Ici, nous plongeons dans une histoire qui a des airs de The Promised Neverland au début, puis de Tokyo Vice (une enquête sur le milieu des yakuza). Canis – The Speaker n'a donc rien d'une gentille bluette, vous serez prévenus.
Annonçons de suite la couleur, je ne connaissais pas la saga Canis avant de lire ce tome, donc je ne peux absolument pas dire la place qu'il peut y tenir et si l'ambiance est la même. Mais ici, nous sommes plongés rapidement en plein coeur d'une histoire sombre, très sombre. Tout commence par un groupe de 3 garçons adorables qui vivent dans un orphelinat. Celui-ci a la drôle de tradition de faire un goûter d'au revoir pour ceux qui s'en vont. Mais un jour, nos charmants bambins découvrent que quelque chose cloche, et c'est là que démarre l'histoire.
La première partie du tome se veut une sorte d'enquête menée par nos détectives en herbe. Très vite, l'ambiance à l'orphelinat se veut inquiétante, comme dans The Promised Neverland parce qu'à part eux, personne ne s'est rendu compte du problème. La directrice devient de plus en plus effrayante au fur et à mesure qu'ils avancent, de même que l'orphelinat lui-même, qui devient un lieu clos, étouffant et dangereux. L'autrice est vraiment très douée pour créer ce climat d'angoisse montante.
Nos trois garçons sont les moteurs de l'histoire, c'est avec eux qu'on découvre le grain de sable dans le rouage et c'est eux qui font avancer l'enquête. Ils ont chacun une personnalité bien définie : Sam est l'intello, Har est l'incarnation du courage, et Nobu est le petit chétif et discret mais qui se révèle très observateur. Ces gamins forment un groupe très solidaire dont on pourrait envier l'amitié. Malheureusement, ils vont très vite être séparés.
La seconde partie de l'histoire, nous fait basculer dans un monde encore plus sombre. Nous tombons même dans quelque chose de très glauque qui heureusement va vite évoluer sinon je pense que je me serais arrêtée là tant c'était insoutenable pour moi. Nous retrouvons Nobu, 6 ans plus tard (?), dans l'équivalent d'un bordel où il est devenu celui sur qui les clients les plus douteux vont se défouler. La mangaka ne nous épargne rien et il est très dur de le voir ainsi maltraité. Mais Nobu n'a rien perdu de sa soif de liberté et comme c'est quelqu'un de très intelligent, il va tout faire pour s'en sortir. Il est vraiment intéressant de voir les astuces qu'il va déployer pour cela et comment il va se servir des rouages de la mafia contre l'un des chefs de celle-ci.
Canis est donc un titre sombre, complexe et parfois difficile à lire tant la violence aussi bien physique que psychologique est présente. Mais c'est aussi un titre fort dans lequel l'amitié tient une place prépondérante – et j'espère bien retrouver Har et Sam dans le second tome – , de même que la soif de liberté. L'autrice brosse un portrait assez fidèle de la mafia japonaise et dénonce des horreurs majeures de notre univers mondialisé : la traite des humains et l'exploitation sexuelle. C'est un yaoi qui change de ceux que j'ai pu lire jusqu'à présent, à part peut-être In These Words dont il peut se rapprocher niveau violence. Maintenant, je suis très curieuse de connaitre la suite et fin.
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