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Un livre époustouflant, beaucoup de références aux mythes juifs qui s'intègrent parfaitement dans cette enquête et cette volonté de vengeance. Jusqu'aux dernières pages, on reste à bout de souffle, l'histoire se tient, l'auteur respecte l'histoire avec un grand H et sa "petite histoire" y fait une bonne place. le héros qui n'a rien d'un héros nous entraine avec lui dans sa quête, on y croise des personnages étonnants et très modernes, mais tout cela est fait avec subtilité. Un grand moment de lecture
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J'avais aimé la plume de Richard Zimler dans « le dernier kabbaliste de Lisbonne » et ce plaisir s'est retrouvé dans ce livre.

Le contexte n'est pas évident et l'auteur a réussi brillamment : des meurtres dans le Ghetto de Varsovie en 1940. Les enquêtes sont menées par un vieux psychiatre dont le petit-neveu fait partie des victimes, sur fond de misère et de débrouillardises, de répression et de disparitions !

Le quotidien des juifs enfermés dans le Ghetto est sobrement et pudiquement décrit mais plein de justesse, tout autant que ses descriptions des personnes croisées, sans minimiser l'inhumanité de cette période !

Un livre que je relirais certainement et que je recommande !

CHALLENGE ABC 2019/2020
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« Et parmi le flot ininterrompu de nuage, je vis que le meurtre d'Adam avait chassé la terreur que j'avais de la mort ; rien de pire ne pourrait jamais plus m'arriver. »

J'aime le policer ou le thriller, mais goûte assez peu au genre quand il devient historique. Alors pourquoi celui-là m'a-t-il sauté dans les bras ? le hasard, sans doute, mais heureux hasard, en tout cas.
Construit sous forme d'un récit faisant intervenir, de temps à autre, celui qui le reçoit, les anagrammes de Varsovie pourraient sans aucun doute passer pour un document (d'ailleurs, peut-être que l'auteur s'inspire t-il de faits réels….) tant il m'a semblé que l'auteur avait travaillé son sujet.
Au début de la seconde guerre mondiale, le ghetto de Varsovie vit en marge de la capitale polonaise. Des enfants sont découverts cruellement mutilés. C'est au-delà de ce qu'Erik Cohen peu supporter. Il veut savoir, il doit avoir, doit retrouver celui ou celle qui a fiat cela.
C'est au rythme du ghetto que le lecteur va vivre, avec Erik, Izzi, et les autres, cette vie de violence, et de misère dans cet enclos d'inhumanité. Et pourtant, que de tendresse dans le personnage d'Erik, que de volonté à faire triompher la vérité, au nom des siens, et de ses semblables, à rendre hommage indirectement à ces anonymes prisonniers de la folie des hommes.

Si l'ouvrage se veut avant tout un roman, au suspense maîtrisé, néanmoins, il se veut un témoignage poignant de cet épisode tragique de l'histoire.

Lien : http://leblogdemimipinson.bl..
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Placer une histoire fictive dans le ghetto de Varsovie, c'était déjà un pari risqué, mais y adjoindre une enquête suite à la découverte de cadavres mutilés, c'était encore plus périlleux.
Et bien Richard Zimler s'en est bien sorti, sans tomber dans le piège de la facilité qui aurait consisté à balayer purement et simplement l'aspect historique pour se concentrer uniquement sur l'enquête, et sans non plus sombrer dans le mélodrame ou l'exagération.
L'histoire est racontée par Erik Cohen, un vieux psychiatre Juif qui revient dans ce qui est le ghetto de Varsovie (la guerre n'est donc pas encore finie).
Il revient pour y raconter son histoire et lever le voile sur les meurtres mystérieux qui y ont eu lieu en 1940/1941, dont son petit-neveu adoré Adam a été l'une des victimes.
Il est nettement plus clairvoyant qu'à l'époque lorsqu'il a emménagé dans le ghetto chez sa nièce et son petit-neveu : "Si j'avais pensé à notre exil dans le ghetto comme à un rêve et que je l'avais correctement interprété, j'aurais été plus prudent, car j'aurais alors su qu'ils nous avait transportés sur une île pour nous voler plus facilement notre avenir - et pour empêcher le reste du monde de le savoir.", et a fini par comprendre que les nazis n'allaient pas se contenter de les enfermer dans un espace restreint mais allaient les assassiner purement et simplement, ainsi que les enfants : "Les nazis veulent la mort de nos enfants car ils veulent nous priver de notre avenir.".
Il est aussi changé mais je n'en dis pas plus et laisse le lecteur découvrir par lui-même ce qui se cache derrière mes propos.

