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Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Mon premier Hongrois...Enfin je crois...
Je n'ai pas été dépaysée par ce Hun. Il m'a offert une belle et bonne saga, assez passionnante et, en plus, drôlatique.
C'est l'histoire de la très ancienne et très noble famille Dukay, patriciens de l'empire austro-hongrois (enfin au début, parce qu'avec les vicissitudes de l'Histoire, les empires tombent, la noblesse déchoit, comme vous le savez...) Nous naviguons à vue entre la fin du XIXème siècle et 1940, période assez agitée. Les Dukay ont un patriarche, le comte Istvan Dukay, dit comte Dupi. Très bon personnage, léger comme une plume, tant qu'on ne touche pas au fondement de son pouvoir, la terre...Une matriarche, Klementina von ...ouh làlà, princesse autrichienne, dite la comtesse Menti. Complexe. Et cinq bambins. le comte Rere (handicapé mental), la comtesse Kristina (qui veut épouser un roi), le comte Giorgy (on le voit pas beaucoup), le comte Janos (file un mauvais coton), la comtesse Zia (craquante, adorable, mignonne à croquer)...Ils sont entourés de beaucoup de monde, amis, serviteurs, connaissances...
Le roman nous apprend beaucoup de choses :
-On révise la situation politique et sociale de l'Autriche-Hongrie avant la première guerre mondiale, puis la Hongrie entre deux guerres (comme le bac approche, ça peut être utile)
-On pressent la fin de cette Europe dominatrice.
-On visite Budapest telle qu'on ne la verra jamais (avant bombardements et communisme).
-On rit beaucoup grâce à la gouvernante française de Zia, madame Couteaux, dite Berili par sa pupille, fille d'un fromager de Carcassonne et, mine de rien, petite-fille de sans-culotte...Ce qui ne sera pas sans influence pour Zia, aristocrate d'un pays régi par des lois sociales encore quasi médiévales.
Bref, on ne voit pas le temps passer, et on veut lire la suite...
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Après une jeunesse tumultueuse et prodigue dans l'armée des uhlans, le comte Istvan Dukay -Dupi, pour les intimes- est rentré dans le rang en épousant Klementina Schäyenheim-Elkburg, une princesse autrichienne apparentée aux Habsbourg. le noble hongrois est désormais à la tête d'une belle famille de cinq enfants. En 1919, les Dukay s'apprêtent à quitter leur terres d'Ararat où ils se sont réfugiés pendant la guerre pour retourner à Budapest en leur palais de la Septemvir utca. Ils emmènent avec eux Madame Couteaux, une française chargée de l'éducation de la petite Zia, tout juste âgée de huit ans. La fin de la guerre ouvre une ère nouvelle et l'avenir semble radieux pour les Dukay et la Hongrie. Pourtant, les temps ont changé et la monarchie austro-hongroise vacille. de 1919 à 1939, les Dukay vont traverser les bouleversements de leur monde, de la société, de l'Europe entière, chacun à leur manière. Imre (Rere), le premier-né, déficient mental au grand coeur, mène sa vie entre ses diverses collections d'objets hétéroclites, ses lubies bizarres et ses crises de colère. Kristina, l'aînée des filles, est une rêveuse romantique. Une diseuses de bonnes aventures lui ayant prédit qu'un jour elle tiendrait le coeur d'un roi entre ses mains, elle s'éprend éperdument de Charles, le prince héritier du trône d'Autriche-Hongrie et refuse toutes les demandes en mariage, même quand lui-même épouse une autre femme. Janos, influencé par son précepteur, devient un fervent admirateur des thèses d'Hitler, au grand dam de son père qui le renie. György part faire des études aux Etats-Unis dans l'optique de gérer un jour l'immense domaine familial. Et Terezia (Zia), la préférée de Dupi, une âme libre et forte, élevée avec un brin de fantaisie par Madame Couteaux, la seule peut-être à pressentir que le temps de l'aristocratie hongroise est compté.

