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Citations sur Le Suicide français (67)

C'est au coeur des émeutes de l'été 1981, que le secrétaire de cellule du PC de Vénissieux abandonna à son tour le quartier; les enfants de l'immigration maghrébine avaient gagné; le pouvoir avait changé de mains. L'ère des ceintures rouges prenait fin; et s'ouvrait celle d'un nouveau pouvoir islamo-maffieux, où le trafic de drogue, et ses profits croissants, servirait bientôt de moteur économique à des territoires arrachés à la loi républicaine, progressivement organisés en contre-sociétés régies par les prescriptions de l'islam.
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La presse et l'imprimerie ne sont plus libres en France. 
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Depuis lors, la France est devenue ce pays unique où les "sans-papiers" ont droit de manifester pour réclamer leur dû, et où le terme forces de l'ordre est un oxymore, puisque celles-ci doivent préférer un désordre même violent à un ordre qui pourrait être mortel. La plupart des manifestations juvéniles se terminent en effet par des scènes de pillage et de razzias qui épouvantent les médias internationaux, sous les regards désabusés de policiers condamnés à rester l'arme au pied, impavides et vains, tandis que les pillards banlieusards se gobergent.
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La culture juvénile était prise en main par les adultes ; la rébellion libertaire prise en charge par le capitalisme.
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La construction européenne élèvera un mur entre une représentation sans pouvoir (les gouvernements des Etats) et un pouvoir sans représentation (les technocrates, les juges et les lobbies à Bruxelles)
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« La grande distribution occupe 1,4 millions d’hectares, soit plus de 30% des surfaces urbanisées.
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page 324 [...] "En France, le modèle d'intégration républicain des étrangers s'était accompli par l'assimilation, imitant le lointain exemple de l'Empire romain : "A Rome, fais comme les Romains". Dans la Rome antique, les nouveaux citoyens devaient porter la toge et changer de prénom, voire de nom, qu'ils latinisaient. Les premiers dérèglements annonciateurs de la chute de l'Empire romain furent le refus croissant des "barbares" de changer de patronyme et ... la décision de garder leurs armes.
Dans un autre monde à une autre époque, c'est à dire la France jusqu'aux années 1960-1970, Fatima, Leïla et Samira se seraient prénommées Catherine, Nathalie et Françoise. Le préfet y aurait veillé, refusant tout prénom en dehors du calendrier ; la pression sociale des voisins, des proches, de la famille même parfois, aurait contraint les parents récalcitrants. Le voisinage -ouvriers français ou immigrés de longue date- aurait, à force de brocards, censuré les manifestations les plus choquantes du culte musulman, renvoyé aux poubelles de l'Histoire les sacrifices dans la baignoire, interdit la polygamie, l'excision des jeunes filles, comme les vêtements imités du prophète, pour imposer un strict costume occidental plus adapté au climat du nord de l'Europe. Il aurait adouci la rigueur des pères à l'encontre des filles et ridiculisé l'autoritarisme des frères. Mais rien ne s'était passé comme d'habitude avec les immigrés venus d'Afrique. D'abord parce que les pouvoirs publics, et les immigrés eux-mêmes, étaient restés longtemps persuadés qu'ils rentreraient chez eux. Puis, le discours assimilationniste, le "A Rome, fais comme les Romains", fut regardé comme un ignoble héritage de la colonisation, un corset insupportable, une trace honnie du complexe de supériorité de l'homme blanc. Au nom du rejet de l'ancien colonisateur, on prit le risque de favoriser une colonisation à l'envers sur le sol français". [...]
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C’était l’un des innombrables dossiers légués par ses prédécesseurs socialistes. Une drôle d’idée, un brin paradoxale, de Jean-Pierre Chevènement que d’« organiser » la religion musulmane au nom d’un républicanisme sourcilleux, dont il était devenu au fil des ans l’incarnation vibrante et talentueuse. (...)

Sarkozy mit pourtant ses pas dans ceux de Chevènement. (…)

Lorsque Chevènement occupait la place Beauvau, il avait exigé d’eux [les dignitaires de l’islam] des modifications de leur dogme, afin qu’il s’adaptât aux mentalités françaises, sur l’égalité entre hommes et femmes ou la laïcité. (…) Il avait en particulier focalisé son offensive sur l’apostasie. Tout musulman qui se convertit à une autre religion est, selon le Coran, condamné à mort. Chevènement voulut obtenir l’abolition de cette menace.