Sans faire une leçon d'histoire ou un descriptif complet des conditions de vie dans le ghetto de Varsovie, pour cela je vous invite à lire des ouvrages historiques sur le sujet, Richard Zimler a su en dresser les grands principes et les utiliser comme toile de fond pour son récit.
Il a créé une ambiance particulière, assez spectrale et frôlant presque parfois le fantastique, dans le sens où tout cela était inconcevable pour les personnes qui y vivaient et qui pourtant sombraient chaque jour un peu plus dans l'horreur, la misère, le froid, les conditions de vie insalubres, la peur.
Erik adopte alors un comportement de survie pour lui et sa famille, mais ce fragile équilibre se rompt le jour où Adam ne rentre pas et où son corps est retrouvé jeté sur les barbelés et mutilé.
Ce qui restait de lucidité va céder dans l'esprit de la mère de l'enfant et Erik n'aura plus alors qu'un seul but : découvrir ce qui est arrivé à Adam, d'autant qu'il apprend que ce n'est pas un cas isolé mais que les responsables du ghetto se sont bien gardés d'en informer la population.
Pour cela il va se faire aider de son vieil ami, il va aussi sortir du ghetto et peut-être miraculeusement finir par atteindre son but : "Et là, je pris conscience que les miracles se produisent réellement, même si - malheureusement - ils ne sont pas toujours les glorieuses manifestations de transcendance auxquelles on a toujours voulu nous faire croire.".
Car à l'intérieur comme à l'extérieur du ghetto il y a le bien qui côtoie le mal, si la noirceur de l'âme de certains est sans fond, d'autres vont au contraire essayer de lui porter secours et de l'aider dans sa quête insensée.
Au final, c'est un roman très sombre à l'ambiance bien particulière qui ne couvre même pas la totalité de la guerre, c'est dire que le paroxysme de l'horreur n'a pas encore été atteint.
L'ensemble est assez pesant, dans le bon sens du terme, car très sombre, le lecteur partage la violence et la misère qui règnent dans le ghetto.
Si j'ai pu deviner quelques ficelles, notamment celle par rapport au personnage d'Erik, par contre la vérité se cachant derrière les meurtres est difficile à trouver et est en plus assez crédible par rapport au contexte historique.

"Les anagrammes de Varsovie" est un roman sombre mêlant intelligemment intrigue policière et contexte historique.
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Il peut certes paraître incongru de qualifier ce roman de coup de coeur vu les circonstances évoquées et pourtant... je trouverais tout aussi insultant de ne pas reconnaître la qualité du texte ou simplement le devoir de mémoire auquel il nous confronte.

Notre Histoire est douloureuse... Encore plus lorsque l'on évoque ces guerres mondiales qui ont secoué nos patries il y a moins d'un siècle... Ce roman pose un certain nombre de questions morales, et si j'ose pointer du doigt cette marchande qui va chercher les légumes invendables tout au fond de sa belle cargaison du matin, pour les vendre à un prix scandaleux juste parce que le client est juif, je m'abstiendrai toutefois sobrement de m'autoproclamer héroïne ou résistante. Comme tout un chacun, j'aimerais pouvoir crier que je serai de ceux qui osent mettre leur vie en ligne de mire pour défendre les causes justes, mais qui sait comment nous réagirions - avec parfois une famille ou des amis à protéger - une fois réellement confrontés aux horreurs de la guerre ?

