La sentinelle de Lisbonne

Si vous avez un fils de sept ans, alors vous avez de la chance, parce que, au cours de vos nuits d'insomnie, et elles sont nombreuses, vous pouvez vous glisser tout doucement dans son lit, il se lovera contre vous avec la souplesse d'une créature en caoutchouc faite de confiance et de sommeil paisible, vous sentirez son souffle chaud contre votre joue, et peut-être, rien qu'une fois, le mouvement de va-et-vient de son dos contre votre poitrine effacera toute frontière entre vous, et vous prendrez conscience que cet amour incommensurable que vous éprouvez pour lui pourrait, un jour, vous permettre de ne plus craindre votre propre mort. (p.444)

Crois-le ou pas, inspecteur principal, saigner entre les jambes n'est pas la chose la plus rigolote du monde. Si ça arrivait aux hommes, on écrirait des encyclopédies sur le sujet. (p.124)

Nos secondes chances , peut-être les seuls fantômes qu'il nous sera jamais donné de voir apparaitre .

Les hommes n'aiment pas les femmes qui ont le mauvais goût de vieillir. (p.105)

« Les mauvaises nouvelles se répandent vite »

Les gens ne veulent pas savoir ce qu’une terrible souffrance fait aux enfants. Ils aiment vivre dans un monde d’illusions, ont besoin de croire que tout va finir par s’arranger. Même les personnels administratifs des hôpitaux, qui devraient intervenir, ne veulent pas avoir à remplir tout un tas de paperasses, ni prendre le risque d’être menacés par un parent indigné.

Le chant des oiseaux le matin, notamment, le bouleversait. Leurs couleurs, aussi. Leurs chants et leurs cris stridents le réveillaient dès l’aube, et il se glissait hors de son lit en pyjama pour aller à la fenêtre comme s’il regardait le père Noël et son renne se préparer pour leur expédition nocturne.

« Il y a des gens qui se réveillent chaque matin avec l’envie de faire du mal à quelqu’un, Luci. Malheureusement, ils n’ont pas de signes particuliers. Ça peut être un prof de chimie qui a la tête d’Harry Potter ou un charpentier qui chante des ballades country en désherbant son potager. »

« On a parfois besoin de tout mettre sens dessus dessous. Et les winktes sont les seules personnes ayant assez de ressources pour réussir ça. »

Un clown qui est en même temps un sage. Un fou de profession. Ils portent de drôles de vêtements et font tout à l’envers. Le haut est en bas, l’intérieur est à l’extérieur. Pour eux, il n’y a rien de plus bizarre que le normal.