaucoup de gêne et de respect pour ces deux personnages humains. Et puis la mère de Yûichi qui est en fait son père succombe d'une mort violente, sombre histoire que celle-là. Nos deux solitaires se retrouvent.

Reconstruction après le deuil. Avec Banana Yoshimoto, le deuil devient poésie. Sa plume me transporte dans un monde onirique où même une cuisine devient un endroit irréel sur lequel le reflet de la lune se déverse sur le carrelage brillant du sol.

[...]
Lien : http://leranchsansnom.free.f..
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Kitchen

Lorsque Mikage emménage chez les Tanabe, Eriko lui demande d’accomplir une tâche en échange du toit qui lui est offert. Quelle est cette tâche ?

Veiller à ce que Yûichi s’applique dans ses travaux universitaires
Préparer de temps en temps de la bouillie de riz
Nettoyer la cuisine tous les matins
Travailler à devenir la plus grande cheffe du Japon

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2 lecteurs ont répondu
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