le héros de cette histoire, Erik Cohen, a la soixantaine bien entamée. J'avais de ce fait un peu peur de ne pas pouvoir énormément m'attacher, m'identifier à lui. C'est un homme un peu bourru, qui n'aime pas montrer ce qu'il ressent envers sa fille, sa nièce et Adam, le petit garçon de neuf ans de cette dernière. Si la première vivait en sécurité à l'étranger au moment où la guerre a éclaté en Pologne et se voit donc épargner bien des épreuves, il n'en est pas de même pour le reste de la famille. Erik est juif et se voit contraint de quitter son appartement pour rejoindre le ghetto. Il apprend petit à petit à combler le fossé qu'il s'appliquait à maintenir entre ses proches et lui. Ils vivent tous les trois dans le froid extrême de l'hiver polonais, le terrible manque de nourriture, d'eau potable, de produits d'hygiène, d'espoir et de sécurité… Ils vivent au jour le jour dans le dénuement le plus total et pourtant, à travers les facéties d'Adam, ils parviennent à sourire assez pour survivre et affronter les pénibles lendemains.

La narration est à deux voix. Nous avons tantôt à faire à Erik, qui raconte son histoire au présent à un autre juif, toujours plongé au milieu de la seconde guerre mondiale, tantôt à un style plus classique où le passé et la troisième personne sont de mise. J'ai été un peu surprise en entamant la préface. On y trouve en effet un très léger côté fantastique dont la quatrième ne parlait pas, mais qui apportera au final poésie et nostalgie à l'intrigue générale. On sait d'emblée comment cela va se terminer, mais on ignore à quel moment cela va tant déraper...

Cette petite famille et ses voisins se battaient côte à côte pour affronter l'adversité et survivre à cette folie qui les parquait comme des bêtes dans un quartier de leur propre ville. Ils tenaient bon... jusqu'à ce qu'un drame finisse par directement toucher l'un des leurs. Je pense qu'il leur était possible de garder espoir tant que la mort frappait un peu plus loin : un juif comme eux, peut-être, mais un inconnu avant tout. Et quand la vie est arrachée à un enfant, cela a encore moins de sens... Ce fragile équilibre ainsi rompu, la communauté qui gravitait autour du jeune Adam va petit à petit s'effriter. Certains s'abîment dans un gouffre sans espoir ni volonté d'en sortir, d'autres tentent de préserver les apparences,... Erik, lui, va choisir la route la plus ardue : celle qui le mènera droit à l'assassin de l'enfant. Malgré l'enfermement dans le ghetto, le manque de moyens matériels et de contacts, malgré son âge relativement avancé, les dangers qu'il cumule à ainsi s'exposer,... Il refuse de se résigner, il n'a plus goût à rien mais il doit continuer à avancer pour rendre justice à son petit-neveu et pour porter à l'attention des chrétiens de la ville, de l'autre côté des murs de barbelés, les crimes qui se trament à parfois un seul pâté de maisons de chez eux…

Il s'agit d'ailleurs là d'un des thèmes centraux de ce roman. Erik insiste pour faire éclater la vérité au grand jour, à grande échelle, pour forcer le monde à prendre conscience de ce qu'il autorise, directement ou non. Il insiste également sur cette petite phrase qui veut tant dire : « Rendons leur singularité à nos morts ».

L'enquête tâtonne, Erik s'y lance seul, envers et contre tous, avant de trouver des alliés plus ou moins inattendus. Mais le doute le submerge quand il se rend compte que les conditions de vie sont telles dans le pays que bon nombre de citoyens, juifs comme polonais, sont prêts à vendre leur âme à l'occupant pour améliorer leur quotidien ou les chances de traverser cette guerre relativement sains et saufs. Les événements s'enchaînent à la perfection, nous en venons à soupçonner tout le monde. On finit par en innocenter certains avant de revenir à nouveau sur cette décision quelques pages plus tard. Je ne savais plus sur quel pied danser... Je savais que l'identité du coupable allait me navrer, mais je ne savais pas encore à quel point. Je me suis mise à la place d'Erik qui *vivait* tout cela. J'ai tremblé sous l'angoisse, vacillé sous les soupçons portant sur son entourage, frissonné devant les faits.

Car même s'il s'agit d'un roman, cette guerre a bel et bien eu lieu. Les traitres, les collaborateurs, les nazis, les camps de travail, la Solution Finale,... Pas d'échappatoire, pas de pensées rassurantes du style « ce n'est qu'une histoire, ça n'a pas eu lieu ». Et là où ce livre est encore plus intense et plus perturbant, c'est qu'il a été travaillé à partir d'un manuscrit tardivement découvert en 2008, sous le plancher d'un appartement de Varsovie.