Quelle belle saga historique et familiale ! Un véritable tourbillon de sentiments, d'anecdotes, de voyages, de personnages, de perles et de diamants. Avec distance, humour mais aussi un certain sens du romantisme, Lajos Zilahy décrit cette noblesse hongroise, terrienne, attachée à l'étiquette mais qui sait aussi faire parler le sang des huns qui coule dans ses veines. Autour des Dukay gravite une galerie de personnages réels ou imaginaires, aristocrates ou serviteurs, la fine fleur de la société européenne ou les paysans de Bohème. C'est une plongée dans un monde à jamais perdu qu'il nous propose de son apogée à son inévitable déclin. Avec la fin de la première guerre mondiale s'amorce une mutation en profondeur de la société européenne. Au travers du destin des Dukay, on vit les prémisses de ces changements : conflits territoriaux, chute de l'empire austro-hongrois, révoltes ouvrières et paysannes pour plus de justice sociale, montée en puissance de l'Amérique, avènement du nazisme.
Les Dukay courent-ils à leur perte ou la jeune génération saura-t-elle s'adapter au changement ? Au moment où s'achève ce premier tome, le 1er septembre 1939, ils ne le savent pas encore mais ils s'apprêtent à vivre les heures les plus sombres de leur histoire.
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Ce fabuleux roman nous conte l'histoire des membres de la puissante et riche famille Dukay, de 1919 jusqu'en 1939. D'une guerre mondiale à l'autre. Nous découvrons la noble famille tout d'abord par les yeux de la nouvelle gouvernante, Mme Couteaux, qui vient d'arriver de Paris pour s'occuper d'une petite fille de 8 ans, Zia. Elle découvre le châteaux d'Ararat, le comte Dukay, et son épouse une très grande dame autrichienne, ainsi que leurs enfants Kristina, Janos, György, Rere l'aîné simple d'esprit et la bien sûre la benjamine Zia.

Nous suivons tous ces personnages dans les derniers fastes d'un monde qui se meurt petit à petit, le monde des richissimes seigneurs ayant pratiquement droit de vie ou de mort sur leurs paysans, le monde des fêtes somptueuses, des mariages arrangés, des derniers rois. Mais aussi nous les voyons évoluer dans un monde en train de changer, politiquement, socialement, techniquement.

Lajos Zilahy nous dépeint des personnages sensibles et forts, en particuliers de magnifiques portraits de femmes, Mme Couteaux, si optimiste et pleine de vie malgré tous ses malheurs, Kristina obsédée par une prophétie qui lui promettait de tenir dans sa main le coeur d'un roi, et surtout la merveilleuse Zia, qui après un mariage désastreux, saura prendre la maîtrise de sa vie, et renoncer aux prérogatives de sa classe.

Ce roman nous offre un merveilleux voyage à travers le temps et l'espace, en compagnie de personnages attachants, et nous déroule 30 ans de l'histoire européenne, des idées et des événements qui ont ébranlés le continent.

L'auteur possède une splendide écriture, très classique en apparence, mais un peu ironique et décalée, qui rend à merveille ce monde en train de mourir.
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Un bonheur. Un vrai bonheur à lire. Ce roman hongrois appartient à ces livres dont on ne voudrait pas voir la fin, tant l'histoire est aussi belle et raffinée que ne le sont l'écriture et les personnages. Un peu surannée, l'histoire d'une famille d'aristocrates hongrois de 1919 à 1939 qui symbolise la décomposition de l'Empire austro-hongrois, tout en participant sans le savoir à la composition d'une Europe nouvelle.



Ivan Dukay, à la tête d'un empire, est le chef d'une grande famille, dont l'auteur nous raconte les aventures, les malheurs et les déconvenues. Marié à une femme aussi belle qu'hautaine, apportant une dot non sans intérêt, il tente de maitriser ses enfants, dont l'éducation est assurée par des précepteurs choisis avec soin, aux personnalités croustillantes, et dont la propension aux extravagances financières ou amoureuses sont sans limites. Propriétaire d'un domaine qui ferait pâlir d'envie n'importe quel investisseur, il représente une aristocratie qui va nous inspirer des sentiments allant de l'admiration à l'irritation, en passant par une nostalgie, que seule une poignée d'héritiers ont pu connaître. On entre donc dans le livre avec une certaine réserve, tant ce monde nous semble loin, démesuré, inaccessible. Mais l'auteur nous attrape avec des anecdotes drôles vécues par des personnages auxquels on s'attache sans s'en rendre compte. L'extravagance, l'ambition, la simplicité, la séduction, sont incarnées par ces enfants qui grandissent au fil d'une l'histoire qui se poursuit, un peu comme un journal, avec de temps en temps de sublimes pages sur l'histoire, qui nous rappellent que nous ne sommes pas toujours dans un roman.