Les discussions furent rugueuses.

Chevènement, cultivé et féru d’histoire, appliquait en toute connaissance de cause les méthodes concordataires de l’Empereur, qui avait de même multiplié questions et exigences à l’endroit de son prestigieux Sanhédrin.

Il obtint à l’arraché un engagement. Les musulmans signèrent une déclaration de principes qui faisait référence entre autres à la Convention européenne de sauvegarde des droits de l’homme et des libertés fondamentales, du 4 novembre 1950. Or, comme le souligne avec fierté l’ancien ministre de l’Intérieur dans son livre Défis républicains 1, « cette convention mentionne expressément le droit de tout homme à changer de religion ».

Chevènement faisait contre mauvaise fortune bon cœur. Il n’ignorait pas que cette référence juridique elliptique avait été une concession bien mince. (...)

Ses interlocuteurs avaient joué finement. (…) Ils n’eurent aucun mal à obtenir du successeur du rigoriste Chevènement qu’il mît à la poubelle les conclusions de l’accord avec son prédécesseur.

Certains conseillers de Sarkozy cachèrent mal leur désapprobation et leur frustration, voire leur colère. Ils avaient compris, eux, que Chevènement avait eu raison, que l’apostasie était cruciale. Elle soulevait la question de la liberté religieuse. Si un musulman est libre de changer de religion, d’abandonner l’islam, sa décision autonome supplante celle du groupe. Parce que, citoyen français, le musulman conquiert alors des droits que l’islam ne lui reconnaît pas. Musulman signifie en arabe : soumis à Dieu ; l’individu est donc soumis à la Communauté des croyants : l’Oumma. Cette « nation musulmane » s’impose à l’individu, mais aussi aux nations où le musulman pourrait être appelé à séjourner. Cette sujétion de l’individu à la communauté à travers Dieu est forte dans l’islam 
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En 1846, Auguste Mimerel, filateur à Roubaix, fondait la première organisation patronale française. Il posait deux grands principes:
1/ Il faut qu'une permanent menace de chômage pèse sur l'ouvrier pour contenir ses revendications;
2/ Il faut laisser entrer la main d’œuvre étrangère pour contenir le niveau des salaires.
En 1924, une Société Générale d'Immigration (SGI) fut créée par le comité des Houillères, qui ouvrit des bureaux de placement partout en Europe. On recommença dans les années 1950 avec les pays du Maghreb. Le président Pompidou reconnaissait à la fin de sa vie avoir trop cédé aux patrons: "Ils en veulent toujours plus."
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Quand Schweitzer arriva chez Renault, Georges Besse, puis Raymond Levy atteignaient le million de... francs par mois. Quand Schweitzer quitta la présidence active de Renault en 2005, son salaire avait dépassé les 2 millions... d'euros. (...) Depuis lors, le conseil d'administration de Renault lui verse une retraite-chapeau annuelle de 900 000 euros. Le salaire de son successeur, Carlos Ghosn (qui cumule les casquettes de Renault et Nissan) atteint les 10.9 millions d'euros. C'est 606 fois le salaire d'un employé de Renault à 18 000 euros bruts annuels. Mais c'est 3785 fois le salaire de 240 euros du smicard marocain de l'usine Dacia de Tanger inaugurée en grande pompe en 2011...

Lorsque les industriels français délocalisent, ils s'en défendent au nom des coûts salariaux; ils parlent bêtement d'argent. Nos grandes consciences de gauche comme Louis Schweitzer délocalisent au contraire par humanisme. Universalisme. Pour sortir de la misère des millions de Turcs, Marocains, Brésiliens, Chinois, Indiens, etc. Pour préparer l'avenir radieux de millions de consommateurs qui achèteront des voitures Renault... quand les prolétaires français ne le pourront plus. Des génies, des stratèges et des grands humanistes.

On comprend mieux alors pourquoi le jeune retraité Louis Schweitzer s'est précipité pour prendre la tête de la Halde, l'organisme créé par le pouvoir chiraquien pour lutter contre les discriminations.
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