Où s'arrête l'Histoire et où commence la fiction ? On ne le saura probablement jamais et c'est ce qui fait l'une des nombreuses forces des Anagrammes de Varsovie, où le pire côtoie le meilleur et se tapit parfois dans les recoins les plus inattendus...
Lien : https://dragonlyre.wordpress..
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Ayant vécu à Varsovie, ce livre a remué pleins de souvenirs et c'était agréable de pouvoir vraiment visualiser les lieux dont parle l'auteur.
Il nous plonge dans un univers étrange néanmoins. Si l'histoire est assez banale, le ton employé pour décrire les horreurs du ghetto juif, les horreurs perpétrées par les nazis, est léger. S'il nous décrit des actes qui nous donnent la nausée, c'est fait avec tellement de recul qu'on est horrifié sans pour autant ressentir de malaise et vouloir détourner les yeux. Ce n'est pas du trash, pas du sensationnel. Il dénonce des choses sans nous mettre le nez dedans, décrivant simplement des faits, aussi atroces soient-ils.
Plus la fin approche, plus les choses sont dures mais on reste serein face à ça. J'avais lu tellement d'horreurs sur ce sujet, à chaque fois que je lisais ça (J'ai Donné la Vie dans un Camp de la Mort, le Livre Noir...) j'étais en colère, ulcérée. Mais pas cette fois et c'est agréable. Si ça permet à des publics sensibles qui évitent ce genre de lectures en général, de pouvoir voir les horreurs de cette guerre, c'est une bonne chose.
Sur la forme, j'ai aimé retrouver les termes polonais et yiddish mais les gens pas doués en langues auront je pense du mal à prononcer la plupart des lieux. D'ailleurs, pourquoi employer tous les noms polonais les lieux mais garder Varsovie?? A ce compte là, au lieu de parler de Krakow à la fin, il pouvait dire Cracovie. Ou parler de Warszawa. C'est le seul détail qui m'a chagrinée.
Ca reste un bon livre dans l'ensemble. Emouvant et prenant. Je le conseille à tout le monde.
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L'histoire n'est pas racontée par le héros lui-même, mais par son IBBUR, une forme de réincarnation dans la tradition mystique juive. Une histoire poignante, déchirante, passionnante de bout en bout.

Septembre 1940, Erik Cohen, un vieux psychiatre juif, veuf, est contraint d'emménager chez sa nièce Stefa et son petit-neveu Adam, avec qui il doit partager un lit, dans le ghetto de Varsovie. Comme lui, ce sont quatre cent mille parias qui sont réfugiés, parqués dans leur propre ville.
Erik adore Adam, beau, débrouillard, plein de vie ; il se fixe la mission de le protéger.
17 février 1941. Sorti pour acheter du charbon pour sa perruche qui a froid, Adam ne rentre pas. le lendemain, son cadavre est ramené à la maison. La police l'a retrouvé accroché aux barbelés près d'un point de passage
« Je grimpai sur la charrette et m'agenouillai auprès de mon petit-neveu… Alors qu'un désir fou de le voir se lever faisait ruisseler les larmes sur mes joues, je lui demandai pardon. Je ne voulais pas qu'il pensât qu'il avait fait quelque chose de mal ; un enfant ne devrait pas affronter la mort la culpabilité au coeur. Je m'apprêtais à prendre le petit dans mes bras pour le porter à l'étage, mais quelle ne fut pas ma stupeur, en soulevant la couverture, de découvrir qu'il était nu et que sa jambe droite avait été coupée en dessous du genou ! »
Faux papiers, anagramme de Cohen comme nom, nouvelle apparence, le détective Erik Honec peut commencer l'enquête. Une enquête périlleuse, pleine de rebondissements.
Bien que le meurtre du petit garçon soit le fil rouge du roman, il s'agit aussi d'un roman sur l'Holocauste et le quotidien inhumain de milliers de gens : froid glacial, couvre-feu, rafles, brimades et humiliations des nazis, famine, réapparition des maladies du moyen-âge comme le scorbut, le typhus qui emportera STEFA.
Un roman à lire absolument.