Ce monde là n'aurait pas pu survivre. Il y avait quelque chose de révoltant dans cette démesure, cette injustice. Mais nous sommes en Hongrie, ce territoire largement ouvert aux influences extérieures et au brassage de populations. Cet empire retrouvant sa souveraineté en signant son émancipation vis-à-vis de sa voisine autrichienne, mais aussi réduit à une peau de chagrin après le traité de Trianon en 1920, ce pays au coeur de l'Europe avec une population magyar d'origine asiatique, et farouchement attachée à son identité, et qui s'est battu contre les invasions turques au germaniques. Ce tempérament hongrois qui alimente chaque ligne de ce livre, est le protagoniste du livre. " On dit que les hongrois ont un caractère impulsif et prompt à la décision. Impulsif, seulement. Prompt à décider? ne prétendent cela que ceux qui persistent à confondre le caractère magyar à l'écorce allemande dont il s'est enrobé. le Magyar a apporté de l'Asie sa propension à penser..." Il est dans l'écriture, dans l'histoire, dans les acteurs
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Istvan Dukay est le chef d'une famille de l'aristocratie hongroise. Sa femme, la comtesse Menti, est autrichienne et descend des Habsbourg. Leurs possessions sont immenses et au début du roman de Lajos Zilahy, la famille revient sur ses terres au château d'Ararat après la chute de la République. Cette immense résidence nous apparaît comme une demeure de rêve, de conte de fées :”En face de l'entrée principale, au milieu d'un bassin bordé de pierres de couleur, un jet d'eau s'élançait, dont les arabesques perlées et diaprées atteignaient la hauteur du deuxième étage. Un paon déroulait sa traîne somptueuse au bord du bassin tandis que des perroquets verts, perchés sur des balançoires de cuivre, entonnaient un choeur rauque et qu'un danois noir et fauve, les oreilles coupées, s'immobilisait, pétrifié à la vue des nouveaux arrivants (…). Devant le château, des massifs de fleurs flamboyaient au soleil de midi, et l'air était rempli de fragrances douces et lourdes. L'ensemble paraissait tellement étonnant, tellement irréel ! Avec ces trois étages, l'immense château, ramassé et massif émergeait fièrement dans l'éclatante lumière, et ses persiennes, d'un rouge pompéien fané, tranchaient sur la monotonie des murs jaune d'ocre.” Nous sommes juste après la première guerre mondiale, les Dukay vivent dans le luxe et leur richesse semble infinie. Lajos Zilahy nous raconte la saga de cette famille, ballottée par les soubresauts de l'histoire, jusqu'à la veille de la seconde guerre mondiale.

Cette aristocratie cosmopolite ne comprend pas que son monde est sur le déclin. le comte Dukay pensait que la première guerre mondiale ne durerait que quatre ou cinq semaines. Son seul embarras était de ne pouvoir aller dans son appartement parisien pour pavoiser sur les Champs-Elysées avec ses nouveaux costumes. Les choses changent, évoluent sans que Istvan Dukay n'en ait conscience, son monde existait avant lui et doit se poursuivre après. La République hongroise a été un premier avertissement, le premier évènement à ébranler les bases de l'aristocratie. le peuple commence à prendre conscience des siècles de servage subis pour le bien-être des aristocrates. le monde de ces derniers se resserre, se rétrécit au fur et à mesure que L Histoire avance. Lajos Zilahy nous annonce, comme un mauvais augure, l'avenir des Dukay et notamment du château d'Ararat qui sera saccagé pendant la seconde guerre mondiale. le présent des Dukay est ainsi entâché par leur futur déclin. L'auteur laisse transparaître par moments la terrible décrépitude de cette famille, qui est celle d'une classe sociale mais aussi d'un empire que ne cesseront de regretter des écrivains comme Joseph Roth ou Sandor Marai.

Les enfants d'Istvan Dukay accompagnent les différents moments de l'Histoire. L'aînée des filles, Kristina, se sacrifie tout entière à la monarchie depuis qu'une voyante lui a dit : “Et un jour, vous tiendrez entre vos mains le coeur du roi.” Croyant au départ qu'elle épouserait l'héritier du trône de François-Joseph, elle finit en réalité par le suivre en exil à Madère. Kristina le suit jusqu'à sa mort en tant qu'infirmière. Mais c'est essentiellement à la deuxième fille du comte, Zia, que s'intéresse Lajos Zilahy. Elle représente l'avenir, l'avancée de l'Histoire. Zia est la seule à sentir le crépuscule de l'aristocratie. Sa gouvernante, la vivante et affectueuse Mme Couteaux, lui a expliqué ce qu'était la Révolution française et ses raisons. Zia comprend alors que toute la munificence des Dukay devra un jour se payer. Ouverte et intelligente, Zia rejoint les idées communistes par amour et par conviction. Elle symbolise concrètement la fin de l'Empire austro-hongrois. le dernier enfant Dukay, Janos, ouvre la fin du roman vers un avenir sombre. N'ayant pas eu la chance d'être élevé par une Mme Couteaux, il devient nazi mais ce nouveau drame de l'Histoire fait sans doute l'objet du deuxième volume de la trilogie de Lajos Zilahy.

Les Dukay” est le formidable récit d'une chute, d'un déclin annoncé. Lajos Zilahy choisit de nous raconter la fin de l'empire austro-hongrois par la saga de la famille. Ce sont les vies des enfants qui priment sur L Histoire. le ton du livre n'est pas mélancolique, comme chez Sandor Marai, tant la fin est inéluctable. Cette aristocratie au panache insensé ne pouvait que plier face au vent de l'Histoire. J'ai quitté néanmoins avec tristesse ces personnages si finement ciselés par Zilahy mais ce n'est que pour mieux les retrouver dans “L'ange de la colère”.
Lien : http://plaisirsacultiver.unb..
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La Hongrie fin du XVIIIe jusqu'à la déclaration de la seconde guerre mondiale.
La vie d'une famille aristocratique de grande lignée, descendant des Habsbourg, dont la destinée est fortement entrecroisée avec son histoire contemporaine. Et oui les enfants du comté Dupi, lui mèneront la vie dure: entre l'attardé mental, la flambeuse aventurière mariée sur le tard, l'heritier qui se marie avec une américaine roturière, le fils fasciste et la petite dernière qui commence une nouvelle vie à 24 ans avec un socialiste...
Les personnages ne sont pas tous traités avec autant de profondeur mais cela est sans importance : les descriptions de Budapest, des costumes, des dîners, des traditions et des coutumes transportent le lecteur. Et puis, passer beaucoup de temps avec Zia, la préférée du comté Dupi n'est pas pour nous déplaire. Nous quittons, après plus de 800 pages qui m'en ont semblé 150, la famille à la mort du comte, au moment où les deux histoires (la grande et la petite) vont basculer.
Une belle lecture.
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LA SAGA DES "DUKAY", DE LAJOS ZILAHY
Grandeur et décadence d'une famille d'aristocrates austro-hongroise de 1919 à 1939, sous la plume élégante et décalée de Lajos Zilahy (1891-1974).
L'auteur, issu de la petite noblesse hongroise, porte un regard attendri et moqueur sur la disparition d'un "monde" (la dynastie des Habsbourg), et nous plonge, grâce à ses personnages attachants, dans une Europe pour le moins tourmentée !
Un beau scénario de film !..
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histoire d'une famille austro-hongroise avant la chute de cet empire. noblessse, richesse, voyages, confilts familieux. beau, doux, émouvant
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