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Une très belle lecture que ce roman où l'on suit Eric, un vieil homme dans le terrible ghetto de Varsovie. Dans cet environnement diaboliquement inhospitalier (manque de nourriture d'eau, de chauffage, Adam, le petit-neveu d'Éric disparaît et est retrouvé mort dans d'étranges conditions. Éric n'aura de cesse que de retrouver celui qui a fait ça. Et cet homme est terriblement courageux, solidaire, amical, dévoué. Ce qui touche particulièrement dans ce roman, c'est l'importance données aux sentiments et émotions ds personnages; l'auteur insiste beaucoup à chaque fois de manière remarquable et le lecteur éprouve énormément d'empathie pour Éric mais aussi les autres personnages que l'on croise et qui vivent dans des conditions terribles.
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beau, sordide, inquiétant, bouleversant avec quelques touches de petits bonheur dans ce monde de cruauté
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Roman bien singulier que ces "Anagrammes de Varsovie". Un thriller au coeur de la barbarie nazie, l'action se déroulant dans le ghetto de Varsovie, quelque temps avant sa destruction par les Allemands en 1943. Choisir un tel lieu comme scène de crime risquait, d'une certaine manière, de le profaner : de capter ainsi l'attention sur un meurtre particulier quand des millions ont péri sous la barbarie nazie pouvait choquer. Mais peut-être faut-il comprendre que c'est justement ce que recherchait Zimler, suivant la phrase de son personnage principal, mise en exergue du livre : "Le moins que nous puissions faire pour nos morts est de rendre à chacun sa singularité". Un génocide ce sont des millions d'assassinats singuliers.
Avec un rythme haletant, l'action se déploie au sein et aux frontières du ghetto, Zimler faisant intervenir une multitude de personnages et multipliant les rebondissements. Tout le talent de l'auteur va consister à intriquer au mieux l'histoire fictive qu'il souhaite nous narrer et cette partie de l'Histoire de l'humanité si effroyable qu'est la Shoah. Quand l'histoire trouvera son ultime dénouement, s'ensuivront une cinquantaine de pages pour rappeler les camps et le génocide juif ; signe à nouveau de l'histoire singulière se fondant dans la grande Histoire.
Mais il y a davantage encore dans ce livre, sans que je sache s'il s'agit de clins d'oeil isolés de l'auteur ou d'un sens sous-jacent que dissimulerait, tel un palimpseste, l'intrigue romanesque. Pour le moins, il est possible d'y déceler des énigmes. le titre du livre : "les anagrammes de Varsovie" nous met sur la voie. S'ils ont une place non négligeable dans le récit, les anagrammes justifiaient-elles de fournir le titre ? C'est peut-être un indice pour nous inciter à chercher autre chose ayant à voir avec des anagrammes. Ainsi, à trois lettres près, Erik Cohen, le personnage principal, est l'anagramme de Heniek Corben, celui qui retranscrit le récit ; et les trois lettres de différence sont BEN, autrement dit "fils de" en hébreu. Corben s'apparenterait ainsi, du moins symboliquement, au fils de Cohen, et l'un et l'autre symboliseraient la transmission. Au-delà, l'auteur semble nous dire que la barbarie nazie, quoi qu'elle fît, ne pouvait empêcher totalement la transmission au sein du peuple juif. Autre point troublant : Erik Cohen est aussi l'anagramme parfaite d'Irene Koch (Koch étant par ailleurs le patronyme de l'immonde commandant du camp de Büchenwald, Zimler ne jugeant pas utile de signaler cette coïncidence de noms, comme si indirectement il incitait le lecteur à s'y intéresser de plus près ; en tout cas, c'est ce que j'ai fait...). Or Erik Cohen est médecin psychanalyste et Irene Koch est la patiente qui bénéficie de son analyse. On peut imaginer que le rapprochement, par anagramme, des deux noms est là pour nous informer de possibles transferts entre le thérapeute et sa patiente, voire bien plus : qu'ils se correspondraient intimement l'un, l'autre, Irene étant peut-être la partie féminine aidant Erik dans son travail d'enquête (l'intuition).
Décidément ce livre étonnant recèle bien des secrets et, après cette première lecture, je pense être bien loin de les avoir tous découverts. Avis aux amateurs...
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